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NORDEN – Chapitre 16

Chapitre 16 – Un heureux événement

A pas de velours, Désirée s’éclipsa dans la salle de bain attenante à la chambre de son amant et s’aspergea le visage d’eau fraîche. Elle se frictionna avec énergie, accommodant son geste d’une lichette de savon. Le contact de l’eau glacée contre sa peau l’électrisa et réveilla ses sens amollis. Elle s’ébroua puis lâcha un gémissement de satisfaction. Après s’être tamponné le front et les joues à l’aide de la serviette du maître, dont les fibres exhalaient un délicat parfum d’iris, elle se rendit à la fenêtre. Elle écarta les rideaux de velours et ouvrit béante la vitre ainsi que les volets. Les joints et le bois craquèrent d’être malmenés de si bon matin. La lumière et les bruits du jour naissant s’immiscèrent dans la pièce jusqu’alors silencieuse, réveillant les rares portraits et éléments de décoration encore présents. Ceux qui s’étaient envolés récemment avaient laissé leur empreinte, faible silhouette de papier peint moins terne estampillé sur le mur vert-de-gris. Même le parquet subissait l’absence du tapis, laissant à nu ces vieilles lattes de bois sombre qui mériteraient grandement d’être rabotées dans les prochaines années.

La jeune femme s’accouda au chambranle et, la tête ployée en arrière, respira à pleins poumons l’air salin pour chasser la nausée qui la tiraillait depuis le réveil. Elle haletait. La sueur ruisselait sur son visage aux traits encore froissés par la literie malgré sa toilette précipitée. Des cernes bordaient ses yeux zébrés de carmin tant les maigres heures de sommeil qu’elle s’était accordées s’étaient révélées insuffisantes.

De plus, la chaleur était étouffante en ce mois de juillet, même en ces premières lueurs de l’aurore. Peu incommodés, les oiseaux gazouillaient paisiblement, perchés en haut des frondaisons. Leurs envolées lyriques avaient remplacé le piano qui, depuis des mois, ne résonnait plus.

En effet, lors d’un accès de folie dans les entrailles du Cheval Fougueux, sous l’emprise de Wyvern, Ulrich s’était mis en tête de défier un énième adversaire dans l’arène. Or, contrairement à ses précédents duels, qu’il emportait presque toujours et dont il avait fini par se lasser, le baron père avait exigé d’utiliser cette fois-ci la nouvelle arme en vogue, cruellement nommée la Main prédatrice.

Il s’agissait d’un gantelet fait de cuir et dont les doigts se couvraient d’un alliage métallique composé d’iridium et de vardium. Le bout pointu et recourbé s’achevait à la manière d’une serre de rapace. Aussi tranchantes qu’un scalpel, les griffes provoquaient des incisions difficilement cicatrisables. Car, le sournois alliage, si utile lorsqu’il s’employait dans certains corps de métiers, obstruait la bonne régénérescence de la peau, laissant des plaies suppurantes qu’il fallait désinfecter puis recoudre dans les plus brefs délais. Même une simple estafilade pouvait aboutir à une hémorragie.

Le bras droit armé de son gantelet, Ulrich était entré dans l’arène pour y combattre son adversaire. Une lutte à haut risque malgré les précautions prises par le marquis de Malherbes pour protéger les deux rivaux d’une tunique plus épaisse qu’à l’accoutumée, la tête et le cou dissimulés sous un masque d’escrime, lanières de cuir mêlées de mailles de fer en guise de seconde peau et une coquille au bas ventre pour éviter une émasculation éventuelle.

Le duel ne s’était guère éternisé. Sûr de l’emporter le baron père avait baissé sa garde et un faux mouvement avait fini par le déstabiliser. Il avait alors flanché et, à la merci de son adversaire, n’avait pu parer le coup que ce dernier lui avait asséné, tranchant net l’auriculaire et l’annulaire ainsi que la troisième phalange du majeur de sa main non-gantelée. Hurlant tant de rage que de douleur, le blessé s’était rapidement évanoui puis, après une intervention médicale d’urgence, on l’avait rapatrié chez lui sous la surveillance permanente d’un médecin compétent. Il resta inconscient une bonne semaine.

