Chapitre 9 :

           Sam guidé par une suggestion mystique finit par arriver au niveau du palais de Véruza, le dieu des dragons. Il s’agissait d’un édifice immense, le palais était tellement haut, que même en se tordant le cou, on n’en voyait pas le sommet.

           L’édifice immense était entouré par une forêt gigantesque sur la droite et la gauche, il dominait largement de par sa hauteur les arbres mais pas du point de vue de la superficie. L’ambiance des bois environnants paraissait moins oppressante que dans beaucoup d’autres endroits des limbes. Bien sûr les chênes, les bouleaux et les ifs servaient de terrain de chasse à des animaux capables de malmener facilement un fillirte isolé. Toutefois à première vue les énergies magiques circulant à l’intérieur des lieux portaient nettement moins de corruption en rapport avec la magie noire ou un désespoir notoire.

          Véruza bien qu’il soit très occupé, donna la consigne aux dragons de garde de quinze mètres de long, de laisser passer Sam, et de le recevoir lors d’une audience. Sam se révéla impressionné par le faste du palais, il était rempli de gravures, de tableaux, de sculptures et d’autres œuvres d’une qualité artistique admirable. Cependant la divinité n’était pas une personne qui s’adonnait à un culte en son honneur. La plupart des œuvres rendait hommage à des subordonnés braves et à des amis, et non à Véruza.

          Le dieu avait des défauts, mais il n’était pas spécialement orgueilleux. Au contraire il était prêt à oublier des notions comme la fierté pour sauver ses enfants, les dragons. Par exemple il se prosterna humblement devant des entités puissantes pour préserver la liberté de ses fils. Il ne ressentait absolument aucune honte à ce que son orgueil soit égratigné, que sa dignité soit piétinée, si cela apportait des avantages majeurs à ses enfants. Véruza était un individu très altruiste vis-à-vis des dragons. Il considérait que son premier devoir ne consistait pas à travailler pour sa gloire, ou accroître sa puissance, mais à faire le maximum afin de garantir le bonheur de ses enfants.

           Le dieu ressemblait à un dragon rouge ordinaire, excepté sa taille immense. Il mesurait non pas quelques dizaines de mètres de long, mais bien plusieurs kilomètres. Toutefois il était capable de moduler sa voix de façon spectaculaire, de pousser un cri s’entendant aussi loin que le tonnerre, ou au contraire un murmure doux et à peine audible. Son corps était couvert de beaucoup de cicatrices, des vestiges de ses nombreux combats contre les adeptes du destructeur et les pasteurs.

          La pièce où Sam entraperçut le dieu faisait une taille équivalente à celle d’une petite région. Sans l’assistance d’un véhicule magique à quatre roues, il aurait fallu des jours pour rejoindre la divinité. Le moyen de transport avait un habitacle assez rudimentaire à première vue, pas de carlingue ou de conducteur, juste un plancher marron doté d’un coussin pour s’assoir. Par contre malgré sa vitesse élevée supérieure à celle d’un cheval au galop, il avait une bonne tenue de route. Ainsi Sam  arrivait à trouver confortable son déplacement, il trouvait relaxant le petit ronronnement discret du véhicule.

           Il y avait une cour de dragons entourant Véruza, la plupart se situait à une bonne distance de quelques kilomètres, mais quelques-uns étaient assez proches pour parler à voix basse avec la divinité.

Véruza : Bienvenue dans mon palais Sam.

Sam : Merci de votre accueil seigneur Véruza, même si vous n’êtes que le fruit de mon imagination.

Véruza : Marpax te tient en grande estime, il veut même que tu deviennes un souverain, qu’as-tu l’intention de faire si tu deviens roi ?

Sam : Je veux instaurer une démocratie, en tant que roi j’aurai un pouvoir politique certain je l’avoue, mais d’un autre côté je doterai le parlement d’une capacité à légiférer forte, et je mettrai fin à la soumission des politiques fillirtes vis-à-vis des multinationales.

Véruza : Je sens que tu es sincère, bien je vais t’aider à ressusciter.

Sam : Ce n’est pas la peine, je ne suis pas mort, je suis juste en train de rêver. D’ailleurs vous en êtes la preuve éclatante, un dragon qui ne sent pas fort, cela n’existe pas.

Véruza (énervé) : Fais attention à tes mots.

Sam : Quand vous dites «tes mots», cela veut-il dire que je suis propriétaire de certains mots ?

Véruza : Hein ?

Sam : J’ai toujours rêvé de d’être propriétaire de mots, mon fantasme ultime est d’être la seule personne à autoriser légalement l’usage du terme zinzizouiller chez des particuliers, au sein d’entreprises ou d’états.

          Les mots de Sam provoquèrent la stupéfaction des dragons qui servaient Véruza, ils attendaient avec angoisse la réaction de leur dieu.

