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Chapitre 63 : Ah, le goût de la vengeance est tellement délicieux

Le camp renforcé dans lequel le général Langil Mauvid, Chezare Legston et plusieurs centaines de défenseurs se trouvent est en pleine confusion.

C’est à cause d’Isla et de ses subordonnés qui ont cessé de cacher leur véritable identité.

« Général ! Qu’est-ce que cela veut dire ?! »
« Ce devrait être clair ! Ils ont des objets magiques leur permettant de voler ! »
« Alors pourquoi ils sont brûlés par la lumière du soleil ?! »
« Tu fais erreur ! C’est à cause du poison que le Dhampir a lancé ! »
« Mais pourquoi des mercenaires avaient besoin de se déguiser ?! »
« J-je… Comment je pourrais le savoir !? »

Pour Chezare et le reste des personnes présentes, les Vampires sont des monstres démoniaques. Ils trouvent difficile d’accepter que de tels monstres aient eu le droit de se déplacer dans le camp comme s’il leur appartenait. Ces vampires étaient déguisés en mercenaires qui ont spécialement été recrutés par le général Mauvid. Il a même écouté et accepté plusieurs de leurs propositions.

« J-je suis sûr que les Vampires ont remplacé les mercenaires à un moment ou un autre ! Je n’ai aucun lien avec eux ! »

Mais avec autant de circonstances suspicieuses contre lui, c’est impossible que quelqu’un le croie.

« Sale bâtard, les Vampires sont tes complices ! »
« Ton objectif était de tous nous faire tuer, pas vrai ?! C’est pour cela que les mercenaires ont dit à toute l’armée d’avancer plus tôt ?! »
« Insolents ! Souvenez-vous de votre rang ! Vous défiez le Comte Mauvid, un général de l’empire ?! »
« Silence ! Tu es juste un traître qui travaille aussi avec les Vampires ! »

Le camp n’est plus celui d’une armée. Il y a maintenant deux armées différentes, celle de Mauvid avec ses subordonnés qu’il a amené avec lui de l’Empire et de Chezare avec les soldats venant de la nation bouclier de Mirg.

[C-ces maudits Vampires ! Est-ce qu’ils comptaient me trahir avant de me jeter comme un déchet ? Mais ça ne marchera pas, je ne suis pas le genre d’homme qui tombera dans cette situation !]

Et donc Mauvid priorisa sa propre survie en essayant de partir d’ici, mais…

« Malédiction ! Nous n’avons pas le temps de nous occuper de lui ! Retraite ! Commencez la retraite ! Organisez les troupes à l’arrière pour qu’elles ralentissent les ennemis ! Nous allons tous mourir à ce rythme ! »

Chezare prend alors la décision de laisser Mauvid pour donner l’ordre à l’armée de se replier.
En effet, pendant qu’ils ont cette discussion inutile, les ennemis sont en train de faucher la vie des soldats.

Le Haut Prêtre Gordan et Riley tiennent bon, mais à ce rythme l’annihilation sera inévitable.

« Que les hommes dans le camp soutiennent l’arrière ! » ordonne Chezare.
« Quoi ?! Chezare, que dis-tu sale traitre !? Si tu fais cela, qui restera-t-il pour nous protéger ?! », demande Mauvid.
« Général, ce n’est pas le moment de… »
« Silence ! Aucun de mes hommes ne bougera ! »

Chezare s’esclaffa quelques instants pour exprimer sa frustration.
Si cette discussion continue, une bataille à mort entre les troupes de la nation de Mirg et les chevaliers et soldats sous les ordres de Mauvid risque de commencer dans le camp. En termes de nombre, la nation de Mirg gagnera, mais il n’y a pas de temps à perdre.

Chezare souhaite au moins organiser une arrière-garde avec les troupes de la nation de Mirg, mais bien qu’ils soient des soldats, ce sont tout de même des humains. Il risque d’y avoir un mouvement de protestation à cause de cet ordre pendant que les hommes de l’empire restent dans le camp.

L’autorité du général Mauvid s’est effondrée maintenant qu’il est coupable d’être un complice des Vampires. Pourquoi des soldats risqueraient de mourir pendant que les alliés des Vampires peuvent se replier ? C’est très certainement ce que les soldats se diront.
Si seulement les positions de Chezare et de Mauvid étaient inversées…

« Ah ! Les Vampires ont été vaincus ! »
« C’est un miracle d’Alda ! »

Sur l’image projetée du champ de bataille grâce à la magie de l’élément lumière, ils peuvent voir que la tête d’Isla vient d’être coupée par une femme ennemie tenant une épée.

