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Chapitre 390 : Stupeur et impact
Mon souffle est lourd. Je suis mentalement à bout du petit jeu que mènent les trois chasseurs. J’ai l’impression qu’ils ont compris que je n’avais plus de potion pour me soigner. Ils ont probablement déduit l’effet en me voyant en avaler à tout bout de champ. Ils ont ensuite dû déduire que je n’en avais plus puisque je prends moins de risques.
Je ne cherche plus à les affronter et je me contente de courir. Les attaques sont toujours aussi dangereuses que depuis le début et je n’ai pas plus de temps pour faire une pause. Pourtant… je subis moins de blessures qu’avant. Je pense pouvoir dire que je me suis habitué à leur façon de se battre et que je m’habitue au poison qu’il doit y avoir dans l’air. Je n’ai toujours aucune chance de les battre, mais j’ai l’espoir que ma fuite ne soit pas inutile.
{F-fatiguée…}
Repose-toi, Micha.
Ma souris ne semble pas vouloir me laisser seul dans cette situation, mais la fatigue commence à être insurmontable pour nous tous. Juliette s’enroule autour de mon cou pour remplacer les yeux de Micha dans mon dos alors que je dis à Micha de dormir autant qu’elle peut. Ses yeux sont sans aucun doute un élément important de ma survie, mais la fatigue rend pratiquement impossible pour elle d’ouvrir les yeux plus longtemps. Dans une situation ou ma vie en dépend… c’est impossible pour elle de se détendre assez pour dormir. J’ai rejeté l’idée de lui donner un peu de potion somnifère pour qu’elle puisse réellement se reposer. Ce sera ensuite trop difficile de la réveiller en cas de besoin. Micha a du mal à abandonner son rôle vu la situation, mais d’un autre côté, elle a besoin de repos comme Juliette et moi.
Courir comme je le fais sans réellement manger commence à avoir de sacrées répercussions sur mon état. Pour l’eau, je peux rapidement m’approvisionner dans des rivières sur le chemin, mais manger alors que je passe mes journées à courir… c’est bien trop difficile. Borseau est un monde forestier où il est normalement facile de trouver de la nourriture. En partant de Galatia, je n’avais de la nourriture que pour quelques jours et je pensais que ce serait suffisant. Une belle erreur de ma part. Même Juliette ne fait pas de commentaire alors qu’elle sait que l’on risque de manquer de viande pour elle d’ici quelques temps.
De son côté, Juliette n’aime pas la situation, car elle n’a pas grand-chose à faire si ce n’est remplacer Micha comme maintenant et monter la garde de temps en temps. Elle préfère l’action, mais elle a bien compris qu’elle n’était utile que pour ses yeux dans cette situation. Vu la force des chasseurs, je ne prendrai même pas le risque de la jeter sur eux pour qu’elle infiltre leur corps. Pour ça, il faudrait soit qu’elle prenne un énorme risque, soit que j’en prenne un moi-même en m’approchant au point d’en toucher un. Inutile de préciser que c’est une mauvaise idée.
Le seul à ne pas être inquiété par tout ça reste Persée. J’ai l’impression de l’avoir « cassé » avec la fusion en Nimis. J’aurai bien besoin de lui pour m’assurer que mes blessures soient correctement recouvertes ou avoir un vêtement qui ne soit pas une loque, mais il continue à s’accrocher à mes os en hibernant.
Il ne reste donc que la fuite pour nous sortir de là… enfin à ce rythme, je vais finir par abandonner. Cela ne veut pas dire que je compte les laisser me tuer, mais que je vais bien finir par revenir au pied de la tour.
Alors que j’avance, j’ai l’impression de voir la fin de la forêt. Est-ce que j’ai réussi à quitter cet endroit pour rejoindre un lieu où une civilisation quelconque sera capable de me protéger des trois chasseurs ? Est-ce que c’est la fin de leur territoire et ils ne mettront pas le moindre pied en dehors ?
En voyant un peu mieux ce qui m’attend à la lisière, je m’arrête rapidement en grimaçant. Si seulement cela avait pu être simple pour changer… Bien sûr que non. Bien sûr qu’il allait y avoir un problème. Devant moi, il n’y a que du vide. Pas le vide de l’abysse de Galatia, mais des nuages. Loin en dessous d’eux, je ne vois que du vert qui doit être celui de la forêt qui recouvre entièrement Borseau. De mon côté, je suis par contre dans une forêt sur ce qui a l’air d’être une branche. Une branche gigantesque, loin de la surface.
… Je comprends mieux maintenant pourquoi j’ai eu autant de mal à respirer quand je suis arrivé dans ce monde. Ce n’était pas à cause d’un gaz comme je le pensais, mais simplement de la proportion en oxygène de l’air. J’ai actuellement le mal d’altitude et c’est pour cela que nous avons failli mourir. C’est ridicule. Pourquoi la tour a-t-elle décidé que c’était un bon endroit pour commencer une quête ?
L’explication aurait pu être plus surprenante ou plus compliquée donc je décide de ne pas trop y réfléchir. Je n’ai pas assez de chance pour avoir prévu un parachute, mais j’en ai assez pour voir le tronc central d’arbre qui me permettra de descendre de là. A vu d’œil… il est à une quarantaine de kilomètres vers le sud. Il ne me reste donc qu’à courir dans cette direction.
