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Chapitre 375 : Nirvana

Au milieu d’un camp en ruine prisonnier d’une sphère magique se tient un combat. Deux amis, deux combattants, deux monstres se font face. Ils sourient l’un à l’autre. Les deux sourires n’ont rien d’amical et ne montrent que la partie sauvage, folle et inhumaine qu’il y a en eux.
Plaisir, rage, affection et douleur se mélangent pour donner cet état d’esprit étrange, et pourtant authentique, où ils sont prêts à mourir pour l’autre tout en essayant de le tuer.

Ce qu’ils ressentent en ce moment dans leur frénésie, c’est la liberté. Plus de contraintes, plus de motifs les forçant à reculer et à retenir leur geste. Chacun sait que l’autre est suffisant. Donner tout ce qu’ils ont pour ce combat est suffisant. Qu’importent les lendemains, les autres ou la tour ? Ils saignent et souffrent tous les deux, mais ils aiment cette sensation et le lâcher-prise qui s’empare d’eux. Pendant encore quelques instants, ils souhaitent la même chose : que ce combat continue, que l’autre ne se brise pas et qu’ils continuent de tout offrir pour ce combat.

Ifrit devant sa forge ne voit que deux monstres, deux créatures bouffies par la folie et qui revêtent des visages humains comme pour moquer leur espèce. Leur rage et leur colère semblent être celles des idiots frénétiques des combats que sont les Berserkers débutants, mais la comparaison s’arrête là quand il voit le niveau de destruction.
Rien dans ce qu’il voit du combat ne lui montre pourtant la réalité, que Nomad comme Emy deviennent plus que des amis en cet instant. Une attaque est une phrase, un membre cassé, une déclaration, une esquive, un sourire, un regard, une parade, un contre, tout cela fait partie de la conversation qu’ils ont. Le sang passe de l’un à l’autre par une projection pourpre et se mélange dans les blessures ouvertes à celui de l’autre. Ils en avalent, il entre dans leurs veines et change leur relation en intégrant l’autre complètement pour faire partie de lui. Ils créent un lien plus fort, un lien dépassant ce que la réalité a défini pour eux et qui s’écrit dans leur esprit. À partir de maintenant et jusqu’à la fin de leur vie, ils sauront toujours qu’ils ont une famille dans l’autre. L’une gagne un frère et l’autre une sœur. Et pendant que la réalisation s’installe, ils célèbrent tous les deux ce lien en s’entre-tuant avec euphorie tout en rugissant comme des animaux. Ils se délectent de l’autre et de ce qu’il offre d’unique à cette conversation.

En crachant un hurlement au visage de Nimis, Emy le frappe violemment au visage en plaçant toute la force de son corps dans l’attaque. Le visage de la bête se déforme en grinçant alors qu’Emy continue de hurler en brisant ses os toujours plus fort à chaque nouvelle attaque. Elle peut sentir le sol craqueler sous la force de son corps tendu alors que les os du visage de Nimis se brisent alors qu’il est projeté violemment en arrière comme un pantin.
Il traverse plusieurs tentes en tournoyant avant que ses ailes ne se plantent dans le sol pour arrêter sa course et le projeter dans l’autre sens en direction d’Emy qui l’attend en souriant. Les bras tendus de cette dernière semblent même l’accueillir au lieu de la défendre et il la percute violemment alors qu’elle arrête son épaule d’un bras en grimaçant.
Elle rugit à nouveau alors qu’elle l’attaque et il la copie en frappant avec ses griffes sans s’arrêter. Il ouvre de nouvelles plaies et détruit son armure pendant qu’elle cherche à lui briser des os de temps à autre avec ses armes.

Ifrit regarde la scène en grimaçant de frayeur. Cela ne fait aucun sens qu’un combat de ce genre ait lieu dans le premier monde. Même dans le deuxième ou dans le troisième, il n’y en a pas de ce genre. Ce genre de puissance n’est pas censé appartenir à des grimpeurs du premier monde. Même les grimpeurs ayant dépassé le dixième monde qu’il a pu rencontrer et qui sont des vétérans endurcis par des centaines de batailles n’arrivent pas à dépasser un certain niveau de puissance, car l’être humain a ses limites. Pourtant, ces deux-là… Non, il ne veut pas l’admettre. C’est une insulte à tous ses efforts et à l’idée qu’il a des grimpeurs et des mondes de la tour… Pourtant, cela reste inévitable de le penser.

