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Chapitre 391 : Se jeter dans la gueule du loup.
Courir, courir et encore courir.
Il ne me laisse plus le temps de m’arrêter pour prendre de l’eau maintenant. Les blessures légères s’accumulent. La fatigue aussi. Je me sens sale et je suis à moitié nue. J’ai fini par retirer ce qu’il me restait du t-shirt bleu en lambeau. Mon pantalon ne ressemble plus à grand-chose et je n’ai plus de bottes depuis un moment. Cela me rappelle vaguement mon passage dans le safari de l’entraînement de Fae quand je faisais le zèbre. En bien plus difficile, certes, mais j’y vois quand même quelques parallèles.
J’essaye de me distraire de ma fatigue en me concentrant sur les liens avec mes animaux. J’ai bien sûr Micha pour faire la conversation, mais elle a du mal à surveiller les alentours et à me parler en même temps. La situation est un petit peu trop stressante pour cela. Juliette a décidé qu’elle n’avait pas envie de me distraire. Elle ne me boude pas, mais elle ne veut pas s’impliquer alors qu’elle peut rester tranquille la majorité du temps. Quant à Persée, il est toujours en train de dormir. Je vais finir par m’inquiéter de ne pas faire quelque chose correctement vu qu’il ne se réveille toujours pas. Il boit toujours mon sang régulièrement, mais j’ai du mal à définir la sensation à travers le lien. C’est assez proche de la sensation que j’ai quand Micha ou Juliette dorment. La question est de savoir comment le réveiller et ce que cela signifie pour un monstre. Je pourrais lui donner un ordre. Je peux aussi « essayer » de lui transmettre du mana pour qu’il change de forme et réagisse. Je parle d’essayer, car je ne suis pas doué pour cela. Persée se situe majoritairement dans mon torse, mais d’après les sensations qu’il m’offre, il ne forme pas réellement un tissu, mais bien une sorte de toile d’araignée qui se mélange à ma chair et mes organes. J’ai plusieurs solutions à essayer, mais pas dans cette situation de toute façon. Mon départ de Galatia était précipité, et je ne suis pas non plus dans une bonne situation.
Je soupire et esquive un carreau en me jetant derrière un arbre. Mon bras me fait souffrir alors qu’il frappe l’écorce. Il est toujours attaché, mais il est brisé. La nuit dernière, le chasseur arachné a réussi à me mettre un coup avec le manche de sa lance. Il m’a plus ou moins laissé une opportunité de partir quand il a compris qu’il avait abîmé son jouet.
Combien de fois est-ce que j’ai failli mourir maintenant… cinquante ? Cent fois ? Sans doute quelque chose entre les deux. Ma tête est lourde à cause de la fatigue. Ma mémoire immédiate est complètement détruite par leur faute. Tout ce que je sais et sur quoi j’arrive à me concentrer c’est qu’il ne reste plus grand-chose avant d’atteindre le tronc principal de l’arbre. Vu la taille de cet arbre, j’ai fini par l’appeler l’arbre-pays. Il y a suffisamment de territoire à couvrir rien que dans cette branche pour que plusieurs villages puissent s’y installer sans problème. J’ai pu voir quelques réservoirs d’eau de pluie qui sont assez grands pour que des petits villages puissent s’en servir. Le seul problème, c’est qu’il y a trois types menaçants dans le coin. Difficile de s’installer.
Je n’arrive à rien contre eux et je n’imagine pas une armée leur résister. Infatigable, super puissant… Ce serait plus facile de brûler la forêt et espérer que cela suffise pour se débarrasser d’eux. Hm, non, la meilleure idée serait sans doute de couper la branche. Peut-être que si j’étais le champion des Bûcherons ce serait possible, mais je ne sais même pas si cette classe existe. Maintenant que j’y pense, cet arbre serait fait pour une classe de ce genre ! Je ne suis pas du tout à ma place !
Je reprends ma course sans perdre de temps. Je peux voir de la lumière entre les arbres, ce qui m’indique soit un nouveau réservoir d’eau, soit la fin de mes tourments.
Si j’essaye de penser au positif, leur façon de faire me rappelle un entraînement de Nerys maintenant. S’ils faisaient des remarques rabaissantes sur moi au lieu de rester silencieux, la comparaison serait plus simple.
Je pousse les branches sur mon chemin alors qu’elles me frappent le visage avec violence. J’aurais pu les couper en me servant du sabre, mais j’ai peur qu’ils essaient de le reprendre si je le sors de mon inventaire. Vu son tranchant, cette épée est pratiquement Excalibur pour moi. Ce n’est pas tous les jours que je trouverai une arme capable de couper un arbre sans même rencontrer de résistance.
Revenons cependant à ce qu’il y a devant moi. Un détour de plus à cause d’un réservoir d’eau si près de la fin pourrait être problématique. Un sifflement à côté de moi me force à rouler une fois de plus au sol. La lame file au-dessus de ma tête en coupant proprement un arbre en deux. Je saute ensuite sur le côté en me contorsionnant pour esquiver la lance qui fonce dans mon dos et un nouveau carreau. Celui-ci s’enfonce dans mon épaule et la transperce en ressortant complètement de part en part et en finissant planté dans le sol.
Une attaque à trois de plus et une blessure supplémentaire. Je peux sentir les fils de Persée qui se tendent à l’intérieur de la blessure pour stopper tout de suite l’hémorragie. Il ne fait ça que par réflexe dans son sommeil et quand ça lui chante, mais je le remercie via le lien.
Je me remets à courir en serrant les dents. La lance me frôle à nouveau et manque de me piéger quand il change l’angle dans les airs avec son fil. Trois carreaux tombent devant moi alors que je peux apercevoir le chasseur centaure qui galope à quelques dizaines de mètres sur ma droite.
