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NORDEN – Chapitre 27

Chapitre 6 – Les griefs de la rancune

Trois innocents moutons réduits en charpie ! Carcasses sanglantes, brisées et dévorées jusqu’à la lie ! Nos bergers désœuvrés et nos milices déployées dans nos contrées. Prenez garde citoyens, le loup rôde et il est affamé ! Titrait la une tapageuse du Vaillant légitimiste qu’un jeune crieur en guenilles vendait du haut de son promontoire. Protégé sous un auvent, il alpaguait la foule et érigeait les feuillets à bout de bras tel un trophée.

Pourtant pressée, Ambre ralentit l’allure et acheta la gazette, intriguée par l’article et la mention de la bête. Elle tira de sa poche une pièce de cuivre et la tendit au vendeur qui la remercia d’un bref hochement de tête, la main repliée sur la visière de son gavroche. Après avoir rangé le journal dans sa besace chargée de livres, elle reprit son chemin en direction de la taverne, marchant d’un pas alerte dans les rues inondées de travailleurs dont les costumes cendrés s’harmonisaient avec l’architecture et le ciel voilé d’épais nuages, promesse d’une énième journée maussade sous le signe de l’orage.

Il n’avait cessé de pleuvoir depuis son retour de Meriden. Le pavé cabossé de la chaussée se révélait aussi glissant que poisseux. Les bouches chimériques des gouttières vomissaient leur torrent d’eau saumâtre tandis que les rigoles charriaient de nombreux détritus. L’odeur de pourriture mêlée aux miasmes de la marée agressait les narines. Les citadins empressés se bousculaient pour atteindre leur destination. Ambre n’hésitait pas à jouer des coudes pour avancer, imperméable aux jurons portés à son encontre.

Quand elle arriva à la taverne, la pluie sévissait à nouveau, clapotant avec panache contre les vitres et la toiture. Elle s’enfonça dans les cuisines, posa ses affaires mouillées sur une chaise et salua Beyrus. Le géant était courbé sur son plan de travail, occupé à trancher des côtelettes d’agneau pour le repas à venir. Les sourcils froncés et la mâchoire crispée sous la concentration, il se contenta de pousser un grognement amical en guise de réponse, découpant la viande aussi finement que ses mains larges comme des battoirs le lui permettaient.

La jeune femme se posta à ses côtés et commença à éplucher puis à couper les carottes et les oignons. Les légumes s’accompagneraient par la suite de haricots blancs agrémentés de pulpe de tomate et de feuilles de laurier. Quand une brève accalmie se présenterait, elle se rendrait à la Mésange Galante pour y acheter les cabas de pains quotidiens que son patron, ami de la Bernadette depuis plus de vingt ans, n’avait jamais pris la peine de préparer par ses soins.

L’hostilité climatique n’avait pas dissuadé les habitués à venir se terrer à la taverne en quête d’un repas chaud et d’une lampée d’alcool. À l’heure du déjeuner, l’établissement était bondé et Ambre butinait entre les travées comme à l’accoutumée. Mardi l’oblige, sa journée s’annonçait chargée car, en plus de ses horaires du matin, elle enchaînerait avec le service du soir. N’ayant nullement envie d’affronter la campagne chaotique et sa pluie diluvienne, elle avait emporté avec elle des ouvrages empruntés à la bibliothèque qu’elle irait ramener lors d’une embellie durant sa pause, entre quinze et dix-huit heures.

La veille, elle avait autorisé sa cadette à demeurer en ville auprès de ses amis Louis et Ferdinand. Les familles des deux garçonnets habitaient à Varden, non loin de leur école. Adèle pourrait ainsi s’y abriter l’entièreté de l’après-midi puis rejoindre son aînée en début de soirée afin de dîner à la taverne. Par la suite, elles rentreraient ensemble au logis.