Ces deux-là ne sont pas juste des chiens enragés qui s’entre-tuent. Sans aller jusqu’au rang des Dragons mythiques, ils ont la puissance de raser une ville ou une armée s’ils le souhaitent. Il suffit de voir l’état déplorable du camp dans la bulle magique où la pseudo « crème de la crème » de l’armée est hors combat à cause d’un seul grimpeur. De l’autre côté, Emy est la seule qui semble capable de faire face à un agresseur de ce niveau. Emy l’invincible qui n’a jamais plié sous les attaques et les blessures. Celle qui garde toujours un sourire et qui ne semble jamais en difficulté…
Cela en dit long sur la puissance de celui qui réussit à lui faire face.
Pourtant, elle n’a pas l’air de gagner.

Les golems qu’il a passé tant de temps à fabriquer sont en piteux état. Ils peuvent encore bouger, mais c’est un moindre réconfort face aux heures de réparation qui l’attendent. Lui ? Ifrit n’essayera même pas de se battre. Il n’est pas stupide au point de risquer sa vie dans un combat de ce genre et c’est déjà un miracle qu’il ait survécu jusqu’à présent. Il a simplement fait croire qu’il avait un plan à Emy pour qu’elle le laisse tranquille. Rassembler ses affaires et retourner au pied de la tour est son meilleur plan, mais il ne le fera que si Emy perd.
… Ils ont dépassé ce qu’il a pu voir dans la tour jusqu’à maintenant et il n’y a rien qu’il puisse faire à part observer.

Pendant ce temps, le combat continue.
Dans cet univers qu’ils parcourent, ils ont tous les deux pris des voies différentes. Ils ont fini par se perdre en ayant pour l’une des regrets et pour l’autre un peu de rancœur. Ils désiraient ce combat, cette opportunité de remettre les pendules à l’heure. C’est d’ailleurs pour cela qu’Emy perd petit à petit. Malgré sa déraison, elle sait qu’elle affronte Nomad et, sans s’en rendre compte, son instinct de « grande sœur » prend le dessus. Alors que les griffes de Nimis lui transpercent le torse, elle se contente de grommeler en devenant plus forte à mesure que son sang coule. Chaque blessure de plus est une restriction de moins sur ses forces qui la poussent à rendre les coups toujours plus forts pour être équivalant à ceux qu’elle reçoit. Ainsi le combat continue.

Nimis lui arrache une aile. Emy déchire la chair avec ses dents pour se venger. Elle plante ensuite son épée dans son ventre alors qu’il lui lacère le bras avec ses griffes en essayant de l’attraper pour le briser. Elle le frappe plusieurs fois avec ses armes et il se contente d’accepter les coups silencieusement pendant que sa chair se régénère.
Il ne semble pas y avoir de limites à sa régénération alors que sa chair semble se durcir à chaque attaque supplémentaire. À l’inverse, chacune des attaques de Nimis ne fait que rendre plus forte la Valkyrie.
Un cercle sans fin explique la longueur de ce combat alors que chaque attaque a la capacité d’en finir avec le moindre observateur dans ce monde. La seule chose qui semble continuer de s’accumuler sont les blessures d’Emy qui reste incapable de les soigner. Pourtant, celles de Nimis s’accumulent aussi plus vite qu’il ne peut les soigner à mesure qu’elle devient plus forte.

Il semble que sa capacité à devenir fort en prenant exemple sur d’autres est imparfaite. Pourtant, il est confiant sur sa victoire en la regardant, de la même façon qu’elle l’est.
Il y a des failles à exploiter, des attaques à utiliser et des cartes à révéler, mais par-dessus tout, il y a la folie qui devient une force magnétique les poussant l’un vers l’autre.