Pour ceux qui ne connaissent pas tous les détails sur la situation, la lumière doit donner l’impression d’être un miracle d’Alda. Pourtant, en réalité, c’est davantage grâce à Zadiris et aux autres Goules qui l’ont brûlée ainsi qu’à Eleanora, une autre Vampire Noble-née.

Chezare ressentit du soulagement en espérant que cela permettra au chaos de diminuer d’une façon ou d’une autre.

« I-Isla-dono… »

Le général Mauvid et ses confidents parmi les soldats deviennent pâles. Pour eux, Isla et ses subordonnés étaient le pilier central de cette expédition.
Ils seraient tous en sécurité, peu importe les événements, grâce aux Vampires qui individuellement sont capables de battre mille hommes. Surtout grâce à Isla qui serait difficile à battre sans l’aide d’un aventurier de classe A. La victoire était certaine. C’était ce qu’il pensait.

« C-c’est la fin ! Retraite ! Protégez-moi pendant que je me replie ! », cria Mauvid.
« G-général ?! »

Mavid commence alors à courir pour fuir le camp. Il essaye maintenant d’abandonner les soldats qui sont en train de se faire tuer sur le champ de bataille et tout cela pour se sauver.

Langil Mauvid a atteint la position de général, mais il n’est pas un soldat héroïque ou un fin stratège. C’est un politicien qui a des notions lui permettant de gérer des affaires militaires.

Il se contentait de recevoir des informations des Vampires pour produire des résultats en fonction de leurs envies et de faire diverses excuses au ministre des Finances dans le but de sécuriser des budgets.

Il ne possède aucune puissance en combat et il n’a pas la volonté nécessaire pour s’engager dans un combat à mort.

C’est le devoir des soldats d’échanger leur vie pour celle des ennemis sur un champ de bataille et tant qu’il garde la chaise dans le camp chaude, ses subordonnés ne font que lui apporter la victoire.

C’est pour cela qu’il n’aurait normalement jamais décidé d’être le commandant de cette armée, mais il avait accepté parce qu’il était conscient de la puissance d’Isla et des autres Vampires et qu’il était ivre du sentiment d’estime qu’ils lui offraient.

« Toutes les forces, retraite ! Protégez-moi ! », hurle Mauvid en courant alors que de la mousse sort pratiquement de sa bouche.
« Général… Non, vous n’êtes plus notre général ! ». Après avoir dit cela, Chezare essaye d’ordonner que l’on tire des flèches dans le dos de Mauvid.

Il compte à présent se débarrasser de lui pour son crime de désertion. Son incompétence vient d’être révélée et ce serait mieux s’il n’y avait aucun soldat pour obéir à une telle incompétence, mais malgré ses actions, il est officiellement le commandant suprême. Si quelqu’un apprend que le commandant en chef essaye de fuir, l’armée ne pourrait plus être maintenue. Elle se désagrégera jusqu’à ce que ce soit chacun pour soi. Ensuite, ils seront tués par leurs poursuivants ou par des monstres sauvages.

Cela doit être empêché à tout prix.

« Arch…ers ! Rangil fuit… devant l’ennemi… »

Avant qu’il ne puisse finir de parler, Chezare commence à tousser violemment. Sa gorge est douloureuse et l’empêche de parler.

Alors que sa vision se brouille, il peut voir que Mauvid est déjà au sol. Non, ce n’est pas juste lui. Tous ses protégés sont incapables de rester debout. Les autres chefs de l’armée sont en train de vider le contenu de leur estomac au sol en grognant de douleur alors que leurs visages sont noyés sous les larmes et le mucus.

[Serait-ce… ?]
« C’est leur camp ! »
« Tuez tous les chefs ! Suivez les ordres du Roi et tuez-les sans abimer les visages pour qu’on puisse les reconnaître, surtout les généraux et les nobles ! »
« Pourchassons ceux qui ont fui ! »

Alors que Chezare essaye de se relever tout en toussant violemment, un Titan Mort-Vivant habillé en noir, un gobelin noir avec sa bouche couverte d’une bande de tissu et un monstre qui ressemble à un Kobold installé sur un Raptor chargent à l’intérieur de la tente.

L’un d’eux, le Titan Mort-Vivant, tient d’un bras un soldat sans bras ni jambes qui est encore en vie et cherche à reprendre son souffle. En voyant cela, Chezare comprend ce qu’il s’est produit.

