Chapitre 75 : Charge ! Le syndicat criminel local
Naturellement, des syndicats criminels existent dans les nations et villes de Lambda.
L’échange d’objets volés, le commerce de contrebande comme les drogues et les objets maudits, le commerce illégal d’esclaves, les contrats d’assassinats. Ils sont bien plus criminels que la guilde des voleurs qui apparaissent dans les œuvres de fantaisie sur Terre, et il y a toujours ce qu’il est impossible d’identifier comme un mal nécessaire.
Un tel syndicat du crime existe aussi dans la ville de Niarki.
Une organisation avec plusieurs douzaines de membres, les « griffes de la nuit », est un syndicat criminel qui a récemment pris l’avantage de la chute économique dans le duché Hartner pour faire du profit en vendant des esclaves et des drogues.
Son chef est un homme craint dont le nom est « Oreille cassée » Zagi. Quand il était jeune, il a subi de la torture en s’opposant à une organisation, qui lui a réduit les oreilles en charpie, mais il n’a pas crié une seule fois.
Zagi est actuellement en train de dévisager une belle femme aux cheveux et aux yeux rouges.
« Sale traînée… Qu’est-ce que tu veux ? »
Il a été forcé de s’asseoir sur un sofa dans sa base qui est remplie de l’odeur du sang. Devant lui se trouve un enfant aux cheveux blancs qui est assis sur le sofa en face du sien avec une belle femme derrière lui.
Les hommes de main de Zagi sont soit allongés au sol en train de se vider de leur sang soit en train de se cacher en tremblant dans un coin de la pièce avec les femmes qui leur servaient des verres.
« Ce que je cherche est… », commence l’enfant.
« Je ne te parle pas à toi. Donc ferme-la sale mioche de merde », dit Zagi en l’interrompant, toujours avec le ton d’une personne importante. « Oi, Nee-chan, je ne sais pas quel genre de blague c’est censé être, mais si tu penses pouvoir me faire croire que ce gosse est ton maître, tu as échoué. C’est impossible qu’une femme capable de se débarrasser de mes hommes d’un claquement de doigts puisse servir un gamin comme lui – ?! »
La magnifique femme aux cheveux rouges attrape Zagi par le col et le soulève dans les airs d’une seule main.
[Je me fais soulever par une femme au bras aussi fin ?!]
L’instant suivant, la femme qui vient de soulever Zagi qui en est stupéfait le jette au sol.
« GAH ?! »
Le sol se brise sous lui et Zagi, le souffle coupé par l’impact, commence à se tordre de douleur. La femme le frappe ensuite d’un coup de pied à l’abdomen.
Zagi crie, comme si le peu d’air encore dans ses poumons venait d’être pressé hors de lui. Alors que la femme approche pour l’attaquer une fois de plus, elle est arrêtée.
« Eleanora, calme-toi », dit l’enfant.
« Mais Vandalieu-sama, une telle créature inférieure qui se permet de faire des remarques sur toi n’a pas le droit de respirer », proteste la femme. « Il doit être tourmenté et tué aussitôt que possible. »
« Tes paroles se contredisent », pointe l’enfant. « Ce serait un problème s’il mourait alors calme-toi. »
«… Oui », dit la femme en se tournant vers Zagi. « Tu devrais être redevable de la bonté de Vandalieu-sama, humain. »
« Ah, ce n’est pas bien d’utiliser le mot “humain” comme ça », dit l’enfant. « Moi, Eleanora, Zran, nous sommes tous humains après tout. Tout le monde est humain, tu sais. »*
(* : référence aux races considérées comme des « gens » sur Lambda qui sont vues comme « humaines »)
« C-c’est vrai. Tout le monde est humain, tout le monde est humain… », la femme se tourne à nouveau vers Zagi. « Sois redevable, sale raclure. »
« Oui, oui, comme ça », dit l’enfant.
De la conversation entre les deux individus qui se tiennent par la main au-dessus de sa tête, Zagi réalise que l’enfant est bien le supérieur dans leur relation. Et intérieurement, il se sent soulagé du fait que l’enfant ne semble pas avoir l’intention de le tuer.
En considérant les capacités qu’Eleanora a démontrées il y a un instant, Zagi sait que même les membres et les gardes du corps des « griffes de la nuit » qui ne sont pas là ne seraient pas capables d’être un challenge pour elle. En vérité, dans son champ de vision, il peut voir le garde du corps le plus compétent de son organisation, un ancien aventurier de classe C, battu par une épée lui transperçant le ventre.
