LES MONDES ERRANTS – Chapitre 60

Chapitre 17

Voilà maintenant dix minutes que les deux acolytes marchaient dans les bois. La nature était étrangement silencieuse. Les faibles rayons orangés mêlés d’une teinte sanguine provoquée par le soleil couchant nimbaient l’espace d’une lueur diaphane. L’atmosphère était sinistre, lugubre même, dans cette forêt emplie d’arbres dépourvus de tout feuillage. Celui-ci se décomposait à même le sol, recouvert par une pellicule de givre ainsi que par la boue. Seuls les grands pins régnaient en maître, s’érigeant sur plusieurs mètres de hauteur, au milieu des chênes et des hêtres écorchés, aux troncs nus. De gros corbeaux croassaient par moments. Leurs cris rauques résonnaient en écho pour intimider les deux étrangers présents dans leur domaine.

Pendant cette traversée interminable, Maud se pressait contre son supérieur, ses doigts engourdis crispés sur la manche de sa veste. Une boule lui broyait le ventre et elle utilisait sa main libre pour se le masser.

— N’aie pas peur, l’avertit Florian d’une voix posée.

Elle déglutit péniblement et regarda ses pieds :

— Que va-t-il se passer ? parvint-elle à articuler. Le rapport est flou… et j’aime pas ce que j’ai lu.

Il lui tapota le dos de la main et continua son avancée d’une démarche assurée. Cependant, sa subordonnée tremblait de la tête aux pieds. N’y tenant plus, elle arrêta sa marche, tétanisée par l’appréhension.

— J’ai… j’ai peur Florian !

Il s’abaissa à sa hauteur et plaça délicatement ses deux mains sur ses joues rosies par le froid.

— Fais-moi confiance, lui annonça-t-il en plantant ses yeux gris dans ses iris larmoyants, tout va bien se passer.

Guère rassurée, elle ne dit rien et soutint son regard. Lentement, il approcha sa tête de la sienne et déposa un baiser sur son front. Ce geste apaisa la jeune femme qui finit par hocher la tête, des larmes givrées perlant sur le rebord des yeux.

Il prit sa main et la pressa dans la sienne.

— Allez, viens.

Ils continuèrent leur route. À l’orée du bois, ils s’arrêtèrent et observèrent cette maison isolée, érigée sur un étage, perdue en pleine nature. Elle paraissait en état de décrépitude avancée. La peinture, jadis blanche, était grise et s’écaillait par endroits. De larges fissures fendaient la façade, les carreaux des vitres étaient crasseux et majoritairement fissurés. La moisissure et la mousse recouvraient le toit en partie ôté de ses tuiles ; cela devait faire des décennies que plus personne ne vivait céans.

Ils passèrent la boîte aux lettres sur laquelle était inscrit à l’encre délavée Mr Nicolas Fournier. Alors qu’ils s’approchaient, du bruit se faisait entendre à l’intérieur. Avec des gestes d’une extrême lenteur, Florian tourna la poignée fêlée, ouvrit la porte qui manqua de se dégonder et entra à pas de velours, suivi par sa subordonnée. Le carrelage rouge était jonché d’ordures, de branches, de terre et de feuilles ainsi que de substances collantes, poisseuses.

« Vous êtes fou Nicolas ! Rendez-vous et rentrez immédiatement à notre époque » cria une voix familière du haut de l’étage.

Un rire grave lui répondit avant que la personne ajoute violemment « Allez vous faire foutre et laissez-moi ! ».

« Vous ne pouvez rester ici et séquestrer cet enfant ! Vous ne voyez pas que vous êtes en train de le tuer ! »

Un bruit de fracas résonna, conjugué par les pleurs de ce qui semblait être un jeune garçon.

« J’ai sauvé cet enfant ! Je l’ai extirpé des griffes de ces monstres ! Maintenant ils le recherchent mais on sait tous les deux qu’ils vont recommencer ! » La voix était sinistre, menaçante, claquant sévèrement chaque mot comme un coup de fouet. « Si cet enfant est vivant c’est grâce à moi ! Et à moi seul ! »

« Vous êtes malade ! Vous le séquestrez depuis quatre mois ! Regardez son état ! Vous êtes en train de le tuer ! Je suis ici pour délivrer cet enfant et pour vous ramener ! Vous ne pouvez continuer d’exercer ! Ce métier vous a rendu fou, Nicolas ! Maintenant posez cette arme et rentrez ! »

Une détonation retentit dans toute la maison.