« Un de moins ! » crie Zran en tuant Chezare avec un couteau à la forme étrange… un kunai fait sur commande par Datara.

Il a rendu un des soldats sur le champ de bataille plus transportable pour l’emporter avec lui et répandre la maladie et maintenant, il brise le crâne du soldat. Le temps qu’il fasse cela, Braga et les autres Gobelins noirs ont fini de tuer les chefs de l’armée, donc il leur donne de nouveaux ordres.

« Allons y vous autres ! » cria-t-il. « C’est la première bataille de notre unité de ninja ! Profitons-en pour montrer de quoi nous sommes capables ! Ceux qui font de leur mieux seront récompensés par l’enfant Saint ! »
« Je veux du miel ! »
« Des tempuras pour moi ! »

Ils sont tous de l’unité des ninjas avec Zran comme capitaine, dont le rang s’est amélioré pour devenir un Ninja Zombie. Braga, un Ninja Gobelin Noir est son capitaine en second. Une unité de cavalier Anubis dirigé par Zemedo n’est pas loin derrière eux et traverse le champ de bataille sur des monstres qu’ils ont dressés.

… Il semble que Vandalieu n’a pas expliqué aux ninjas qu’ils sont supposés être discrets.

Les soldats de l’armée, sans savoir que le camp est attaqué, agissent indépendamment pour se défendre. En d’autres mots, ils sont incapables de maintenir leur coordination en tant qu’armée et se battent en petits groupes.

Les messagers ont aussi cédé face à la maladie et le camp a été annihilé et est incapable de récupérer dans ce chaos. Les seuls ordres sont ceux des chefs qui sont sur le champ de bataille.

La raison pour laquelle ils continuent à se battre n’est pas parce qu’ils sont de fiers héros qui se battent en jouant leur vie, mais parce qu’ils sont incapables de s’enfuir à cause de la maladie et parce qu’à leurs yeux les ennemis n’ont pas l’air de vouloir accepter la reddition.

« GAAAH ! »
« FUGOOOOH ! »

D’énormes monstres abeilles, des Morts-Vivants, des Goules et des Orcs noirs brandissant des boucliers, des haches et des masses chargent le dos des soldats.

Même parmi les soldats d’élite de la nation de Mirg, il y a ceux dont le courage disparaît en comprenant la situation.

« Non, je ne veux pas mourir ! Je vais devenir père bientôt ! »
« Je vois. Dans ce cas, tu aurais dû t’entraîner plus », dit Basdia. Sa hache est couverte de vent grâce à un enchantement qu’elle a lancé elle-même. Elle brise le crâne du soldat qui a apparemment laissé sa femme enceinte dans son pays d’origine.

« Je ne peux pas mourir dans un endroit pareil ! Je dois rentrer à la maison pour demander Milly en mariage ! Ensuite elle et moi nous —»
« Je vais déclarer ma flamme aussi quand cette bataille sera finie », dit Orcus Gorba alors qu’il frappe avec sa batte l’homme qui semble être un chevalier. Avec un son lourd et meurtrier, le chevalier se retrouve projeté dans les airs avant de rouler au sol.

« A-attends, j’ai une famille ! »
« Huh?! Peu de gens n’en ont pas ! » crie Borkus en découpant les soldats qui supplient les uns après les autres pour leur vie. Vandalieu a expliqué avant qu’il n’y aurait pas de prisonnier, et il n’y a de toute façon aucune raison d’écouter des soldats qui veulent juste survivre.
Pour les habitants de Talosheim, cette armée est une force d’invasion trois fois plus nombreuse qu’eux. Ils doivent réduire le nombre d’ennemis autant que possible tant qu’ils le peuvent.
Il n’y a pas de raison de prendre en pitié des envahisseurs et ce qu’ils disent.

De plus, le charme de l’élément mort n’a aucun effet sur ceux qui veulent vivre, puisqu’il n’a d’effet que sur ceux qui veulent la mort.

« Vous tous ! Mettez-y du cœur ! », crie Riley qui est toujours motivé. Après avoir récupéré de la maladie grâce à une potion contrant les effets de statut qu’il a apporté au cas où, il a retrouvé ses forces et commence à détruire des Golems de pierre et utilise Surpuissance pour découper les abeilles cimetières qui volent à proximité.

« M-mais, maître… » commence à protester Gennie.

Flark reste silencieux en ayant des difficultés à respirer.

« Donnez-nous aussi la potion… » dit Messara en étouffant.