[Maintenant qu’on en est là, je n’ai pas d’autre choix que de gagner du temps jusqu’à ce que le maître arrive.]
Le seul espoir de Zagi est que le véritable maître du crime de Niarki, celui qui soutient l’organisation, arrive en courant jusqu’à lui. Zagi peut sentir la présence du familier de son maître, donc il croit fermement que le maître arrivera bientôt ici.
La question reste de savoir si ce sera avant ou après que Zagi soit tué.
« Guh… alors… Quel est votre objectif ? », demande-t-il à l’enfant. « Est-ce que quelqu’un te paye pour ça ? Ou alors tu veux des drogues ? Tu ne vas pas me dire que tout ça est causé par le plan de vengeance de quelqu’un ? »
« C’est la dernière option, la vengeance », répond l’enfant. « Je ne suis que l’exécuteur en tout cas.
Bien que le cœur de Zagi se serre en entendant qu’il s’agit de vengeance, il se sourit à lui-même en réalisant qu’il a une chance si l’enfant est l’exécuteur.
Ceux qui veulent se venger ont souvent un très mauvais sens du bénéfice et de la perte. Quelqu’un cherchant à se venger pour des femmes ou de l’argent n’aurait pas agi ainsi contre le chef d’un syndicat du crime.
Cependant, si cet enfant n’est qu’un exécuteur, alors c’est une histoire différente.
“Alors qu’est-ce que tu as demandé en échange ? Si c’est de l’argent, je te payerais autant que tu veux. Tu ne préfères pas être dans mon camp ?”, demande Zagi.
“Non, je compte prendre tout ton argent après t’avoir tué”, dit Vandalieu.
“Quo – ?! A-attends une seconde. Tu n’as pas dit que ton objectif était la vengeance ?!”
“C’est cela, et je compte prendre tout ton argent et ton organisation pendant que j’y suis.”
La façon dont Vandalieu dit cela avec un ton neutre fait que Zagi commence à frissonner. Et si ce que Vandalieu dit est vrai, le fait que Zagi va mourir a déjà été décidé. Zagi n’arrive pas à comprendre tout cela.
“Attends, tu es là pour venger qui ?”, demande-t-il désespéré à présent. “N’est-ce pas une sorte de malentendu ? Je suis définitivement quelqu’un de mauvais, mais je ne tue pas les gens sans raison. Je ne le fais que pour survivre. Bien assez, des gens que j’ai tués étaient des criminels aussi. Dans ce milieu, il y a ce qu’on appelle les règles entre les criminels – ‘
« Si ces mots sont un mensonge, tu vas aller en enfer, tu sais ? », dit Vandalieu, bien qu’il est pratiquement certain que les paroles de Zagi sont un mensonge. Il a déjà entendu beaucoup de choses venant des subordonnés récemment morts de Zagi. « Et pour ce qui est la vengeance qui m’a poussé à venir… Est-ce que tu te rappelles d’un bar dont le nom est ‘Rêves Pourpres’ ? »
“De quoi est-ce que tu parles ?”, demande Zagi, stupéfait. Il ne se souvient absolument pas d’un bar de ce nom-là.
“Je viens pour venger une femme qui a été trahie par un barde ambulant qui chantait dans ce bar il y a quinze ans”, dit Vandalieu.
“Hh-uh? De quoi est-ce que tu parles ?!”, crie Zagi alors qu’il ouvre grand les yeux d’incompréhension. “Il y a quinze ans ?! Pour une prostituée ?! Pourquoi est-ce que t’es là pour une vengeance aussi inutile ?! À quel point est-ce que tu es stupi – GEGOH ?! »
Eleanora le frappe à nouveau du pied dans les cotes.
« Retiens-toi de faire plus de remarques inutiles, raclure », le prévient Eleanora.
Alors que Zagi roule au sol en crachant un mélange de sang et de vomi, Vandalieu parle une fois de plus.
« Pour ce qui est du pourquoi, vois-tu, cet après-midi… »
*
Quelque chose d’important se prépare.
La vieille Lady Milan, une Spiritualiste qui gagne depuis longtemps sa vie grâce à des divinations dans la ville de Niarki en est certaine depuis la nuit dernière.
