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Overlord attaques tout azimut chapitre 7

Chapitre 7 :

          Amon était autrefois un membre éminent de la théocratie de Slaine. Cependant il abandonna son poste de cardinal, car il était rongé par la honte. En s’agenouillant et en proclamant la reddition de son pays face au roi-sorcier il avait l’impression d’avoir commis un des pires pêchés qui soit. Certes il sauva peut-être une quantité impressionnante de vies humaines, mais il contribua à pervertir beaucoup d’âmes d’hommes et de femmes. Amon pensait qu’il aurait dû lutter jusqu’à bout pour essayer de terrasser Ainz. Qui sait peut-être qu’en étant assez héroïque il aurait causé une intervention de ses dieux. D’accord il sauva sa nation d’une disparation brutale, mais il oeuvra aussi involontairement à bien renforcer au plan politique le roi-sorcier. Il s’agissait d’après lui d’une faute impardonnable après réflexion. Surtout qu’il compliqua atrocement les plans futurs pour contrer Ainz. La reddition de la théocratie donna le désir aux créanciers de ce pays d’obtenir des paiements anticipés. Il fut nécessaire que le roi-sorcier intervienne en personne pour sauver Slaine de la faillite totale. Par conséquent Amon en choisissant la capitulation entama un processus absurde et intenable pour sa nation. Cette dernière ayant maintenant une très grosse dette d’honneur envers un mort-vivant et ses serviteurs directs. C’était un paradoxe rendant au mieux perplexes les humains, au pire les incitant à trouver risible la théocratie.

           Plus d’une fois la faute terrible d’Amon le hantait, mais celui qui était actuellement appelé le morose refusait de céder totalement au découragement. Entendu il songea de nombreuses fois à se suicider. Et il était certain que quoi qu’il fasse sa seule place serait dans le pire des enfers. Néanmoins il pensait qu’il fallait faire tout ce qui était en son pouvoir pour laver sa honte. De toute façon même s’il se faisait attraper, vu qu’il coupa officiellement tous ses liens avec la théocratie il espérait que sa nation ne serait pas inquiétée par ses agissements. Entendu le roi-sorcier pouvait réagir avec hargne contre les gens qui s’opposaient avec violence à lui. Cependant il respecta toutes les promesses qu’il fit jusqu’à maintenant. Et il promulgua lui-même une loi sur la guerre, il s’interdit de détruire entièrement une nation même en cas d’attaque massive contre sa personne, ou les intérêts de ses sujets. Amon se berçait de douces illusions. Ses troubles intérieurs l’empêchaient de constater les failles du serment du roi-sorcier. Sa loi ne prohibait pas sévèrement les guerres de représailles, elle limitait juste un peu les capacités de carnage. Ainsi dans le cas où Ainz et ses subordonnés tuaient 99 % de la population d’un pays suite à un affront, et en laissait 1 % de vivante, il ne bafouait pas le serment. L’option massacre presque général des ennemis s’avérait encore valable pour le roi-sorcier.

          Amon ne renonçait pas à la vengeance pour Slaine. Il affaiblit considérablement par ses actes et ses paroles passées sa nation, qui jouait autrefois le rôle de phare de l’humanité. Cependant d’après lui les hommes se remettraient avec le temps de leur débâcle face au roi-sorcier et finiraient par le renverser. Le morose espérait aussi voir de son vivant  le spectacle de la chute politique d’Ainz. Par conséquent il se mit en quête d’un fabuleux artefact, la hache du Néant. Cette arme tomba dans un oubli presque complet. Il fallait chercher dans des archives poussiéreuses écrites dans une langue morte pour trouver une vague mention de l’outil de mort fantastique. En terme de puissance destructrice la hache était un réceptacle fantastique. Par contre même les plus avides de force magique hésitaient généralement à l’utiliser. Celui qui y recourait ne mourrait pas et ne subissait généralement pas de malédiction, ou de désagrément direct. Toutefois l’arme du Néant avait la propriété de réclamer la vie des proches de son manieur. Amon s’il acquérait la fameuse hache serait responsable du trépas de cent amis et membres de sa famille. C’était un pari fou, néanmoins Amon s’enfonça dans un fanatisme exacerbé, et il pensait que les siens seraient heureux d’offrir leur existence en échange de la destruction complète d’Ainz. Il était déjà un religieux extrême dans son enfance, et ses déboires passés en firent un véritable fou des dieux. Pour le morose sacrifier cent innocents pour détruire un hérétique était un débouché acceptable.