Riley est le seul à avoir récupéré pour pouvoir se battre. Les trois esclaves criminels qui forment le reste de son équipe sont déjà incapables de bouger.

Gennie est tellement pâle qu’elle semble sur le point de s’effondrer à tout moment. Flark tient son bouclier, mais n’a pas de souffle. Messara est déjà au sol, incapable de se relever.

Riley claque sa langue en regardant ses esclaves, puis il examine la situation autour de lui.
L’armée a diminué de moitié et ils essayent plus souvent de fuir que de se battre. Les seuls à encore se battre de façon organisée sont les Prêtres Guerriers commandés par Gordan et une petite quantité de Chevaliers et de Soldats qui ont réussi à les rejoindre.

Ils ont formé un cercle et essayent de se replier tout en jetant des sorts de soins sur eux-mêmes.

Si seulement Riley pouvait se regrouper avec eux… non, s’il ne le fait pas, il n’arrivera pas à survivre.

« Tch ! On se regroupe avec eux ! »
« Tu ne feras pas ça ! »

Une grande et tranchante attaque à distance fonce sur lui. Riley esquive en utilisant Waltz, une compétence martiale défensive qui utilise son arme en la faisant tournoyer pour dévier les attaques.

« Sale bâtard… », marmonne-t-il.
« Hoh, tu viens d’utiliser Waltz pour bloquer mon attaque. Je n’en attendais pas moins d’un aventurier de classe A », dit Borkus.

La Surpuissance de Riley aurait dû repousser quiconque se serait approché de lui, mais Borkus se tient toujours là. À son apparence, Riley sait instantanément qu’il est bien différent des autres Goules et Morts-Vivants.

L’expérience d’aventurier de Riley et plus important encore, son intuition, se mettent à hurler sur lui qu’il est en danger.

« Qu’est-ce qui ne va pas chez toi ? Pourquoi quelqu’un comme toi obéit à un gamin Dhampir ?! », demande-t-il.

L’attaque aérienne que Riley a bloquée plus tôt n’était pas une attaque sérieuse. Borkus l’a lancée pour se faire remarquer après avoir parlé, plutôt que de le faire en même temps.

C’est clairement un adversaire supérieur. Pourquoi est-ce qu’il agit comme le subordonné d’un Dhampir ?!

« N’est-ce pas évident ? C’est une demande. Il a même fait de moi un officier militaire. »

La moitié restant des lèvres de Borkus se soulève pour former un sourire alors qu’il répond. Il lève ensuite son épée au-dessus de sa tête.

« Tu te fais appeler la réincarnation de Mikhail, n’est-ce pas ? Il m’a tué il y a deux cents ans, vois-tu. Donc je veux le confirmer moi-même. »
« Donc tu es un perdant qui veut relâcher un peu de sa frustration. Pathétique », dit Riley. En même temps, il peut sentir une pression physique dirigée contre lui et ses instincts de survie lui hurlent de fuir. Pourtant, ce n’est pas un adversaire devant lequel il peut fuir.

« Vous trois ! Debout ! Placez-vous devant moi ! »

Flark, dont les actions sont limitées à cause de son collier de subordination autour du cou, se relèvent tant bien que mal en obéissant aux ordres de Riley.

« Gennie! Messara ! Vous aussi ! Dépêchez-vous ! »

Gennie et Messara crient en réponse à ses ordres.

« Impossible ! Je suis censée être à l’arrière du groupe, tu sais ?! » proteste Messara.
« C-c’est vrai, maître, à quoi penses-tu en utilisant un Scout comme moi en tant que bouclier ?! »

Gennie porte au moins une armure en cuir, mais Messara ne porte qu’une robe spécialisée sur la défense magique. Contre l’épée magique de Borkus, les deux défenses sont équivalentes à des feuilles de papier.

« Taisez-vous ! Vous autres esclaves n’êtes rien de plus que de l’équipement pour votre maître ! Mourrez pour que je puisse survivre ! », crie Riley alors qu’il lève sa lance et se concentre. Elle est pointée dans le dos de ses trois esclaves et il est clair qu’il pense qu’ils vont se sacrifier pour lui.

« I-impossible ! N’avons-nous pas fait de notre mieux pour te servir pendant tout ce temps, maître !? » plaide Gennie.
« Attends ! Tu as dit que tu me relâcherais et que tu ferais de moi la maîtresse d’un noble ! » dit Messara. « C’était un mensonge ?! »

Borkus voit bien les pièces d’équipements que sont les deux esclaves qui crient et Flark dont les yeux sans espoir sont visibles à travers les fentes de son casque.

