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Projet marionnettes chapitre 7

Chapitre 7 :

          Le sous-directeur Rattus éprouvait de la haine à l’idée que Black Fang se soit enfui de son piège, mais pour l’instant il ressentait plus de ressentiment pour le professeur Franken qui commit une erreur gravissime. Il organisa de manière involontaire la mort de quelqu’un de très cher pour Rattus. Pour cela il paierait le prix fort, il servirait de cobaye dans les pires expériences de la Comlat Corp, notamment le projet douleur. Il s’agissait d’une batterie de tests destinés à faire évoluer la science de la torture, de permettre en moins d’une heure grâce à une seul piqûre de faire craquer les plus déterminés, de contraindre à dire la vérité les menteurs ou les traîtres les plus acharnés. Le sous-directeur était conscient que le professeur possédait une immense valeur stratégique, que le fait de le transformer en une loque pathétique risquait de coûter très cher à ses chefs.

          Mais Rattus n’en avait cure, sa bien-aimée s’avérait morte, et il voulait plus que tout la venger, quitte à dresser contre lui l’ensemble de sa hiérarchie, à passer pour un être franchement ridicule. Il désirait avec énergie mener des représailles terribles contre Franken. Surtout que le professeur témoignait peu de remords pour son acte inqualifiable. Il ne se sentait nullement désolé. Il considérait comme un coup du sort prévisible la mort de la chère compagne du sous-directeur.

          Or cela mettait dans une colère noire Rattus, lui donnait envie de dépecer lui-même Franken, de lui arracher la peau très lentement, et de verser du sel et du poivre sur ses plaies. Puis il se calma, le projet douleur offrait de bien plus belles perspectives de vengeance qu’un dépeçage méthodique. Il garantissait des tourments jamais vus, des supplices inédits et surtout particulièrement éprouvants pour le professeur.

Rattus : Franken vous êtes un ignare, un ignoble personnage, à cause de vous x-20 ma souris de laboratoire préférée est morte !

Franken (calme) : Je suis désolé, mais si vous vouliez que votre souris survive, il ne fallait pas diminuer les crédits de mon laboratoire.

Rattus (très en colère) : Insinuez-vous que c’est ma faute si x-20 est décédée ?

Franken : Je crois que vous avez en effet une part de responsabilité dans le trépas de x-20. Pour que mes assistants aient un salaire décent, j’ai dû rogner sur de nombreux facteurs, comme la nourriture des souris.

Rattus : Pourtant je vous ai envoyé un message stipulant que x-20 devait avoir droit à des égards spéciaux.

Franken (poli mais glacial) : C’est possible mais d’un autre côté vous nous noyez sous la paperasse. Certains de mes assistants ne sont plus des chercheurs mais des gratte-papiers. Ils passent 90% de leur temps à classer des rapports, et à écrire sur des formulaires.

Rattus : Les membres de votre laboratoire étaient négligents,  par conséquent une procédure plus rigoureuse s’avérait nécessaire.

Franken : J’ai plus de la moitié de mes assistants qui n’ont pas effectué de recherche depuis six mois, ils sont occupés à apprendre les règles que vous avez mis en place.

Rattus : Si vous aviez été repentant, je vous aurai peut-être permis de continuer à travailler pour la Comlat Corp, mais puisque vous me défiez je vais sévir !

Franken (apeuré) : Je vous demande pardon, je me suis laissé emporter, cela fait plusieurs nuits que je dors mal.

Rattus : Je ne crois pas que vos excuses soient sincères, ce qui est normal vous avez une queue de cheval, donc vous avez tendance à être menteur.

Franken : Si je perds mon travail mes créanciers vont faire de ma vie, un enfer.

Rattus : Bientôt vous aurez d’autres soucis que vos dettes, puisque vous allez intégrer le projet marionnettes comme cobaye humain. Demain ou après-demain vous deviendrez un légume, au revoir.

          Dix secondes après le départ de Rattus de son laboratoire, Franke ne put se retenir de maugréer à voix basse.

Franken (chuchote) : Puisque vous voulez la guerre Rattus, vous allez avoir droit à de mauvaises surprises.

          Finalement après quelques heures de marche Black réussit à s’orienter dans les tunnels souterrains. Et il décida alors de se rendre chez celle qu’il considérait désormais comme une amie.

