Original

Projet marionnettes chapitre 10

Chapitre 10 :

             Si Comlat le président  était très actif, cela s’avérait aussi le cas des Illuminatis qui étaient de plus en plus fermement décidés à sortir l’artillerie lourde. Officiellement ils n’existaient pas, ils ne s’avéraient que le simple délire d’internautes un peu frustrés. Cependant dans la réalité, ils possédaient une puissance militaire colossale. Bien qu’ils la déploient généralement avec beaucoup de parcimonie et de retenue. Ils agissaient souvent de manière subtile, mais Comlat faussait tellement la donne, générait tellement de troubles, qu’un nombre croissant d’Illuminatis croyaient comme indispensable de réagir de manière ferme et directe contre lui. En effet le président devenait encore plus problématique que les politiques américains ou chinois, il était tellement gourmand qu’il menaçait de réduire en cendres des siècles d’efforts pour protéger l’équilibre.

          En outre il agissait avec un niveau de culot pratiquement sans précédent. Il envoya un e-mail aux Illuminatis les mettant au défi d’essayer de l’arrêter. Bref l’orgueil de Comlat commençait vraiment à les irriter au plus haut point. Les Illuminatis considéraient qu’ils devaient exercer une répression directe, ne pas adopter la stratégie habituelle de l’attaque boursière ou de la discréditation, mais au contraire valider l’emploi d’un assaut massif, d’une attaque armée retentissante. De son côté le président ne restait pas inactif, il était au courant que sa dernière démonstration de force allait mettre en rogne une organisation très redoutable. Aussi le président rassemblait des ressources militaires et financières. Il préparait son principal siège social à un conflit monumental. Il s’attendait à une guerre ouverte qui générerait beaucoup de morts.

          Pour une fois les Illuminatis importants discutaient physiquement les uns à côté des autres dans une luxueuse salle de réunion, avec une table en chêne massif et des fauteuils en cuir naturel. Éclair présent lors du débat ne pouvait pas distinguer les traits véritables ou la voix de ses interlocuteurs, une machine déformait les sons, et il voyait que ses chefs portaient un masque de latex.

???1 : Comlat est fou, sa mégalomanie ne connait quasiment plus aucune limite. Par conséquent je recommande de ne plus respecter la trêve à son égard.

???2 : Je suis d’ailleurs d’avis que nous avons bien trop attendu, qu’il faut prendre des mesures exceptionnelles contre la multinationale Comlat Corp.

???3 : Que voulez-vous dire par des mesures exceptionnelles ?

???2 : Je suis pour le démantèlement pur et simple de la Comlat Corp, qu’elle cesse d’exister purement et simplement.

???3 : Vous proposez une mesure inédite dans l’histoire des Illuminatis. Ils nous arrivent de neutraliser des individus importants, mais nous n’avons pas pour principe d’anéantir complètement des multinationales.

???2 : Je crois qu’il faut considérer comme un syndicat du crime, la Comlat Corp. La pourriture de l’arbre ne se limite pas à une ou deux branches, mais au végétal tout entier.

???3 : Tout de même si la Comlat Corp disparaît brutalement, cela pourrait nuire à l’équilibre économique mondial.

Éclair : Il y a un moyen de préserver la Comlat Corp et de l’assainir, il s’agirait de mettre un membre de notre organisation à la tête de la multinationale.

???3 : Cela me semble une bonne idée. Éclair avez-vous quelqu’un à proposer comme remplaçant de Comlat ?

Éclair : Je suis partisan de laisser Black Fang prendre la tête de la Comlat Corp. Il connaît très bien l’entreprise, et il est d’accord pour que la multinationale respecte désormais la légalité.

???3 : Black vient d’être intégré depuis moins d’une semaine dans nos rangs, lui accorder un haut niveau de responsabilité me paraît prématuré.

Éclair : L’ancienneté est un facteur mineur comparé à la compétence et à la motivation.

???3 : Vous avez raison, mais d’un autre côté cela mécontentera du monde si un membre de fraîche date est promu avant des anciens.

Éclair : Si Black dirige la Comlat Corp, les Illuminatis auront une grosse source de revenus. Black n’est pas le genre à rester derrière un bureau à attendre patiemment, qu’on lui remette un gros chèque.