          Il fallait d’abord localiser le site où se trouvait la hache du Néant. Cela ne s’annonça pas spécialement compliqué. Même si maintenant les ressources financières et humaines d’Amon étaient très réduites, il lui restait les connaissances dans son esprit, et quelques livres précieux étant des sources providentielles d’informations pour la recherche de trésors. Surtout que cela faisait longtemps que des membres de la théocratie essayaient de localiser l’arme. Certains pour la sceller afin que des ennemis n’en fassent pas l’usage, d’autres pour triompher de manière écrasante contre des adversaires influents de Slaine. Grâce au travail de ses prédécesseurs le morose s’avérait certain de posséder une piste solide pour acquérir la hache. Et puis une série de rêves le plongèrent dans un état mental signifiant qu’il croyait que les dieux guidaient ses pas. Amon pensait qu’il rôtirait pour l’éternité dans les Enfers une fois décédé, mais il pensait que ses divinités le voyaient comme un moyen possible de triompher d’Ainz. Quant à savoir si le morose avait raison sur le fait d’être conseillé par des entités supérieures, cela demeurait un mystère. Beaucoup de personnes voyaient des présages dans ce qui n’était qu’une consolation trompeuse, un moyen de l’inconscient de résister au tourment. Toutefois il était indéniable qu’Amon avait des indices pertinents sur lesquels s’appuyer.

          Parmi les ruines qu’il visitait maintenant avec un guide, il trouva des inscriptions gravées dans la pierre à moitié effacées, et surtout synonymes d’espoirs. L’endroit était considéré comme une zone maudite. Même les animaux opportunistes comme les corbeaux évitaient soigneusement les lieux. En effet le passé des parages s’annonçait sanglant, des bandes de guerre diverses et variées colonisèrent au fil du temps les environs. Cependant chaque pleine lune marquait leur anéantissement brutal. C’était une indication funeste, mais aussi une preuve intéressante pour le morose. D’après ce qu’il savait la hache du Néant entrait fréquemment en colère lors de la pleine lune. Cet outil de mort avait une sensibilité à cette période astrale. Par contre il y avait quand même un problème de taille à régler. En effet la zone à explorer se révélait immense. Bien qu’il n’y ait pas beaucoup de végétation, à part un brin d’herbe par ci par là, il se trouvait quantité de bâtiments de pierre jaune délabrés dans les parages. Avec des centaines, peut-être plus d’un millier de structures d’un à deux étages à fouiller, cela faisait plein d’endroits où mener des investigations. Cependant le morose ne laissait pas l’abattement le submerger. Il avait l’impression de se rapprocher progressivement d’un moyen de laver partiellement son honneur, c’était tout ce qui comptait.

          Un autre facteur gênant était la peur évidente du guide humain d’Amon. Dans un premier temps, il coopéra. Les généreux dons en pièces d’argent et d’or l’incitèrent à participer avec réticence, à raconter des histoires sur un lieu maudit, dont la mention orale pouvait attirer le malheur sur soit d’après la superstition. Puis la promesse d’un remède pour sa femme gravement malade le poussa à accompagner le morose. Néanmoins le guide plus il restait sur le site probable de la hache du Néant, plus il manifestait une hantise évidente. Il avait l’impression qu’une créature endormie et vindicative lui tomberait dessus, s’il ne prenait pas bientôt ses jambes à son cou. Il ressentait une atmosphère suffocante chargée de haine.

          Cependant le guide restait fidèle à sa promesse d’offrir un soutien. Il était fier d’avoir honoré  la plupart de ses serments au cours de sa vie. Et surtout il pensait que si sa chère femme mourait à cause de lui, ce serait un acte d’une telle infamie, qu’il méritait un trépas lent et particulièrement douloureux. Toutefois son amour ne subjuguait pas totalement sa terreur. Ses battements de coeur erratiques et désordonnés constituaient une preuve flagrante.

          Amon lui résistait bien à l’ambiance pesante, et aux effets mystiques ambiants générant de la terreur chez les gens ordinaires. Il s’autorisa même son premier sourire sincère depuis plusieurs mois. Les relents surnaturels affectant l’esprit s’avérait un indice probant sur la présence proche de la hache du Néant. Cependant sa chape de plomb mentale reprit vite ses droits. Le morose savait que même si Ainz était battu, Slaine ne retrouverait pas de sitôt sa place de phare de l’humanité. Il pourrait peut-être venger la théocratie, mais pas lui redonner sa puissance et son prestige d’antan. Donc le morose effaça au bout de quelques secondes le sourire sur son visage. Il espérait tout de même être capable de tuer le roi-sorcier dans un avenir proche, et peut-être aussi plusieurs subordonnés de confiance du mort-vivant. Malgré son fanatisme, il ne put se retenir de murmurer une prière pour les gens innocents qui mourraient s’il mettait la main sur la hache du Néant.

          Les émanations de haine magique de l’arme dissuadaient généralement les gens de rester dans les parages. Néanmoins elles indiquaient aussi de manière flagrante sa présence. D’ailleurs toute personne assez froide, ou analytique, pour supporter la colère de l’outil de mort, pouvait en multipliant les essais se faire une idée générale de la direction de la hache. Plus un individu se rapprochait de l’arme, plus son aura de haine enflait. Par conséquent les rares personnes assez folles ou courageuses, pour maîtriser une peur d’ordinaire innommable, recevait une aide inattendue de l’outil de mort en terme d’indication géographique.

