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Chapitre 361 : Combat et stupeur

Micha, les corbeaux sont en sécurité ?
{Oui ! Moi aussi !}
Bien, les rats peuvent activer les canons. Prête ? Maintenant.

À travers le camp, les rats activent les mécanismes des petits mortiers qu’ils ont installés. De différents endroits, une vingtaine de petites explosions se font entendre ici et là. Je reste caché dans ma tente alors que les rats-canonniers se mettent en sécurité. Des explosions plus petites se font entendre alors que depuis le ciel il commence à pleuvoir des aiguilles sur tout le camp. Plus personne n’est dans les tentes, à part quelques grimpeurs qui cherchent des intrus, mais même si certains sont en armures, ils ne sont qu’une minorité. Je viens de brûler mon stock de bombes à aiguilles, mais je pense que ça vaut largement le coup.

Le problème c’est qu’il n’y a pas que du poison sur les aiguilles. J’ai gardé les « méga-pois’ » avec les copeaux de dents de basilique dans mon inventaire, mais Héphaïstos a eu la bonne idée de rendre l’effet bien pire en utilisant le stock de potions que les Druides de Djupa se sont mis à fabriquer par ennui.
J’ai pu voir d’étranges lézards quand j’ai fait la démonstration de ma classe de Dresseur dans la cour du donjon, et il se trouve que ce sont des créatures dont les écailles sont imprégnées d’une drogue hallucinogène.
Ouep. Ils vont tous être complètement drogués. Ça, plus le poison de Juliette, bien sûr. J’imagine très bien que ce sera impossible de les soigner dans une telle situation.

Alors que des cris retentissent à travers le camp, j’ordonne à mes souris ambulance de faire leur office. Je ne compte pas tuer tout le monde ici et c’est pour ça que j’ai pris la décision de sauver ceux qui peuvent l’être. Pour chaque grimpeur assommé ou sur le point de mourir qu’il est possible d’approcher sans danger, une souris placera dans sa main une clé. Il suffit d’une trentaine de secondes pour qu’ils se retrouvent au pied de la tour en pensant probablement qu’ils sont chanceux. Cela m’a pris énormément de temps de faire apparaître autant de clés, mais d’un autre côté, mon expérience dans les usines à clés sur Terre semble avoir eu son utilité.

Inutile de demander de l’aide à d’autres grimpeurs dans Djupa puisqu’ils m’auraient simplement ri au nez. Montrer de la pitié pendant une guerre semble assez mal vu pour eux d’après les conversations que j’ai pu entendre. Bien sûr, cela ne m’a pas empêché de faire semblant que j’étais d’accord avec eux pour éviter qu’ils ne regardent de trop près mes préparations.

Les soldats du camp m’en voudront de toute façon, mais avec un peu de chance, certains seront moins irrités en comprenant que j’ai sauvé ceux qui pouvaient l’être. Il risque d’y avoir une sacrée foule dans les salles de retour du pied de la tour aujourd’hui, maintenant que j’y pense.

*

Du haut des remparts de Djupa, Mellow regarde la bulle sur le camp ennemi. Une épaisse fumée et des incendies s’en élèvent à présent. Elle semble satisfaite et se tourne vers l’armée derrière elle.

« Le grand Typhon sème le chaos seul dans le camp de nos ennemis ! Allons-nous le laisser prendre toute la gloire et rester ici à attendre ?! »

Les guerriers lèvent leurs armes en hurlant alors que Bravain se place à côté d’elle.

« Typhon sème la mort, guerriers de Penovia. Souhaitez-vous faire de même ?! »

Avec encore plus de violence, les guerriers hurlent alors que les remparts de la ville amplifient l’écho des cris.

« Alors il est temps de tuer nos ennemis !!! ATTAQUEZ !!! »

Sur ce dernier cri, Bravain se laisse tomber des remparts pour guider les guerriers et les grimpeurs en direction des lignes ennemies.

« Héphaïstos, fais pleuvoir la mort. »

En entendant la voix de Mellow, Héphaïstos commence à hurler des ordres pour que les trébuchets se mettent à faire feu. La vingtaine de trébuchets lancent avec précision des boulets noirs sur les points stratégiques que Nomad leur a indiqués. Les boulets filent à travers les airs en passant à travers les sorts lancés qui n’arrivent pas à les arrêter. Alors qu’ils touchent le sol, les dizaines de kilos d’explosifs qu’ils contiennent explosent aussitôt en répandant la mort et l’infortune dans les tranchées.

« Deuxième volet en préparation, dépêchez-vous avant qu’ils ne commencent à faire feu ! »

À côté de Mellow sur les remparts, une dizaine d’Archers grimpeurs commandés par un grimpeur nommé Haddock se préparent à faire feu. Une première volée fonce à travers le ciel alors que les flèches se multiplient dans les airs en passant de 10 à 100, puis à 1 000. Les flèches tombent sur la ligne de grimpeurs qui commencent à charger en direction du château maintenant que la bulle a disparu.

Mellow commence à se concentrer en brûlant des cartes de Sorcière à sa ceinture. D’étranges bandes de tissus sortent de ses vêtements et commencent à la recouvrir complètement avant de soulever son corps du sol.

Derrière elle, sur les toits des maisons, un monstre hurle en recouvrant tous les cris venant des guerriers passant la grande porte de Djupa pour entrer dans la plaine. Une araignée géante faisant la taille d’une maison avance et monte sur les remparts pour rejoindre Mellow qui grimpe sur lui.

« En avant Shar, allons finir ce que Typhon et Aphrodite viennent de commencer. »

En l’entendant, l’araignée hurle une nouvelle fois en se jetant du haut des remparts pour tomber dans la plaine. La terre tremble sur son chemin alors que ses pattes labourent le sol.