Black (pense) : J’ai un mauvais pressentiment à l’égard d’Alexandra, et je ne suis pas loin de chez elle, je vais aller la voir.

Red Claw : Alexandra Banks avez-vous une dernière volonté ?

Alexandra : Je voudrais que mon corps ne soit pas incinéré, vous pouvez s’il vous plaît, vous arranger pour que je sois enterré dans le caveau familial.

Red : C’est envisageable, si vous prenez cette pilule, qui fera croire que vous vous êtes suicidée. Qu’est-ce qui se passe ?

           Black se rendant compte de la situation périlleuse d’Alexandra passa littéralement à travers une porte en la défonçant. Puis il neutralisa en une vingtaine de battements de cœur les dix assistants de Claw à coup de pied et de poing. Mais il encaissa quand même un tir de pistolet de la part de Red, heureusement sa peau blindée et ses organes améliorés supportèrent sans dommage le choc.

Red (joyeux) : Tiens, tiens Black Fang, tu tombes bien, je vais en profiter pour te détrôner. Je vais devenir l’assassin le plus réputé de la Comlat Corp.

Black (sarcastique) : Libre à toi de prendre tes rêves pour la réalité.

         Red Claw l’exécuteur savait se battre depuis l’âge de dix ans, il était un professionnel reconnu dans plusieurs arts martiaux. Il savourait le moment de sa consécration, bientôt il hériterait du titre de meilleur assassin de la multinationale Comlat Corp. Il jalousait profondément Black Fang, qu’il considérait comme un parvenu, un chouchou qui devait son ancien statut à la protection de personnes hauts placées. Il reconnaissait un certain talent à son rival, mais il se considérait comme nettement meilleur. Il s’entraînait depuis beaucoup plus longtemps que lui, il passait deux à trois heures de plus que lui par jour à parfaire ses aptitudes. Il bénéficiait de davantage d’améliorations. Il possédait des dizaines d’implants supplémentaires renforçant ses capacités physiques et mentales comparé à Black.

           La seule différence notable d’après Claw qui expliquait que Fang bénéficiait d’une meilleure réputation, venait du niveau des relations avec les chefs. Red s’entendait bien avec la hiérarchie, mais il n’était pas le favori du président. Il déchanta vite face à l’attitude provocante de Black qui refusa de se mettre en garde. L’exécuteur éprouva d’abord une violente colère, puis il se reprit. Fang comprenait sans doute leur différence de talent, et comptait sur la ruse pour l’emporter.

          C’était bien joué, mais Claw n’avait pas l’intention de tomber dans le piège. Il tirerait au contraire profit de la situation, il retournerait l’astuce de son ennemi contre lui. Il réagit à très grande vitesse, vu que ses poings se déplacèrent à une vitesse supérieure à cinq cents kilomètres heure, mais il ne réussit pas à toucher son adversaire qui se faufila derrière Red. Ce retournement décomposa la certitude de Claw qui sentit qu’il se trompa lourdement, que Black constituait un rival méritant. Mais l’exécuteur n’abandonna pas, et  se fit assommer  par un seul coup de poing au visage.

Alexandra : Yuri on prend ma voiture ou la tienne pour s’enfuir ?

Black : Ni l’une ni l’autre, tu conduiras l’automobile que j’ai volée.

          Ainsi Black et Alexandra commencèrent une cavale dans un véhicule. Ils roulaient à une vitesse légale pour ne pas attirer l’attention de la police, ou d’un agent de la Comlat Corp.  Ils entamèrent une discussion alors qu’ils se déplaçaient dans les rues d’une ville de la région parisienne, un endroit rempli d’immeubles d’habitation de plus de dix étages.

Alexandra : Yuri est-ce que cela va ? Suis-je bête, tu dois être mal en point, tu as été blessé au ventre par une balle de pistolet.

Black : Je n’ai rien Alexandra, ma peau est spéciale, elle bénéficie d’une amélioration pare-balles.

Alexandra : Tant mieux, tu m’appelles par mon prénom c’est nouveau, j’en suis contente.

Black : Je te devais bien ça, tu as risqué ta vie pour me venir en aide.