Les esclaves criminels sont des personnes qui devraient normalement être exécutées ou emprisonnées toute leur vie et en tant que Mort-Vivant, Borkus peut voir l’esprit de leurs victimes qui les hante.

Il n’y a pas de place en lui pour de la sympathie.

« Ne vous en faites pas, après vous avoir tué, je boirai l’alcool que l’on m’offrira pour fêter mes exploits en votre mémoire ! »*

Borkus n’est pas certain que Riley entende bien ses mots ou les comprenne, mais il les dit quand même alors qu’il charge rapidement dans sa direction.

*(note : pour clarifier, c’est une référence à ce que Riley dit dans le chapitre 2 à propos de la mère de Vandalieu : « Bon, utilisons l’argent que nous avons gagné pour acheter de quoi boire et manger. C’est comme si nous mangions la viande d’un monstre que nous avons battu pas vrai ? C’est comme cela que nous pouvons honorer sa mémoire. »)

« Mur de fer ! » crie Flark en activant sa compétence martiale comme sa dernière défense.
« Triple Lacératiooooon ! » rugit Borkus alors que son épée magique traverse le bouclier de Flark en découpant son torse.

« ET MERDE, GEH !? »
« NOOOOOOON ! »

Gennie jette ses couteaux alors que des larmes coulent le long de son visage et Messara lève son sceptre, mais la deuxième et troisième attaque de Borkus les coupent en deux.

Ensuite, Riley se met à rugir alors qu’il relâche sa plus puissante compétence martiale.

« CENT PERFORATION DECHIRAAAAAAAANTE ! »

Mais sa compétence à la lance est au niveau 8 tandis que la compétence à l’épée de Borkus est au niveau maximum et qu’il a même éveillé une compétence supérieure, technique du roi de l’épée. C’est un surhomme avec une épée.

Même la meilleure compétence de Riley n’est pas difficile à bloquer pour Borkus. Il vient d’utiliser Flot du Saule. Une compétence qui lui permet de dévier l’attaque de son adversaire…

« Hmm ? »

La chair sur l’épaule de Borkus se fait arracher.

La lance de Riley a été plus rapide que la compétence de Borkus.

Borkus a en effet dévié l’attaque visant sa tête, mais son armure faite de matériaux venant d’un Dragon a été percée et il a perdu de la chair sur son bras et sur sa jambe.

Alors qu’il peut voir un sourire se former sur le visage de Riley, Borkus se rappelle de quelque chose. Il peut faire la même chose que Riley actuellement.

« Si je me souviens bien, c’est Limites Dépassées — Épée Magique. Est-ce que c’est comme ça déjà ? »

C’est une compétence qui fait que l’objet magique que l’on tient peut dépasser les limites de ses capacités.
La plupart des personnes ayant un job comme utilisateur d’épée ou de lance magique ont cette compétence. Riley a utilisé cette compétence pour passer à travers la défense de Borkus.

Bien sûr, en tant qu’ancien aventurier de classe A qui détenait le titre de Roi de l’Epée, Borkus peut lui aussi utiliser cette compétence.

Il agite son épée en se rappelant de comment il se servait de cette compétence quand il était vivant.

[Le niveau de la compétence Limites Dépassées – Épée Magique a été restauré au niveau 10 ! La compétence Limites Dépassées – Épée Magique est devenue Limites Transcendées – Épée Magique !]

« Ah ? » Riley ne peut s’empêcher d’exprimer sa surprise.

Sa lance, qui était prise dans la compétence Flot du Saule, quitte sa main.

« Huh, tu n’as rien de particulier au final. »

En face de la main vide de Riley se trouve un énorme épéiste qui tient une épée magique brillant de mana.

« C-c’est impossible, pas vrai ? J-je ne suis pas quelqu’un qui peut mourir dans un tel endroit. Je suis censé devenir le héros – »
« Tu ne peux pas », dit Borkus. « Perforation. »

Alors que l’épée magique transperce son cœur, la langue de Riley sort pitoyablement de sa bouche alors que du sang en sort avant de cesser de bouger.

« D’ailleurs, ce n’est pas la fin. En vérité, c’est même le début », dit Borkus à l’esprit de Riley.

Vandalieu prend une grande respiration en remplissant ses poumons de l’air venant de la plaine qui est baignée par l’odeur du sang et des tripes.

Ensuite, un sens de supériorité, d’intoxication, d’accomplissement, de bonheur et de faim apparaissent d’un seul coup.

