LES MONDES ERRANTS – Chapitre 38
Chapitre 38 – Le royaume des aigles
Renard accourut en direction de Chaton.
— Ça va, petit ? s’enquit-il complètement angoissé.
— Euh… Je crois que oui, répondit le félin qui ne réalisait pas vraiment ce qui s’était passé.
Renard l’examina puis dit après un temps :
— J’ai l’impression que tu n’es pas blessé.
— Mais… que s’est-il passé ? Où est Tanuki ?
Renard leva la tête et demeura muet, le regard vide, tentant de maîtriser la panique qui le submergeait.
— Allez, viens petit, finit-il par dire, ne traînons pas et partons à sa recherche.
Ils sortirent la carte du Népal et l’étudièrent avec attention. Les Montagnes himalayennes, aux monts et pics impressionnants, s’étendaient sur de longues distances. Comment allaient-ils donc réussir à la retrouver dans un domaine si vaste ? Après concertation sur le meilleur chemin à adopter pour gagner les hauteurs, ils rangèrent la carte. Renard changea le contenu du sac pour ne garder que l’essentiel puis le prit sur son dos et se mit en route, Chaton à sa suite.
— Tu crois vraiment qu’on va la retrouver ? miaula-t-il.
— Ne t’en fais pas mon petit ! Je suis sûr qu’elle n’a rien. Elle a de la ressource et puis, si elle sait se métamorphoser, je pense qu’elle aura largement le potentiel pour tenir tête à cet oiseau de malheur !
Chaton nota que le renard essayait d’être rassurant mais sa voix trahissait sa peur.
— Décidément, cette chère sœurette est pleine de ressources, je ne savais pas qu’elle pouvait changer son apparence quand bon lui semble. Je vais finir par être jaloux de ce traitement de faveur, aapa lui a vraisemblablement donné plus de capacités qu’il ne m’en a accordé.
Chaton réfléchit, interpellé par ses propos.
Mais oui, bien sûr ! pensa-t-il, stupéfait.
Les paroles du Dieu Loup lui revinrent à l’esprit : « Pour vous remercier de votre dévouement, je vais vous doter des aptitudes de vos esprits respectifs. Ainsi, vous serez capables de vous transformer comme bon vous semble, comme le font vos cousins : les esprits renards et tanuki au Japon. » Il fit part de ce souvenir à Renard. Celui-ci le scruta, pensif.
— Hum… donc je peux me transformer à ma guise. Cela m’aurait été tellement utile d’apprendre cela plus tôt ! D’ailleurs, pourquoi ne pas me l’avoir dit avant ?
— Euh… Et bien… hésita le félin, disons que nous étions tellement sous le choc lorsque ton père nous a annoncé qu’il vous libérerait Tanuki et toi. Du coup, ce détail nous a paru si futile que nous l’avons totalement oublié.
Renard ricana.
Malgré la gravité de la situation, il ne perd pas sa bonne humeur habituelle ! songea Chaton.
Ils avançaient, épuisés et grincheux, s’enfonçant dans les profondeurs de la forêt. Ils arrivèrent au pied d’une vieille poutre de bois et aperçurent un groupe de merles qui jacassait bruyamment. Ils interrompirent leurs verbiages et les interrogèrent à propos du chemin le plus court pour gagner les montagnes. Les oiseaux étaient fort bavards mais aucun d’eux n’était d’accord sur l’itinéraire à emprunter. Ils piaillaient puis criaient, allant même jusqu’à se disputer. Ils firent un raffut monumental si bien qu’un bon nombre d’animaux accoururent, intrigués par ce vacarme.
Chaton était gêné par la dispute qu’il avait provoquée. Renard riait lorsqu’un animal vint à leur rencontre.
— Tiens, mais que vois-je ! C’est le petit Chaton et ce bon vieux Renard, quelle surprise de vous retrouver ici !
Les deux amis observèrent leur interlocuteur, c’était ce cher Furet posté nonchalamment sur le bord de la poutre.
— Oh ! fit le petit félin étonné. Bonjour Furet !