???2 : Éclair a généralement de très bonnes idées, je le soutiens.

???1 : Moi je me méfie de Black je vote contre.

???3 : Éclair combien pourrait nous rapporter en moyens financiers la Comlat Corp, si Black la dirigeait ?

Éclair : Plusieurs centaines de millions, voire milliards d’euros.

???3 : Voilà ce que je propose, Black aura une période d’essai d’un an, s’il se montre efficace, nous l’autoriserons à rester président, autrement il sera affecté à un autre poste.

          Black Fang l’assassin s’estimait plutôt satisfait, il voyait son choix de travailler pour les Illuminatis lui apporter des gains très confortables. Il disposait d’un abri sûr. Il pouvait se lever le matin sans craindre de tomber dans une embuscade, ou un autre traquenard particulièrement éprouvant. Il mangeait une nourriture de grande qualité, et il buvait des crus réputés. Et surtout il n’avait plus besoin de s’inquiéter pour ses amis les plus proches. Néanmoins il éprouvait encore quelques interrogations. Il se demanda s’il ne signait pas avec des démons idéalistes en s’engageant avec les Illuminatis. Black comprenait en partie le désir de Comlat de les exterminer.

          Fang considérait ses nouveaux employeurs comme potentiellement très dangereux, et beaucoup plus néfastes que les pires organisations mafieuses. En effet les Illuminatis ne rendaient de compte à personne, pourtant ils organisaient la marche du monde. Ils décidaient qui avaient le droit d’influer ou non sur la sphère politique, économique, religieuse et culturelle.

          L’assassin reconnaissait que ses chefs servaient par moment l’intérêt général, toutefois l’enfer était pavé de bonnes intentions. Comlat voulait dominer le monde, mais il ne se révélait pas foncièrement pire que les Illiminatis qui eux n’oseraient jamais œuvrer à visage découvert. Bref Black doutait sérieusement du bien-fondé des agissements de ses employeurs. Cependant il s’engagea à les aider, et il était un homme de parole. En outre ses chefs offraient beaucoup d’avantages à ceux qui les suivaient volontairement. Résultat Fang faisait taire ses scrupules, il n’exprimait pas publiquement ses dissensions, et il ne le ferait sans doute jamais. Tant que les Illuminatis lui apporteraient des avantages impressionnants.

          Black discuta avec Éclair dans une belle chambre de cinquante mètres carrés, un lieu rempli d’armes cachées sous le lit, où se trouvaient des grenades, un lance-roquettes portatif, un fusil, trois pistolets et cinq couteaux de guerre. Une autre caractéristique de l’endroit venait des posters de films sur chaque mur. Fang se découvrit un intérêt pour les comédies durant sa fuite.

Éclair : Black Fang, j’ai une bonne nouvelle pour vous. Votre requête d’obtenir le poste de président de la Comlat Corp a été accepté par mes supérieurs.

Black (content) : Super je vais sabrer le champagne, merci Éclair.

Éclair : Mais avant cela il faudra prendre d’assaut le siège social de la Comlat Corp, pour enlever le président Comlat.

Black (étonné) : Je n’attendais à une démarche plus subtile de la part des Illuminatis.

Éclair : Comlat vit, mange et dort actuellement dans le siège social. Pour lui mettre la main dessus, il n’y a donc qu’un choix disponible.

Black : À part Comlat que je dois ramener vivant, suis-je autorisé à tuer pour me défendre ?

Éclair : Vu que Comlat bénéficie d’un très bon service de sécurité, et qu’il est quasi impossible d’entrer dans le siège social sans se faire repérer ; vous êtes autorisé à utiliser des armes létales pour vous battre.

Black : Comlat utilise un bouclier anti-projectile, il sera impossible à endormir avec une fléchette. Je ne vois qu’un moyen de l’appréhender, il me faudrait l’amélioration mécanique serla.

Éclair : Soit mais faites attention où vous viser, si vous loupez votre tir, Comlat pourrait mourir.

          Quelques minutes plus tard Black exposa la situation à Alexandra, présente aussi dans la même maison, elle s’occupait en cuisinant. Elle se découvrit comme Fang de nouveaux centres d’intérêt. La traque dont elle faisait l’objet accrut son intérêt pour la nourriture, et agissait sur ses poignées d’amour.