          La hache disposait d’autres pouvoirs que ceux liés à la destruction, ou l’intimidation. Elle était capable de lire dans l’esprit des gens. Si elle se révéla peu intéressée par les pensées du guide, par contre celles d’Amon contenaient des informations intéressantes. Le morose s’avérait encore capable de regrets, cependant son fanatisme jugeait acceptable de déclencher des guerres, et des massacres à grande échelle tant que cela nuisait au roi-sorcier. L’arme trouvait divertissante la soif de sang exacerbée d’Amon, mâtinée de justifications morales, comme restaurer l’honneur perdu de Slaine. Elle aimait bien jouer avec les émotions de ceux qui justifiaient le carnage avec des préceptes de justice. Elle n’en tirait pas de bénéfices particuliers, toutefois cela constituait un de ses divertissements préférés. Elle aimait bien entretenir et amplifier la folie meurtrière des gens qui se paraient d’honneur, dans des quêtes réclamant de faire faire couler beaucoup de sang. La hache aurait pu d’une pensée tellement assaillir de puissance mystique l’esprit du morose, que ce dernier n’aurait pas pu le supporter plus d’une à deux secondes. Cependant cela faisait longtemps qu’elle ne joua pas avec un fanatique. Donc pour l’instant elle épargnerait la vie du morose. Quant au guide elle s’arrangerait pour ne pas lui faire exploser la tête directement à cause de ses pouvoirs. Non la hache réserverait à cette personne un usage particulier.

          L’arme amena Amon et son guide devant elle en leur susurrant par télépathie des phrases telles que «viens élu des dieux, j’attendais avec impatience ta venue». Le morose  sentait un peu de joie l’envahir suite aux propos de l’outil de mort. Puis sa méfiance reprit vite le dessus. Il se considérait comme un misérable pécheur, il ne voyait donc aucune raison pour laquelle les dieux s’intéresseraient à lui. Au contraire ils devraient lui réserver des tourments effroyables dans l’au-delà. Donc Amon pensa que la hache se foutait de lui.  Alors il ne put résister à l’envie de poser des questions qui auraient une influence déterminante sur le fait qu’il abandonne ou non sa quête concernant l’arme.

Amon : Vous m’avez présenté comme un élu des dieux, ce que je ne suis manifestement pas. Je pense que vous vous payez ma tête, mais sait-on jamais, il est peut-être possible de trouver un accord. Quel est votre but ? A part faire couler le plus de sang, avez-vous d’autres objectifs ?

          La hache fut agréablement surprise par la répartie du morose. Enfin quelqu’un qui ne se laissait pas convaincre par de la flatterie, et qui semblait pas obnubilé par la soif de puissance. Décidément Amon promenait un excellent niveau de divertissement. Même si une partie de lui était brisée par l’adversité, et les épreuves subies. Il demeurait assez maître de lui pour ne pas se jeter tête baissée dans des pièges rhétoriques. C’était tellement inattendu que l’arme ne put se retenir de rire de manière tonitruante à cause de la surprise.

Hache du Néant : Mon but est simple, faire disparaître tous les morts-vivants de ce monde, ces ordures ont tué le seul maître que j’ai sincèrement aimé. Nous avons des objectifs communs.

          Amon sentit que la hache ne lui disait pas toute la vérité, elle devait avoir des motivations cachées. Cependant il admettait aussi que l’arme recelait une puissance indéniable. Grâce à la détection magique, le morose se rendit compte que l’outil de mort était capable de performances de destruction au-delà de redoutables. Et puis Amon passa des mois à chercher la hache. Il dépensa des dizaines de pièces d’or pour accumuler assez d’informations pour atteindre son but. Certes sa partie raisonnable lui murmurait qu’il tombait sans doute dans un piège évident. Qu’il pourrait devenir une marionnette d’un objet maléfique. Néanmoins le morose pensait aussi que s’il voulait se venger d’Ainz dans un délai raisonnable, l’arme était une option très valable. Ainsi il accepta de manier une arme qui risquait d’avoir une influence pernicieuse sur son esprit.

          La hache du Néant pouvait adopter des apparences très variées, allant du miteux au très spectaculaire. Amon choisit qu’elle se transforme en quelque chose de glamour, une lame dorée mais d’un tranchant exceptionnel, et un manche métallique facile à prendre en main. La lame avait de jolies gravures représentant d’un côté la lune et de l’autre le soleil. La taille de l’outil de mort avoisinait l’un mètre cinquante. D’excellente humeur la hache choisit d’épargner le guide d’Amon.

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