Il doit être calme ; il va à présent pouvoir se venger donc il doit rester calme.

Cette guerre ne se terminera qu’avec une victoire incommensurable de lui et de ses alliés. C’est déjà un fait établi pour Vandalieu.

Être lui-même sur le champ de bataille, même si ce n’est que pour un moment, est quelque chose que Vandalieu a fait sur un coup de tête. Il y a bien sûr un but stratégique à le faire, mais ce n’était pas grand-chose de plus qu’une envie de dernière minute.

Les enfants sont des créatures faisant cela.

« Lève-toi, lève-toi, lève-toi », murmure Vandalieu alors qu’il passe son regard sur le sol. En augmentant son Agilité en utilisant Transformation en forme Spirituelle sur ses organes, il est capable de se déplacer avec la vitesse d’une bête sauvage.

Il se dirige vers le seul groupe encore capable d’organiser une défense, celui dirigé par le grand prêtre Gordan.

« Alda est avec nous ! » crie un des prêtres-guerriers.
« Ne faiblissez pas ! Il y a encore de l’espoir ! » dit un chevalier en encourageant ses alliés.

Le grand prêtre Gordan les dirige en restant à l’avant du groupe.

« Que Alda soit mon témoin ! Brise Acier ! »

Avec son visage ridé et une expression tellement féroce que même un démon fuirait devant lui, il frappe Vigaro avec sa masse de guerre.

La bande d’orichalque sur son ventre reçoit bien l’attaque, mais il recule en grognant.

Bien que la bande soit en orichalque et conçue par Vandalieu pour qu’il puisse s’en servir comme armure en l’attachant à sa ceinture… à proprement parler, c’est un équipement qui ne ressemble pas à grand-chose. Elle ne peut pas se briser, mais il semble impossible de complètement retirer tous les dégâts.

« Kuh ! Qu’est-ce que cela veut dire, il y a un grand nombre de Goules et de Morts-Vivants portant des artefacts sur leur corps… ! »

Gordan n’a pas beaucoup d’options même s’il vient de repousser Vigaro. La maladie lui a pris son endurance, il vient de dépenser son mana sur des sorts de soin et il se bat continuellement depuis un moment.

Il a même tué les Vampires qui sont tombés au sol grâce à ce qu’il pense être un miracle d’Alda, mais en dehors de cela, il n’a rien fait de notable à part détruire des Golems de pierre qui sont clairement utilisés comme des sous-fifres.

Même les sorts anti Mort-Vivant lancés par Gordan et son groupe sont bloqués par la défense magique des équipements d’Orichalque, donc il est impossible de les achever.

« À ce rythme, je vais être incapable de remplir ma mission donnée par le message divin et tout le monde va… », alors que Gordan murmure cela, dans le coin de son champ de vision, il remarque une ombre blanche qui s’approche comme une sorte d’illusion. « C’est ! »
« C’est lui. »

Gordan et Vandalieu posent tous les deux leurs yeux l’un sur l’autre et commencent à agir rapidement.

« Prends ça ! Attaque de projectiles ! »

Gordan lance une technique avec sa masse et envoie une onde de choc à Vandalieu.

« … Balle de Mort », dit calmement Vandalieu en relâchant un barrage de balles visant tout le monde à part Gordan.

L’attaque de Gordan est facilement esquivée par Vandalieu. Puisqu’il peut se servir de Perception du danger : Mort, c’est naturel pour lui d’esquiver une attaque lancée d’aussi loin.

Les balles de Vandalieu frappent les boucliers et armures des prêtres guerriers autour de Gordan. Puisqu’ils sont dans une formation en cercle, s’ils esquivent les projectiles, les alliés à l’intérieur ou de l’autre côté seront touchés, donc ils ne peuvent pas esquiver.

Les projectiles magiques font la taille d’un ongle et peuvent être endurés avec ce qu’il reste de leur mana en utilisant les compétences martiales Mur de Pierre et Forme de Pierre. C’est ce qu’il pensait, mais…

En grognant de surprise, ils tombent au sol.

« Kaufman?! Erik ?! »
« Impossible, il vient d’en tuer d’eux avec une seule attaque ?! »

[Wow, ils sont faibles.]

Les deux prêtres guerriers ont été recrutés par Gordan. Ils sont supposés être supérieurs au reste des soldats de l’armée d’expédition. Même Vandalieu est surpris de les voir mourir instantanément.