Alexandra : Je te souhaite bonne chance Yuri, dans ton assaut de la Comlat Corp.

Black : Merci Alexandra, je sais qui est ton père, il s’agit de Comlat.

Alexandra : Tu veux dire que mon propre père a ordonné un contrat d’assassinat sur ma tête ?

Black : Malheureusement oui, mais ne t’en fais pas, les Illuminatis sont très puissants. La Comlat Corp ne devrait pas tenir très longtemps face à eux. Je dispose de moyens plus que conséquents pour mener l’assaut.

Alexandra (émue) : Cela ne m’empêche pas de m’inquiéter, tu es la seule famille proche qui me reste, alors s’il te plaît, fais très attention.

Black : Ne t’en fais pas Alexandra, je te jure d’être très prudent.

          Alexandra Banks ne pouvait se retenir d’angoisser pour Black Fang l’assassin, elle aurait voulu qu’il décline l’assaut contre le siège social de la Comlat Corp. Elle reconnaissait que Black était une personne forte et courageuse, mais c’était justement cela qui l’inquiétait. Fang désirerait sans doute montrer ses capacités de combattant. Par conséquent il affronterait des adversaires redoutables. Comme il ressentait difficilement de la peur lors d’un conflit armé, il irait sans doute en première ligne, là où il y avait le plus de tirs et de morts. En outre l’assassin de par son rang de chef du groupe d’assaut constituerait une cible évidente, l’objet de beaucoup d’attentions meurtrières.

          Alexandra eut la tentation de préparer une boisson soporifique pour empêcher Black de participer, elle tenait à son demi-frère. Surtout qu’il perdit beaucoup de froideur à son égard, qu’il montrait une réelle tendresse pour elle. Banks savait que Fang pardonnerait difficilement un geste pareil. Qu’il détestait énormément d’être privé de l’occasion de se battre, quand il était question de satisfaire une vengeance personnelle. Toutefois Alexandra préférait un demi-frère vivant mais en colère à un proche tué. Malheureusement piéger l’assassin avec une boisson se révélait très compliqué, il arrivait à déceler l’ajout de poison ou d’autres substances dans un verre très facilement. Son nez bénéficiait d’une amélioration organique lui conférant la faculté de rivaliser avec un berger allemand en matière d’odorat.

          Ainsi Banks se força à abandonner voyant le manque de chances possibles d’un stratagème contraignant Black à ne pas jouer les guerriers, de ne pas partir semer le chaos et la destruction contre la Comlat Corp. Il n’était pas un fanatique des combats, mais il passa une bonne partie de sa vie à s’entraîner à se battre, par conséquent il développa un goût certain pour la baston.

          De leur côté Rattus et Red Claw étaient embauchés pour faire beaucoup d’heures supplémentaires dans le siège social principal de la Comlat Corp. Tous deux discutaient dans un couloir du cinquantième étage.

Rattus : Red Claw, j’ai une question à vous poser, quelle est l’origine de votre nom de code ?

Red : Red Claw veut dire griffe rouge, j’ai choisi ce nom car quand j’ai le temps et l’opportunité, je signe mes meurtres en dessinant une griffe rouge sur les lieux de l’assassinat, monsieur Rattus.

Rattus : Vous avez une détestable habitude que j’aimerai que vous corrigiez, je voudrai que vous inspiriez moins souvent.

Red : Je ne comprends pas le bien-fondé de ce que vous me demandez.

Rattus : Quand une personne inspire, elle remplit ses poumons d’oxygène, et prive ainsi ceux qui l’entourent d’une partie de l’oxygène ambiante. Votre manie d’inspirer souvent diminue la productivité de vos collègues.

Red (se demande s’il ne rêve pas) : Vous êtes sérieux ou vous plaisantez là ?

Rattus : Je ne blague pas, à cause de votre habitude préjudiciable d’inspirer plus que la normale, vous êtes responsable d’une baisse de 2% du rendement moyen au soixante-neuvième étage.

          Claw eut envie de pousser un rire méprisant, mais il se souvenait du lien hiérarchique entre lui et son chef. Donc il fut tenté de faire semblant de marcher dans le délire de Rattus.

Red : Ne vous en faites pas, dorénavant je ferai plus attention, monsieur Rattus.

