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Petite annonce : Suite à des problèmes personnels, mon rythme d’écriture à malheureusement diminué et j’ai du retard sur les chapitres d’avance que j’ai sur TM. Je vais devoir mettre la parution de TM en pause quelques temps pour rattraper ce retard en écrivant comme un auteur fou.
Si tout ce passe bien, la situation sera résolu rapidement. Dans tout les cas, la traduction des autres oeuvres continuera et pour faire passer le temps, j’envisage de faire un concours de personnage pour TM avec le premier volume à gagner pour la première place.
Plus d’infos bientôt !

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Chapitre 382 : Face à l’abysse

J’avance dans les couloirs en cherchant le moindre signe de Thif. Les souris sous mon contrôle font de même, mais c’est bien trop long à cause de la superficie des souterrains. Je réussis à monter plusieurs étages sans difficulté en passant quelques barricades. Les quelques vieux que je croise à chaque point de contrôle stratégique sont surpris de me voir et je dois répéter à chaque fois les mêmes choses.

« Oui, j’ai détruit le camp. Oui, je viens sauver le château. Oui, j’ai battu le démon rouge. Est-ce que je peux passer maintenant ? Ah, et une armée arrive, faites attention et repliez-vous rapidement si vous les croisez, ils sont trop forts pour vous. »

Bien entendu, pas d’information sur Thif. Il doit être en train de se servir des chemins qu’il y a au bord du monde pour remonter. C’est plus tortueux et moins facile que d’emprunter les escaliers, mais c’est aussi le chemin le plus rapide pour monter au niveau de Djupa et de la forteresse. Le problème est que j’en suis loin. Malgré mes quelques éclaireurs, aucun n’a trouvé le bord du monde. Le tunnel était à l’exact opposé du bord du monde après tout et je ne prends pas non plus le chemin le plus direct pour y aller en évitant certains pièges qui feraient exploser une bonne partie des tunnels. Une souris semble assez proche du bord d’après les changements d’humidité et je décide de partir dans sa direction.

Maintenant que j’y pense, il me semble que la façade donnant sur le bord du monde a un nom. Les sculptures dans les différentes couches de pierre représentent les différents rois de Penovia. Chaque roi creusait à son tour plus loin dans la terre pour y trouver des richesses comme l’ont fait les lignées précédentes. Chacun fixant les ténèbres du néant comme une sorte de défi envers l’inconnu et soutenant Djupa au-dessus de lui. Une façon de montrer qu’ils ont porté le poids du royaume sur leurs épaules. J’ai eu l’occasion d’escalader certaines statues par défi et le nom m’avait fait rire. Bien sûr, les monarques ont appelé cette façade de plusieurs centaines de mètres le mur des rois gardiens de Penovia. Plutôt évident et ennuyeux.

Cela dit, ce n’est pas ce nom qui m’intéresse, mais celui qu’ont donné les mineurs et qu’ils ne disent qu’entre eux quand personne ne regarde et quand les souris sont les seules dans les parages.

« Le mur des aveugles. »

Je me mets à sourire en le disant à voix haute. Bien sûr, les mineurs ne disent pas cela à mal, c’est simplement la situation qui explique ce choix. Quelques-uns d’entre eux ont simplement dû se dire : « Mais qu’est-ce qu’ils voient en fait ? », « Bah rien. Ils sont cons quand même », « Ils sont peut-être tous aveugles ? Moi, j’aurai fait ma statue à la surface pour voir le paysage. »
En partant de là, ils ont dû se dire que se faire surprendre à dire le mur des cons était probablement trop risqué et sont restés sur le mur des aveugles. M’imaginer la situation m’amuse toujours.

Alors que je passe un nouveau couloir, je finis par apercevoir ce que les statues des rois voient. Le néant des abysses. Je parcours la trentaine de mètres me séparant du vide pour me retrouver sur un échafaudage de bois. J’observe la statue la plus proche et finis par savoir où je suis. Je suis un peu au-dessus du milieu des souterrains. En regardant au-dessus de moi, je ne vois pas grand-chose. Si ce n’est le chemin de torches qui monte sans fin le long de la paroi.

« HEYYYYY ! »

À quelques dizaines de mètres au-dessus de moi, j’aperçois Galaxia qui me fait de grands signes. Elle semble m’avoir reconnu et commence à descendre sans ménagement la structure gigantesque en multipliant les cabrioles. Elle atterrit finalement devant moi en souriant et en faisant quelques courbettes alors que j’applaudis sa performance. En se redressant, elle me fixe en ayant l’air amusée.

— Dis donc toi, tu n’aurais pas réussi ta mission par hasard ? J’ai vu la fusée d’Anisse, mais j’ai encore du mal à y croire. Tu as vraiment tout détruit en une journée ?
— J’ai clairement réussi un miracle, mais oui. Je me suis occupé de Romaro dans les souterrains en venant. Par contre, battre Emy ne m’a pas permis d’en finir avec ma quête et je cherche Thif maintenant. Tu l’as vu passer ?
— Le vieux Thiffein ? Trop de passages à surveiller, mais j’aurai entendu les pièges se déclencher de là où j’étais, il doit être plus bas. On peut l’attendre ensemble si tu veux ? M’étonnerait que tu aies besoin d’un coup de main, mais puisque je suis là…

Je regarde Galaxia en la remerciant pour l’information et en fixant les échafaudages au mur. En me voyant faire, elle semble comprendre que je ne compte pas perdre plus de temps. Sans vraiment lui répondre, je m’avance vers ce qui me semble être une bonne attache pour le câble dans mon dos. Inutile de s’énerver en se disant que je redescends après être monté aussi haut. Je suis bientôt à la fin de ma quête après tout. Et puis descendre en rappel est plus amusant que faire le chemin dans le sens inverse.