Il y a des signes clairs que tout le monde pourrait remarquer s’il avait les pouvoirs de base que le job de Spiritualiste offre.
« Alors tu es venu », dit-elle en s’adressant au client qui vient d’ouvrir la porte de son petit magasin. « Le commerce a été terrible à cause de toi. »
« Qu’est-ce que tu veux dire ? », demande Vandalieu, l’enfant aux cheveux blancs qui vient de passer la porte.
L’expression sur le visage ridé de la vieille Lady Milan change alors qu’elle se met à rire.
« Est-ce que tu me demandes comment je savais que tu viendrais ? Ou pourquoi le commerce sera terrible par ta faute ? Tu connaîtrais la réponse aux deux questions si tu y réfléchissais un peu », lui dit-elle. « Maintenant que chaque esprit de la ville a été emporté, y compris l’esprit des souris et des insectes, qu’est-ce qu’une Spiritualiste comme moi est censée faire ? Et si tu prends avec toi un aussi grand nombre d’esprits, ce sera facile de le remarquer même depuis l’extérieur de la ville. »
Les yeux de la vieille Lady Milan, les yeux d’une Spiritualiste, peuvent voir les innombrables esprits qui entourent Vandalieu. Leur nombre dépasse de loin les centaines ou les milliers ; ils sont tout autour de lui comme des insectes.
Elle est honnêtement incapable de comprendre comme le garçon devant elle réussit à rester sain d’esprit.
« Certains des esprits m’ont dit que tu avais des connaissances concernant le passé », dit Vandalieu.
« Je suppose que je le suis. Je suis une Elfe donc je suis bien aussi vieille que j’en ai l’air », dit la vieille Lady Milan en retirant sa capuche pour révéler de grandes oreilles pointues. « Je n’essaye pas vraiment de le cacher. C’est juste qu’une mystérieuse vieille femme qui a vécu ici pendant des décennies attire plus facilement les clients qu’une simple Elfe aussi vieille, vois-tu. »
Il semble que l’atmosphère et les impressions laissées sur les clients soient importantes pour une diseuse de bonne aventure, même dans les mondes de fantaisie.
« Alors, que souhaites-tu me demander ? Je ne suis pas une informatrice, mais s’il s’agit d’histoires du passé, je ferai en sorte de te faire un prix », dit-elle.
Ceux ayant le job de Spiritualiste sont capables de lire un peu la fortune en écoutant les voix des morts et en voyant les esprits. En dehors de savoir qui a commis un crime ou écouter les agents de renseignements morts de différentes organisations, il n’y a rien d’incroyable.
C’est parce que les souvenirs et les personnalités des esprits deviennent instables avec le temps. Leurs souvenirs sur tout en dehors des fixations qu’ils avaient de leur vivant ou des personnes qu’ils détestent s’effondrent comme s’ils se dissolvaient avant d’éventuellement disparaître complètement.
Cela peut arriver dans un temps allant de quelques jours à plusieurs décennies.
Et même s’ils possèdent les souvenirs et la personnalité qu’ils avaient de leur vivant, il n’y a aucune garantie qu’ils ne mentiront pas. Il y a déjà eu des cas tragiques ou des enquêtes se basant sur les paroles d’un Spiritualiste ont donné lieu à l’exécution de personnes innocentes. Ce n’est pas si étrange qu’une victime protège son meurtrier quand il s’agit d’un proche.
Mais comme la vieille Lady Milan est une Elfe qui a vécu plus de cinq cents ans, elle se souvient de beaucoup de choses passées, et elle se souvient des histoires dites par les esprits juste après leur mort, même s’ils sont morts il y a longtemps.
« S’il te plaît, dis-moi ce qui est arrivé à la princesse Levia de Talosheim et à ceux qui étaient avec elle il y a environ deux cents ans », dit Vandalieu.
« Pourquoi voudrais-tu savoir quelque chose comme ça ? », demande la vieille Lady Milan. « As-tu une sorte de relation avec la nation des titans ? … Non, je suppose que je ne devrais pas demander. »
« Cela ne me dérange pas de m’expliquer cela dit ? », offre Vandalieu.
« Je n’ai rien dit. Les esprits autour de toi me regardent d’une façon effrayante », dit la vieille Lady Milan. « À présent… Je pense que ce sera désagréable à entendre pour toi, mais écoute et ne te mets pas en colère. »
Quand le tunnel passant à travers la chaîne de montagne barrière a été découvert il y a deux cents ans et quelques décennies, le chef de la famille de duc Hartner de l’époque était obsédé par la guerre et un dévoté croyant de Vida. Puisque Talosheim était une nation de titans croyant en Vida, il a conduit du commerce avec Talosheim de façon proactive.
