L’Oni et le Ninja
Désolé pour le retard. Malheureusement, il n’y aura pas de deuxième chapitre cette semaine comme promis car, à l’origine, je comptais les faire tous les deux ce week-end mais j’avais oublié un petit détail. Ma deuxième dose était prévu ce samedi et je n’y ai pas super bien réagi (enfin, je ne suis juste pas en parfaite santé, ça ne veux pas dire que je suis à l’hôpital) donc il faudra se contenter de ce chapitre-ci.
Je vais essayer de reporter le chapitre supplémentaire à la semaine prochaine, si possible, mais quoi qu’il en soit, je vous souhaite une bonne lecture.
Note de l’Auteur : Ce chapitre adopte le point de vue de Wrath
Une fois la salle de conférence loin derrière nous, Kusama m’a mené jusqu’à ses quartiers. La taille de la chambre doit approcher les 6 tatamis, à vue d’œil. Toutefois, les piles de vêtements, entre autres objets à l’usage mystérieux, donne à l’endroit une impression d’étroitesse. Pour être franc, c’est un vrai dépotoir. Bon sang, je n’arrive même pas à voir le sol sous toutes ces couches de déchets.
« Kusama, essaie de ranger un peu tes affaires.
– Désolé, désolé. Tu es le premier à être entré ici, tu vois. Enfin, sans me compter. »
Face au petit rire décomplexé que laisse échapper l’ancien japonais, ma colère vole en éclats.
« Quoi qu’il en soit, pourquoi ne pas commencer par s’asseoir ? »
Après avoir balayé du revers de la main un tas d’ordures bonne à jeter, j’aperçois finalement un chaise. Celle-ci étant le seul endroit où s’asseoir, si l’on oublie le lit, je l’accepte de bonne grâce. Et, bien entendu, Kusama prend ce dernier. Ce n’est pas comme s’il avait vraiment le choix, il n’y a aucun autre endroit où s’asseoir.
« Quand même, ça fait un sacré moment.
– Je suis bien d’accord. je veux dire, lors de la dernière rencontre, nous n’avons même pas eu l’occasion d’échanger quelques mots. »
La dernière fois, bien que nous nous soyons rencontré en chair et en os, nous nous sommes retirés avant même d’avoir l’occasion de discuter. Cela fait donc de cette conversation une première depuis ma dernière vie, ce qui mérite certainement d’être qualifié de ‘sacré moment’. D’autant plus que, en tant que réincarné masculin, c’est ma première rencontre avec quelqu’un que je peux considérer comme un ami. Que ce soit avec Shiro-san ou Sophia-san, non seulement je ne me souviens pas avoir particulièrement interagi avec elles au Japon, mais je n’ai pas non plus vraiment entretenu de conversation amicale avec elle depuis notre rencontre dans ce nouveau monde. Tout cela explique peut-être cette puissante émotion qui envahie mon cœur devant cette réunion.
« Ça fait un sacré moment, ouais. Qu’est-ce que tu deviens, après tout ce temps ?
– C’est une longue histoire. »
De nombreuses choses me sont arrivées depuis notre dernière réunion. Si je devais me lancer, cela me prendrait un bon moment pour finir l’histoire. Et, autant j’adorerai profiter d’une longue conversation entre deux amis, après tout ce temps, autant je ne peux pas passer l’éternité à discuter. Sans oublier que mon passé ferait un sujet de conversation des plus sinistres et je préfère ne pas gaspiller une occasion aussi rare en détruisant l’atmosphère.
« Ce que j’essaie de dire, ce que… tu comptes sérieusement participer à cette guerre avec les démons ?
– Je suis totalement sérieux.
– Ehh ? N’y vas pas, vraiment. Les guerres, les trucs de ce genre, c’est de la folie, t’es pas d’accord ? »
A la vue de l’expression de Kusama, qui semblent s’opposer du plus profond de son cœur à mon choix, je ne peux pas empêcher un sourire amer de me monter aux lèvres. Il semble avoir eu plus de chance dans sa réincarnation que moi, il n’aurait pas pu garder un tel état d’esprit s’il avait vécu une vie aussi dure que la mienne. Son attitude pacifiste me rend envieux, je suis comme aveuglé par sa pureté.
« Tu ne comptes pas participer, de ton côté ?
– Jamais ! Aller sur un champ de bataille, c’est pas si différent que de demander encore et encore à ses ennemis de te tuer. Si quiconque essaie de m’y forcer, je préfère encore m’enfuir. Ah, fais comme si tu n’as rien entendu, tu me comprends ? »
En dépit de son appartenance au noyau de la Religion de la Parole Divine, une organisation digne d’être considérée comme la représentante de l’humanité tout entière, cela ne semble lui poser aucun problème de parler de son refus de prendre part à la guerre à ce qui n’est qu’un ancien camarade de classe, un du côté des ennemis, qui plus est. Je suppose que ce doit être agréable d’être libre de tout soucis, comme lui.