— Bonjour Furet ! ajouta Renard qui venait de se calmer. Que fais-tu donc là ?
Le furet les regarda tour à tour, le sourire aux lèvres.
— Et bien, voyez-vous, la forêt est mon domaine, je l’arpente au gré de mes envies. Le printemps vient tout juste d’arriver. Je voulais profiter une dernière fois de ce temps vivifiant et de la tranquillité de la saison hivernale.
Chaton était abasourdi, il ne s’était pas rendu compte que l’hiver avait défilé si vite et qu’il en était déjà à la moitié du temps imparti. Il repensait à sa mère, sa douceur, sa voix, son odeur, sa gentillesse. Son cœur se serra et les larmes lui montèrent. Renard raconta à Furet leurs déboires et la volonté de sauver au plus vite sa sœur. Le mustélidé les rassura ; il connaissait bien le chemin vers les hautes sphères. Il fréquentait souvent la montagne et y avait quelques connaissances de confiance. Les yeux de Chaton et de Renard brillèrent. Ils avaient enfin une piste et un guide. Ils suivirent Furet en direction du nord.
Plusieurs semaines passèrent et le trio arriva enfin au pied des hautes montagnes himalayennes. La végétation changeait progressivement au fil des jours : les peupliers, chênes et érables laissèrent place à des pins et sapins qui se changèrent par la suite en rochers et en maigres buissons.
Les journées s’allongeaient et le temps devenait clément, même si la neige et le vent froid demeuraient à une si haute altitude. Ils étaient amaigris, lassés et fatigués de marcher de leur périple mais l’espoir de revoir Tanuki était si intense qu’ils s’en accommodaient tant bien que mal. Furet se montrait un excellent guide : Il n’avait pas menti et connaissait les lieux comme sa poche.
Chaque soir, ils dormaient blottis, les uns contre les autres. Ils n’avaient plus d’allumettes pour faire un feu et se réchauffer. Heureusement, Chaton pouvait chasser et revenait avec deux ou trois petites proies dans la gueule chaque soir. Il devenait vraiment très doué pour cette activité vitale. Furet fut ravi de manger d’aussi bons gibiers, ce qui n’était pas du tout de l’avis de Renard, que l’aspect de manger de la nourriture crue répugnait.
Depuis des siècles, il avait tellement l’habitude de consommer les bons petits plats cuisinés de Tanuki qu’il n’aimait pas se rabaisser à dévorer des proies tout juste assassinées. En revanche, il s’adonnait corps et âme à la métamorphose. Il était fasciné à l’idée de pouvoir se transformer en n’importe quel animal présent sur cette Terre. Or, le résultat était loin d’être satisfaisant. Pourtant, il continuait sans relâche, confiant et persévérant. Il savait qu’à force de temps et d’entraînement, il serait capable de mener à bien ses transformations. Furet, lui, explorait la carte à la recherche de sentiers praticables. Il questionnait de rares chouettes présentes quand venait la nuit. Leur sens de l’orientation étant très développé, elles connaissaient les chemins les plus aisés pour gagner aisément les sommets, sur la terre comme dans les airs. Elles possédaient une grande forme de sagesse et un savoir infini.
Un matin, alors qu’ils avançaient péniblement tant ils étaient épuisés après des jours à arpenter ces montagnes abruptes dépourvues de végétation, ils aperçurent une paire d’oreilles blanches à bout noir dépasser d’un terrier. Chaton se lécha les babines, l’odeur du lièvre exhalait un parfum exquis. Il se mit en position de chasse, prêt à bondir, mais Furet le stoppa net. Il se dressa sur ses deux pattes et cria :
— Oh ! mon lapin, vous voilà enfin ! Voilà bien des jours que je suis à votre recherche !
Une tête finit par émerger du terrier puis s’enfonça aussitôt sous terre.
— Furet ! C’est donc vous ? répondit-il d’un ton angoissé. Que faites-vous donc séant et avec ces gens-là ! Un chat et un renard ? Ne savez-vous donc pas que ce sont des créatures dangereuses et sans pitié ? Surtout pour un lièvre de bonne famille comme moi.