Alexandra : Autrement tu as dit que ta peau pouvait arrêter les balles. Cela marche pour les gros calibres ?

Black : Non, par exemple une balle de fusil à pompe tirée près de moi est capable de me blesser.

Alexandra : Je savais que tu étais fort, mais ce que tu as fait tient du prodige. Tu as neutralisé une équipe de plus de dix personnes en moins de trente secondes.

Black : À titre d’information, c’est ton enquête sur les détournements ou ta complicité dans ma trahison, qui t’a valu un contrat d’assassinat sur ta tête ?

Alexandra : À mon avis c’est l’enquête. J’ai une question, ta peau modifiée, est-elle plus épaisse qu’une peau normale ?

Black : Ma peau synthétique possède en effet une épaisseur deux fois supérieure à celle d’une peau ordinaire.

Alexandra : Au fait pourquoi doit-on utiliser une voiture volée ?

Black : Les voitures des cadres de la Comlat Corp sont bourrées de localisateurs, indiquant la position géographique du véhicule. Comme nous ne pouvions pas consacrer plusieurs heures à enlever les localisateurs de nos automobiles, il fallait mieux voler un véhicule, pour éviter d’être suivi à la trace par nos ennemis.

Alexandra : J’ai reçu un message de Mike, il nous donne rendez-vous dans un endroit sûr.

Black : Au fait, j’ai une question à te poser, pourquoi m’as-tu aidé ? J’ai souvent été froid à ton égard, pourtant tu n’as pas hésité à me porter secours.

Alexandra : Nous sommes liés par le sang Yuri, tu es mon demi-frère, nous avons la même mère. Et j’ai promis à maman de veiller sur toi si je te rencontre. Le plus grand regret de notre mère a été d’avoir été séparé de toi par les circonstances.

          Cela faisait très bizarre à Black Fang d’imaginer qu’il pouvait compter sur un membre de sa famille. Il apprit plutôt à se méfier de ses proches possédant des liens de sang avec lui. Il se fit vendre par un oncle à un gang quand il était enfant. Ainsi lui qui était foncièrement honnête dut commettre à partir de l’âge de dix ans divers larcins. Il servit d’abord de guetteur, de personne alertant de l’arrivée de la police. Puis il dut aller progressivement plus loin dans le crime. Il commença par jouer les voleurs de portefeuilles, puis il enchaîna avec la distribution de drogue, et enfin tueur à gages.

          Il essaya à plusieurs reprises de décrocher du milieu mafieux, en demandant de l’aide à des cousins par exemple qui vendirent la mèche à des caïds, résultat Black se fit rouer de coups pour s’être repenti. Ce genre d’événements tragiques remit en cause la foi de Fang dans la famille. Black se mit à considérer les siens comme des bouts de viande, ou des outils. Il développa alors une personnalité de psychopathe, le seul rayon de lumière de sa vie fut pendant longtemps son mentor Croc noir, qui lui inculqua l’art et la manière d’être un excellent combattant au corps-à-corps.

           Néanmoins même si l’intervention d’Alexandra modifia en partie les opinions de Black, il n’empêchait qu’il demeurait toujours une personne très méfiante. Il se demanda d’ailleurs pendant quelques minutes, s’il ne devrait pas se séparer d’Alexandra pour éviter de mauvaises surprises. Il reconnaissait avoir une dette d’honneur à son égard, toutefois il la voyait aussi comme un élément dangereux. Sa partie égoïste lui murmurait qu’Alexandra même si elle se montrait plus fiable que beaucoup d’autres proches, pouvait tout de même le trahir tôt ou tard en échange d’une forte récompense.

            Donc elle risquait de finir tôt ou tard isolée et capturée. Surtout que Rattus préparait depuis son bureau de sombres traquenards. Il était d’ailleurs très content de concocter des pièges contre le trio qui trahit la Comlat Corp.

Rattus : Red j’ai une nouvelle mission pour vous, vous allez tendre un piège à Black Fang, Mike Anders et Alexandra Banks, vous agirez seul.

Red : Monsieur Rattus si je suis seul, je risque d’avoir beaucoup de mal à triompher. Sans la protection offerte par mon amélioration os de fer, j’aurais eu les os du cou broyés. Black a une sacrée force dans les bras.