Véruza : Ha, ha, ha, ta naïveté est franchement divertissante. Pour te prouver que tu ne rêvais pas lorsque tu ressusciteras tu trouveras cette épée Excalibur. Cette arme t’aidera à obtenir le pouvoir. Maintenant reviens à la vie.

     Lorsque Sam l’opposant politique fut de retour dans le monde des vivants, une des premières choses qu’il aperçut, fut l’épée Excalibur. Il se trouvait dans les profondeurs d’une forêt de chênes, à plus d’une heure de marche de toute présence fillirte autre que lui.  Il aurait bien voulu autre chose qu’une épée, notamment un canard en plastique. D’accord une arme magique avec plusieurs pouvoirs redoutables, cela en imposait, mais un canard en plastique c’était aussi très utile. Il jugeait qu’un accessoire de bain valait bien mieux qu’une épée qui accroissait terriblement les capacités physiques, et dotait de facultés surnaturelles impressionnantes, comme par exemple la possibilité d’invoquer des boules de feu et des éclairs capables de tuer un dragon adulte.

         Certes l’épée était resplendissante, sa lame polie à l’extrême ne rouillerait probablement jamais, et était un modèle d’équilibre. En prime elle apportait un prestige certain auprès des autres dragons, elle conférait une réputation très positive auprès de nombreux alliés. Toutefois Sam aurait davantage voulu un canard en plastique sans pouvoir magique, plutôt qu’une arme extrêmement utile. Il échangerait d’ailleurs peut-être à la première occasion son épée. Un de ses premiers réflexes fut de rendre visite à l’appartement de Thomas. La réaction de l’occupant du domicile fut un mélange de joie et de surprise extrême.

Thomas (effrayé) : Bonté divine, un fantôme !

Sam (cherche à apaiser) : Ne t’en fais pas Thomas, je suis bel et bien vivant, si tu me touches, tu verras que je ne suis pas un spectre.

Thomas (étonné) : Comment as-tu ressuscité ? Les seules personnes aptes à ressusciter les morts à ma connaissance sont les elfes, et ils ne font revenir à la vie que leurs semblables. Et encore il faut qu’il s’agisse de personnes très importantes.

Sam : Il n’y a pas que les elfes, qui peuvent faire revenir à la vie, c’est aussi le cas des dieux.

Thomas (vraiment ébranlé) : Tu veux dire que Dieu a accepté que tu reviennes parmi les vivants !

Sam : D’après mes souvenirs, c’est Véruza le dieu des dragons qui m’a ressuscité.

Thomas : Comment était l’au-delà ? As-tu rencontré des proches décédés ?

Sam : Je ne me rappelle pas grand-chose, Thomas, je ne crois pas avoir croisé des amis ou des membres de ma famille, mais je n’en suis pas sûr à cent pour cent. À part le fait que j’ai visité un palais immense, et discuté avec le dieu Véruza, mes souvenirs sont flous.

Thomas : Quels sont tes projets Sam ?

Sam (très déterminé) : Je vais tenter de tuer Xavier Cossa.

Thomas : Tu ferais mieux de laisser tomber, tu n’es pas fait pour commettre des crimes. En plus si on vient à apprendre qu’un des chefs de la résistance a tué de sang-froid un firllite désarmé, cela pourrait causer du tort à notre organisation.

Sam : Dans ce cas là, je m’arrangerai pour mettre dans la main de Xavier Cossa, une arme. Ah oui tu ne voudrais pas de mon épée par hasard, je te la donne contre ton canard en plastique.

Thomas : Tu ferais mieux de la garder, elle te sera très utile. Grâce à ton arme tu pourras obtenir plein de canards.

Sam : Très bien dans ce cas, je la garde encore un peu.

            Sam pour piéger Xavier Cossa, lui envoya une lettre disant qu’il était possible de le rencontrer, si le ministre des sciences venait seul à un rendez-vous. Xavier sceptique, mais prêt à saisir toutes les occasions de revoir son fils respecta les conditions de Sam. Cossa se rendit fébrile dans un parking souterrain abandonné à cause du fait qu’en cas de pluie, il se remplissait facilement d’eau. Cependant c’était le mince espoir de retrouver sa progéniture qui tiraillait son cœur. Il eut son comptant de déceptions, vu qu’il consulta des charlatans et d’autres escrocs qui se résumèrent à des promesses infructueuses de communication.

           Néanmoins Xavier ne renonçait toujours pas, tant qu’il aurait un souffle de vie en lui, il exploiterait toutes les opportunités possibles et imaginables de parler avec son fils. Il alla même en guise de dévotion jusqu’à supplier Alaniel l’elfe, bien que ses manières avec les gens de cette race consistait habituellement à du pur dédain. Pourtant ses actes de dévouement ne débouchèrent pour le moment que sur du mépris, de grosses dépenses monétaires et des rires moqueurs. Sa quête de communication avec son fils ne servit qu’à lui faire verser des larmes et à l’assaillir de tourments, mais il s’accrochait avec énergie à la perspective d’obtenir la réussite de son but, y compris si cela débouchait sur moins de trente secondes de dialogue.

