Tate no Yuusha no Nariagari – Chapitre 83.2

Chapitre 83.2 : Karma (2)

Pour les joueurs, peu de choses étaient plus convoitées que les objets déposés par les boss. Il y avait une chance qu’ils laissent derrière eux une arme unique, rare ou puissante. J’étais donc impatient d’aller voir le butin du chien Karma. Minerai Oreikul ? J’avais l’impression de l’avoir déjà vu quelque part.

« Hein ? Griffes du chien Karma? »

A en juger par le nom, peut-être était-ce une sorte d’arme ? J’ai rapidement ouvert le menu pour vérifier. Il y a eu un violent fracas, et deux griffes noires ont fait saillie de mon bouclier.

« Qu’est-ce que c’est ? »

« Je l’ai déjà expliqué, tu te souviens ? C’est quelque chose que le légendaire bouclier peut faire. »

« Je comprends ça, mais je n’ai jamais vu le bouclier matérialiser des griffes comme ça. J’étais juste surprise. » 

Je ne peux pas reprocher ça à Raphtalia.  J’ai examiné les griffes de plus près. Elles étaient à peu près de la taille de ma paume, donc je ne pense pas qu’elles pourraient s’adapter aux pieds de Filo. Une fois de plus, j’ai ouvert un menu pour en savoir plus sur l’article.

Griffes du chien Karma : qualité : excellente : effets supplémentaires : agilité en hausse, magie en baisse, attaque en hausse, défense en baisse.

Les augmentations de statistique étaient intéressantes. Mais malheureusement, les griffes ne semblaient pas avoir un enchantement anti-usure. Donc si nous les utilisions, nous devions nous assurer qu’elles restaient bien aiguisées. En prime, j’étais également préoccupé par la diminution des statistiques.

« Griffes ? »

Filo lui a mis la tête sur le côté. Elle était intriguée.

« C’est ce qu’on dirait, mais… »

Elles ne tiendraient pas sur les pieds de Filo.

« Je veux les essayer ! »

« Je pense que tu devrais être sous forme humaine. »

Filo s’était fait un devoir de rester une filoliale quand nous combattions des monstres. Fitoria avait tenu à lui dire que les combats se déroulaient sans accroc quand on était de la taille de son ennemi.

« Ok ! Je vais essayer de me battre comme une humaine ! »

Elle a pris sa forme humaine et a glissé les griffes sur ses mains.

« Si c’est ce que tu veux faire, alors je n’ai pas de problème avec ça. Voyons si nous pouvons trouver un monstre pour les essayer. »

Nous nous sommes donc promenés dans les bois pendant un court moment jusqu’à ce que nous trouvions un monstre à combattre. 

« Tornade de griffes » !

A la seconde où nous avons repéré un monstre, Filo a crié à l’attaque et s’est mise à tourner en rond en direction du chien Karma inférieur.

« Gah ?! »

A la seconde où elle a pris contact, la bête s’est mise à voler dans les airs. Un instant plus tard, elle est tombée au sol, déchiquetée en plusieurs bandes de chair.

« Wow Maître ! Ces choses sont aiguisées ! »

Mais la bête déchiquetée n’est pas restée là. De grandes cicatrices sont apparues sur le corps, une sorte de malédiction noire.

Le cadavre a commencé à sentir, et Filo a froncé le nez. 

« Si je tue le monstre avec ça, alors je ne peux pas le manger. » 

« Tu as raison. »

Ce devait être des armes de l’élément ténèbres. Soit ça, soit elles avaient été maudites.

« Filo ? Peux-tu enlever ces griffes ? »

« Hein ? Que voulez-vous dire ? »

Elle a enlevé les griffes de ses mains comme n’importe quelle autre arme. Apparemment, elles n’étaient pas maudites.

Et la baisse de statut ne semblait pas gêner beaucoup Filo. Elles semblaient assez sûres pour être utilisées, du moins jusqu’à ce que nous puissions rencontrer à nouveau le vieux type à l’armurerie.