Rattus : Ne vous en faites pas, vous serez suréquipé, vous disposerez de notre dernière armure de combat, la destructrice.

Red (excité) : Vous voulez parler du modèle qui offre une protection intégrale, capable d’encaisser sans problème un tir de roquette, et qui comporte aux bras deux mitrailleuses lourdes.

Rattus : Vous avez parfaitement deviné, avec la destructrice, vous ne devriez faire qu’une bouchée de Black. Surtout que vous bénéficierez de l’effet de surprise.

Red : J’aurais une faveur à vous demander, si j’arrive à ramener Black vivant, je voudrais que vous me laissiez participer à un duel contre lui.

Rattus : J’aimerais savoir pourquoi vous voulez ceci.

Red : Pour bâtir ma légende. Si je bats dans un défi à la régulière Black, ma réputation dans le milieu des assassins sera considérablement améliorée.

Rattus : Le temps que vous vous prépariez, Black risque d’être réduit à l’état de loque misérable par les expériences qu’il subira.

Red : Si vous pouviez vous arranger pour me laisser deux mois, et ne pas trop abîmer Black durant ce délai, je vous serais éternellement reconnaissant.

Rattus : Deux mois d’attente sans m’amuser sur Black c’est long.

Red : La réputation de Black importe plus que tout pour lui. Si je le prive de sa place de légende de la Comlat Corp, il subira une terrible douleur morale.

Rattus : Vous avez été convaincant, j’accepte d’accorder un sursis à Black. Mais sachez ceci, s’il triomphe de vous et vous utilise comme otage, la Comlat Corp ne fera rien pour vous sauver.

Red : Vous êtes impitoyable, cela me plaît beaucoup. Une alarme retentit.

Rattus (stressé) : Que se passe t-il ? Voyons le rapport d’alerte. Franken a échappé à sa surveillance, a introduit un virus informatique dans les ordinateurs du siège social, et  a détruit toutes les machines anti-traître. Zut monsieur Comlat va me sonner les cloches.

Comlat (depuis un téléphone) : Vous ne croyez pas si bien dire, Rattus je veux vous voir tout de suite dans mon bureau.

          Comlat le président commençait à en avoir marre de Rattus le sous-directeur. Il se demandait s’il ne devrait pas le limoger, voire se débarrasser de lui d’une manière définitive. Il se faisait littéralement des cheveux blancs à cause de son subordonné. Il ressentait un énervement manifeste à cause de ses frasques et de ses gaffes. Alors il se questionnait sur la raison qui le poussait à le garder. En outre Comlat se dit que vu que le projet marionnettes était bien avancé, il avait de moins en moins besoin de la collaboration de Rattus, qu’il était de plus en plus facile de lui trouver un remplaçant. Alors il choisit d’avoir une dernière conversation avec le sous-directeur, et s’il ne décelait rien de susceptible de posséder une haute valeur chez son subalterne, il lui offrirait des vacances prolongées auprès de Dieu.

Rattus (penaud) : Ne vous en faites pas pour le professeur Franken, il sera rattrapé d’ici peu, et je veillerai personnellement à ce qu’il répare les machines qu’il a détruite.

Comlat (énervé) : À cause de vous j’ai perdu les services de quatre personnes compétentes, Black Fang et son équipe ont trahi, et maintenant Franken. De plus vous avez menacé le professeur à cause d’une souris morte, c’est du grand n’importe quoi.

Rattus : X-20 était un être vivant sensible et affectueux, elle ne méritait pas de mourir !

Comlat : Vous me tapez sur les nerfs Rattus, j’ai une furieuse envie de vous rétrograder comme cobaye, de vous faire subir des manipulations de laboratoire.

Rattus : À votre place, je ne ferai rien, car cela éventera votre secret. J’ai une vidéo compromettante sur vous où l’on vous voit découper un humain afin de déguster son cœur.

Comlat : J’ai aussi des informations sur vous, qui peuvent vous amener en prison.

Rattus : Vous êtes mon supérieur hiérarchique en matière de projets criminels, par conséquent vous risquez une peine de prison plus importante que la mienne.

Comlat : Voilà ce que je vous propose Rattus, on oublie tout, si vous vous engagez à détruire votre vidéo.