C’est un arbre assez étrange en tout cas, il n’y a pas de feuilles géantes, mais à la place il y a des arbres partout de diverses tailles. Même en observant un peu les autres branches, je peux voir des arbres à la surface, mais pas de feuilles. Sur une branche assez loin, je suis capable d’en voir la partie inférieure en bois qui semble couverte par ce qui a l’air d’être de la mousse verte à cause de la distance. En considérant que cette mousse est en réalité une forêt… Cela donne le vertige sur la taille de cet arbre. La cime de l’arbre au-dessus de moi laisse passer la lumière du soleil, mais l’accumulation d’arbres et de leurs feuilles donne bien l’impression d’un feuillage qui serait normal sur terre si j’étais une fourmi.
J’entends un craquement derrière moi. Sans réfléchir, je roule par terre en esquivant des carreaux d’arbalète. Il y a un sifflement dans les airs qui s’approchent venant du chasseur ailé.
Sans attendre, je recule, mais Juliette me dit de m’arrêter aussitôt. À quelques centimètres derrière moi se trouve une toile d’araignée installée entre deux arbres.
… Je n’ai fait que dix mètres entre le bord de la branche et l’endroit où je me trouve et je peux jurer qu’elle n’était pas là il y a trente secondes. Ils jouent avec moi. Ils ne cherchent même plus à me tuer ou à me découper, mais juste à jouer. J’imagine bien le chasseur arachnéen se demander si je suis assez bête pour tomber dans son piège. Ou alors il se moque juste de moi en tissant une toile géante pendant le temps que j’ai passé à observer le paysage…
Oui, après autant d’heures à être chassé, je leur invente des personnalités alors qu’ils peuvent avoir le QI d’une mouche pour autant que je sache.
La lance ne tarde pas à foncer sur mes jambes pour les transpercer et, d’un bond, je l’esquive alors que le sifflement indique que le chasseur ailé est sur moi. J’arrive à me contorsionner dans les airs et je l’agrippe en esquivant ses épées.
« Toi, tu vas atterrir très vite. »
Il passe à travers des branches alors que je me tiens aussi fort que je peux à son cou. J’enroule mes jambes autour d’une des siennes alors qu’il essaye de me faire lâcher. Je place plusieurs coups de coude dans son ventre, mais l’armure me donne l’impression de ne rien lui faire. En bloquant son bras avec le mien alors qu’il essaye de me frapper, je tire aussi fort que je peux sur sa tête pour l’empêcher de voler correctement. S’il s’écrase, je gagne.
En pensant cela, je continue à forcer et il dévie de plus en plus de droite à gauche en ayant l’air incontrôlable. Alors que je regarde le décor devant nous, je vois qu’il fonce sur un arbre et que je ne pourrai pas l’arrêter. Je décide de le lâcher avant de faire partie de l’accident et je tombe par terre en roulant douloureusement pour amortir ma chute.
Il percute l’arbre de plein fouet et tombe ensuite au sol.
Finalement, j’ai une chance, semble-t-il. À moitié nu et sans équipement, mais au moins je suis capable d’en blesser un.
Sans réfléchir, j’approche de lui et j’attrape un des sabres qu’il a lâché et qui est tombé à proximité de moi. Avec ça, je peux probablement lui couper la tête sans difficulté. C’est ce qu’il a failli me faire subir plus d’une fois et je compte bien lui faire payer.
Alors que je m’apprête à planter le sabre noir dans son cœur. Un carreau d’arbalète se plante dans ma main en la transperçant. Sans même regarder, je décide de reprendre la course en tenant fermement le sabre. Il lui en reste un, mais cela le rendra un peu moins dangereux au moins.
J’arrache rapidement le carreau avant d’enrouler un bout de vêtement autour de ma main. Il aurait pu faire pire que cela.
Si j’ai bien compris leur façon de parler avec moi, cette attaque n’est pas pour me dire « Noon ! Ne tue pas mon ami ! », ce carreau est là pour me dire « Cours et laisse-le tranquille ou tu vas vraiment mourir ». Il aurait visé la tête sinon. Il en est capable. Il ne le fait plus depuis deux jours, mais il l’a déjà fait. Pour me prouver son talent, il l’a même fait alors que j’étais en train d’éternuer. Ce n’est pas par chance que j’ai esquivé le carreau avec mon mouvement de tête… C’est parce qu’il a décidé de ne pas me tuer pour continuer à jouer qu’il ne m’a pas tué à ce moment-là. Même les yeux de Micha l’ont manqué à cause de la distance qu’il y avait entre nous deux quand il a tiré.
Non… C’est probablement la deuxième option de dialogue pour ce carreau, un simple « ne pense pas t’en sortir si tu le tues ». Dans ma situation, il vaut sans doute mieux accepter d’être une proie et jouer le jeu que de croire un seul instant que je suis un chasseur et mourir. Si je les mets en colère, je ne suis pas certain qu’ils seront aussi patients pour la suite. Bien sûr, je ne sais pas quand ils en auront assez de jouer avec moi et qu’ils décideront de me tuer, mais mieux vaut attendre le plus longtemps possible avant que cela n’arrive. Je vais m’estimer heureux d’avoir volé une arme qui coupe tout comme du beurre et qu’elle ne soit plus dans les mains du chasseur ailé.
Je recommence à courir sans regarder derrière moi. Quarante kilomètres… Une fois que je commencerai à descendre de cet arbre géant, je me sentirai mieux.
Maintenant, j’ai un adversaire désarmé et inconscient derrière moi, j’ai un peu plus de répit. Ce n’est pas grand-chose, mais peut-être que je pourrai dormir plus de vingt minutes à ma prochaine pause.
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Correction : Hastin
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