Rattus : C’est une sage décision, ainsi je n’aurai pas à baisser votre salaire. Une alarme stridente retentit. C’est une alerte rouge, un commando lourdement armé attaque le siège social.

Red : Chouette de l’action, je vais pouvoir me défouler.

          Red Claw avait raison sur le fait qu’il ne manquerait pas d’action, il devrait se coltiner une véritable armée. Les assaillants menés par Black Fang étaient franchement nombreux, très bien équipés et vraiment entraînés. Ils ridiculisaient les troupes de soldats célèbres comme par exemple les Bérets verts. Red choisit de se retrancher au vingtième étage avec les meilleurs éléments de la Comlat Corp quand il réalisa que ses ennemis constituaient une véritable tornade de dévastation. Bien que le siège social principal de la multinationale comportait des centaines de soldats d’élite, ceux-ci n’en menaient pas large pour le moment.

          Au contraire ils dégustaient sérieusement, ils prenaient une raclée monumentale. Rattus songea à appeler à l’aide des forces armées de l’ONU, malheureusement pour lui les Illuminatis veillaient au grain. Ils s’arrangèrent pour que personne d’extérieur ne vienne en soutien à la Comlat Corp, que ce soit la police ou une armée d’état. Donc Claw devrait se débrouiller avec des forces dépassées par leurs assaillants pour le moment. Néanmoins il ne perdait pas espoir, le vingtième étage offrait une configuration optimale pour des combats. Il permettait à une troupe réduite de résister facilement contre un groupe important. Il comportait des couloirs étroits aidant à un mitraillage efficace, des portes blindées très utiles pour servir de couvert, et des pièges comme des diffuseurs de gaz toxiques.

          Red considérait que le combat serait difficile, mais il rêvait de ce genre d’événement. Il vivait pour affronter les situations périlleuses, il s’épanouissait en cas de grave danger. Bref il ressentait des sentiments proches de l’extase à affronter un ennemi qui semblait très supérieur en terme de puissance.

          Rattus fonça vers le bureau du président pour connaître les plans de défense de Comlat.

Rattus : Monsieur Comlat, des ennemis puissants nous attaquent, il faut prendre des mesures ! Nos assaillants ont déjà neutralisé les équipes de sécurité du premier au dixième étage !

Comlat : Je vais demander au directeur de la stratégie, de mettre au point un plan. Ne vous en faites pas Rattus, le directeur est imbattable en matière de tactique.

Rattus : Il y a une rumeur selon laquelle le directeur serait un ordinateur. Est-elle fondée ?

Comlat : Vous avez deviné juste, le directeur est une intelligence artificielle.

Rattus : C’est idiot de confier à un assemblage informatique, un poste important.

Comlat : Le directeur est cent mille fois plus compétent que vous.

Rattus : Permettez-moi t’en douter, les ordinateurs ne surpassent pas encore l’intelligence des humains évolués.

Comlat : Le cerveau humain n’est rien d’autre qu’une sorte d’ordinateur complexe. De plus il y a des intelligences artificielles qui sont plus perspicaces que la plupart des hommes.

Rattus : Je suis certain d’être plus malin qu’une machine électronique.

Comlat : Votre niveau d’intelligence se situe au même niveau que celle d’un rat débile, Rattus.

          Black aurait pu compter sur le nombre mais il préféra jouer sur la qualité pour mener son assaut contre les forces de Red. Et puis il aurait plus de sensations et davantage de bagarre, sans un effectif numérique oppressant l’adversaire par leur densité.

Red : Nous sommes plus nombreux que nos ennemis à cet étage, ne flanchez pas messieurs, nous allons écraser la vermine.

Black : Tu ferais mieux de te rendre Red Claw, non même si tu demandes grâce, je ne t’épargnerai pas.

Red : Black Fang j’ai une proposition à te faire, battons-nous l’un contre l’autre si je gagne toi et tes hommes se retirent. Mais si je perds, mes subordonnés cesseront de te combattre.

Black : Cela me va, tu es gentil, tu vas me faire gagner plein de temps.

Red : Ne sois pas si sûr de toi, j’ai fait de gros progrès, j’ai de nouvelles améliorations très performantes.

Black : Je fixe une condition au duel, une interdiction formelle d’user de couteau ou d’arme à feu.

Red : Entendu, j’ai aussi un désir, je voudrais que notre confrontation soit filmée.