Guerriers et grimpeurs hurlent en se jetant les uns sur les autres dans un combat final pour la capitale de Penovia après plusieurs mois de siège.

*

« LAISSE-MOI SORTIR D’ICI !! »

Emy frappe de toutes ses forces avec son marteau de guerre sur le noyau dans lequel sont réfugiés les mages. Elle n’est pas la première à avoir essayé depuis les explosions, mais elle est sans doute celle qui fait cela avec le plus de violence. Même Anisse commence à en avoir marre de l’entendre se plaindre en frappant. Les gardes du convoi n’arrangent rien. Pour continuer d’énerver les soldats autour du noyau, ils ont décidé de sortir de leur inventaire un ballon de foot et se font des passes. Rien qu’à les voir faire, la veine sur le front d’Emy a doublé de taille.

« VOUS ÊTES EN TRAIN DE ME PRIVER DE MA GUERRE BANDE DE RACLURES !!! »

En soupirant, Anisse se tourne dans sa direction. En tant que Mage de haut niveau, elle peut facilement se concentrer sur la pierre et lui répondre.

« Diminue le volume, tu veux ? On n’est pas tous comme toi à avoir du temps à perdre. Je te ferai dire que je suis enceinte et qu’il peut entendre tes grossièretés ! Sois gentille et embête quelqu’un d’autre. »

Pendant quelques instants, Emy s’arrête en essayant d’ingérer l’information qu’une Mage enceinte a décidé de planter son bivouac au milieu d’un camp ennemi. En préférant garder pour elle une remarque déplacée à l’attention d’Anisse sur sa bêtise, elle met un coup d’aile à un grimpeur qui l’attaque en sortant de la brume.

Avec la chute des aiguilles, une bonne partie des grimpeurs sont devenus fous et ont commencé à attaquer les autres. Elle a limité les dégâts en ordonnant aux hommes autour d’elle de boire de l’antidote, mais impossible de savoir combien vont s’entre-tuer avant que le message n’ait fait le tour du camp.

Elle s’élève rapidement dans les airs pour faire le point sur la situation. Des bombes, de la brume, des fumigènes, des incendies et maintenant une pluie d’aiguilles. Quelque chose ne va pas dans ce camp. Ils sont tous dans le noyau sauf une personne qui a réussi à s’enfuir. À moins que cette personne ne soit une anomalie, c’est impossible que tout seul…
Si ce n’est pour les explosifs ou la brume, elle a déjà vu certaines des armes que ce type a utilisées. Elle connaît la fumée rouge qui était dans la tente prévue pour les négociations, et elle a déjà vu des aiguilles être utilisées de cette façon, mais ce n’est pas possible que ce soit lui… Ce n’est pas possible que le salopard responsable de l’attaque de son camp ce soit…

Elle redescend au sol en donnant des ordres au chef de son unité de fanatique, Géralt.

« Prends ce qu’il reste du bataillon et trouve-moi le responsable de ce désordre. Il rôde dans le camp et on ne sera pas tranquille s’il continue. Je le veux vivant, mais assomme-le quand même. Et fais boire de l’antidote à ceux qui ont perdu la raison. »

Elle ne fait même pas de remarque en voyant un blason qui contient deux ailes et un marteau de guerre. C’était donc sur ça que cet idiot était en train de travailler en secret. Un blason rien que pour prouver qu’il est un fidèle serviteur d’Emy la Valkyrie. Elle trouve ça complètement ridicule, mais elle n’essayera même pas d’en parler maintenant. Ce n’est vraiment pas le moment de s’énerver sur son fan-club alors que ces tordus aiment quand elle le fait. Géralt s’en va rapidement et cela lui fait un problème de moins à gérer.

Emy se tourne ensuite en direction de Solstice et d’Équinoxe qui repoussent les quelques grimpeurs fous qui foncent vers eux en sortant de la brume.

« Vous deux, direction la grande tour de guet. Tirez sur toutes les menaces. Blessez juste suffisamment les zombies pour qu’ils ne puissent plus mettre le désordre. À ce rythme, ils vont s’entre-tuer et complètement détruire le camp. »

Alors qu’elle réfléchit, les deux amoureux s’éloignent en murmurant.

— Elle a l’air grincheuse et beaucoup plus sérieuse que d’habitude, non ?
— C’est toujours comme ça quand elle réfléchit trop fort. Elle va faire une rupture d’anévrisme à ce rythme.
— Mouais. Tu peux parler, je ne sais toujours pas ce qu’il se passe quand tes deux neurones se touchent. Je parie quand même sur l’apparition d’un vortex capable d’avaler la réalité.
— Euh… Je t’ai quand même battu aux échecs la dernière fois avec mes deux neurones.
— Statistiquement, il est mathématiquement possible que ta stupidité te permette de faire la bonne combinaison de mouvement pour me battre. Je serais toi, j’attendrais de gagner une deuxième partie pour parler de l’acquisition d’un troisième neurone.

Alors qu’ils s’éloignent tous les deux et qu’Emy finit de donner des ordres aux quelques grimpeurs autour d’elle, elle décide de s’élever dans les airs au-dessus du camp.

« NOMAD ! Si c’est toi qui es responsable, je te jure que je vais te faire manger tes dents ! Sors de là que je te butte !!! »

La personne la plus surprise en entendant cette déclaration qui retentit à travers le camp n’est pas Nomad ou les alliés d’Emy. Il s’agit d’Anisse dans le noyau de la bulle.

Comment est-ce possible qu’Emy connaisse Nomad ?

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Correction : Hastin

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