Enfin, malgré toutes ces belles paroles, je suis prêt à parier que, le moment venu, il se laissera emporter par le courant et participera à l’effort de guerre. Kusama est juste ce genre de personne.
Vous savez, ceux qui adopte l’attitude ‘Si vous ne pouvez pas les battre, rejoignez-les’, dans le but de tirer leur épingle du jeu, tout ça pour à la fin se retrouver perdant. Ce genre de gens.
« Oublions ça. D’ailleurs, lors des deux rencontres précédentes, n’étais-tu pas un peu trop nerveux ?
– Imbécile ! Comment veux-tu que je ne me sente pas nerveux dans ce genre de situation ! Et pourquoi est-ce que je devais m’y rendre, d’ailleurs ? Je ressortais comme le nez au milieu de la figure, parmi tous ces gros poissons. »
Je suis soulagé de voir qu’il se comporte toujours comme une personne ordinaire. Il n’a vraiment pas changé. Comme l’admet Kusama lui-même, il lui arrivait de se sentir nerveux simplement pour s’être embarrassé en classe lorsque nous étions encore au lycée. Peut-être est-ce injuste de ma part que de m’attendre à ce qu’une telle personne puisse rester serein dans l’atmosphère tendue de ces réunions.
« C’est toi qui est incroyable, quand es-tu devenu assez courageux pour faire une telle déclaration, surtout dans un lieu aussi terrifiant ?
– Haha. Honnêtement, je pense simplement que ma peur avait atteint un tel niveau que j’en étais devenu engourdi. »
Peut-être ai-je aussi été motivé par une certaine forme de désespoir. Malgré l’impression que je donne, j’étais tout aussi nerveux que Kusama lorsque je me suis exprimé, bien que pour une raison différente. Mon anxiété prend racine dans la certitude qu’au moindre faux pas, je cours le risque d’être éliminé.
« Dis, Saya-yan. »
Que ce soit ici ou au Japon, mon ancien camarade de classe m’appelle toujours de la même façon, malheureusement…
« Ah, c’est vrai. Je préfère être appelé ‘Wrath’ désormais. »
C’est d’une certaine façon agréable d’entendre Kusama continuer de m’appeler de la même façon. Cependant, après tout ce qui s’est produit, je ne veux plus que l’on utilise mon ancien nom. Pour tout dire, aussi trivial que cela puisse paraître, je ne pense vraiment pas avoir le droit d’utiliser les noms que mes parents m’ont donnés, que ce soit ceux de l’ancien ou du nouveau monde.
« Saya-yan, quand es-tu devenu un chuunibyou ?
– Ce n’est pas ça, je t’assure. Mes raisons sont assez compliquées et je ne pense pas pouvoir les expliquer ici mais ce que tu dois retenir, c’est que, si possible, je préfère que tu n’utilises pas mon ancien nom.
– Hrmm. Si tu le dis. »
L’ancien japonais n’a pas vraiment l’air de m’avoir compris mais, quoi qu’il en soit, il semble avoir accepté ma demande. Mais quand même, un chuunibyou, huh ? D’abord Sophia-san et maintenant lui, ces accusations commencent à devenir déprimante.
« Ah, au passage, Saya, euh, Wrath, c’est bien ça ? J’espère vraiment me tromper mais toi et Wakaba-san, vous n’êtes pas en couple, hein ?
– Huh ?
– Donne-moi une vrai réponse ! Qu’est ce que tu faisais en compagnie de la charmante déesse de notre école, Wakaba, bon sang ! Si les autres l’apprennent, je ne donne pas cher de ta peau ! Et cela même si vous ne sortez pas vraiment ensemble !»
Er… ahhh ! On ne peut pas nier que, lorsque nous étions encore au Japon, Shiro-san ou pour être exact, Wakaba-san, était particulièrement populaire. Cependant, l’atmosphère qui l’entourait la rendait virtuellement impossible à approcher, c’est pourquoi je ne pense pas me souvenir de quiconque ayant eu le courage de se confesser. Voilà pourquoi elle s’est retrouvée admirée par un grand nombre de garçon, à une distance raisonnable.
Si qui que ce soit essaye de se rapprocher d’elle, aussi bien maintenant que sur Terre, il lui faudra d’abord se préparer à devenir l’ennemi public numéro 1 parmi ses adorateurs.
« Inutile de s’inquiéter. Notre relation est loin de ce que tu imagines. »
D’après ce que je sais actuellement sur elle, je ne pense pas, même dans le pire des scénarios, développer le moindre sentiment pour elle. Non, j’en suis même certain.
« Très bien, je te crois. Dans ce cas, c’est ton devoir de s’assurer qu’aucun vermisseau ne lui mette la main dessus ! Je peux compter sur toi, pas vrai !