Depuis son réveil, Ulrich errait dans le domaine comme un spectre, l’esprit absent, sa main estropiée repliée contre son torse. Jouer de son instrument se révélait dorénavant impossible tant sur le court terme que sur le long. Ainsi diminué physiquement, entravé dans ses processus créatifs qui jusqu’alors lui faisaient office d’exutoire et de catharsis, l’homme abusait de la dive bouteille. Il en était d’autant plus intimidant avec ses pupilles rondes comme des billes et sa bouche tordue en un rictus de douleur perpétuelle. La peau balafrée, d’une pâleur cadavérique où seuls ressortaient la fureur de son regard et la teinte jaunie de ses dents dont certaines avaient disparues, déchaussées lors de précédents heurts ou simplement cariées. Il ressemblait à un prédateur enchaîné dans sa cage dorée. Aussi imprévisible qu’un lynx, il crachait et feulait le courroux qui bouillonnait en ses tripes.

Ces sautes d’humeur n’étaient pourtant pas inédites. Depuis qu’il avait recommencé à se droguer, soit huit mois auparavant, le baron père peinait à réfréner ses pulsions, les pensées divaguant entre le délire et la réalité. Au point que certains de ses admirateurs avaient fini par se détourner de sa personne, comprenant que l’aristocrate épousait la folie comme concubine. Même l’un de ses amis de longue date, le marquis Wolfgang von Eyre, avait pris ses distances, redoutant que le pianiste se retourne contre lui à l’avenir ou dénonce les sombres histoires ayant lieu dans sa prestigieuse institution. Dieter von Dorff également rechignait à entretenir sa relation diplomatique avec ce partenaire potentiel, seule la présence d’Alexander paraissait l’inciter à poursuivre dans sa démarche. Car le haut magistrat caressait pour projet d’octroyer la main de sa fille Lauriane à ce jeune baron intelligent et fougueux qui, grâce à son nouveau mentor le duc von Hauzen, lui permettrait, en tant que futur beau-fils, de garder un œil sur les ambitions de son rival.

Le seul qui encourageait vivement le baron père dans ses travers demeurait Laurent de Malherbes. De nature sadique et perverse, le quadragénaire était trop heureux d’assister à la destruction d’un homme dont la chute vertigineuse se révélerait fatale. Adieu vertu, honneur et fortune. Le blason des von Tassle s’était écaillé aussi promptement que le manoir se délestait de ses biens, il ne restait donc que l’unique héritier pour le redorer.

Puisque pour continuer à consommer sa divine Wyvern, Ulrich avait commencé à dilapider ses richesses qui fondaient comme neige au soleil. Pour sauver les apparences, il avait revendu plusieurs ensembles de mobilier, notamment celui de la chambre d’amis. L’argenterie, les pièces d’orfèvrerie, la porcelaine et le destrier de son fils avaient été abandonnés. Il avait même commis l’affront de se délester des robes et des ultimes possessions de la défunte baronne, sa femme dont les affaires étaient, il y a une poignée de mois encore, sanctifiées, restées inviolées dans l’armoire scellée. Miraculeusement, Alexander était parvenu à sauver les livres, la tapisserie ainsi que quelques éléments du cabinet de curiosité qu’il avait, avec l’aide d’Ambroise et de Pieter, caché sous les combles de la loge du gardien, soit au-dessus de la chambre du palefrenier. Combien de temps restait-il avant qu’Ulrich ne s’engage à s’y rendre pour y dénicher des trésors à dérober ?

Une fugace offensive venteuse s’immisça dans la pièce. Vêtue seulement d’une simple flanelle au niveau du bas ventre, la future baronne fut parcourue d’un frisson qui lui hérissa l’échine et fit pointer le bout de ses seins endoloris. Quand elle fut quelque peu rassérénée, elle partit rejoindre son amant. Alexander était encore endormi, lové sous la literie, recroquevillé à la manière d’un enfant. Sa bouche pincée affichait une moue innocente. Son torse se gonflait et dégonflait à chacune de ses inspirations régulières. Elle le dévisagea un instant, la mine attendrie. Avant de se rhabiller pour entamer sa journée de travail, elle s’approcha discrètement et déposa un baiser sur son front.

