NORDEN – Chapitre 114

Chapitre 114 – Enlèvement et déchéance

Il faisait presque nuit lorsque Théodore regagna le manoir. Épuisé, il sauta de sa monture et gravit deux à deux les marches de l’escalier pour s’engouffrer dans le hall. À son arrivée, tous les regards convergèrent sur lui, le scrutant avec une lueur d’angoisse mêlée d’espoir. Il était essoufflé et, après avoir toussé rauque, baissa la tête en guise de soumission, ne supportant nullement le regard implorant de Meredith ni celui de son père aux traits tirés.

— Je suis désolé, Irène est introuvable. Les de Rochester ainsi que les autorités viennent d’être mises au fait.

— Oh non ! paniqua la duchesse à la peau ambrée. Mais où est-elle ? Cela va faire trois jours, trois jours !

Ne parvenant plus à contenir ses larmes, elle s’effondra dans les bras d’Antonin. De son côté, Blanche tenait Modeste aux creux de ses bras et le berçait, tentant certainement de contenir sa peine devant l’assemblée en se focalisant sur ce petit être qui examinait passivement la scène sans comprendre le désastre.

— Ne cédons pas à la panique, dit posément Léopold également présent, elle ne doit pas être bien loin. Une annonce paraîtra dans les journaux demain, avec un peu de chance des gens se manifesteront pour nous aiguiller dans nos recherches.

— Trois jours Léopold ! N’est-ce pas assez suffisant pour vous inquiéter ? pesta Wolgang en perdant contenance. Personne ne sait où elle se trouve. Elle a manifestement disparu sans laisser de trace alors qu’elle quittait Chez Francine, ma boutique ! pour se rendre à mon domicile.

— Du calme Mantis, objecta le vieux marquis, rien ne peut nous affirmer que le clan von Dorff ou des gens de Wolden l’ont en leur possession. Ils se seraient au contraire manifestés si tel avait été le cas !

— Qu’en savez-vous ? maugréa von Eyre père. Qui nous dit qu’ils n’attendent pas patiemment que les noréens natifs envahissent notre ville lors du conseil tenu vendredi pour exiger une rançon et nous faire plier à cet instant histoire de nous ridiculiser devant nos potentiels alliés ?

— Voyons Mantis, vous allez trop loin dans vos tergiversions ! En quoi Irène serait un frein pour von Tassle ou même Rufùs Hani ? Quant à de Rochester il prendra également parti pour la cause la plus juste à savoir la préservation du plus grand nombre de vies. Cela ne laisse que vous et éventuellement ma voix pour s’opposer à cette alliance si jamais von Dorff menace de la tuer.

— Monsieur, jamais le Baron ne mettrait la vie de la duchesse en péril si jamais elle était menacée !

— Tais-toi fils ! Tu ne sais rien de von Tassle ! Tu penses que d’avoir travaillé pour lui pendant deux ans tu connais la volonté de cet homme ? Je ne sais pas ce qu’il te fourre dans le crâne mais von Tassle fera tout pour mener cette mission à bien et aboutir à cette alliance, et ce, quoiqu’il en coûte ! Il est impitoyable et je pense que rien ne lui fera plus plaisir que de me voir souffrir de la perte de ma femme !

— Quoi ? s’indigna Meredith qui devint aussi blanche que le carrelage à l’entente de cette justification. Mais… mais c’est faux ! Le Baron est peut-être tyrannique par moment mais jamais il ne fera payer ma mère et notre famille pour les erreurs de mon père !

— Comment osez-vous me contredire jeune impertinente ! L’ambition du Baron est simple, une signature imposée et la promesse d’un avenir préservé avérée. En quoi se soucierait-il de la vie d’une femme qui était de surcroît celle de son plus grand rival ? Von Tassle se fiche du titre, il ne compromettra pas la sécurité des habitants au profit de la vie d’une seule et unique personne ! C’est un fait !

— Dans ce cas jamais von Dorff ne s’abaissera à ce genre de chantage s’il sait que von Tassle refusera toute négociation, réfléchit Léopold avec diplomatie.

— Dieter von Dorff non… trancha Wolfgang, mais qu’en est-il du comte de Laflégère ou du capitaine Friedz ?