Rattus : Si vous faites la même chose pour vos dossiers compromettants sur moi, cela me va. En passant j’ai une question pourquoi vous adonnez vous au cannibalisme ?

Comlat : Un homme qui mange de l’humain prend une mesure très utile pour devenir fort et intelligent.

Rattus : Le cannibalisme humain est dangereux pour la santé. Quand un homme mange de la chair humaine il consomme des toxines.

Comlat : Le cannibalisme est un tabou fort, cela génère une propagande très hostile.

Rattus : Je m’appuie sur des données scientifiques, pour justifier mes propos.

Comlat : La plupart des études sur le cannibalisme humain ne s’appuie pas sur l’observation, mais la lecture de papiers. Bon disparaissez, je vous ai assez supporté pour aujourd’hui.

          Le duo de fugitifs devint un trio grâce à l’arrivée de Mike. Ce dernier finit par retrouver ses compagnons en consultant un site internet d’informations connu de lui et d’Alexandra. Il décrypta un message codé, et alla à un rendez-vous fixé dehors près d’un magasin de vêtements pour hommes dans une grande ville.

Black : Mike je suis heureux de voir que tu es sain et sauf.

Mike : Merci Yuri, au fait je ne t’en veux pas d’avoir continué ton chemin seul, l’effondrement nous séparant était un obstacle de taille.

Red : Bonjour Black Fang.

Mike : Zut Red Claw ! Mike tira plusieurs coups de feu avec son pistolet en pure perte.  

Red : Inutile de s’acharner, mon armure me protège. Je suis tellement sûr de ma victoire que je suis prêt à ne pas bouger pendant une minute.

          Red Claw résista de manière admirable aux coups et aux tirs, il encaissa plus de mille balles, et de cent attaques au poignard. Mike visait de manière erratique, il ne se souciait pas de toucher un point faible, tandis que Black Fang s’en prenait aux articulations. Toutefois malgré leurs efforts acharnés à tous les deux, ils n’empêchèrent pas Red de continuer à arborer un large sourire. En effet Claw n’observait absolument aucun signe de dommage sur son armure, aucun signal d’alerte. Tous les paramètres demeuraient verts, bien que ses deux adversaires firent des pieds et des mains pour le tuer, tentèrent des manœuvres désespérées pour lui ôter la vie.

          Il fallait dire que l’armure intégrale de couleur grise valait son pesant d’or, elle possédait un niveau de résistance ahurissant. Elle était faite avec de l’adamantium, le métal le plus résistant du monde. Pour la façonner, il était nécessaire de passer des mois voire des années à manier une foreuse en diamant. Red disposait d’une protection valant plus de cent millions d’euros, et bourrée d’électroniques, qui disposait de capteurs dernier cri, et d’autres gadgets récents.

           Le fin du fin pour Claw était les injecteurs de drogue de combat de son armure, il ne sentit jamais aussi bien et aussi puissant grâce à eux. Il avait l’impression d’être un titan invulnérable, de se trouver dans la position d’un dieu capable de décider de la vie ou mort de tous les mortels de la planète. Le seul point faible de la protection venait de son poids, elle faisait plus de deux tonnes. Par conséquent elle ne pouvait pas combattre partout. Elle était déconseillée dans les endroits avec un sol meuble ou fragile. Toutefois de nouveaux modèles d’armure plus légers étaient en préparation dans les usines de la Comlat Corp. Claw recourait à une armure qui clouerait sur place un individu ordinaire, mais il possédait une force surhumaine, et il maniait une protection dotée de divers mécanismes facilitant la manipulation, malgré un poids équivalent à celui d’un véhicule lourd.

Red (plein de dédain) : Vous me faites pitié, rendez vous et je m’arrangerai pour qu’on ne vous tue pas tout de suite.

Alexandra : Avant de fanfaronner, il faut déjà être victorieux, prends ça.

Après avoir déclenché à ce qui ressemblait à un pétard d’après le bruit, Alexandra provoqua l’évanouissement de Red Claw.

Alexandra : Les gars partons pendant qu’il est temps, enfuyons nous avant que Red reprenne conscience et n’appelle des renforts.

          Une minute plus tard Alexandra et ses deux compagnons étaient en train de monter dans une voiture.