Voilà près de trois mois qu’ils s’étaient promis l’un l’autre. Or, au vu du récent incident, il était bien trop tôt pour dévoiler leur inclination à Ulrich. Par ailleurs, Alexander voulait attendre encore dix mois afin de terminer sa dernière année d’étude et valider son diplôme de droit. Ce laps de temps lui permettrait également de trouver une place au sein du tribunal et de le lancer en politique. Il lui fallait en outre renforcer son lien avec son mentor et renouer le contact avec son oncle Desrosiers. Son soutien ainsi que ses sages conseils lui seraient d’une aide précieuse. Avec ces nouvelles cartes en main, il assurerait ainsi un train de vie confortable à son couple.

Pour l’instant, il avait encore besoin de la maigre fortune familiale, dont chaque pièce était allouée avec une incommensurable réticence par son père à chaque début de mois. En secret, Alexander avait d’ores et déjà réuni une coquette somme qu’il cachait dans les chambres de ses domestiques, ne commettant pas la bêtise de le fourrer dans son coffre cadenassé de peur qu’Ulrich le crochète pour lui en spolier une partie, voire la totalité, à dessein de rembourser les dettes qui ne cessaient de s’accumuler. Désormais incapable de travailler, on avait fini par le laisser sur le carreau. La bonne société le boudait et ne prenait plus le risque de l’inviter de peur que, totalement ivre en fin de soirée, le pianiste ne s’emporte une énième fois, brisant le mobilier, blessant la valetaille ou pire ! un invité de marque.

— Qui t’a autorisée à partir ? murmura Alexander d’un ton moqueur en ouvrant un œil.

Elle gloussa et s’approcha de son oreille :

— Le travail m’attend, monsieur le baron.

— Père doit encore dormir, reste un peu avec moi, s’il te plaît ! supplia-t-il en se tournant vers elle.

Il lui saisit le poignet et l’attira contre lui. Elle se laissa conduire et s’allongea nonchalamment sur les draps encore humides de leur nuit. Quand elle fut confortablement installée, le bas du dos calé sur l’oreiller plumé, le garçon posa sa tête sur sa poitrine dénudée et caressa la chair de son ventre, l’air rêveur. Suivant le contour irrégulier de ses taches brunes moirées de blanc, il effleurait de la pulpe des doigts sa peau duveteuse, aussi fine et douce que de la soie.

— Tu crois que notre enfant portera ces marques ? demanda-t-elle, soucieuse. Comme il sera trois quarts aranéens… Peut-être sera-t-il aussi blanc et pur que mère et toi.

— Tu complexes toujours là-dessus à ce que je vois, lui fit-il remarquer en posant ses lèvres sur l’une d’elles, tes taches ne me dérangent pas, ma chère. Je n’ai d’ailleurs jamais compris ce qu’ils trouvaient de dérangeant là-dedans. Je trouve ça plutôt mignon, au contraire. Ça rend ta peau unique.

Il se redressa et plaqua ses paumes contre son torse que des années de sévices corporels avaient malmené de bien des manières ; zébrures, reliques d’ecchymoses, morsure de chien…

— Et puis, regarde moi, qui serais-je pour juger alors que j’ai la moitié du flanc arrachée et que j’ai passé mon enfance avec le corps couvert de taches violettes et bleutées.

Il se remit à l’ouvrage et l’embrassait plus passionnément. Désirée frémit de plaisir tandis qu’il descendait progressivement jusqu’au nombril, alliant ses baisers de caresses.

— Et puis, on verra bien, expliqua-t-il en frottant sa joue contre son bas ventre à l’endroit où la marbrure en forme d’amande se terminait, indiquant l’orée de sa toison dorée, masquée sous sa flanelle en dentelles. Si ça se trouve dans quelques années, les taches seront à la mode.

— J’espère que ça le sera dans sept mois.

— Pourquoi dans sept mois ?

Désirée lui adressa un sourire qui dévoilait l’intégralité de ses dents. Alors, Alexander, stupéfait, comprit.

— T’es… t’es enceinte ? bégaya-t-il.

Pour toute réponse, elle se pinça les lèvres et hocha la tête, plantant ses yeux noisette dans les siens.