Nimis commence à se servir de ses cheveux et de ses ailes avec plus d’insistance en profitant d’avoir un nombre plus grand de membres que son adversaire pour l’attaquer sans fin. De son côté, Emy n’a encore que très peu utilisé de compétences de combat et elle ne compte plus se retenir alors que sa force augmente et que la folie du Berserker lui monte à la tête. En bloquant un coup de poing avec son épée qui la fait reculer sur plusieurs mètres, creusant presque un sillon sous elle, Emy se met à rire alors que ses yeux s’injectent de sang et qu’un sourire carnassier continue de découper son visage en deux. Ses veines se mettent à brûler alors que la rage se déploie avec plus de violence. Ses yeux deviennent blancs alors qu’elle perd conscience et que de la salive se met à couler sur son visage. Elle tend son aile complètement et d’un mouvement sec, elle la coupe.

L’aile tombe au sol mollement alors qu’elle hurle est que sa peau se met à rougir d’une énergie débordante. Elle s’est juste débarrassée d’un poids mort, mais la douleur de perdre un membre est suffisante pour qu’elle atteigne un autre stade de la folie qui prend la forme d’une compétence de guerre nommée Nirvana. À présent, chaque sensation n’est que pur plaisir et la douleur ainsi que la réalité des limites humaines n’existent plus.
Son corps est à présent plus que jamais un instrument de guerre qui se moque de tout ce que les autres peuvent considérer comme normal.
En rugissant, le corps d’Emy se met à tourner sur lui-même alors qu’elle se projette comme une toupie en direction de Nimis. Les deux épées lourdes dans ses mains deviennent des extensions de son corps qui creusent le sol pour la projeter en avant. Une lame tombe sur le corps de Nimis qui essaye de la contrer en projetant ses ailes pour la transpercer. Emy change la direction de son attaque et découpe les deux ailes en continuant à tourner. Elle lui coupe un bras alors que l’un des siens se brise en deux à cause de la force nécessaire pour qu’une telle blessure soit possible.

Emy continue à tourner sur elle-même en ne ressentant pas la douleur ou le handicap de la blessure, mais Nimis, privé de ses deux ailes et d’un bras, la frappe en plein visage en lui brisant la mâchoire. Du moins le craquement qu’il ressent dans son poing semble le suggérer jusqu’à ce qu’Emy la remette en place d’un mouvement de la tête. Elle retombe en arrière en esquivant des mèches de cheveux blanches et plante ses deux armes dans le sol. Emy agite son bras cassé et les os, sous la force des muscles gonflés d’énergie, sont contraints de retourner à leur place.

En attrapant le manche de ses deux épées pour faire le poirier au-dessus d’elles, Emy contorsionne à nouveau son corps en utilisant la force de son gainage pour que les épées plantées dans le sol soient projetées en arc de cercle en direction du ciel, puis vers Nimis qui la charge avec un bras en avant. Ses cheveux bloquent le passage des épées en déviant suffisamment l’attaque pour qu’au lieu de se planter dans ses épaules, elles tombent en direction du sol en mettant à portée le corps d’Emy. Nimis plante aussitôt ses crocs d’acier dans son épaule en lui arrachant autant de chair que sa mâchoire lui permet d’en emporter. Emy en retour le mord au niveau du cou pour emporter un morceau de la jugulaire entre ses dents. Malheureusement, les cheveux de Nimis s’enroulent autour d’un bras d’Emy et commencent à le dévorer tout en la frappant à plusieurs reprises contre le sol. Chaque vibration est une nouvelle côte qui se brise et chaque instant, une blessure de plus. Le bras finit par céder et se rompre en abandonnant le reste du corps en projetant Emy au loin. Les cheveux commencent alors à mâcher la chair pour la digérer et l’ajouter à ses forces. Déjà, les blessures sur le corps de Nimis se referment en rendant inutile les précédentes attaques d’Emy. Malgré le sang qui s’échappe de son cou et de ses autres blessures, les fils tissent de la nouvelle chair pour remplacer l’ancienne mécaniquement et sans logique.