Black : Comme tu veux, si cela te plaît que ta déroute soit publique, c’est ton affaire.

           Red Claw allait bientôt devenir une légende vivante. Il estimait qu’en démontrant publiquement sa supériorité incontestable sur Black Fang, il ferait taire tous ses détracteurs qui voyaient en lui un assassin moyen. Il prouverait son incroyable mérite. Depuis qu’il finit son entraînement spécial, il se trouvait beaucoup plus fort. Il pratiquait pendant six mois des exercices terriblement rigoureux. Il dut chasser en pleine nature dans une forêt en plein hiver, en ayant pour seul équipement un couteau. Il ne fit pratiquement rien d’autre que s’entraîner à part pour manger et dormir. Et encore il ne plongeait dans le sommeil que six heures par nuit, et ses repas duraient au maximum vingt minutes.

          Il se contraignit à des perfectionnements physiques et mentaux particulièrement éprouvants. Par exemple pour accroître sa résistance à la douleur, il s’injecta une substance provoquant des tourments invraisemblables, afin de renforcer son endurance psychique. Il participa des centaines de fois à des combats en situation réelle contre des robots programmés pour tuer leur opposant, il enchaîna certains jours plus de cinquante affrontements contre des machines désireuses de le tailler en pièces. En outre il bénéficiait d’améliorations qui le transformèrent en bête de guerre, il pouvait soulever une voiture d’une tonne à bout de bras. Ses jambes artificielles lui permettaient de courir à la vitesse de pointe de deux cents kilomètres heure. Les dernières injections de nanomachines décuplèrent ses facultés intellectuelles, il apprit par exemple à parler couramment l’espagnol en moins de cinq mois. Et par-dessus tout il disposait maintenant d’une belle moustache bien fournie qui inspirait la confiance et le respect. Dans les faits, lors de son duel contre Black, il résista moins de deux secondes. Il se fit arracher le cœur si vite, qu’il ne se rendit même pas compte de sa mort.

         Quant à Rattus s’il était impressionné par l’apparence de l’ordinateur servant de directeur dans le siège social, il commençait à paniquer. La machine informatique mesurait trois mètres de haut, et remplissait presque toute une pièce de cent mètres carrés avec ses cogitateurs, des meubles métalliques farcis de composants électroniques pour renforcer les capacités de réflexion de l’ordinateur.

Rattus : Alors qu’a dit le directeur ?

Comlat : Que les probabilités de victoire de notre côté étaient faibles, qu’il fallait mieux fuir.

          Rattus entra alors en communication téléphonique avec certains subordonnés, pour leur demander de servir de chair à canon afin de gagner du temps, mais il eut une mauvaise nouvelle.

Rattus : Zut Red Claw est mort et ses hommes se sont rendus. Je crois que le directeur a raison, il vaut mieux partir et revenir plus tard en force.

Comlat : Partez si vous le voulez moi je reste ici.

Rattus : Je vous conseille de venir avec moi, si vous voulez survivre. Je dispose de plusieurs cachettes contenant de grosses réserves d’argent liquide.

Comlat (méprisant) : C’est normal qu’un rat comme vous s’aménage des tanières pour les coups durs, mais moi je suis un homme.

Rattus : Faites le héros si cela vous chante, moi je pars loin d’ici.

          Comlat n’eut pas longtemps à attendre dans son bureau l’arrivée de Black Fang. Ce dernier dix minutes après avoir tué Red, rencontra le président. L’amertume rongeait terriblement cette personne, de voir sa multinationale sur le point de passer aux mains des Illuminatis.

Comlat : Bonjour Black Fang, je suis heureux de te voir, même si tu vas bientôt mourir.

Black : Vous déraillez Comlat l’immeuble est à nous, pratiquement tous vos hommes du siège social sont prisonniers ou devenus des alliés.

Comlat : Je dispose d’un moyen de renverser la situation, si j’appuie sur ce bouton l’immeuble explosera. Avant de partir j’ai une chose à t’avouer, Red Claw était ton demi-frère.

Black : Avec combien de femmes avez-vous couché ?

Comlat : J’ai eu des relations avec cinquante femmes, et j’ai dû en faire tomber enceinte une quinzaine, cinq ont choisi de ne pas avorter.