– Oui, oui, bien sûr. »
Je ne vais pas mentir, je ne fais que suivre le mouvement ici. De toute façon, je suis prêt à parier que même si je ne fais rien, elle serait incapable de se trouver un petit ami, quels que soient ses efforts. Et pour que cela arrive, il faudrait déjà qu’elle soit intéressée par ce genre de relation.
« J’y pense, que ce soit Wakaba-san ou toi, Sasa, euh, Wrath, pourquoi avez-vous gardé le même visage ? Pour autant que j’en sache, votre réincarnation aurait du vous laisser avec un physique totalement différent.
– Moi-même, je ne suis pas sûr de le comprendre. »
Ce n’est pas comme si je désirais particulièrement conserver mon ancien visage, pour commencer.
« Si je devais nous trouver un point en commun, c’est que nous étions tous deux des monstres à l’origine. Peut-être qu’évoluer jusqu’à obtenir une forme humaine vous donne le visage de votre ancienne vie ? Enfin, c’est une simple théorie.
– En parlant de Wakaba-san, le vieil homme semblait insinuer qu’elle est un monstre appelé le Cauchemar du Labyrinthe.
– Le vieil homme ?
– Tu sais, le pape. »
Comment quelqu’un qu’une simple réunion rend nerveux peut-il appeler le dirigeant d’une des plus grandes organisations de ce monde, ‘vieil homme’ ? Je n’ai pas la moindre idée de comment peut-il considérer le premier comme pire que le second.
« J’en ai simplement entendu parler, rien de plus, mais est-ce vrai que Wakaba-san a fait quelque chose de, comment dire, … d’extrême ?
– C’est la vérité. Ses actions sont si extrêmes, comme tu le dis, que c’en est effrayant. »
Je me sens mal de détruire ainsi ses illusions au sujet de Shiro-san, mais personne ne peut nier qu’elle est impliquée dans toutes sortes d’affaires suspectes. J’ai entendu de sa propre bouche qu’elle a déjà commis un massacre et que ce ne serait probablement pas le dernier. Je n’ai d’ailleurs pas le moindre moyen de l’arrêter et je suis même bien parti pour l’y aider.
« Je ne l’aurai jamais imaginé agir ainsi. Enfin, ce n’est probablement pas bien grave. »
Comment ça, pas bien grave ?
« Tu ne penses pas que, quoi que fasse Wakaba-san, c’est probablement pour une bonne raison ?
– C’est vraiment ce que tu penses ? »
Il est vrai que, dans ce monde comme dans l’ancien, elle a toujours été enveloppée de mystères.
« Enfin, j’ai l’impression qu’elle a changée depuis sa réincarnation.
– C’est pourtant évident. Plus de 10 ans sont déjà passés, non ? Bien sûr qu’elle a changé.
– Malgré tes belles paroles, tu n’as pas beaucoup changé de ton côté, Kusama. »
Ayant réalisé qu’il venait de creuser sa tombe, le jeune homme se laisse tomber sur son lit. Personnellement, je considère plus cet absence de changement comme un soulagement mais ce n’est que mon avis.
« En parlant de changement, cette maudite Rihoko, n’est-elle pas devenue trop différente ?
– Oh ? Cela te dérangerait-il de me faire savoir de qui parles-tu ? »
En réponse aux paroles du réincarné s’élève une voix étrangère. Le jeune homme tourne ensuite lentement la tête vers sa source, mouvement accompagné d’un grincement presque audible, et, tout aussi apeuré, je jette un œil par dessus mon épaule. Dans l’encadrement de la porte se trouve Sophia, une expression incroyablement effrayante sur le visage.
Note du Traducteur Anglais :
– Au Japon, les salles sont souvent mesurées selon le nombre de tatamis nécessaires pour en couvrir le sol. Dans le cas d’une chambre de 6 tatamis, elle doit mesurer environ 2,70 par 3,60.
– ‘Saya-yan : L’ancien nom de Wrath est Sasajima Kyouka (笹島京也). Sasa-yan (笹やん) utilise le premier kanji de son nom. C’est assez courant de créer des surnoms de cette façon. Le -yan est une variante régionale au sens similaire à -kun ou -chan. Elle est principalement utilisée au Kansai.
– Rihoko est l’ancien surnom de Sophia. Il est composé de ‘Ri’ pour ‘real’ de ‘ho’ pour ‘horror et de ‘ko’, souvent utilisé en fin des noms de filles. Il se traduit donc littéralement par ‘vraie fille (de film) d’horreur’
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Merci pour ce chapitre
Je sais pas d'où le traducteur anglais sort ses informations sur les tatamis ^^' je suis allé me renseigner, 6 tatamis fait 9,9 mètres carré.
Merci pour le chapitre et remets-toi bien ;)
Fait 2.7×3.6 et tu comprendras
Merci pour le chapitre
Merci pour le chapitre