Emy tremble au sol. Ses poumons sont transpercés par ses côtes brisées. Le sang coule de son bras manquant et de sa clavicule dont une large moitié a disparu, avalée par le monstre. Malgré le Nirvana et sa folie, son corps semble avoir du mal à rejeter complètement la douleur. Sans même réfléchir, elle commence à arracher des morceaux de son armure pour ne se retrouver habillée que d’un t-shirt sale et d’un pantalon en toile ayant vu de meilleurs jours.
Malgré son état, elle peut sentir que son corps continue d’irradier de force à cause des blessures qui continuent de presser son instinct de survie et la pousse à se dépasser. Elle peut sentir ses poumons qui gargouillent de son propre sang au point qu’elle en crache en s’étouffant et son cœur au rythme erratique qui lui hurle de faire quelque chose.

Pourtant, dans son esprit, il n’y a rien de dangereux à ce combat. Il n’y a que de la joie et de l’euphorie à l’idée de pouvoir continuer à affronter un tel adversaire.
En utilisant un doigt, elle le plante dans son torse pour aller retirer l’os le plus gênant pour sa respiration et crée en même temps un trou par lequel le sang s’écoule en libérant un poumon. Ce qui n’est qu’instinct de sa part lui offre quelques secondes de plus et c’est tout ce qu’elle demande.

Sans trop savoir pourquoi dans son état, elle commence à sortir des armes de son inventaire qu’elle plante autour d’elle. Nimis marche déjà dans sa direction alors qu’elle lance une hache sur lui qui se plante profondément dans son torse sans pour autant atteindre son cœur de monstre. Elle jette ensuite une lance en agitant la tête en se concentrant sur le rythme de son cœur qui devient une musique entraînante. Pendant quelques instants, elle retrouve le Nirvana, et le bien-être l’empêche de ressentir la douleur, la crasse et le froid. Il ne reste plus qu’elle, prête à mourir pour gagner ce combat alors qu’elle attrape une épée et la jette. L’épée s’enfonce douloureusement dans le ventre de Nimis alors qu’il continue de marcher tout en récupérant de ses blessures. Une mèche de cheveux l’arrache avant de la jeter négligemment par terre comme il a arraché les autres armes jusqu’à maintenant. Le sang qui s’écoule de la blessure arrête presque immédiatement de couler et le monstre continue d’avancer dans sa direction en accélérant pour réduire la distance les séparant.

Malgré sa folie, Emy garde un semblant de raison qu’elle utilise pour déclencher sa compétence la plus forte et qu’elle a encore du mal à contrôler, Ragnarök. Son bras se met à vibrer alors qu’elle attrape une hache avec son bras restant. De la lumière jaillit presque immédiatement de l’arme au point d’être aveuglante. Elle frappe et découpe sans difficulté les cheveux de Nimis qui essayent de l’attraper. Dans sa folie, le monstre devant elle ne recule pas malgré la facilité déconcertante avec laquelle elle vient de l’attaquer. Il tend le bras dans sa direction alors qu’elle lui coupe la main en deux dans le sens de la longueur avant de lâcher la hache qui ne brille plus. Sans attendre de réaction, Emy attrape un fleuret qui se met à briller de la même façon que la hache alors que son corps change de posture. En allant dix fois plus vite, son arme se plante dans le cou du monstre et cesse de briller.

Pendant plusieurs minutes, chacune des armes qui défilent entre ses mains devient plus forte et plus rapide. Même si elle n’est pas encore capable de s’en servir aussi bien qu’elle le souhaite, en utilisant Ragnarok Emy est capable de reproduire la meilleure attaque jamais réalisée avec chaque arme. En ajoutant ses capacités de Berserker qui la rende plus puissante à chaque blessure, sa force et sa vitesse sont d’un niveau dépassant plusieurs fois l’attaque d’origine.
L’arme sacrifie son existence en donnant le meilleur d’elle-même à la Valkyrie, mais c’est un honneur pour chacune d’elles de disparaître en voyant sa vie sublimée par cette dernière attaque au lieu de disparaître dans la rouille et l’usure ou en se brisant vainement sur une armure.

Elles sont des dizaines à passer entre ses mains alors que Nimis essaye tant bien que mal d’arrêter ses attaques en arrivant futilement à écorcher Emy ici et là.
Ses mouvements deviennent plus lents à mesure que le nombre d’armes dans son corps augmente. Des bouts de fer immangeables et chauffés à blanc sont enfoncés ici et là, réduisant ses déplacements.