Cette perspective rassurait Ambre, de plus en plus tracassée à l’idée de laisser sa trop jeune sœur vagabonder dans la campagne sans être accompagnée. La menace du loup paraissait trop sérieuse pour être écartée, qu’importe les propos de la vieille Ortenga. Jusqu’à présent, le prédateur ne s’intéressait qu’au bétail et n’approchait pas du littoral. De plus, aussi vulnérable soit-elle, Adèle ne représenterait qu’un piètre hors-d’œuvre pour une bête de cette envergure.

Nullement avertie des tracas de sa grande sœur, la fillette fut ravie de ce programme et envisageait d’occuper sa journée à apaiser le frère de Ferdinand qui, sous sa forme de blaireau nouvellement acquise, se révélait inapte à demeurer cloîtrer dans une modeste maison de ville. Au point que la fatalité de s’en séparer pour le lâcher en pleine nature commençait à effleurer l’esprit de ses parents, qu’importe la frayeur viscérale de savoir la vie de leur fils menacée par un éventuel chasseur et sa horde canine.

Alors que les aiguilles piquaient quinze heures moins le quart et que le mastroquet était partiellement vidé de sa clientèle, la porte d’entrée s’ouvrit et un jeune homme vêtu de sombres apparats pénétra dans l’établissement, usant d’une canne pour se déplacer convenablement. Occupée à verser une tournée d’hydromel, Ambre ne perçut pas d’emblée le nouveau venu qui venait de la rejoindre devant le comptoir contre lequel il s’accouda.

— Que désirez-vous ? demanda-t-elle tout en terminant de servir le liquide ambré, les yeux rivés sur le goulot.

— Hum… ma foi, cela fait des années que je n’ai pas bu d’hydromel. J’en prendrai volontiers un verre si la jolie hôtesse des lieux daigne gaspiller un soupçon de son temps auprès de mon humble personne. Je l’invite également, cela va sans dire, répondit une voix grave saupoudrée d’amusement.

Peu sensible à la flatterie, Ambre redressa aussitôt la tête, prête à gratifier l’importun d’une remarque acerbe. Mais lorsqu’elle aperçut celui qui avait osé l’aduler de la sorte, ses yeux s’écarquillèrent. D’instinct, son corps esquissa un mouvement de recule et sa main, devenue soudainement aussi flasque que du coton, manqua de lâcher la bouteille. Puis elle se figa à la manière d’une sculpture de marbre dont elle arborait dorénavant la pâleur tant la vision d’Anselme, dressé juste devant elle, lui paraissait irréelle, tel un spectre échappé de ses souvenirs.

Face à cette réaction spontanée, le garçon à la physionomie de corbeau émit un rire goguenard, étirant la fossette ciselée sur sa joue glabre, un héritage maternel au même titre que la forme de son nez aquilin, ses muscles dépourvus de volume et la noirceur moirée de sa chevelure. Quelques gouttes cristallines ruisselaient sur sa nuque élancée pour venir s’échouer sous son col amidonné égayé d’une lavallière. Une délicate senteur de bleuet mêlée de lessive émanait de ses vêtements.

— Je ne pense pas t’avoir déjà vue aussi ébranlée ma petite rouquine enflammée, ajouta-t-il avec malice, usant d’un langage châtié à dessein de parfaire l’ironie. Le temps et la sagesse auraient-ils eu raison de ton mordant ? J’en suis fort surpris. J’irais même jusqu’à dire hautement désappointé.

La pique fit mouche et la jeune femme récupéra sa contenance. D’un geste brusque, elle posa la bouteille sur le comptoir et croisa les bras contre son buste, ne sachant comment réagir tant elle était secouée d’une myriade d’émotions contradictoires, oscillant entre la fulmination de se voir provoquée et l’allégresse de retrouver ce couard empaffé.

— Puis-je savoir pour quelle raison impérieuse monsieur le baron Anselme von Tassle désire se rendre dans une modeste taverne de la basse-ville ? demanda-t-elle d’un ton sec, espérant que sa voix ne trahirait pas son émoi. Certainement pas pour bavarder auprès de la vermine tachetée, je présume ? À moins que monsieur soit las de fréquenter les vautours de la haute société et souhaite renouer avec ses origines populaires ?