— N’ayez pas peur mon brave, ce sont des amis, ils ne vous feront aucun mal !
Le ton de Furet sonnait faux, il n’était visiblement pas à l’aise avec les formalités du langage soutenu des montagnes. Le lièvre émergea tout entier. C’était un magnifique rongeur, un lièvre laineux de belle taille. Son pelage était lustré, d’un blanc immaculé où seul tranchait le bout de ses oreilles, aussi noir que la nuit, son mince museau rosé et ses yeux azurés. Il avait le port noble, se tenait debout, les pattes avant repliées contre son poitrail. Il gardait la tête haute et les oreilles fièrement dressées.
— Que voulez-vous donc ? lança-t-il d’un ton châtier.
— Mon cher ami, commença Furet d’une voix mielleuse, je vous présente Renard et Chaton. Nous avons besoin de votre aide pour gagner les hautes sphères. Voyez-vous, nous sommes à la recherche d’une tanuki, elle a malheureusement été enlevée par un aigle impérial. D’après les chouettes, il y aurait son nid non loin d’ici.
Le lièvre toisa de haut ses interlocuteurs :
— Et donc vous voulez que je vous conduise chez le seigneur des Cieux ? dit-il avec un mépris non dissimulé.
— C’est cela mon cher, approuva Furet en souriant, pouvez-vous nous y conduire, ce serait fort aimable à vous.
Renard et Chaton observaient la scène passivement, gênés. Ils se sentaient rabaissés et négligés. Le lièvre leur montrait qu’ils n’étaient pas à leur place.
— Ma foi, je pourrais être enclin à accepter votre requête, répondit le lièvre en plantant son regard dans celui du félin et du canidé, seulement… Je doute fort qu’il daigne vous parler ! Vous n’êtes pas… comment dire… assez distingué pour lui… Surtout vous !
Il pointa le Renard du doigt et se boucha le nez :
— Votre physique laisse à désirer et votre odeur est littéralement insupportable !
Renard montra les crocs et grogna. Chaton lui tint la patte pour éviter qu’il ne saute sur le lièvre et ne le morde.
Le lièvre recula, outré.
— Mon bon monsieur, lança Furet, je vous en prie, ne tenez donc pas compte du comportement de mon ami impertinent, je vous prie. Aidez-nous s’il vous plaît !
Au bout d’un silence interminable, le lièvre poussa un soupir puis déclara :
— Soit ! Suivez-moi, je vous prie ! Par chance le domaine du seigneur des cieux n’est pas bien loin d’ici.
Ils gravirent un col, traversèrent plusieurs cours d’eau et escaladèrent à nouveau un autre flanc de montagne. Enfin, ils aboutirent dans une immense clairière enneigée.
Le lièvre s’arrêta et fit face au groupe :
— Messieurs, voici le domaine du seigneur des cieux. Si vous patientez quelques instants, je suis sûr que vous le croiserez. Quoi qu’il en soit… je ne pense pas qu’il sera ravi à l’idée de vous rencontrer.
Chaton feula et Renard grogna en contemplant avec rage l’abject animal redescendre le col.
— Quel ignoble personnage ! pesta Renard.
— Oh ! ça oui ! cracha Chaton.
— Voyons mes amis, tempéra Furet, oubliez donc cet individu et baissez vos ardeurs ! Ça ne vaut pas la peine de se friter avec des êtres de la Haute, ils n’en tiendront nullement rigueur, trop occupés par leur suprématie. Ils ont un dégoût et un mépris sincère pour tout ce qui vit au-dessous d’eux et sont élevés dans cet idéal.
Ils s’avancèrent sur le plateau couvert de neige où un vent glacial soufflait. Le paysage était d’une pureté irréelle, seuls quelques cailloux cassaient cette blancheur extraordinaire. Chaton se mit à côté de Furet et lui chuchota :
— Furet ?
— Oui petit chat ?
— Pour être ami, ou du moins côtoyer un être comme ce lièvre, ce serait étrange si j’en déduisais que tu viens d’ici, de la Haute montagne ?