« Faut-il que Filo soit désormais le principal attaquant ? » 

« Bien sûr, pourquoi pas ? »

Nous avons terminé notre petite réunion sur les griffes, et avons passé deux heures de plus dans la région. La sphère mystérieuse au centre des ruines de pierre a continué à se déformer et à libérer les karmas inférieurs. Il semblait que les monstres étaient émis de la sphère à un intervalle déterminé. Ils réapparaissaient environ toutes les trente minutes. Mais maintenant que Filo disposait d’une arme aussi puissante, les combats étaient encore plus faciles qu’auparavant. Nous battions les chiens sans grand effort. Nous avons également obtenu de nombreux points d’expérience, donc je dirais que nous avons eu une journée de mise à niveau assez réussie.

Au fait, alors que nous continuions à vaincre les Karmas inférieurs, j’ai remarqué qu’ils laissaient derrière eux des griffes de toutes tailles. Avec un peu d’artisanat, j’ai réussi à en faire une paire assez grande pour que Filo la porte quand elle est en forme de filoliale. Elle pouvait maintenant utiliser les griffes Karma, quelle que soit la forme sous laquelle elle se trouvait. Le soleil était incliné vers le bas dans le ciel quand nous sommes revenus sur l’île principale. J’avais atteint le niveau 63. Raphtalia était au niveau 65, et Filo était au niveau 67. Jusqu’où pourrait-on aller dans les îles ?

« Hé ! Comment allez-vous tous ? »

Je réfléchissais à nos progrès en matière de niveaux quand Arc et Thérèse sont venus me voir.

« Nous nous en sortons bien. On se développe très vite. Et vous deux ? »

« Pareil. J’ai l’impression qu’on est vraiment en train de se faire les dents sur les monstres qui sont là dehors. »

 « C’est bon à entendre. »

« Vous savez ce que j’ai entendu ? J’ai entendu dire que les quatre héros sont dans les îles en ce moment ! Tout le monde en parle. »

“ .…”

Je n’avais pas besoin de ressasser tout ça avec lui. Je ne voulais pas répéter qu’il se tenait devant l’un de ces héros.

Et d’ailleurs, Arc avait déjà décidé que je faisais semblant d’être un héros. Il n’allait pas m’écouter, quoi que je dise.

« Oh vraiment ? »

Je voulais juste qu’il change de sujet, alors j’ai essayé de lui faire comprendre que je n’écoutais pas vraiment. 

« Quel genre de ragots ? »

Raphtalia s’est lancée et a repris la conversation. Je n’étais pas très enthousiaste à l’idée d’en parler avec lui, alors j’ai décidé de laisser mon amie le soin de discuter.

« J’ai entendu dire que le héros de l’épée se mettait à niveau tout seul, et que le héros de la lance se promenait sur le marché en essayant de ramasser des filles dans la rue. »

Au moins, il parlait des mêmes personnes que celles que je connaissais.

« Et le héros de l’arc ? »

Raphtalia a demandé, et Arc et Thérèse ont soudain paru mal à l’aise. Ils détournèrent les yeux en répondant.

« Tout le monde est furieux, car apparemment il a revendiqué la propriété de certains terrains de chasse. »

C’est ce que je me suis dit. Je n’aurais pas dû m’attendre à ce qu’il nous écoute. Tout se passait à peu près comme je l’avais imaginé. Quoi qu’il en soit, aucun des ragots n’était particulièrement positif. Je me suis demandé ce qu’un aventurier normal penserait en l’entendant. Nous en parlions, quand, en parlant du diable, les autres héros sont arrivés. 

« Très bien ! Retournons dans la salle, d’accord ? » 

« Je suppose. »

« Oui ! Reposons-nous et préparons-nous pour demain ! »

Tous les trois marchaient ensemble en direction de l’auberge.

« Je me demande où sont les héros ? »

« N’est-ce pas ? S’ils sont aussi fous que tout le monde le dit, j’aimerais les rencontrer au moins une fois ».

N’a-t-il pas réalisé qu’ils marchaient juste sous son nez à ce moment précis ? Il n’y avait pas moyen de sauver ces deux-là, ils étaient parfois aussi intelligents que des pierres. Ils étaient néanmoins assez amicaux, et aussi paisibles. Je pouvais ignorer leurs défauts en raison de leurs points forts. J’avais commencé à les apprécier. Mais je me lamentais aussi concernant sur leur sens des déductions. Finalement Raphtalia n’a pas pu résister à la tentation de demander des informations sur moi à Thérèse et Arc. 