Cependant, il vient de lancer un sort qui a tué une Hydre, un dragon de rang 6 avec une grande compétence de régénération et beaucoup de vitalité, en quelques attaques. De plus, il a placé bien plus de mana dans chaque balle. Impossible que des prêtres guerriers avec de telles compétences martiales puissent y survivre.

Vandalieu ignore cependant sa propre surprise pour continuer à tirer plus de balles de mort dans le trou de la formation.

« Guah ! »
« Ugh… »
« Alda ! Donne moi la f — gyah… »

Vandalieu tire rapidement en visant les jambes. Puisque les balles sont un sort qui consomme la vitalité, l’effet est le même, peu importe l’endroit touché. À cause de cela, les archers et les mages au centre de la formation tombent au sol.

« Kuh, laissez-moi faire ! »

Gordan, ayant compris qu’ils allaient tous mourir à ce rythme, se place devant Vandalieu.

« Vous autres, repliez-vous ! Laissez faire Vandalieu ! » ordonne Vigaro aux autres Goules.

Dans le peu de temps que cela lui donne, Gordan offre une prière à Alda.

« Mon seigneur ! Envoie-moi un de tes familiers spirituels pour que ce maudit Dhampir soit détruit ! »

Ce n’est pas une simple prière, mais un prérequis pour utiliser la compétence de descente d’un familier que seuls les saints peuvent utiliser.

Un pilier de lumière tombe du ciel en encerclant Gordan. Un halo apparaît au-dessus de sa tête et une paire d’ailes de lumière sort de son dos.

Le familier divin qui normalement ne possède aucun corps physique descend sur Gordan en augmentant ses attributs numériques. C’est son atout.

« Forme de fer ! Mur d’acier ! Lame de lumière ! »

Gordan active plusieurs compétences défensives en succession et lance même un sort avec Révocation du chant, quelque chose rendu possible grâce au familier. Une lame de lumière qui peut même couper un géant tombe sur Vandalieu.

Cependant, Vandalieu bloque cela avec la barrière d’absorption magique qui fait disparaître la lame.

« Brise ! Masse en Diamant ! »

Les mouvements de Gordan ne s’arrêtent pas pour autant. Avec sa masse de guerre faite en mithril, il attaque en visant la tête de Vandalieu.

La tête de Vandalieu est alors arrachée de son cou.

Les prêtres guerriers poussent un hourra alors que les Goules arrêtent de respirer.
Ensuite, Gordan se met à gémir de douleur.

Il a pris de plein fouet une balle de mort lancée par le corps sans tête de Vandalieu.

« Qu’est-ce qu’il y a ? Tu penses pouvoir me tuer simplement en m’arrachant la tête ? »

Vandalieu a utilisé la Transformation en forme Spirituelle sur sa tête pour la séparer de son corps avec un bon timing.

« Sale monstre », crache Gordan. Il sait que sans le familier divin et ses compétences martiales, il serait mort instantanément.

Puisque la balle de mort de Vandalieu contient aussi les effets de Brise me, un tiers du mana de Gordan vient de disparaître.

« Je ne sais pas comment tu as pris mon mana, mais avec le familier divin, je suis capable d’avoir ses attributs numériques », dit Gordan. « J’ai maintenant 100 000 mana ! Ce n’est pas une quantité que tu peux complètement effacer ! »
« … C’est tout ? »

[Même si tu t’en vantes…] pense Vandalieu alors qu’il fait grandir une deuxième tête dans son torse.

« Plus important, c’est un précieux duel. Continuons », dit Vandalieu.
« Monstre… Qu’est-ce qui là-dedans ressemble à un combat en duel ?! » demande Gordan.
« … ? Je suis seul, j’ai juste divisé mon corps. »

Vandalieu utilise Pensées Parallèles et Contrôle à longue distance pour contrôler plusieurs corps, mais il n’a qu’une seule âme, donc il s’agit bien d’un duel.

« Silence ! Je n’écouterai pas tes ruses ! » crie Gordan. Bien que Vandalieu dise la vérité, il semble que Gordan ne puisse le comprendre.

Bon, Vandalieu va finir par trouver déplaisante la conversation si elle continue et Gordan vient de commencer à vomir au lieu de leur échange, donc il décide de continuer.

« À présent, faisons cela. »

Vandalieu tend ses griffes et utilise Transformation en Forme Spirituelle sur ses bras pour qu’ils s’allongent et deviennent des fouets tout en multipliant le nombre qu’il a.