Furet ne dit rien, mais un large sourire fendait ses lèvres.
Le soleil se couchait à l’horizon, auréolant le ciel d’éclats orangés mêlés de rose. Ils arrivèrent au milieu de la clairière et décidèrent de faire une halte pour la nuit. Ils se postèrent entre deux gros rochers afin de se protéger un maximum des vents. La nuit allait être glaciale.
Ils dormirent les uns contre les autres, lovés sous une mince couverture. Ils étaient vêtus de gants, écharpes et bonnets. Jamais Chaton n’avait connu de nuits si froide. L’hypothermie le guettait. Il avait des engelures au museau et ses oreilles le faisaient souffrir. Pourtant, au bout d’un moment, une sensation de douceur et de chaleur l’envahit. Il ne comprenait pas d’où elle provenait, mais n’osa pas ouvrir les yeux de peur d’abîmer ses pupilles.
Le matin, il fut réveillé par le grondement sourd d’une respiration. Il ouvrit une paupière et vit qu’il se trouvait entre les griffes d’un énorme ours brun à collerette profondément endormi. Il hurla de terreur. L’imposant animal se leva d’un bond, paniqué par le hurlement soudain. Furet se réveilla également et partit à toute vitesse se cacher derrière un rocher.
— Chaton ?! s’exclama le gros ours complètement chamboulé. Tu m’as fait une de ces peurs ! Qu’y a-t-il ?
Décontenancé, Chaton observa l’ours et demanda d’une voix hésitante :
— Renard, c’est toi ?!
L’ours fronça les yeux, le poil ébouriffé.
— Évidemment que c’est moi ! ricana l’ursidé.
Chaton mira l’animal de haut en bas. Renard, qui comprit subitement sa transformation, était aussi fier qu’étonné. Ainsi, il avait enfin réussi à se métamorphoser ! Tout heureux de cet exploit, il courait, sautait et se roulait dans la neige. Furet le contempla du haut de son rocher, à la fois perplexe et médusé. Renard fit alors un dernier saut et sans qu’il sût pourquoi, reprit sa forme initiale en plein vol et atterrit le museau planté dans la neige.
Ils reprirent leur route sous le ciel dégagé. Le soleil les réchauffait de ses pâles rayons. Soudain, un immense oiseau fendit les airs et fonça droit sur eux. Alors que celui-ci les chargeait, un hurlement résonna non loin. Le gigantesque oiseau changea alors de direction et remonta.
Le trio tourna la tête, hébété, afin de savoir qui aurait pu faire changer la décision d’un tel chasseur. Renard prit alors une profonde inspiration, un fin effluve commençait à imprégner l’air. Il connaissait cette odeur et la reconnaissait entre mille. C’est alors qu’une imposante masse noire apparut à l’horizon et courait à leur rencontre. Renard eut les yeux pétillants, il hurla à son tour :
— Tanuki !
La tanuki galopait à vive allure, ses poils d’une longueur impressionnante ondulant au vent. Elle se jeta tel un boulet de canon dans les bras de son frère et tous deux s’enlacèrent, heureux de se retrouver. Chaton était tout ému. Il sauta dans ses bras et ronronna si fort qu’il faillit s’étouffer. Elle fit également un accueil chaleureux à Furet.
— Tanuki ! comment vas-tu ma chère sœur ? Tu as l’air en pleine forme ! dit Renard.
Tanuki gloussa. L’aigle revint à leur portée, se posa avec grâce et élégance en haut du rocher puis les observa.
— Je vous présente l’Empereur, le seigneur du Népal. Il domine ces montagnes, aucun animal ne dispose d’un nid aussi élevé que le sien !
L’oiseau inclina noblement la tête. Le groupe se prosterna en signe de respect.
— L’empereur m’a embarqué alors qu’il chassait, commença Tanuki, il était descendu bien bas des montagnes afin de trouver une bête de belle taille pour nourrir ses petits. Voyez-vous, l’impératrice est morte en laissant derrière elle trois œufs de noble lignée. L’empereur, qui n’avait pas assez de gibier pour nourrir ses enfants, se trouva bien désemparé ! Mais il ne savait pas quelle belle proie il venait d’embarquer entre ses serres car sous ma forme de lièvre je me suis transformée une fois en vol pour me changer en aigle impérial à mon tour. Confus, il est resté un long moment silencieux à me contempler et m’a parlé de son problème.