« C’est moi qui donne les ordres ! Je fais ce métier pour sauver des vies ! Et ce gamin mérite qu’on le sauve. Trois fois Florian ! Trois fois que nous sommes intervenus sur cette affaire ! Et rien ! RIEN ! ne change ! D’ailleurs si vous êtes revenu c’est bien parce que ce môme a une nouvelle fois déclenché l’Ophélie ! Quatre putain de fois ! »

« Par votre faute cette fois-ci ! J’ai été envoyé ici à cause de vous ! C’est vous qui lui aviez infligé ce quatrième traumatisme ! Vous et vous seul ! »

Un long silence s’installa, où seuls les sanglots déchirants de l’enfant se faisaient entendre. La pièce plongée dans l’obscurité, les deux acolytes progressaient à tâtons dans ce couloir humide et étroit à forte senteur de moisissure et de tabac froid. Les voix se faisaient plus distinctes, conjuguées aux bruits des divers entrechocs.

« Nicolas, je vous en prie, remettez-moi cet enfant et retournez chez vous, en 2039 ! Vous êtes souffrant vous aussi, vous ne pouvez rester ici ! Vous ne pouvez laisser cet enfant souffrir auprès de vous ! »

« J’ai sauvé cet enfant ! » hurla l’homme.

L’angoisse s’empara de Maud qui ne pouvait avancer d’un pas, gisant immobile en plein milieu du couloir. La voyant sidérée, Florian lui agrippa le poignet et l’isola dans une pièce annexe. Se sachant en sécurité, il se mit à sa hauteur pour lui murmurer tout bas :

— Maud, tu restes ici. Surtout tu ne bouges pas et tu ne fais aucun bruit avant que je ne sois sorti.

— Tu… tu vas où toi ? bégaya-t-elle, glacée d’effroi.

— Est-ce que tu me fais confiance ? demanda-t-il en essayant de capter son regard fuyant.

Elle ne répondit pas de suite et haletait pour capter l’air qui peinait à s’engouffrer dans ses poumons tant la panique la faisait suffoquer.

— Maud, je t’en prie, aie confiance. Tout va bien se passer, je te le promets.

Le cœur battant à tout rompre, elle déglutit péniblement puis finit par hocher la tête. Il déboutonna sa veste, la retira et la lui remit entre les mains. Les vociférations s’intensifiaient à l’étage, rehaussées par les cris de détresse de l’enfant. Ce dernier se tut instantanément après un couinement suivi par le bruit sourd d’une masse effondrée sur le parquet. Le prénommé Nicolas paraissait comme fou, mugissant à s’égosiller contre l’impertinent qui le défiait et le forçait à se rendre. Un combat acharné semblait s’être engagé entre les deux hommes, faisant trembler les murs et briser les vitres ou autres objets en verre. Un cri suivi d’un gémissement s’extirpa de la bouche du plus jeune. Puis un nouveau coup de feu détonna.

— C’est… c’est ton mentor ? interrogea Maud d’une voix chevrotante.

— Oui.

— Et l’enfant… c’est Yves Moreau ? Et la troisième personne c’est…

Sa voix s’étrangla, à l’entente du hurlement du jeune Florian qui paraissait avoir essuyé un vilain coup. Les larmes lui montèrent aux yeux. Elle redoutait ce qui allait se passer par la suite ; elle n’était pas préparée à ce genre d’éventualité. Elle ne pouvait encaisser pareille affaire, c’était trop brutal, trop paradoxal.

D’une voix calme et posée, Florian lui expliqua brièvement ce qu’il allait faire. Les oreilles bourdonnantes, sa subordonnée l’écoutait tant bien que mal, manquant de vaciller et de perdre toute sa contenance. Alors qu’il la laissait pour regagner l’étage, gravissant ces escaliers grinçants où les marches hasardeuses manquaient de se rompre, elle crispait farouchement l’étoffe contre son visage et ferma les yeux.

La voix de son mentor finit par résonner dans toute la maison. Nicolas beugla une nouvelle fois, de stupeur plus que fureur ; il ne devait pas s’attendre à voir son ancien subordonné, un peu plus âgé, débarquer en double dans cet endroit. Un nouveau duel parut s’engager et Maud totalement désemparée s’accroupit, incapable de bouger. Elle plaqua ses mains sur ses oreilles pour masquer les cris et les chocs. Jamais la peur ne l’avait autant tiraillée ; elle voulait l’aider, elle voulait absolument aider cet homme, dût-elle se sacrifier pour lui. Cependant, Florian l’avait sommé de ne rien faire, de ne pas esquisser le moindre mouvement tant qu’il ne se serait pas enfui de cet endroit auprès de l’assaillant pour lui laisser le champ libre d’intervenir juste après, la mettant hors de danger pour la même occasion.

La délivrance ne tarda pas à venir lorsqu’elle entendit les deux hommes dévaler les escaliers en trombe pour s’extirper de la demeure. Dès qu’ils furent suffisamment éloignés Maud s’arma de courage et monta à son tour dans cette maison dépourvue de tout bruit, plongée dans un silence mortuaire.