— On va avoir un bébé ! s’exclama-t-il.

Les yeux larmoyants, le garçon caressa tendrement la joue de sa fiancée et échangea avec elle un baiser langoureux.

— Tu le sais depuis longtemps ma friponne ?

— Maman m’en a fait la remarque la semaine dernière quand je lui ai dit que je n’avais pas eu mes saignements depuis la fin du mois de mai. Je lui ai décrit les étranges sensations que j’éprouve en bas du ventre et les bouffées de chaleur qui m’assaillent de temps à autre. Et j’ai surtout mal aux seins. Par moments, ils sont très sensibles. Depuis je me suis posé pas mal de questions. Et je ne savais pas trop comment te l’annoncer.

Devant son visage interdit, elle pouffa nerveusement.

— Ça a l’air de te contrarier. Tu n’es pas content ? Je sais que ça change nos plans initiaux. J’avais d’ailleurs peur que ça te mette en rogne, car ça va être compliqué de cacher ça à ton père.

Il plissa les yeux et esquissa un sourire.

— Désirée, tu viens de me donner le plus beau cadeau que l’on puisse m’offrir. Certes beaucoup plus tôt que prévu, mais ce n’est pas grave, on procédera autrement.

— Comment va-t-on faire pour lui dire ? s’enquit-elle avec une pointe d’appréhension.

— Ne t’inquiète pas ma friponne, laisse-moi gérer ça, d’accord ? Bien qu’il soit sujet à ses fièvres passagères, père est déjà moins violent depuis l’incident. Avec un peu de chance, je trouverai un moment où il sera calme et attentif pour parler de cela avec lui.

Elle fit la moue et soupira.

— Si tant est qu’il ne soit pas dominé par un subit accès délirant, marmonna-t-elle, peu rassurée par cette réponse. J’ai l’impression qu’il peut flancher à tout moment. Même lorsqu’il semble inoffensif après ses cachets et ses somnifères. Ton père est fou Alexander, fou et dangereux !

Elle étrangla un sanglot, le corps agité de soubresauts. Ne trouvant rien à rétorquer à sa remarque, il ouvrit grand ses bras et l’enserra avec vigueur. Le contact du corps masculin contre le sien, ferme et chaud, apaisa légèrement l’agitation de la domestique qui tentait d’étouffer sa peine.

Il l’embrassa dans le cou et murmura :

— N’aie pas peur ma Désirée, contente-toi de prendre soin de toi et d’éveiller le moins de soupçons possible pour l’instant. Tu en as parlé à ton frère, d’ailleurs ?


Elle fit non de la tête et essuya ses yeux rougis. L’anneau qui ornait son annulaire avait été ôté, pieusement conservé dans le tiroir de sa table de nuit, les préservant de la fureur du baron névropathe s’il venait à découvrir leur union.

— Non, je voulais t’en parler avant, expliqua-t-elle d’une voix enrouée, mais je sais comment je vais lui annoncer.

— Ah oui ? Un stratagème noréen ? fit-il en la dévisageant avec un sourire malicieux, capturant du bout du pouce l’ultime larme qui perlait sur sa joue.

— Oh non ! Je voudrais lui annoncer lorsque nous serons en ville samedi prochain. On est censés rejoindre sa chérie et après on doit aller réserver deux chiots et…

Voyant qu’elle en avait trop dit, elle plaça une main devant sa bouche. Ses joues prirent une teinte rubescente.

— Des chiots ? Tu ne m’as pas parlé de cela, dis-moi ? fit-il d’une voix doucereuse en se délectant de sa gêne.

Elle détourna le regard et se mordilla la lèvre.

— Il voulait te faire la surprise. Il a réservé pour lui et pour nous deux bergers des aravennes. Comme ils sont loyaux, endurants et bons gardiens, il voulait nous en offrir un en cadeau de mariage et le dresser lui-même. Il m’a demandé de venir avec lui pour que je choisisse le nôtre.

— Ton frère commence enfin à m’apprécier, ricana-t-il. À moins qu’il compte le dresser pour m’attaquer afin de protéger sa sœur d’un acte malveillant de ma part, maintenant qu’il ne sera plus là pour veiller sur toi ?