Il gloussa puis passa une main aux ongles manucurés dans sa chevelure.

— Pour tout t’avouer, je suis venu ici uniquement pour te revoir ma très chère féline. Ton adorable caractère m’avait tellement manqué ! Quand j’ai appris par une source fiable, dont je tairais le nom, que tu travaillais dans un établissement aussi estimable, je me suis dit qu’il fallait impérativement que je m’y rende afin de rencontrer le fou qui avait osé engager une furie de ta veine ! Si j’ai bien compris, cela fait deux ans que tu exerces céans. Je suis très étonné que cette taverne ne se soit pas encore effondrée ou que, dans un accès de nerfs, tu n’aies pas d’ores et déjà poignardé un vulgaire paltoquet aviné qui aurait eu le toupet de te manquer de respect. Au vu de la quantité d’alcool que vous servez, ils doivent être légion.

Ambre émit un bruit à mi-chemin entre le rire et le feulement, à la fois consternée et amusée par l’estocade. Son ventre se noua et une étrange chaleur se diffusa dans son organisme, elle n’aurait su deviner quoi de la nervosité ou du plaisir de le revoir en était la cause. Ignorant ces symptômes, elle se rapprocha et planta son regard dans les iris fuligineux de son vis-à-vis, les dents fièrement visibles.

— Attention, monsieur le baronnet, la taverne est régie par un ours mal léché qui d’une seule main pourrait tout à fait broyer le pitoyable infirme que vous êtes ! l’avertit-elle en couplant sa sentence d’un geste de la main, recroquevillant ses doigts contre sa paume. Alors, prenez garde et évitez de trop titiller l’humeur de vos hôtes si vous désirez conserver vos plumes et votre bec !

Sans lui laisser le soin de répondre, elle pirouetta, empoigna le plateau et livra la commande à ses clients. Les verres tremblèrent d’être ainsi bousculés.

Anselme la regarda s’éloigner à l’autre bout de la pièce. Bien qu’elle marchât avec une raideur palpable, ses hanches souples couplées d’une crinière léonine ondulaient à chacun de ses pas. Il ne put s’empêcher de s’attarder sur la finesse de sa taille, renforcée par sa chemise cintrée, le galbe de sa poitrine et la solidité de ses cuisses qu’un simple jean limé habillait.

Par Halfadir qu’est-ce qu’elle avait changé ! ne cessait-il de se répéter. Il était loin le temps où la petite sauvageonne pouvait aisément se confondre avec un garçon tant rien dans sa physionomie ou dans son caractère ne trahissait une éventuelle féminité hormis l’indomptable toison rousse qu’elle avait toujours arborée. Son visage conservait les rondeurs juvéniles et sa voix avait pris une tonalité plus grave, légèrement altérée par le tabac.

Malgré son aspect dépenaillé, force était de constater qu’elle débordait de vitalité. Elle demeurait cette chatte fougueuse en accord parfait avec son animal-totem, une créature mignonnement farouche que seule une poignée d’élus pouvait parvenir à amadouer. Quant à l’intensité de son regard, celui-ci se révélait toujours aussi difficile à soutenir sans ciller. Ses pupilles semblaient de braise et Anselme usait de toute sa volonté pour ne pas détourner les yeux par crainte d’être consumé. Judith, la mère du garçon, avait également été pourvue de telles prunelles incandescentes dont l’éclat au fil des ans s’était terni avant de resplendir à nouveau la semaine précédant sa disparition.

Assis sur un tabouret, sa veste noire emperlée de pluie pendant derrière lui à la manière d’une cape, Anselme soupira. Certes, ce premier échange avait été houleux, mais au moins la chatte daignait-elle lui parler. Après tout, il était un client honorable et il ne s’attendait pas à ce qu’Ambre l’accueil à bras ouvert ni à ce qu’elle se borne à discuter à fleuret moucheté. Elle avait trop de fiel et de griefs à déverser pour feindre l’indifférence. Et lui ne disposait que du sarcasme pour parer la virulence de ses assauts, ainsi usait-il allègrement de cette dague verbale.