Black : Éloignez-vous de votre bureau ou vous aurez très mal.

Comlat : Mon bouclier anti-projectile me protège des balles, même un tir de magnum à bout portant ne peut m’atteindre.

          Comlat était parfaitement confiant dans sa capacité à encaisser les coups, il ne pensait absolument rien craindre. Les tests sur son bouclier se révélèrent très concluants, le président pourrait subir un tir de missile sans broncher. Il observa avec amusement un des bras mécaniques de Black Fang se transformer en canon. Quand bien même le membre artificiel lâcherait une roquette surpuissante, Comlat estimait n’avoir rien à craindre. Il était protégé de la plupart des agressions grâce à sa super protection. Il investit des milliards de dollars dans son bouclier énergétique. Il était absolument certain qu’il pourrait même résister aux effets de la déflagration d’une bombe atomique.

          Il se considérait comme pratiquement invulnérable aux atteintes physiques. En prime sa protection filtrait les microbes et les gaz. Elle offrait un revêtement qui couvrait à l’échelle atomique, elle fit l’objet de milliers de tests. Une quantité invraisemblable de causes de mortalité se retrouvèrent expérimenter sur le bouclier. Au début la protection présentait des failles, mais au fil du temps ses vulnérabilités s’amenuisaient, et maintenant elle garantissait une résistance presque surnaturelle à son propriétaire.

          Néanmoins Black n’était pas un imbécile, il connaissait bien les secrets du bouclier, aussi il décida d’employer un armement peu conventionnel pour briser la protection du président. D’abord rien ne se passa, Comlat continuait à avoir un regard goguenard, et moqueur. Il s’attendait à un échec monumental chez son adversaire. Mais l’impensable se produisit, le sang coula de l’épaule gauche et droite de Comlat. Il fallait un certain temps de chargement chez l’outil de mort de Fang, mais il pouvait transpercer nombre de protections.

Rattus : Argh, qu’est-ce que c’était ? Mon bouclier est neutralisé.

Black : Grâce à l’amélioration serla, je peux envoyer un laser destructeur depuis ma main droite.

          Comlat démontra une vivacité inattendue, il avait beau être blessé aux épaules, il lui restait les pieds comme moyen de renverser la situation.  Il n’abandonnait pas l’envie d’appuyer sur le bouton d’autodestruction. Il rapprochait dangereusement sa chaussure gauche du moyen de détruire son immeuble. Fang essaya d’intervenir tout de suite, toutefois son laser devait se recharger un peu avant de tirer. Et il avait des ordres stricts sur le fait de ramener en vie Comlat. Donc il fallait un plan bien conçu très rapidement mis en place pour empêcher une explosion mémorable. Black eut bien une idée, cependant elle lui semblait si saugrenue qu’il hésitait à la mettre en place. Puis il pensa à ce qu’il l’attendait en cas d’absence de réponse rapide. Non seulement sa vie serait anéantie, mais sa réputation serait écornée. Ses patrons risquaient de ne pas apprécier du tout les nombreuses pertes lors de la mission. Et ils avaient les moyens financiers et médiatiques de faire passer Fang pour un clown inefficace durant plusieurs siècles. Or Black tenait vraiment à préserver sa renommée. Et même s’il doutait d’arriver à vaincre avec l’astuce à sa disposition, il n’avait qu’un tour dans sa manche pour l’instant.  Donc il pensait qu’il n’avait pas le choix. Alors il recourut à un mensonge spécial. Et puis il devait bien à Mike et Alexandra de tenter tout ce qui était possible pour revenir vivant.

Black : Derrière vous un rat qui fait des claquettes !

          Cela semblait complètement loufoque comme diversion, mais cela fonctionna bien. Comlat se retourna et se figea une seconde. Le président au lieu de se concentrer pleinement sur l’activation du bouton d’autodestruction du bâtiment, réfléchit sur une théorie spéciale. Peut-être que le rat danseur qu’il ne voyait pas pour le moment, avait un pouvoir d’invisibilité car c’était un fantôme. Ou alors le rongeur, en tant que messager d’une entité cosmique, pouvait disparaître. Ou bien le rat étudia des anciens arts ninjas. Ce qui permit à Fang de se rapprocher suffisamment de son adversaire pour tenter une attaque. Le projet marionnettes ne fut pas sans séquelles psychologiques sur Comlat. Il testa lui-même certaines machines d’amplification de l’intelligence. Et il mit trop la sauce en terme de renforcement de son cerveau. Certes il atteignit un quotient intellectuel de plus de cinq cents points. Cependant il impulsa dans son esprit des peurs spéciales, notamment la terreur des rats dansant les claquettes. La conclusion de l’affrontement se termina par Fang qui assomma son ennemi d’un coup de poing fulgurant au menton.