Elle pouffa et lui donna une petite tape sur l’épaule.

— Arrête ! il n’est pas si méchant ! répliqua-t-elle en mimant son indignation. Il t’aime bien, surtout depuis qu’il a compris ce que tu faisais pour nous. Bien sûr, il est trop fier pour te l’avouer de vive voix et c’est sa manière à lui d’approuver notre union.

— Il est toujours obstiné à ne pas nous rejoindre, là-bas ? Dans notre futur chez nous ?

— Non, il veut mener sa vie de son côté. Surtout maintenant qu’il sait que nous serons en sécurité maman et moi et que sa liaison sentimentale est sérieuse. Il n’a jamais aimé le fait de travailler pour des maîtres. Je sais qu’il veut postuler dans la marine commerciale, sur le Fou, comme papa autrefois. Il veut lui rendre hommage de cette façon. Et il a pour projet de s’installer avec Judith, d’emménager avec elle. Elle habite un cottage au sud de Varden. Elle y vit avec son père.

— Judith ? C’est sa nouvelle conquête ?

— Plus que cela même ! Il n’arrête pas de me parler d’elle, ça fait longtemps qu’ils se tournent autour. Il l’a rencontrée lorsque tu as été grièvement blessé par le chien il y a trois ans. Ils ont longtemps été amis puis de fil en aiguille leur relation s’est soudée. Elle travaille dans une herboristerie plutôt réputée, à cheval entre la haute et basse-ville.

— Comment est-elle ?

— Pourquoi, elle t’intéresse ? rétorqua-t-elle, narquoise.

— Non, serine ! je voudrais juste savoir à quoi ressemble mon éventuelle future belle-sœur.

Désirée s’accorda un instant de réflexion pour dresser une image mentale de la jeune prétendante.

— Hum… c’est une femme charmante, une pure noréenne. Elle a deux ans de plus que lui. C’est une grande femme toute mince avec des cheveux si longs et noirs qu’on dirait une crinière. Je sais que son animal-totem est un loup, ça m’a beaucoup surprise d’ailleurs car c’est un totem hors du commun. Et elle est très imposante quand on la regarde pour la première fois.

— Ah oui ? Pourquoi cela ?

— Disons qu’elle a une couleur d’yeux très particulière, ils sont aussi dorés que du vieil or, et crois moi que je n’exagère pas en disant cela. Elle a un caractère calme et mesuré, presque aussi équanime que pourrait l’être Pieter en comparaison. Et elle a beau ne pas beaucoup parler, elle dégage une aura étrange qui la rend plutôt intimidante. Ambroise est littéralement fou d’elle. Il ne sait pas vraiment pourquoi d’ailleurs car ils n’ont, d’après ce que je sais, presque aucun goût en commun hormis tout ce qui touche à la nature. Par contre Judith l’excite et il n’arrête pas de me parler de leurs ébats qui se révèlent apparemment beaucoup plus enflammés que les nôtres.

— Tu parles de nos ébats avec ton frère toi ? s’étonna-t-il d’un ton tant surpris que moqueur.

La face d’un rouge écarlate à l’aveu de cet ultime point, Désirée baissa les yeux et tritura ses doigts, aussi gênée qu’une enfant prise en faute.

— Non, enfin oui… enfin… un peu. Disons que je sais à peu près ce qui fait plaisir aux hommes et que j’aime bien lui demander des conseils car je ne peux pas échanger avec maman sur ça et qu’à part toi, c’est le seul garçon que je côtoie et à qui je peux en parler assez librement… Ça te gêne ?

Il haussa les épaules.

— Tant que tu n’en parles qu’avec lui ou avec ta mère, ça ne me dérange pas vraiment. Et puis, au vu des innombrables conquêtes que j’ai eues de mon côté, il serait plus que déplacé que je m’offusque juste parce que mademoiselle ose parler de nos jeux interdits avec son grand frère.

Il l’agrippa fermement à la taille et l’attira vers lui.

— Et puis, dit-il en se pourléchant les lèvres. S’il peut te révéler deux ou trois choses, je ne vois aucun inconvénient.

Ils échangèrent un baiser passionné. Les lèvres pressées l’une contre l’autre et leurs langues entremêlées en un ballet muet.

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