« Et quel genre de ragots avez-vous entendu sur le héros du bouclier ? »

« J’ai entendu dire qu’il est vraiment exhubérant. »

« Comme s’il était chic ? »

« Non, comme s’il buvait beaucoup, Thérèse. Mets-toi au programme, tu veux ? » 

« L’un de nous doit suivre le programme. Mais lequel ? » 

« Oh, s’il te plaît… »

Je suis un buveur, n’est-ce pas ? Tout cela est-il dû à ces petits fruits que j’ai mangés ?

« De plus, le héros du bouclier n’est pas connu pour ses exploits dans les îles. Ils ont parlé de lui partout ailleurs ! »

« Que disent-ils ? »

« Je crois qu’on en a parlé pendant le voyage en bateau jusqu’ici, n’est-ce pas ? Que c’est un menteur, un voleur, un escroc, un violeur, un démon… J’ai entendu dire qu’il tue tous ceux qui se mettent en travers de son chemin. »

Est-ce que c’est ce à quoi je ressemblais pour le reste du monde ? Eh bien, je suppose que je ne pouvais pas dire qu’ils avaient tort. Pourtant, au moins la moitié de ces choses étaient des mensonges que l’église avait répandus à mon sujet. Le reste venait probablement de Sac à merde et de Salope. Raphtalia donna une claque sur la tête à Arc, et soupira.

« C’est dommage que nous ne puissions pas faire cesser les rumeurs. »

« Raphtalia, tu me défends, n’est-ce pas ? Je n’ai pas encore renoncé à mes activités les plus connues ! »

« De quoi te vantes-tu ?! »

« Haha ! »

« Ce n’est pas une blague. C’est de votre réputation dont il est question ici. »

Les gens parlent de moi de cette façon depuis la minute où j’ai mis les pieds dans ce monde. Je commençais à m’y habituer. Mais peu à peu, les rumeurs se sont dissipées. Elles finiront par s’éteindre. Une semaine seulement s’était écoulée depuis notre bataille avec le grand prêtre. Je ne pouvais pas m’attendre à ce que tout le pays change d’avis du jour au lendemain.

« Ha ! gamin, tu fais toujours semblant d’être le héros du bouclier ? Tu ferais mieux d’arrêter ça. » 

« Oh, d’accord. C’est sûr. »

Ces deux-là étaient vraiment optimistes, n’est-ce pas ?

« Alors, qu’est-ce que vous allez faire ensuite, les enfants ? »

« Je vais vous dire ceci, nous ne sommes pas en train de nous renforcer la nuit cette fois. Nous allons retourner à l’auberge et essayer de nous reposer. Je me disais que je pourrais travailler sur l’objet de Thérèse si j’ai le temps. »

« Vraiment ?

« Bien pensé, petit. Alors, tu veux qu’on se retrouve sur les quais demain matin ? »

« Ça sonne bien. À bientôt. »

« En plein dans le mille. A plus tard. »

Raphtalia et Filo leur ont fait signe alors que nous nous séparions.

« Très bien, reposons-nous. Vous deux, allez en ville et amusez-vous bien. » 

« Et vous monsieur Naofumi ? »

« Je vais juste me reposer dans la chambre. J’ai encore cette malédiction à gérer, après tout. » « Oh ? Alors je suppose que je vais venir avec vous. » 

« Je vais nager ! »

« Bonne idée. Amuses toi bien. Raphtalia, tu es sûre ? Ce sont les dernières vacances que nous aurons avant un moment. » 

« Je suis un peu fatiguée par toutes les batailles que nous avons faites aujourd’hui. »

C’était logique. Nous nous étions battus pendant deux jours d’affilée. Il était important de se reposer. Filo est allée nager dans l’océan et n’est revenu qu’assez tard. A son retour, elle était bouillante de joie. L’océan, disait-elle, était super joli.

« Donc je suppose que c’est le jour où nous nous mettons au niveau d’Arc. »

Traducteur : Reset
Correcteur : Gobles

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