« Hey ! Tu ne vas pas me laisser sans me raconter en détail tout ce qu’il s’est passé ! Tu m’écoutes au moins ? Reviens ! »

La voix de Galaxia retentit au-dessus de moi et je lui dis simplement de ne pas me suivre et qu’une armée ne va pas tarder à la rejoindre. Pendant ce temps, la bobine se déroule lentement en me faisant descendre à bonne allure.

Les étages défilent jusqu’à ce que finalement j’aperçoive le fond de la mine. Je m’arrête quelques étages avant pour rester discret et faire un peu de reconnaissance grâce à l’aide de Micha. Avec son boost d’agilité, elle ne risque pas d’avoir un problème le long de la paroi rocailleuse.

Pendant que Micha descend les étages, je fais le tour de mon inventaire. J’ai consommé une bonne partie de mes réserves pendant la nuit, mais en me servant du matériel dans Djupa j’ai fait quelques économies. Il me reste encore un peu moins de la moitié de mes réserves. Cela devrait suffire pour la suite si je reste raisonnable.

{Trouvé ! Thif !}

J’utilise le partage de vision pour apercevoir un vieil homme à côté d’une statue. Il n’est bien sûr pas seul et je peux voir à côté de lui plusieurs grimpeurs qui montent la garde. L’un d’eux a d’ailleurs remarqué Micha d’après leur mouvement de tête, mais en tant que souris, elle ne semble pas être une menace crédible pour eux.

{Hey ! Pas gentil !}
Micha, tu as déjà affronté un géant. Je sais que tu es forte, mais pour eux c’est plus difficile à voir.
{ … Mieux. Pas pardon encore.}
… Tu es irremplaçable et tu vaux mieux que tous les grimpeurs qu’on a croisés dans le camp. Crois-moi, ils ne se rendent pas compte de la menace que tu représentes, sinon ils s’agenouilleraient devant toi.
{Héhé ! Micha trop forte !}

Je me frotte le visage en laissant Micha avoir sa petite victoire. Ce n’est pas un mensonge de ma part de toute façon. Ils ne voient qu’une simple souris alors qu’il y a quelques heures, elle était la commandante d’une armée ravageant tout un camp. Si je lui donne une épée et un bouclier à sa taille, elle pourrait même gagner la guerre toute seule…

Je prépare mes stylets alors que les yeux de Micha me montrent Thiff en train de regarder une statue de roi. Vu que c’est la plus basse, c’est possible que ce soit celle du précédent Roi. Le père de Nikolas, le gamin imbu de lui-même. C’est aussi sa mort qui a déclenché tout ce désordre.
C’est un peu étrange de le voir commémorer le roi d’une telle façon alors qu’il a une bataille à gagner. Surtout en sachant qu’il l’a lui-même assassiné pour prendre le pouvoir.

Je n’ai pas le choix de toute façon. Il n’y a que quelques grimpeurs entre moi et Thiff et s’ils ne sont pas sur ma liste, je n’ai probablement rien à craindre. Ah, et n’oublions pas les trente autres grimpeurs répartis dans les couloirs à proximité qui sécurisent la zone.

Je sens que je vais bien m’amuser avec cette histoire. Évitons juste de se faire arracher un bras ou deux et de perdre la bataille. Je me suis promis que cela n’arriverait plus aujourd’hui. C’est un défi personnel que j’aimerais bien réaliser… C’est sans doute prétentieux de ma part, mais je risque de croire que je suis un lézard si je continue à faire repousser des membres. Évitons de dépenser de précieuses potions de sang de dragon aussi facilement.

Juliette sort lentement de l’intérieur de mon épaule pour venir s’enrouler autour de mon cou. À travers le lien, elle me fait comprendre qu’elle a envie de s’amuser un peu. Malheureusement, je refuse. Je veux discuter avec Thif et l’image qu’elle m’envoie ne laisse pas de doute qu’il n’en aurait pas le temps ou l’envie.

Discuter avec Thif n’est probablement pas une bonne idée et, même si les raisons de la guerre civile ne m’intéressent pas – du moins pas quand je me rappelle les conversations idiotes avec Thif – je pense que le tuer sans rien dire serait bien plus étrange. C’est une vieille connaissance avec qui j’ai voyagé et il mérite au moins d’être salué. Ce ne serait pas très poli sinon…

Même si je suis un Assassin, je ne suis pas une machine et j’aimerais bien comprendre ce qui lui passe par la tête. Je pourrais très bien le suspendre et descendre de quelques mètres avant de lui tirer un carreau d’arbalète dans la gorge et en finir, mais l’idée me déplaît un peu. J’ai encore des progrès à faire en tant qu’Assassin, j’imagine…

Bien, allons-y maintenant. Essayons d’avoir une conversation avec un vieux grincheux.

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Correction : Hastin

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