J’ignore sa demande informelle de changement de direction. Il ne tire devant moi que pour me faire peur, mais je sais aussi lui faire comprendre que parfois, je ne compte pas non plus l’écouter.
Alors que j’approche de la lumière que j’aperçois devant moi, les formes sont de plus en plus nettes. Ce n’est pas un réservoir et ce n’est pas le vide qui m’attend, mais… une clairière ? Est-ce que je vais pouvoir sortir de la forêt ?!
Je me jette en avant avec l’énergie du désespoir. Je n’en peux plus de la forêt et des chasseurs. Je veux du repos. Même dormir dans la boue et manger des vers me convient tant que je n’ai plus la sensation d’être une proie.
Le chasseur ailé fait un nouveau passage et j’esquive à nouveau alors que son épée me frôle la joue. Finalement, alors que je pense qu’un carreau d’arbalète va me frapper le dos ou qu’une lance va me frôler les jambes, je sors de la forêt et aucune des deux attaques que j’attends ne me frappe.
Je continue à courir en me concentrant sur ce que Micha me montre à travers ses yeux. Je peux voir les trois chasseurs en lisière de forêt. Ils se sont arrêtés net et me regardent partir. J’ai… j’ai réussi à m’en sortir. Après une éternité à survivre à leur chasse, j’en ai terminé. Cela doit faire six jours que cours à travers cette forêt… Mais… ?
Je m’arrête ensuite et mon soulagement n’est que de courte durée. En me concentrant sur les chasseurs dans mon dos avec les yeux de Micha, je n’ai pas fait attention à ce qu’il y a devant moi.
En utilisant mes yeux cette fois, je peux voir une sorte de régiment de soldats. Ils portent tous des armures blanches en bois et des lances du même genre. Ils sont environ une trentaine à me regarder avec les yeux écarquillés. Assez vite, ils baissent leur lance dans ma direction en passant de mon regard à celui d’une personne à mes pieds.
Pour être précis, une jeune femme blonde avec quelques mèches brunes est à genoux à une trentaine de centimètres de moi. Elle aussi semble surprise de ma présence. Elle me fixe en ouvrant grand ses yeux bleus. Il suffirait qu’elle fasse un grand O avec la bouche pour que cela devienne comique comme réaction. Vu ses vêtements, j’ai l’impression que le régiment est là pour la protéger. Je dis cela parce qu’elle ne porte pas d’armure comme les autres, mais bien une robe verte ayant un style médiéval. Au premier coup d’œil, je suis donc un sauvage qui sort de la forêt et qui vient s’en prendre à une noble.
Je menace donc très probablement quelqu’un d’important en étant aussi proche d’elle.
La première chose qui me traverse l’esprit est une grossièreté sur la situation et sur ma malchance. Si chacun des soldats devant moi est aussi fort que les chasseurs, je suis fichu. Assumons que ce n’est pas le cas et qu’ils sont raisonnablement forts. Je ne souhaite pas me battre et je n’en suis pas capable. Si ce sont de simples soldats, j’en tuerai probablement une dizaine avant de commencer à faire des erreurs et qu’ils ne soient capables d’en finir avec moi. S’ils sont trop forts, je risque d’avoir un problème et c’est la fin pour moi, Borseau m’aura battu.
Espérons qu’ils sont pacifiques et qu’ils vont comprendre que c’est un malentendu et que je ne menace personne. Je n’ai pas d’arme et je ressemble probablement à un vagabond. Je peux peut-être jouer là-dessus ? C’est aussi possible pour moi de prendre en otage la noble.
Alors que j’essaye de formuler une pensée cohérente en regardant les soldats qui m’encerclent petit à petit, je peux sentir une douleur au niveau de mon ventre. En baissant la tête, je peux voir un poignard enfoncé dans mon ventre. Ce que j’imagine être une princesse vient de me poignarder sans même hésiter.
J’aimerais que ce soit de l’autodéfense de sa part, mais je suis incapable de le penser… Le sourire sur son visage ne me laisse pas de doute. C’est une sadique. J’active brièvement le vermillon en me disant que j’aurais dû le faire tout de suite sans attendre en les voyant. Je deviens pratiquement aveugle l’espace d’un instant alors que je la regarde.
Non seulement elle a de la corruption, mais elle en a tellement que j’ai l’impression que je pourrai la toucher si je tendais la main. Je n’ai vu personne en avoir autant. Même Charade ou Marshall en avaient moins qu’elle.
Comme pour le prouver, elle commence à tourner le poignard dans la plaie et je tombe à genoux en grognant. Elle commence ensuite à le remuer violemment en riant. Son visage est pratiquement en face du mien alors que je finis par remarquer un détail sur cette princesse de la corruption. Ses oreilles auxquelles je n’avais pas fait attention sortent maintenant de derrière sa chevelure. Elles sont pointues et plus longues que toutes celles que j’ai vues jusqu’à maintenant. Je sais que les habitants principaux de Borseau sont des elfes, mais cela me fait bizarre d’en voir une ainsi. Je viens probablement de tomber sur la plus folle de toute de toute manière.
Elle continue de sourire et dévoile même ses dents blanches alors qu’elle me regarde droit dans les yeux. Je n’aime pas la lueur que je peux voir dans les siens, mais je suis incapable d’agir. Mon corps a du mal à tenir le choc alors qu’elle vient de me perforer le foie sans hésiter. En temps normal, j’aurai peut-être réussi à me défendre si j’avais mon équipement et que j’étais en bonne santé, mais je n’ai aucun des deux à ma disposition.
J’ai à peine le temps de dire à Micha et Juliette de se cacher que je peux sentir un coup derrière ma tête.
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Correction : Hastin
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