Sa commande délivrée, Ambre reprit son poste derrière le comptoir. Elle sortit un verre à pied, le remplit d’hydromel et le tendit à son client dont l’allure soignée et la posture altière dénotaient en ce milieu majoritairement marin ou ouvrier. Il le saisit délicatement, la remercia avec une amabilité outrancière et y trempa ses lèvres avant d’extirper de la poche de son veston un écu d’argent. Ambre tenta de réfréner sa surprise devant une telle somme ; la pièce valait à elle seule cent pièces de cuivre ou dix de bronze, de quoi payer un repas céans pour six personnes, vin et dessert compris.

— Tu peux garder la monnaie, précisa-t-il alors qu’elle fourrageait dans sa bourse pour lui rendre le surplus.

Or, comme il savait pertinemment qu’elle n’accepterait jamais une quelconque offre de charité, surtout de sa part, il ajouta dans la foulée :

— Cela devrait amplement suffire à honorer le dérangement que je te cause ! En espérant que mademoiselle daigne gaspiller un soupçon de son temps libre pour bavarder auprès d’un dévoué corbeau souhaitant faire pénitence et renouer le fil d’une amitié qu’il a injustement ruiné.

Ambre fit la moue. Silencieuse, elle jeta une œillade vers la pendule posée sur le manteau de la cheminée puis tourna la tête pour contempler l’extérieur où de fins rais lumineux perçaient le voile nuageux en une éclaircie salvatrice.

— Je suis navrée de vous décevoir monsieur l’illustre baronnet en quête de repentir, répondit-elle après un instant de réflexion, mais mon service vient de se terminer et j’ai des choses bien plus impérieuses à faire que d’écouter les complaintes d’un nobliau véhément à la langue un peu trop acide à mon goût.

— Tu m’en vois navré… soupira-t-il de manière théâtrale. Si j’avais su, j’aurais joué d’emblée la carte du galant éperdu et loué ta beauté, ton immense fortune ainsi que ton incroyable gentillesse qui feraient pâlir de jalousie la moindre rivale.

Ambre leva les yeux au ciel, les joues rubescentes. Elle s’échina à trouver hâtivement une riposte à répliquer mais rien ne lui vint à l’esprit. Il l’avait mouchée. Elle pinça les lèvres puis grogna. Vaincue, elle s’éclipsa dans la cuisine, échangea de brèves paroles auprès de son patron puis revint habillée de son manteau ardoise ainsi que de sa besace, parée à affronter les rues de Varden et l’avenue principale pour se rendre à la bibliothèque municipale d’Iriden. Avant de quitter les lieux, elle s’approcha du jeune homme, posa sous son nez la monnaie superflue puis déclara d’une voix tranchante :

— Je vous dis au revoir, monsieur le baron. Si jamais, vous avez besoin de quoi que ce soit, Beyrus sera ravi de contenter son éminence. Sinon, sachez, monsieur, que je vais profiter de cette magnifique météo pour me rendre à la bibliothèque. Vous pouvez m’y rejoindre si vous le désirez, en espérant qu’avec votre patte estropiée, vous y parviendrez avant la nuit tombée.

Sa langue claqua comme un coup de fouet. Espiègle, elle se courba avec une désinvolture excessive tandis que, la main sur le cœur, le jeune homme accepta volontiers la gageur. Gagner Iriden ne serait pas aisé avec sa jambe blessée. Ces kilomètres d’ascension et leur réseau d’escaliers allaient se révéler pénibles mais il ne pouvait en aucun cas s’abaisser à chevaucher Balthazar ou grimper dans un fiacre pour s’y rendre via l’avenue de l’Égalité. Cela aurait été triché et indigne de lui. L’équidé bai patienterait aux abords de la taverne, les rênes attachées à un anneau de fer, protégé par l’encorbellement de la façade.