Bien que sa vitesse diminue, Nimis finit par atteindre une dernière fois Emy alors qu’elle essaye de le poignarder avec une dague. Son poing s’enfonce dans le visage de la Paladin en brisant à plusieurs endroits les os de son visage. Pendant un instant, elle combat la douleur en affrontant le poing à la force de son cou, sentant sa force qui continue d’augmenter. Pour couper son élan, des cheveux s’enfoncent dans son corps en la poignardant. Les ailes difformes et blessées frappent son bras pour finir de le briser. Ensuite, il multiplie les attaques encore et encore sans qu’elle arrive à trouver une réplique. Pendant quelques instants, elle devient un sac de frappes que Nimis maltraite encore et encore sans s’arrêter. En étant incapable de faire autre chose, elle réussit à lui mordre la main en arrachant deux doigts et rassemble le reste de ses forces pour tenir debout. Elle continue en attendant une ouverture jusqu’à ce que finalement Nimis lui brise une jambe d’un simple coup de pied et qu’elle s’effondre au sol.

En crachant du sang, elle essaye de se relever et un nouveau coup de poing au visage l’a fait s’enfoncer dans le sol de plusieurs centimètres. Nimis frappe encore et encore en faisant vibrer la terre à chaque attaque et, après plus d’une trentaine d’attaques vicieuses et sauvages, il s’arrête pour contempler son œuvre. Un semblant de raison le fait s’arrêter alors qu’il peut sentir le cœur d’Emy devenir plus faible et ralentir.
Il souhaite encore se battre, mais son adversaire n’en est plus capable.

Il retire les armes enfoncées dans son corps en les jetant sur des grimpeurs dont il sent la présence à une centaine de mètres et qui les observent.

Il se concentre ensuite sur son adversaire au sol. Son amie qui a été capable de le mettre dans cet état. Il veut la dévorer, mais une voix l’arrête. Il veut alors l’affronter et découvrir plus, mais elle n’en est plus capable.
Cela ne le satisfait pas. Cela le met en colère. C’est sa renaissance. C’est encore une force qu’il lui faut apprendre à maîtriser. Ce n’est qu’une pâle reproduction de la puissance d’une Gardienne, d’une déesse et des Dragons, mais il peut devenir plus fort en les imitant. Il peut être libre.

D’un geste simple qu’il a fait du temps de sa raison, il attrape une fiole dans son inventaire. Il en brise le col avec l’aide d’un cheveu et le verse négligemment sur le visage de son adversaire. La potion de sang de Dragon se met à brûler aussitôt en répandant sa fumée pendant que Nimis dévore les sensations qu’il ressent avec son sens radar et les émotions qu’il ressent de sa part humaine. Il n’a pas d’autres choix pour que sa passivité ne le force pas à la dévorer tout de suite dans son attente.

La fumée continue de s’élever alors qu’il peut la sentir bouger et se lever. D’un mouvement de la main, il fait fuir la fumée pour qu’elle puisse le voir.
Il se met à rugir pour la menacer à nouveau alors qu’elle regarde son bras et ses ailes qui repoussent en fumant avec abondance.

— Sale petit crevard. Une fois, ne te suffisait pas, j’imagine.
— PLUS. SANG. FORCE. FOLIE. RAGE. PLUUUUUUUUS !
— Comme tu dis mon grand. Amusons-nous encore.

En riant, Emy se jette en avant en direction du monstre qui vient de lui redonner ses ailes. Apparemment, elle n’a rien perdu de sa puissance causée par les blessures avant la potion. Elle ne peut que devenir plus forte dans ce combat et l’excitation d’un combat sans fin contre un monstre imbattable dévore une fois de plus sa raison. Nomad est définitivement à l’intérieur de ce démon et elle compte bien profiter de cette réunion autant de fois qu’elle le pourra. Hurlant sur elle, Nimis s’apprête à la frapper alors qu’elle continue de rire.

Cela valait finalement la peine de participer à cette guerre, pense Emy en rugissant à nouveau. Sa raison disparaît alors qu’elle se jette violemment sur la personne la plus proche d’elle dans les mondes de la tour.

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Correction : Hastin

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