Ce commerce a apporté de la richesse au duché Hartner en lui apportant une bonne réputation et en ayant ses habitants pour le complimenter pour ses lois économiques incroyables même s’il avait l’image d’un duché manquant de raffinement avant cela.
Cependant, le nouveau chef de la famille était un fervent croyant d’Alda. Il pensait que celui qui lui apporterait sa protection divine dans les batailles les plus terribles ne serait pas Vida, qui a été battue, mais Alda, le vainqueur.
Malgré tout, il n’y aurait eu aucun problème pour Talosheim si le duc était dans le camp de la paix, mais il était en vérité un fondamentaliste faisant semblant d’être dans la faction de la paix.
Mais il n’était pas simplement un fanatique et en tant que dirigeant, il avait le pouvoir de juger. Il a maintenu le commerce avec Talosheim pendant aussi longtemps que c’est resté profitable, même si cela le dérangeait.
C’est à ce moment-là que la nation de Mirg a lancé son expédition pour Talosheim. La tête du duché Hartner s’est servie de cette expédition. Quand Talosheim a envoyé des demandes de renforts, il a fait des excuses et a repoussé les réponses pour laisser les titans mourir. Quand la première princesse Levia a mené cinquante réfugiés dans le duché d’Hartner en demandant de l’aide, il les a trompés en leur faisant croire qu’il allait les accepter.
Il a empoisonné ses gardes et a fait exécuter la princesse après l’avoir accusée à tort d’avoir essayé de le tuer et de lancer un coup d’État dans le duché Hartner pour elle-même. Il a également acquis les trésors nationaux de Talosheim que les titans ont amenés avec eux pour qu’ils ne tombent pas entre les mains de la nation bouclier de Mirg… des objets magiques comme une boîte générant un produit sans fin.
Il a envoyé le reste des titans qui n’étaient que des enfants et des personnes âgées à la mine pour esclaves comme s’ils étaient des esclaves criminels.
Il a également fait en sorte que la ville connaissant le mieux Talosheim, la ville qui servait de point de contact et de lieu de commerce avec Talosheim soit abandonnée. Puisque le commerce n’était plus possible, elle n’était plus capable de survivre comme ville de commerce, donc cela l’arrangea bien.
Puisque le tunnel a été scellé, il n’avait pas non plus besoin de s’inquiéter d’une poursuite de la nation bouclier de Mirg.
Comme résultat, le duché Hartner a acquis les trésors nationaux de Talosheim et une force de travail composée de titans et équivalent à plusieurs centaines de travailleurs humains, et cela sans même perdre un seul soldat contre la nation bouclier de Mirg.
En considérant l’alternative qui était d’envoyer des renforts pour aider à battre la nation de Mirg, c’est un profit extraordinaire.
« Mais il y a deux cents ans, Talosheim n’était-elle pas censée être dans le camp de la justice entre le royaume Orbaume et l’empire Amid ? », demanda Vandalieu.
Si l’histoire de la vieille Lady Milan est vraie, il y a des inconsistances. Au minimum, avec sa version des événements, il y aurait eu des problèmes en considérant que Talosheim était dans le camp de la justice.
Mais la vieille Lady Milan haussa les épaules simplement. « Je ne suis qu’une Spiritualiste, garçon », dit-elle. « Je ne fais que parler les mots des morts ; mener des enquêtes et arriver à des conclusions ne sont pas ma spécialité ni mon travail. Mais tu as raison… », dit-elle en faisant une pause. « Les seuls à savoir la vérité sont de la famille du duc et leurs proches, ainsi qu’une petite partie des dirigeants du royaume de cette époque. Ils ont probablement trompé tout le monde en créant un substitut à la princesse. Peu après la guerre, ils auront simplement annoncé qu’elle est morte d’une maladie. C’est une méthode que même une vieille femme comme moi est capable d’imaginer. »
Il y a bien moins de titans que d’humains, naïfs il y en a un bon nombre qui vit dans le royaume d’Orbaume. Bien que cela aura demandé des efforts, cela n’était pas particulièrement difficile de préparer un substitut.