Il ressemble à Avalokiteśvara qu’il a vu dans des textes sur terre. S’il se souvient bien, Avalokiteśvara avait deux… combien de bras déjà ? Bon, ce n’est pas important. C’est juste une référence.

Maintenant, il ressemble à un Hécatonchire de la mythologie grecque plutôt qu’à Avalokiteśvara. Il frappe Gordan avec ses bras les uns après les autres sur Gordan alors qu’il semble perdu.

« Attaque de fouet. »

Vandalieu utilise une compétence martiale que normalement seuls les hommes Goules peuvent utiliser grâce à la taille de leur bras. Cependant, sa première attaque est facilement repoussée par le bouclier de Gordan.

« Hmph ! Utiliser une compétence de Goule ! Devant mon Mur d’Acier, une telle compétence est… »

« Attaque de fouet. Attaque de fouet. Attaque de fouet. Attaque de fouet. Attaque de fouet. Attaque de fouet. Attaque de fouet. Attaque de fouet. Attaque de fouet. »

Les bras de Vandalieu frappent sans s’arrêter et utilisent chacun la même technique.

[Impossible ! Comment fait-il pour utiliser cette compétence autant de fois !?]

Une personne normale… Non, même avec un cerveau de surhomme, personne ne peut faire une telle chose. Pourtant, Vandalieu utilise cette compétence des centaines de fois.

[Serait-ce… I-impossible !]

Entre les bras, Gordan peut voir la tête de Vandalieu qu’il a fait voler un peu plus tôt.

« Attaque de fouet. »

« Attaque de fouet. Attaque de fouet. »

« Attaque de fouet. Attaque de fouet. Attaque de fouet. Attaque de fouet. Attaque de fouet. Attaque de fouet. »

Ce que voit Gordan ressemble à une grappe de raisin, mais c’est une vision impossible. Chaque fruit est une tête d’enfant aux yeux vides.

« M-monstre ! »

Pour la première fois, il y a de la peur dans la voix de Gordan. En le regardant avec ses yeux innombrables, Vandalieu ressent l’envie de rire.

À l’époque, Darcia a été brûlée sur le bucher, mais Vandalieu a été incapable de faire plus que se cacher dans le sol comme un ver. À présent, Gordan a peur de lui.

Gordan appelle Vandalieu « monstre » par peur plus que par mépris. Il a vraiment peur de Vandalieu.

Ah, quelle joie. Cependant, choisir cette méthode consomme beaucoup du mana de Vandalieu.

« Venez. »

En matérialisant une tête de plus, Vandalieu appelle des Golems qu’il a préparés au préalable.

Des Golems rouges… des Golems de sang fait avec celui de l’armée d’expédition foncent en direction de la bouche de Vandalieu.

Ce n’est pas très frais et il y a le goût de terre, d’herbe et contient même des fragments d’os des soldats, mais Vandalieu est de si bonne humeur qu’il s’en moque.

En voyant Vandalieu se nourrir ainsi, une dernière brèche apparaît dans sa volonté. Il comprend que même s’il endure ses attaques, Vandalieu ne manquera pas de souffle ou de mana.

Bien sûr, même sans se nourrir, Vandalieu a encore la moitié… il lui reste 100 000 000 mana.
Gordan se met à crier.

Les griffes de fouets de Vandalieu déchirent son bouclier, arrachent des morceaux de son armure et de sa chair pourtant couverte de lumière.

Bien sûr, toutes les attaques ont l’effet de Brise me, donc le mana de Gordan disparaît en un clignement de paupière, de même que son familier.

Ce qui reste n’est rien d’autre qu’un vieil homme dont le corps est entièrement couvert de sang.

À présent, il est temps de se nourrir.

Toutes les têtes de Vandalieu montrent les crocs et attaquent Gordan.

« Grand prêtre-sama ?! Tout le monde, aidez le grand prêtre ! »

Le nombre de prêtres guerriers a diminué considérablement, mais ils foncent pour protéger Gordan qui ne peut plus bouger. Il semble que Vandalieu ne se soit pas rendu compte de leur interférence pendant qu’il se servait d’Attaque de fouet, mais Vigaro et les autres en ont tué un grand nombre.

Ils ont brisé quelques têtes de Vandalieu, mais cela n’avait pas d’importance. Des têtes en plus ne sont que ça, un ajout. Non, même s’ils avaient détruit toutes les têtes, il peut simplement en faire d’autres donc c’est inutile.

Les crocs de Vandalieu s’enfoncent alors dans le cou de Gordan.

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Correction : Hastin

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