À l’étage, dans l’une des chambres, elle aperçut l’enfant avachi sur le sol. Elle s’approcha et remarqua qu’il était inconscient. Il avait un bleu sur la tempe de laquelle s’échappait un mince filet de sang. Elle plaça délicatement une main sur son abdomen et sentit sa cage thoracique bouger au rythme de ses respirations ; son état n’était pas des plus alarmants malgré sa maigreur apparente, contrairement à ce qu’elle s’imaginait. Elle se redressa puis balaya la pièce du regard. Ses yeux finirent par tomber sur le double de son supérieur.

Choquée par cette vision fantasque, elle resta figée un instant. L’homme paraissait tout autant décontenancé et demeurait immobile, les yeux grandement écarquillés et la bouche entrouverte sous l’effet de la stupeur ; la scène qu’il venait de vivre une poignée de minutes auparavant était trop irréelle, inconcevable.

Timide, elle s’avança lentement vers lui et vit qu’il était de la pâleur d’un mort. Il paraissait épuisé. Tel un pantin désarticulé, il était à demi allongé sur le parquet, adossé de tout son poids contre un meuble. Les membres tremblants, il pressait férocement sa main gauche ruisselante de sang avec un tissu d’infortune. Les gouttes pourprées s’échouaient en abondance sur le parquet, dégoulinant le long des jointures.

Les idées fusaient dans l’esprit de la jeune femme. Il fallait qu’elle réagisse au plus vite et par ordre de priorité ; ainsi connaissait-elle sur le bout de doigts ce procédé de prise en charge d’urgence si durement enseigné, du moins espérait-elle le mettre à exécution dans le feu de l’action.

Sans attendre, elle souleva l’enfant qu’elle plaça dans le lit et glissa la couverture sur son corps malingre pour lui faire conserver un maximum de chaleur. Puis elle s’empara d’une housse d’oreiller et se baissa à hauteur du jeune Florian pour effectuer un garrot et presser la plaie ; cette longue entaille assez profonde qui lui traversait tout l’avant-bras.

À la vue de la blessure, Maud comprit et son cœur manqua un battement. La plaie comprimée, elle enroula également son écharpe autour de la zone meurtrie. Puis elle s’installa derrière lui, l’entoura de ses cuisses et prit son bras blessé pour l’étendre au sol. De sa main gauche, elle continuait de le presser par intermittence afin que l’hémorragie se stoppe, veillant à ce que le tissu ne soit pas trop imbibé de sang. Pour l’aider à conserver sa chaleur, elle déploya de sa main libre la veste que son supérieur plus âgé lui avait donnée et remarqua le téléphone satellite présent dans l’une des poches.

Une fois qu’elle fut sûre que son patient était bien installé, elle composa le numéro d’urgence qui répondit aussitôt et leur transmit les informations adéquates. Elle fut surprise de parvenir à conserver une voix assurée dans une telle situation, en dehors de toute simulation. Laissant le téléphone à portée de main, elle baissa les yeux et regarda son acolyte dont la tête était nichée proche de son cou. Sa respiration était régulière bien que sifflante et son cœur battait de manière lente. Il tremblait de froid et clignait frénétiquement des paupières, peinant à conserver les yeux ouverts.

— Ça va aller, annonça-t-elle en tapotant son torse, je te le promets. Les secours arrivent, ils ne vont pas tarder.

Il déglutit péniblement.

— Qui es-tu ?

Elle eut un petit rire nerveux ; il était bien évident qu’il ne la connaissait pas encore.

— Je suis Maud, ton acolyte depuis quatre ans maintenant, murmura-t-elle.

Il grelottait, le corps traversé de spasmes. Pour le forcer à conserver sa conscience, elle lui parlait d’une voix douce et lui donnait des tapes sur les épaules. La scène lui semblait étrangement familière, la rapprochant de celle de la bergerie où les rôles étaient inversés. L’homme ne lui répondait pas mais elle savait qu’il l’écoutait.

Dehors, le vent se levait et soufflait par bourrasques, faisant trembler les poutres du toit qui manquaient de se rompre. La pluie naissante laissait choir ses gouttes contre la vitre à demi brisée, provoquant des clapotis irréguliers qui s’accordaient avec le tintement monocorde de la vieille horloge présente à l’autre bout de cette pièce austère. De multiples jouets et vêtements miteux traînaient à chaque recoin et des dessins par dizaines décoraient les murs au papier peint déchiré. De toute évidence, Yves était maintenu captif depuis des mois, quatre d’après ce qu’elle avait pu comprendre ; un sort cruel pour un enfant si jeune et déjà tant malmené.

Florian fut pris d’une quinte de toux rauque.

— Je vais te chercher de l’eau, l’avertit-elle.