Sam : Bienvenu Xavier, comme convenu, tu vas rencontrer Sam, me voici.

          Il rabattit la capuche couvrant son visage, et enleva sa cagoule dissiumulant la moitié supérieure de ses traits.

Xavier : Si tu crois que ta supercherie m’impressionne, il en faut bien plus pour me convaincre que tu es celui que tu prétends être. D’abord prouve moi que tu ne portes pas un masque de latex, étire toi la peau du cou.

Sam : Comme tu veux, alors tu es convaincu ?

Xavier (ébranlé) : Mh tu es très convaincant du point de vue de la voix, la carrure et de l’apparence, mais j’ai encore un doute.

Sam : Jusqu’à l’âge de huit ans au lieu de dire hamac, je disais à cause de ma dyslexie hanac.

Xavier : Sam c’est bien toi, merci Dieu d’avoir exaucé mes prières !

Sam : Ce n’est pas Dieu qu’il faut remercier, mais Véruza le dieu des dragons. Autrement tu t’apprêtes à faire connaissance avec l’infini, car je vais te tuer.

Xavier : Attends je ne crois pas que ta mère Cunégonde approuverait le fait que tu me tues.

Sam : Le fait que ma mère t’aimait beaucoup ne change rien à ma résolution, je vais te tuer car je te déteste, et aussi parce cela m’avantage.

Xavier : Je ne comprends pas, quelqu’un t’aurait-il mis au courant sur le fait que tu figures sur mon testament ?

Sam : Non ce n’est pas cela, d’ailleurs je ne veux pas de ton argent sale, si je te t’assassine, cela me rapprochera de mes alliés dragons.

Xavier : Tu es fou Sam, d’espérer que les dragons ne se retourneront pas contre toi, une fois que tu ne leur seras plus utile.

Sam : Les dragons sont loyaux envers la famille royale fillirte, et comme j’en fais partie, ce sont par conséquent des alliés très fiables.

Xavier : Qui t’a révélé tes origines royales ?

Sam : Ma mère Cunégonde.

Xavier : Cela m’étonnerait, ta mère désirait que tu ne portes pas le poids de la royauté. En plus elle m’avait promis de garder le silence sur ton sang royal, et je sais qu’elle n’avait qu’une seule parole. Si c’est le pouvoir que tu recherches, je peux te donner une place au sein du gouvernement fillirte, tu commencerais au poste de haut-conseiller, et si tu te débrouilles bien, tu pourras devenir ministre. Qu’en dis-tu ?

Sam : Je ne veux pas être un chien du président Koko, je désire devenir roi de Francie. Bon assez discuté maintenant meurs, mais que ?  Mon pistolet ne marche pas.

Xavier : Le ministre donna un coup de poing à Sam.Un pistolet ne fait aucun mal, si on laisse actif le cran de sécurité. Je ne vais pas te conduire en prison Sam ou te tuer, je te demande juste de réfléchir à  ma proposition.

Sam : Ta clémence signifiera ta perte. J’ai encore deux pistolets sur moi, je vais t’assassiner. Le pistolet ne fit que des bruits de petits clics. Zut j’ai oublié de mettre des balles dans celui-ci. Heureusement j’ai encore une arme à feu, adieu Xavier.

Xavier : Sam un pistolet sans canon ne peut pas tirer.

Sam : Ce n’est pas vrai ! j’ai oublié de remonter mon pistolet ! Rah, tu n’as fait que gagner un sursis Xavier ! Sam s’enfuit.

          De leur côté les dragons se mettaient d’accord sur une stratégie guerrière. Marpax en repos dans un clairière connue pour ses propriétés curatives sur ses semblables, proposait diverses choses.

Irnax : Tu m’as dit toi-même de ne pas précipiter les choses, pourtant tu milites maintenant pour la guerre. Est-ce ta raison qui commande ou ton amitié pour Sam ?

Marpax : Il y a une nouvelle donnée qui motiver mes propos, les fillirtes sont en train de renoncer à la bombe atomique.

Irnax : Ils peuvent toujours en fabriquer en cas d’urgence.

Marpax : Oui et non je me suis arrangé pour effectuer un versement d’argent assez généreux pour inciter nombre de politiques fillirtes à enterrer définitivement la technologie de la bombe atomique.

Irnax : Ils sont capables d’en garder quelques-unes en réserve.

Marpax : J’ai mis une condition rassurante à mon paiement de mille lingots d’or, que les fillirtes démantèlent toutes leurs bombes destructrices de pays. Or vu la stupidité et la cupidité des membres de leur gouvernement, il ne fait aucun doute que mon plan va bien marcher.

Irnax : Tu as l’air très confiant, dans ce cas je ne vais pas m’opposer à la guerre. Surtout que cela me démange beaucoup de verser le sang de fillirtes.

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