Et bien que tous connaissent la princesse Levia dans Talosheim, le nombre de personnes connaissant son visage dans le royaume d’Orbaume était limité.
Les gens auront été informés qu’une guerre grandiose avait lieu et ou, entendu que les tristes réfugiés ont été mis sous protection et tout le monde en sera satisfait sans même savoir ce qu’il se passe vraiment. Plusieurs années plus tard, les gens seront alors dupés de la même façon sur le sort de la princesse.
C’est une conspiration rendue possible si plusieurs personnes influentes joignent leurs forces.
“… Et donc, est-ce que les réfugiés de Talosheim sont encore dans les mines ? », demande Vandalieu.
La vieille lady Milan acquiesce. « Très probablement. Les titans sont solides et bien qu’ils soient des esclaves criminels, ils sont actuellement plus proches d’esclaves illégaux, donc ils doivent probablement les faire travailler sans avoir le droit de vivre ou de mourir, » dit-elle. « Peut-être pas les plus âgés, mais les enfants de l’époque doivent encore être en vie, bien que pas tous. Apparemment, c’est une sorte de village d’esclave dirigé par l’armée. C’est quelque chose que j’ai entendu d’un des esprits près de toi. »
Vandalieu pense pendant un moment avant de poser une autre question. “… Les titans qui étaient les gardes du corps de la princesse Levia, où sont-ils enterrés ? »
« Voyons voir, il serait étrange qu’un esprit connaissant ce genre d’information classifiée se promène dans une ville aussi reculée que celle-ci », dit la vieille Lady Milan. « Mais il y a un cimetière souterrain qui serait idéal pour enterrer une histoire aussi sombre. Une légende dit qu’un des champions a scellé une des parties du Roi Démon ici. Il est dit que grâce à lui le mal ne peut pas s’échapper de ce lieu, même maintenant. »
« Où est-ce que c’est ? », demande Vandalieu.
« Quelque part en dessous du château du duc », répond Lady Milan. « Fais attention. »
« Faire attention ? » répète Vandalieu. « Tu en parles comme si tu étais certaine que j’allais m’y rendre. »
Lady Milan soupire d’exaspération. « Comme tu le sais, je suis dans le milieu depuis un long moment », dit-elle. « En regardant les esprits autour de toi, je peux voir que tu as du mal à contenir ta colère. »
Si l’histoire de la vieille Lady Milan est vraie, comment est-ce qu’il pourrait rester calme ? Comment ne pourrait-il pas maudire les événements passés ?
Il ressent même le désir meurtrier de sortir et de commencer à déchiqueter tous les êtres vivants qui entreraient dans son champ de vision.
Cependant, la partie logique de Vandalieu le persuade que cela ne le rendra pas heureux et qu’il n’y aurait pas de sens à le faire.
Il est vrai que les gens du duché Hartner ont abandonné les réfugiés de Talosheim qui ont été exploités. Personne, y compris la vieille femme Elfe devant lui, n’ont essayé de dire qu’ils devraient être aidés.
Mais le royaume d’Orbaume est une nation féodale. Le citoyen moyen ne penserait même pas à l’idée de commencer un mouvement politique. Il ne reste pratiquement personne qui connaît les circonstances d’il y a deux cents ans de toute façon. Il n’y a pas d’internet ou de journalistes sur Lambda. Il n’y a pas beaucoup de méthodes pour que des informations puissent se répandre et les méthodes disponibles sont aussi très limitées.
Et en ce qui concerne l’idée de punition, la philosophie de Talosheim, celle de Nuaza, Borkus, Zran et d’autres titans sont que « les péchés du père ne sont pas les péchés de l’enfant ». Vandalieu est d’accord avec cela lui aussi.
Il serait mal de punir les gens en vie actuellement pour des fautes commises il y a deux cents ans.
En effet, c’est au moins le cas pour les péchés commis il y a deux cents ans.
Vandalieu soupire. “… Une autre question. Si quelqu’un attaque une mine d’esclaves et que tous les esclaves disparaissent quelque part, quelqu’un va devoir enquêter. Pourrais-tu me vendre des informations sur les personnes qui devraient mener cette enquête ? »
Ce qui doit être fait maintenant ne sont pas des accusations ou une vengeance, mais de libérer les titans de Talosheim qui sont devenus des esclaves. Vandalieu se moque des lois du royaume.