Mike : Je suis le meilleur conducteur de nous trois, donc je prends le volant de la voiture.

           Fang eut une révélation quelques secondes après que le véhicule où il se trouvait démarra.

Black : Je voudrai savoir une chose Alexandra. Est-ce que ton téléphone portable est bien éteint ?

Alexandra : Zut je l’ai laissé allumer, c’est pour ça que Red nous a retrouvé.

Black : Il vaut mieux détruire ton téléphone, car il ne servira qu’à nous apporter des ennuis. Fang broya avec la main l’appareil de communication. Voilà ton portable ne nous jouera plus de tours.

Alexandra (angoissée) : Tu m’en veux Yuri ?

Black : Oui, ton erreur nous a mis en danger, mais d’un autre côté tu as fait preuve d’un grand courage en attaquant Red, cela atténue ma colère. Quel type d’arme as-tu utilisé pour le neutraliser ?

Alexandra : J’ai eu recours à une grenade magnétique Franken. Il s’agit d’un cadeau du professeur. C’est une grenade spéciale qui émet le même bruit qu’un petit pétard. Elle n’explose pas, elle se désagrège à chaque utilisation, par contre elle envoie des ondes d’une puissance redoutable. Même les machines ou les cyborgs comme Red, qui bénéficient d’une protection dernière génération contre les attaques magnétiques, ne résistent pas à cette arme.

          Comlat le président savait que Black Fang l’assassin représentait maintenant un danger pour son règne sur le monde économique et politique. Mais Comlat était de plus en plus enclin à pardonner à Black sa trahison. Il estimait que ce n’était pas un comportement très rationnel, mais il ne pouvait s’empêcher d’avoir un faible pour Fang, de s’avérer prêt à lui pardonner beaucoup. En outre il tolérait bien les agissements dépravés de Rattus, dont la loyauté s’annonçait fluctuante selon les circonstances. Alors Comlat ne voyait pas pourquoi il serait dans l’obligation d’ordonner une chasse à l’homme contre l’assassin.

            Bien sûr il faudrait expliquer à certains actionnaires le pourquoi de cette décision qui paraissait insolite, et créerait d’ailleurs un précédent particulier. Néanmoins le président même s’il détruisit sans sourciller la vie de milliers de gens, désirait absolument éviter de provoquer la mort de Black. Son geste pourrait être assimilé à de la gentillesse déplacée, voire à de la faiblesse notoire. Cependant cela ne dérangeait pas Comlat, il préférait traîner une étiquette négative plutôt de causer le décès de Fang.

          Il souhaitait ardemment une réconciliation entre eux deux, quitte à payer le prix fort. Il plaçait de très grands espoirs dans l’assassin, il voyait en lui le successeur idéal pour reprendre son affaire une fois qu’il aurait atteint l’âge de la retraite. D’ailleurs le moment de songer à quitter le travail à plein temps se rapprochait peu à peu. Le président se révélait encore plein de forces, mais il commençait à décliner. Et d’ici quelques années il faudrait qu’il ralentisse sérieusement le rythme de sa vie trépidante. Il était nécessaire qu’il prépare le terrain de sa succession, s’il voulait que son œuvre perdure.

Comlat (strict) : Rattus, je vous ordonne d’arrêter la traque de Black Fang.

Rattus : Monsieur Comlat je ne comprends pas, si l’on fait cela, Black pourrait renforcer nos ennemis.

Comlat : D’après le directeur de la division stratégie, Black va venir me voir. Il est inutile de déployer des moyens à le chercher.

Rattus : Vous ne craignez pas pour votre vie ?

Comlat : Un peu, mais d’un autre côté j’ai envie de réintégrer Black dans la Comlat Corp. Si la répression contre lui cesse, il sera plus facile à convaincre.

Rattus : À mon avis, vous faites une belle erreur.

Comlat (énervé) : Je me contrefiche de vos avis, si vous occupez votre poste actuel, c’est parce que plusieurs actionnaires importants m’y ont contraint.

Rattus : Au fait qui est le directeur du département stratégie ? Je ne l’ai jamais vu participé à une réunion de travail.

Comlat : Vous n’êtes pas habilité à connaître son identité. Seuls les cadres en qui j’ai une forte confiance peuvent entrer en contact avec le directeur.

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