— En quoi s’en prendrait-il personnellement à vous ? Vous n’êtes pas, pardonnez ce fait, le marquis le plus influent ni celui qui possède le plus grand nombre de disciples ou de soldats. Je ne vois pas en quoi enlever la duchesse leur serait profitable. À moins que vous n’ayez quelques contentieux auprès d’eux  ?

— Cela se pourrait ! cracha-t-il avec un air de défis.

À cette réplique, le vieux marquis ne sut quoi rétorquer et demeura interdit, plongé dans ses réflexions. Il y eut un lourd silence pendant lequel personne ne parla. Puis Modeste se mit à brailler et à gigoter. Sa mère, ne pouvant plus supporter ni ses hurlements ni la tension latente, reprit son enfant des bras de sa sœur. Elle le serra tendrement et partit s’isoler dans l’une des chambres de l’étage, accompagnée par son amant.

Théodore vit que Blanche hésita à la suivre. Au lieu de cela, elle se contenta de la regarder s’éloigner et s’éclipsa à son tour pour rejoindre les jardins, laissant les marquis discuter entre eux. N’osant affronter le courroux de son père, le brunet sortit également et vint rejoindre sa dulcinée qui s’était installée sur un banc, à l’ombre du vieux saule. Il s’arrêta un instant et l’observa au loin, intrigué de la voir tant sereine face à la situation, contrairement à sa sœur bien plus démonstrative. Cependant, au vu de son comportement coutumier, son mutisme ainsi que son détachement n’étaient pas bon présage.

Avec lenteur, il s’avança vers elle et vint s’asseoir à ses côtés, glissant une main dans la sienne. Elle ne lui accorda pas un regard et continua de contempler devant elle, la tête haute. Ils demeurèrent cois, se laissant bercer par les chants d’oiseaux qui entonnaient leur hymne crépusculaire.

— Je te promets qu’on va tout faire pour la retrouver, assura-t-il d’une voix douce, et si…

— S’il te plaît n’en parle pas ! Je ne suis pas venue m’isoler ici pour t’entendre amorcer ce genre de discussion.

— Je comprends, je voulais juste… excuse-moi. Je suis juste nerveux moi aussi. Cela fait des années que je n’ai pas vu mon père autant en colère. Et…

Il déglutit péniblement et essuya ses yeux rougis gagnés par les larmes.

— Et je suis exténué, avoua-t-il d’une voix étranglée, j’ai l’impression que tout dégénère et je n’arrive plus à conserver ma raison. J’enchaîne les horaires, je suis harcelé et dévisagé en permanence par les gens de Wolden ainsi que par l’Élite. Des insultes et des menaces sont proférées à mon intention et je ne parle même pas en ce qui vous concerne toi et ta famille.

Il expira longuement et ajouta fébrilement.

— Et en plus je viens de découvrir une chose absolument ignoble qui aggravera davantage la sécurité de l’île et qui, en plus de cela, me dégoûte et m’horrifie.

— De quoi s’agit-il ? demanda Blanche en se pressant contre lui, la tête nichée proche de son cou.

— Je pense que ta mère a bel et bien été enlevée. Et comme vient de le sous-entendre mon père, je suppose que ce sont les gens de Wolden qui l’ont en leur possession.

Après un silence, Théodore renifla. Puis il racla sa gorge sèche et dévoila à la duchesse les origines de sa découverte.

***

« Nouvelle altercation à Varden ! Rixe entre les hommes du marquis von Eyre ainsi que ceux du comte de Laflégère. Un combat sanglant a éclaté hier soir aux alentours de vingt-trois heures au Cabaret du Cheval Fougueux, faisant une dizaine de morts et une vingtaine de blessés. Cause probable de l’altercation : le vol d’un stock illégal de D.H.P.A. dans les locaux… »

Comme Théodore l’avait dévoilé à Blanche la veille, le jeune marquis s’était rendu compte que son père vendait la drogue en douce au sein de son cabaret comme il le faisait jadis. Pour cela, il avait espionné un à un chaque membre du personnel, désireux d’en savoir davantage sur la provenance d’un éventuel trafic. Car la présence de milices armées de Wolden ainsi que de marins tels que le capitaine Maspero-Gavard, ancien grand consommateur de ladite drogue, ne pouvait être une simple coïncidence.