Sans attendre sa réponse, Ambre sortit de l’établissement, devenu soudainement très calme après l’effervescence du déjeuner et leur dialogue passionné. La porte grinça dans son sillage. Désormais seul, Anselme dégustait son hydromel. Il avait chaud et suait à grosses gouttes, les membres vaporeux. Son esprit vacillait et l’air lui manquait. Malgré ce mal-être momentané, un fin sourire étirait ses lèvres. Enfin allait-il pouvoir saisir cette chance inespérée de reconquérir cette amie de jadis et abandonner définitivement ces quatre années de solitude !

Beyrus quitta les cuisines et rejoignit le poste laissé libre par son acolyte. Lorsqu’il aperçut le jeune homme, il le salua d’une brusque poignée de main empreinte de respect et d’un zeste d’admiration. Sa face joviale montrait qu’il n’avait rien perdu de leur échange malgré la cloison qui séparait la salle de la coquerie.

— Monsieur le baron ! Quel plaisir de recevoir de si nobles clients ! Depuis que je la connais, Ambre ne cesse de me parler de vous… Je peux enfin mettre un visage sur votre nom.

— Inutile de me vouvoyer de la sorte, monsieur. Anselme suffira amplement. La simplicité de la basse-ville me manque et je donnerais n’importe quoi pour laisser au placard mon statut de baronnet ne serait-ce que pour une heure.

— Je vois que t’as su tenir tête à cette teigneuse sans faillir, je suis impressionné, mon garçon ! J’ai même cru un instant qu’elle allait finir par te croquer.

— Elle en serait bien capable, ricana-t-il en retroussant la manche de sa chemise pour dévoiler la trace d’une vieille morsure imprimée sur son poignet. C’est à elle que je dois cette splendide estampille et je redoute à présent ce que sa mâchoire pleinement formée pourrait graver sur ma peau.

Le géant s’esclaffa et opina du chef.

— T’es plus courageux que ce qu’elle m’a avoué. Je ne sais pas si tu t’en es rendu compte mais elle semblait ravie de te revoir. Avant de partir, elle m’a ordonné de te garder à l’œil. Apparemment, une infime dose d’alcool ferait tourner la tête de monsieur et elle craignait que je te retrouve en train de cuver sous la table.

Pour la première fois depuis que sa mère l’eut quitté, Anselme eut un rire franc. Le souvenir de son treizième anniversaire revint en sa mémoire. Afin de célébrer dignement cet événement, ses parents l’avaient autorisé à boire un verre de cidre brut en début de repas. Le venin de l’alcool avait aussitôt agi dans son organisme et il s’était effondré avant d’avoir achevé sa dernière lampée. Allongé sur le canapé et gémissant, le monde avait valsé autour de lui comme une nef en pleine tempête. Sa mère, herboriste de profession, lui avait fait avaler un comprimé pour dissiper son mal de crâne. Ambre, qui était présente lors du repas, n’avait pas perdu une miette de ce spectacle et n’avait cessé de railler son ami des semaines durant.

— Je vois qu’elle aime crier sur tous les toits ce fâcheux incident ! Heureusement que je connais moi aussi quelques anecdotes croustillantes. Je me ferais un immense plaisir de les partager à qui veut bien les entendre.

— Je pourrais t’aider à étoffer ton répertoire, approuva le géant.

D’un geste du menton, ce dernier indiqua la canne à pommeau de corbeau posée sur le comptoir.

— Tu comptes réellement relever son défi ?

— Évidemment ! répondit le garçon après avoir terminé son ultime gorgée de liqueur. Que serait la vie si on ne la pimentait pas un peu de bravade et d’imprévu ?

Il tritura les neufs pièces de bronze et les sept de cuivre étalées anarchiquement devant lui puis conseilla au patron de les offrir discrètement à sa subordonnée. Enfin, il se leva à son tour et enfila son manteau qu’il boutonna jusqu’au col. Sa canne en main, il se dirigea vers la sortie.

— Au plaisir de vous revoir prochainement, monsieur ! Puis-je vous demander de veiller sur mon destrier en mon absence ?

— Aucun problème et bonne chance, mon garçon ! Que les Aràn te guident et te protègent ! conclut le colosse en lui adressant un clin d’œil.

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