Furet, Renard et Chaton écoutaient son récit avec attention, complètement captivés par cette incroyable histoire.
— Je sentais qu’il était malheureux et j’ai alors décidé de lui venir en aide et de rester auprès de ses petits jusqu’à ce qu’ils sachent chasser et voler. Je les veillais pendant que l’empereur allait chasser et surveiller les cieux. Le temps a passé et ça fait quatre jours que ses petits sont autonomes. J’ai donc décidé de redescendre et de vous retrouver.
— Ah oui ! fit Renard, cynique. Et en revanche tu ne t’es absolument pas dit qu’il valait mieux prendre quelques heures pour descendre nous avertir de ton projet de porter secours à ces petits oisillons.
Il lança un regard noir à sa sœur puis continua :
— Non… t’as préféré nous laisser escalader cette montagne infernale pour tenter de te retrouver alors que t’aurais pris ne serait-ce qu’une demi-journée pour nous informer de ton affaire, Chaton et moi n’aurions pas gaspillé notre précieux temps ! On t’aurait laissé tranquillement batifoler avec seigneur aigle et ses marmots.
Tanuki gloussa, Renard avait l’air terriblement froissé.
— Mon cher frère, je ne pouvais pas être impolie et me défiler face au seigneur des cieux, voyons. Et puis, avoue, ce voyage a dû t’apprendre des choses ou te permettre de voir des choses merveilleuses.
Renard croisa les bras, tourna la tête et fit la moue, les oreilles plaquées en arrière.
Tanuki continua son récit. À la fin, tous demeuraient pensifs. Après tout, cette histoire pouvait faire une magnifique légende. Elle salua l’aigle et lui fit ses adieux. L’oiseau, pour la remercier, se proposa de les aider à descendre les hautes montagnes sur son dos et de les déposer à l’orée de la forêt la plus proche. Ils acceptèrent, ravis de ne pas fournir le moindre effort de la journée. D’autant que la descente semblait beaucoup plus technique et éprouvante que la montée.
L’oiseau se mit à leur hauteur. Chaton prit place en tête, au niveau du cou, assis confortablement sur le soyeux plumage brun moucheté de noir. Derrière lui, Furet se tenait au niveau des épaules, puis ce fut le tour de l’imposante Tanuki, suivie par Renard de s’installer sur son dos. L’aigle déploya ses immenses ailes majestueuses et s’élança dans les airs avec grâce.
Le voyage aérien était des plus magistraux. Le paysage était si sublime vu d’en haut. Les imposantes montagnes se déployaient à l’infini, jusqu’à l’horizon. Leurs sommets enneigés tranchaient avec la roche grisée. De rares lacs s’étendaient, leur surface miroitant les rayons de l’astre, les faisant scintiller. Le vent chatouillait les moustaches de Chaton, ravi par le spectacle éblouissant qui se tenait tout autour de lui. Il avait une sensation de légèreté et d’humilité, se sentant insignifiant face à cette immensité.
Puis, les forêts commencèrent à se dessiner au loin et à se rapprocher. L’empereur entama calmement la descente et vint se poser tranquillement à l’orée de la forêt. Tous descendirent et remercièrent leur hôte qui repartit sans cérémonie dans le ciel bleu azur.
L’aigle était loin à présent, sa silhouette presque entièrement disparue de l’horizon. Ce fut au tour de Furet de prendre congé auprès d’eux.
— Bon, messieurs dames, il est temps pour moi de vaquer à nouveau à mes occupations. Ce voyage en votre compagnie a été des plus captivants et des plus éprouvants je dois l’avouer.
— Au revoir Furet ! répondirent-ils à l’unisson.
— Et merci pour tout, ajouta Chaton.
— À la revoyure ! conclut-il.
Sur ce, Furet détala et s’engouffra dans les fourrés.
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