Malheureusement, tous hormis un ou deux employés semblaient avoir été mis au fait de l’affaire et commerçaient avec eux en toute discrétion. Comment son père avait-il obtenu ce stock ? Le fils l’ignorait. Ce serait un secret que Wolfgang emporterait dans sa tombe sauf si le maire, qui viendrait les rejoindre dans une poignée d’heures au manoir de Lussac, parvint à lui faire cracher quelques détails là-dessus, en espérant qu’il ne leur viendrait pas à l’idée de s’écharper.

Plongé dans ses réflexions et assis derrière son bureau, le brunet demeurait immobile, les yeux hagards. Il n’avait pas dormi de la nuit. Le poids d’une tête sur le haut de son crâne suivi d’une relaxante senteur de lilas l’extirpa de ses sombres pensées.

— Je pense que l’on pourra faire un concours de celui qui paraît le plus épuisé ! ricana-t-il en contemplant leurs reflets à travers le miroir. J’ai l’impression d’être un cadavre ambulant.

— Bienvenue dans mon monde, marmonna Blanche.

Il se recula et l’invita à s’asseoir sur ses genoux. Elle s’exécuta. Une fois posée, elle enfouit sa tête au niveau de son cou puis ferma les yeux. Ils profitèrent du silence ambiant jusqu’à ce que Prune entre dans la chambre en miaulant pour attirer l’attention. Cela faisait près de six semaines que Blanche et la chatte avaient été rapatriées céans, laissant la Marina vide de toute personne afin d’éviter que les duchesses ne subissent une attaque au vu du climat hostile.

En repensant à la gazette du jour, Théodore soupira.

— Je n’ose même pas imaginer la réaction de von Tassle face à cette nouvelle, à mon avis cela va faire ressortir des envies de meurtre à l’égard de mon père. Quelle trahison ! Je ne sais pas ce qu’il lui a pris d’agir de la sorte.

— Ton père a toujours été un opportuniste. Tu es le fils d’un criminel, d’un traître et d’un homme sans honneur.

— Merci ! maugréa-t-il. Je suis heureux d’entendre cela. Surtout venant de ta part.

— Tu vas me dire que j’ai tort peut-être ?

Il grogna et baissa les yeux.

— Non, je sais très bien ce qu’il en est ! C’est juste que…

Il ne termina pas sa phrase, trop accablé par les faits, lui aussi se sentait trahi par son géniteur. Blanche se recula et posa délicatement ses mains sur ses joues, le dévisageant d’une troublante intensité.

— Tu n’as pas à te sentir coupable, avoua-t-elle d’une voix douce, tu n’es pas comme lui. Tu n’as pas à payer pour les exactions que ton père a causées.

— Blanche, je suis avec père le dernier von Eyre de cette île. Mon nom, mon héritage et ma renommée sont en train de s’effondrer. Personne au vu des actions que lui et moi avons commises ne voudra reprendre mon titre qui sera un bien sombre héritage pour tout enfant issu de cette lignée pourrie jusqu’à la moelle. Et je doute qu’Irène désire rester auprès de mon père lorsqu’elle apprendra les faits si, bien évidemment, elle est toujours en vie.

— Ne dis pas de telles choses ! le rabroua-t-elle sans hausser la voix. Ma mère est vivante et s’en sortira, j’en suis sûre et certaine. C’est une femme forte. Certes je ne pense pas qu’elle restera auprès de ton père après avoir été mise au fait de sa trahison. Wolfgang est un homme dangereux pour notre famille.

Impacté par ces paroles, le marquis sentit ses tripes se tordre violemment. Sans parvenir à se retenir il hoqueta, conscient de ce que tout cela pouvait signifier pour lui également. La duchesse déposa un baiser sur sa joue.

— Je sais ce qui te trouble. Mais je tiens à t’assurer que cela ne changera rien pour moi vis-à-vis de toi.