Il ne se contentera pas de seulement les libérer. Il doit aussi les convaincre pour qu’ils veuillent aller à Talosheim. Il doit gagner en puissance et en soutien et attaquer avec suffisamment de force pour que ce soit considéré excessif au point de faire penser au Duc Hartner et à ceux qui le servent que ce n’était qu’un accident.
“… Non. Je tiens plus ma vie qu’à une poignée de pièces », dit la vieille Lady Milan. « Parce que cela m’inquiète, je vais te dire que la vengeance est… Non, oublie cela. De telles paroles ne sont rien de plus qu’un idéal irréalisable. Je l’ai appris rapidement après avoir reçu la capacité de voir les esprits. »
L’idée que les morts ne désirent rien, ou qu’ils veulent seulement que les vivants soient heureux n’est rien de plus qu’une terrible désillusion.
Il y a des esprits qui suivent cet idéal, mais si ceux qu’ils détestaient de leur vivant tombent dans la ruine, ils riraient et seraient heureux du plus profond de leur cœur. La vieille Lady Milan sait que de tels esprits existent.
L’idée de parler d’un idéal aussi irréalistique, à Vandalieu de plus, est ridicule.
« Je quitte la ville demain. Y a-t-il une récompense que tu souhaites avoir ? », demande Vandalieu, comme si rien ne s’était passé. Il semble avoir réussi à contenir sa colère.
« Un paiement pour des informations ? Malgré l’apparence de mon magasin, j’ai des réserves », dit la vieille Lady Milan. « J’ai suffisamment pour prendre ma retraite jusqu’à la fin de mes jours, mais… voyons, puis je te demander une faveur ? »
Tant que tous les esprits de la ville suivent Vandalieu, son travail en tant que Spiritualiste est fini. À cause de cela, la vieille Lady Milan comptait fermer son magasin pendant un moment. Elle comptait même déménager dans une autre ville selon la tournure des choses.
C’est pour cela qu’elle a décidé d’exprimer le seul regret qu’il reste dans un coin de ses souvenirs.
« Actuellement, tu sais, il y a quinze ans de cela. Une de mes clientes était en relation avec un barde qui chantait dans un bar qui s’appelait “les rêves pourpres”. Je lui ai dit que c’était un arnaqueur et je lui ai dit de l’abandonner, et elle m’a dit qu’elle allait rompre avec lui, mais… »
*
« Trois jours plus tard, l’esprit de cette femme est revenu avec un visage triste et elle a disparu rapidement après. La vieille femme m’a dit qu’elle voulait connaître la vérité sur ce qui était arrivé à cette femme. Et j’ai ensuite appris d’une source fiable que tu es le responsable. », explique Vandalieu.
Le corps de Zagi ne peut pas s’empêcher de transpirer de terreur.
[En d’autres mots, ce gamin dont je ne sais rien est sur le point de faire quelque chose de fou dans le duché. Et il a juste décidé de tous nous tuer pendant qu’il y est ?!]
« Non, beaucoup d’entre vous sont encore en vie », dit Vandalieu. « en dehors de tes gardes du corps, seules quelques personnes ont été tuées. Les autres saignent un peu, mais leur cœur bat. »
[Est-ce que ce type vient de lire dans mes pensées ?!]
Zagi est bien trop surpris pour parler, mais actuellement, l’esprit d’un de ses gardes du corps a gaiement dit à Vandalieu que « il pense probablement à cela. Quel crétin, pas vrai ? »
« Et donc, tu te souviens d’elle ? », demande Vandalieu.
Bien que Zagi ne réponde pas, il a bien une idée de ce à quoi Vandalieu fait référence. Pour être plus spécifique, il s’en est souvenu au moment où Vandalieu en a parlé.
C’était il y a quinze ans, quand Zagi était tout en bas de l’organisation. À cette époque, il était déjà béni par la chance, la ruse et des compétences dans le crime. Même le boss de l’organisation se souvenait de lui à l’époque.
Un des travail dont il devait s’occuper a été de punir un Barde qui escroquait les gens sans en offrir un peu à l’organisation.
Cependant, Zagi avait permis à l’escroc de s’enfuir. Pour cacher son échec, il a kidnappé la femme que l’escroc avait prise pour cible, il l’a tuée d’une façon abominable et a jeté son corps dans la chambre qu’utilisait le Barde.
Il a tué la femme et fait semblant que c’était le cadavre de l’escroc qui avait fui terrorisé.