Précautionneusement, elle s’extirpa, prenant garde à ne pas faire bouger son bras. Elle l’allongea, roula son écharpe pour la plier sous son crâne, posa le manteau sur lui et s’éclipsa de la pièce. Puis elle dévala hâtivement les escaliers et arpenta le rez-de-chaussée en quête de la cuisine. Elle trouva la salle tant convoitée, tout aussi crasseuse que le reste de la maison. Dans un placard, elle se munit d’un verre et le remplit d’eau du robinet, qu’elle but d’une traite avant de le remplir à nouveau, puis regagna l’étage.

Arrivée au chevet de son futur supérieur, elle se baissa et lui tendit le verre, l’aidant à boire quelques lampées qui lui procurèrent le plus grand bien. Elle alla voir l’enfant endormi et, notant qu’il ne craignait rien, retourna auprès de l’homme. Lentement, elle glissa sa main dans la sienne et s’assit à son chevet.

— Raconte-moi tes voyages, lui demanda-t-elle pour le forcer à conserver un brin de lucidité, les randonnées que tu as faites.

— Mes randonnées ? s’étonna-t-il.

— Oui, celles que tu as faites dans les montagnes, en solitaire. Par exemple celle où tu as passé la nuit en haut d’un col car tu ne trouvais pas le refuge pour t’accueillir.

— Mais… je n’ai jamais raconté cet événement… peu de personnes savent que j’en ai fait. Surtout celle-ci.

Elle eut un petit rire nerveux.

— À moi si, il n’y a pas très longtemps d’ailleurs. À t’entendre, le tour du Mont-Blanc avait l’air merveilleux.

D’une voix rauque, il débita des paroles sporadiques, presque indistinctes tant elles étaient confuses. Comprenant qu’il avait du mal à parler, elle changea de stratégie et se mit à parler à son tour. Elle lui racontait certaines de leurs missions, synonymes d’aventures pour une poignée d’entre elles. Elle pouffait par moment en ressassant ces souvenirs agréables passés en sa compagnie. Puis les larmes lui vinrent aux yeux, heureuse de se remémorer ces événements auprès de cet homme ; son sourire bienveillant, sa gentillesse et sa générosité exemplaire, ses paroles affables. Son cœur s’accéléra alors qu’elle ressentait encore la pulpe de ses doigts effleurer sa joue pour l’apaiser, le toucher délicat de ses mains pour la serrer tendrement lorsqu’elle allait au plus mal.

Une implacable vérité germa en elle. Les sentiments confus qu’elle éprouvait jusqu’alors se muèrent pour devenir d’une netteté limpide. Les larmes commencèrent à dévaler son visage alors qu’elle se baissait pour se blottir contre lui, enfouissant spontanément sa tête au creux de son cou sans gêne ni honte. Comme il réagissait difficilement, elle se mit à chanter pour se rassurer. La seule chanson qui lui vint à l’esprit fut le temps de l’amour de Françoise Hardy, qu’elle entonna d’une voix enrouée entrecoupée de sanglots.

« C’est le temps de l’amour

Le temps des copains

Et de l’aventure

Quand le temps va et vient

On ne pense à rien

Malgré ses blessures

Car le temps de l’amour

C’est long et c’est court

Ça dure toujours

On s’en souvient

Un beau jour c’est l’amour

Et le cœur bat plus vite

Car la vie suit son cours

Et l’on est tout heureux

D’être amoureux »

Cette musique fit décrocher un sourire à Florian qui marmonna tout bas.

— Je ne savais pas que d’autres à notre époque connaissaient cette chanson.

— Moi je la connais, murmura-t-elle en se frottant les yeux pour se les sécher, mes grands-parents nous la mettaient souvent. Et tu la passes en boucle sur ton lecteur vinyle quand tu ne mets pas du Alexandre Desplat ou du Cécile Corbel.

— Co… comment sais-tu tout ça ? s’étonna-t-il.

Dans la poche, elle aperçut la photo qu’elle avait prise avec lui lorsqu’ils étaient chez le glacier. Cette vision de revoir cet homme souriant, à ses côtés, l’envahit d’une intense sensation de chaleur.

— Je vis chez toi depuis près de deux mois, avoua-t-elle en lui donnant la photo, temporairement tout du moins.

— J’héberge quelqu’un ? demanda-t-il d’une voix aiguë en examinant le cliché du mieux qu’il put. Je dois vraiment tenir à toi pour te le proposer. Jamais je n’ai osé… une fille de surcroît.

— Oui, tu m’as proposé de venir m’installer pour que je parvienne à m’en sortir car je suis dans une mauvaise passe. T’as été extrêmement gentil et patient… et je te suis énormément redevable pour tout ce que tu as fait pour…

Elle n’eut pas le temps d’achever sa phrase que, trop affaibli, Florian se laissa choir dans le sommeil. Maud recommençait à sentir la panique s’emparer de son être lorsque les alarmes retentirent devant la porte : les secours venaient d’arriver.

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