Son cœur manqua un battement à l’entente de cette confidence. Les yeux écarquillés, il la regarda intensément, le visage témoignant d’une incommensurable reconnaissance. Elle baissa la tête, le visage rosissant.

— Je crois que je me suis légèrement entichée de toi, avoua-t-elle après un petit rire, t’es plutôt attachant comme garçon finalement.

Ne sachant que dire, il déglutit et se pinça les lèvres. Puis, submergé par un trop plein d’émotions, il plaqua ses lèvres sur les siennes et échangea avec elle un baiser passionné avant de l’enserrer de tout son être.

— Je t’aime ma Blanche, finit-il par lui révéler.

***

Cela faisait à peine un quart d’heure que Théodore, son père ainsi que Blanche étaient arrivés au manoir de Lussac lorsque le Baron pénétra céans, accompagné de sa fidèle acolyte. En attendant leur venue, le brunet était resté dans le salon de réception en compagnie d’Antonin et de leurs pères tandis que Blanche était partie rejoindre sa sœur ainsi que son neveu à l’étage où la marquise Myriam leur tenait compagnie.

Souhaitant évacuer leurs frustrations et diminuer leurs agitations internes, les deux jeunes marquis ne cessaient de dévisager Ambre, s’échangeant des messes-basses afin de l’énerver tout en dégustant leur thé ainsi que leurs sablés. La rouquine revêche les voyait faire et les dardait d’un œil noir tout en crispant ses mains contre le bras du baron.

— Elle a l’air d’avoir repris du poil de la bête la rouquine ! railla Antonin. C’est à croire qu’Aurel a utilisé un remède miraculeux pour la remettre sur pieds.

— À moins que ce ne soit dû aux talents de von Tassle.

— Tu crois qu’elle sera encline à discuter avec nous dorénavant ? Maintenant que le Chien ne paraît plus l’intimider. Elle va pas nous faire croire qu’elle n’arrivera pas à nous pardonner alors qu’elle lui pardonne à lui !

— On peut toujours tenter la chose. Mieux vaut l’avoir comme alliée lors de l’insurrection à venir. J’ai pas envie de devoir la sauver si elle tente de m’éliminer ou de m’émasculer par la suite. Même si je n’aurais absolument pas envie de la secourir tout court si sa vie était menacée.

Antonin gloussa puis se tut une fois que les nouveaux arrivants s’installèrent sur les sièges. Muet, le brunet dévisagea le maire qui, malgré sa retenue, fulminait à l’égard de son père. Les dents bien visibles, il l’assaillait de questions épineuses afin d’obtenir des réponses sur les motifs de sa trahison et de l’inconscience de ses actes. Wolfgang, quant à lui, se tenait avachi avec désinvolture sur le divan. Sa canne à pommeau de mante religieuse à la main, il les observait d’un air froid et dur, encaissant ces médisances sans nullement se démonter ou nier les faits.

— Vous savez que votre imprudence, pour rester poli, peut nous coûter un nouveau conflit ! pesta Alexander von Tassle. Nous n’avions très clairement pas besoin de cela !

— Il suffit monsieur le maire, ne me dites surtout pas ce que je dois faire ni à qui je dois me plier. Je sais pertinemment ce que cette affaire va me coûter en termes d’impact et de notoriété ! Néanmoins, dois-je vous rappeler qu’ils détiennent très certainement ma femme. Qui sait ce que les hommes du comte ou même ceux de von Dorff oseraient lui faire s’ils l’avaient en leur possession. Certes, madame est duchesse mais elle n’en reste pas moins à leurs yeux une vermine tachetée.

— Je présume que vous n’avez aucune nouvelle ? demanda à nouveau Léopold, assis à côté de sa femme.

— Hélas pas la moindre, je l’ai fait chercher partout et aucune de ses filles ne semblent savoir où elle se trouve actuellement.

— Où est Meredith ? s’enquit Ambre dont la voix trahissait une pointe d’angoisse. Puis-je la voir ?

— Bien sûr mon trésor, répondit Anne-Louise avec douceur, mon adorable Chaton va vous conduire auprès d’elle.

— Mère ! s’indigna Antonin.

— Vas mon Chaton !