Black : Maintenant traquons Rattus.

          Rattus attendait sur le toit de l’immeuble l’arrivée d’un hélicoptère, il eut la déconvenue de voir Black.

Rattus (terrorisé) : Black n’approchez pas sinon je tire !

Black : Votre petit calibre ne me fait pas peur Rattus, ma peau est pare-balles.

Rattus : Pitié épargnez-moi et je vous donnerai tout mon argent !

Black : Vous avez de la chance, vous pouvez être utile à mes nouveaux employeurs, je ne vous tuerai pas.

Rattus : Merci beaucoup Black, vous avez ma gratitude. Argh mon bras, vous m’avez cassé le bras !

Black (joyeux) : Je vous laisse en vie, toutefois j’ai le droit de vous abîmer !

          Black Fang l’assassin se demandait s’il ne pouvait pas pousser le plaisir plus loin, et causer une fracture sur le dernier bras valide de Rattus le sous-directeur, mais il se retint. S’il y allait trop fort sa victime mourrait. Surtout qu’il aurait à subir un rude traitement. En effet les chefs des Illuminatis voulaient extraire le maximum de connaissances chez Rattus. Et s’ils se proclamaient des défenseurs de l’équilibre mondial, ils n’étaient pas non plus des enfants de chœur. Ils pratiquaient la torture quand ils jugeaient nécessaire de défendre l’ordre.

         Black se demandait s’il ne pourrait pas demander à jouer avec le sous-directeur, une fois que ses employeurs auraient obtenu ce qu’ils voulaient. Fang avait différents fantasmes morbides qu’il souhait expérimenter sur Rattus, comme l’enterrer vivant, organiser son viol plusieurs dizaines de fois, lui arracher les bras et les jambes, et l’obliger à les manger, le contraindre à tuer lui-même sa souris préférée. En effet le sous-directeur s’il méprisait souvent les humains, attachait par contre une grande valeur aux souris. Il les voyait comme des êtres capables de loyauté, et dotés de sentiments très positifs. Il les jugeait comme bien plus dignes de confiance que les hommes et les femmes.

          L’assassin savait que la rancune obscurcissait généralement le jugement, mais il pensait qu’il méritait de se venger. Et qu’il retirerait une grande satisfaction de représailles sanglantes contre Rattus. Surtout que ses chefs pratiquaient des supplices particulièrement atroces parfois, qu’ils causaient de sacrés dommages au nom de l’équilibre. Alors Black voyait mal comment ses employeurs pourraient lui refuser de s’amuser avec le sous-directeur d’une manière sadique.

          Quelques jours plus tard Fang emménageait dans le bureau de l’ancien président. La décoration ne changea pas beaucoup, sauf que les photos représentant Comlat furent enlevées.

Mike : La Comlat Corp t’appartient maintenant Yuri. Que veux-tu en faire ?

Black : M’en servir pour gagner plein d’argent, Mike.

Mike : J’ai une question, pourquoi as-tu insisté pour avoir le poste de président de Comlat ? J’aurais pensé que tu voulais rester un agent de terrain.

Black : Ma vengeance contre Comlat comptait plus que tout, le détrôner a été une satisfaction morale extrême. De plus en déléguant beaucoup, je peux continuer à travailler sur le terrain et non un bureau.

Mike : Qu’était-ce exactement le projet marionnettes ? J’ai entendu beaucoup de rumeurs contradictoires dessus.

Black : C’était un projet qui consistait à transformer une grande partie de la population mondiale, en pantins obéissants vis-à-vis de la Comlat Corp. Pour appâter les gens, les publicitaires promettaient aux adhérents du projet un doublement du coefficient intellectuel. Le problème venait du fait que les nanomachines augmentant l’intelligence, altéraient aussi le libre arbitre.

Fin

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