Il a même payé ses compagnons. Il a pris l’argent de la femme que l’escroc n’a pas réussi à fuir avec, l’a donné à son chef et lui a dit que c’est l’argent que l’escroc lui a donné pour se faire pardonner. C’était supposé clôturer cet incident.
[S-si je dis la vérité ici, je vais être tué ! Merde, comme si j’allais mourir pour cette femme dont tout le monde se fiche !]
« Je ne sais pas, c’était quelqu’un d’autre… probablement le garde du corps mort là-bas », dit Zagi. « C’était un sale bâtard qui aimait tuer les femmes, tu sais ? »
« Il ment ! J’ai tué cinq personnes, mais ce n’était que des hommes ! », crie l’esprit du garde du corps.
Bien que Zagi fasse beaucoup d’efforts dans le but de survivre, ils sont futiles et plutôt amusants pour Vandalieu qui peut voir les esprits.
[Merde, le maître n’est pas encore là ?! Ah !]
La porte s’ouvre avec fracas. Un homme avec des yeux rouges et la peau blanche entre avec un titan dont le visage est caché par un masque noir et plusieurs personnes de petite taille.
« Maître ! Merci d’être venu ! »
L’homme vampire guidant le groupe est un espion qui a été stationné ici par les Vampires de sang pur qui vénèrent Hihiryushukaka, le dieu démoniaque de la vie joyeuse. Il est celui qui soutient Zagi.
En devenant le limier du vampire, Zagi a été capable d’agir comme une figure importante de la mafia de la ville d’une dizaine de milliers d’habitants et sans qu’aucune autre organisation ne le renverse.
Zagi n’a jamais vu le titan ou les petits hommes qui suivent le vampire jusque-là, mais il assume qu’ils sont probablement des subordonnés du vampire.
« À présent, Maître, tuez ce foutu gosse et cette salope ! Je vous rendrai définitivement la pareille ! », crie Zagi.
« Zagiii… Tu es un homme loyal qui m’a bien servi et tu avais beaucoup de valeur pour moi… »
Le vampire marche en direction de Zagi comme pour répondre à sa demande, mais ensuite, il passe devant Vandalieu et Eleanora pour regarder Zagi de haut.
« ESPÈCE D’ABRUTI ! », rugit-il. « N’ESSAYE MÊME PAAAAS DE MAL PARLER D’EUX ! » Il plante le talon de sa botte dans le torse de Zagi.
« GUAAAH! », hurle Zagi alors qu’il entend ses cotes se briser. « M-Maître, qu’est-ce que vous – ?! »
Soudainement, il remarque que les vêtements de l’homme qu’il appelle maître sont couverts d’un sang noir.
« J’ai encore des plans pour lui donc arrête-toi là », ordonne Vandalieu.
« Oui… Goshujin-sama », répond le Vampire en baissant sa tête avec respect en direction de Vandalieu pour lui baiser le pied.
En voyant cela, Zagi comprend tout. La « source fiable » que Vandalieu a mentionné plus tôt est ce Mort-vivant Vampire.
Le dernier espoir de Zagi a été détruit bien avant l’attaque de son organisation.
« C-ce n’est pas possible… Juste parce que j’ai tué cette femme dont tout le monde se moque, le genre de femme qu’on trouve partout, mon organisation est… je… », maintenant que son dernier espoir a disparu, Zagi commence à marmonner à lui-même avec un visage qui semble être bien plus mort que celui d’un vrai mort.
Vandalieu le regarde en étant perplexe. « Comme elle était une femme qu’on trouve partout, quelqu’un que tu pouvais tuer sans y penser, tu es le genre de méchant qu’on trouve partout et je ne vois aucun problème à te tuer », dit-il à Zagi. « N’est-ce pas juste comme ça que vont les choses ? »
Et donc, Zagi, le chef des griffes de la nuit mourra. Le jour suivant, il fut retrouvé en pleine santé en train de donner des ordres à ses subordonnés.
Zagi, dont la personnalité est devenue étrangement chaleureuse, commença à régner sur le marché noir de la ville bien mieux qu’avant. Cela prendra un long moment avant qu’un certain aventurier ne révèle qu’il était, en vérité, un Mort-Vivant.
*
« Mon roi, j’ai finalement trouvé une amante ! », annonce Braga.
« Eh, quand est-ce que c’est arrivé ? »
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Correction : Hastin
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