Le blondin soupira d’exaspération et se leva, imité par Théodore. La rouquine se leva à son tour et adressa un regard au Baron avant de les suivre. À cette vision, le marquis von Eyre père ricana.

— Je vois que monsieur le Maire a finalement trouvé du réconfort auprès de sa petite protégée, les nargua-t-il, je suis ravi de voir que certains d’entre nous se portent au mieux en ces temps troublés.

Les deux acolytes se dévisagèrent sous les rires des convives. Le visage d’Ambre devint écarlate et elle s’échappa en hâte de la pièce à la suite des deux amis. Se retrouvant seuls, entre jeunes gens, ils gravirent les marches de l’escalier central. Les marquis la flanquèrent et la scrutèrent de haut, un large sourire malin sur le visage.

— Je vois que la future madame la Baronne aime les vieux fortunés, annonça Théodore d’une voix mielleuse.

— Ferme-la !

— Je comprends maintenant pourquoi tu n’as jamais été attirée par ma beauté éblouissante. Mademoiselle préfère le corps flasque d’un homme de l’âge de son cher papa.

Antonin pouffa et Ambre le rabroua sèchement. Elle était vraiment mignonne lorsqu’elle se mettait en colère.

— Quoi, j’essaie de te comprendre, ô toi petit être sauvage ! se moqua-t-il.

Elle s’immobilisa, tremblante de la tête aux pieds.

— Mais t’as pas finis de m’emmerder putain !

— Ola tout doux ma grande ! tempéra Antonin. On te taquine un peu, c’est tout, ne le prends pas mal.

— Venant de vous je me méfie !

Ils s’engouffrèrent dans un long corridor puis, après une œillade discrète échangée avec son ami, les deux garçons s’arrêtèrent et se postèrent devant elle, lui barrant la route. La rouquine, dont les yeux ambrés trahissaient une lueur d’inquiétude, les défia :

— Si vous osez me faire quoi que ce soit, je vous garantis que je hurle et que je me jette sur vous ! Je suis plus forte que vous ne le croyez sachez-le !

— Ola du calme, l’avertit Antonin en levant les mains, ce n’est pas ce que tu crois, promis on ne te fera aucun mal.

— Vous voulez quoi ? maugréa-t-elle avec méfiance.

— Écoute, je sais que le moment n’est pas très bien choisi, mais Théodore et moi tenions à nous excuser à nouveau.

Elle laissa échapper un rire sardonique.

— Et vous me coincez à part dans un couloir pour me l’annoncer ? C’est quoi votre problème !

— Il n’y a pas de problème chère amie rouquine, argumenta Théodore, on tenait juste à te le dire droit dans les yeux une bonne fois pour toutes. Car on en a littéralement marre de jouer au chat et à la souris avec toi. C’en est lassant et fatigant !

— À qui la faute ! feula-t-elle en montrant les dents.

Le brunet soupira et avança une main en signe de paix. Après un temps de réflexion, la rouquine la repoussa avec vigueur et les dévisagea.

— Attendons un peu que l’insurrection soit finie et après je vous dirai mon jugement ! Avec un peu de chance, vous ne survivrez pas tous les deux. Ça m’embêterait énormément d’avoir à m’excuser pour rien !

— Tant que tu ne tourmentes pas ma promise et que tu ne tues pas mon fils dans ta rage, je veux bien te laisser entrer, rétorqua Antonin d’un air menaçant, sache que Meredith ne va pas bien et je ne veux pas que tu l’enfonces davantage en lui mettant des idées infâmes dans la tête ! C’est compris ?

— Que monsieur le marquis se rassure, je préserverai sa femme. Après tout, je l’ai bien autorisée à te fréquenter alors que j’aurais nettement pu te rabaisser à ses yeux. T’imagines même pas les haut-le-cœur que ça m’a décrochés !

Les deux marquis eurent un rire nerveux.

— Maintenant, si vous le voulez bien, indiquez-moi où se trouve la chambre de Meredith avant que je ne perde définitivement patience et que je devienne agressive car vous le regretterez amèrement !

Ils lui adressèrent un regard empli de révulsion puis poursuivirent leur chemin et frappèrent à l’une des portes située un peu plus loin.

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