Dragons contre imbéciles chapitre 7
Chapitre 7 :
La mort de Sam le fillirte causa un vif retentissement, dans le milieu des opposants au gouvernement autoritaire de Koko. En effet Sam était une figure montante, et un des principaux chefs de la résistance. Il n’était pas très malin, mais son énergie et son enthousiasme s’avéraient contagieux. En prime ses nombreux actes de bravoure lui avaient attiré l’estime de ses compagnons de lutte.
Toutefois il n’était pas sûr que Sam reste longtemps dans l’au-delà, un débat avait lieu à l’intérieur d’une vaste clairière entre les seigneurs dragons pour savoir s’il fallait qu’ils interviennent pour aider Sam. Le dragon Marpax passait pour certains de ses semblables pour une créature qui avait perdu la tête, à cause de sa volonté de ressusciter un fillirte. Pourtant le dragon n’avait pas été guillotiné ou décapité.
Irnax le dragon : Personnellement je suis contre le fait de venir en aide à un fillirte, quand bien même il descend de Louis XXV. Surtout qu’il nous considérait comme des monstres avant que ne lui soit révélées ses origines royales.
Marpax (en colère) : Nous avons fait le serment à Louis XXV de protéger sa famille ! Si nous ne respectons pas nos engagements, nous ne vaudrions pas mieux que le plus vil des fillirtes !
Irnax : Plutôt que d’utiliser une grosse quantité d’énergie magique pour un seul être, je propose de travailler à renforcer notre alliance avec les elfes. Si elle aboutit nous pourrons avoir la puissance nécessaire pour régénérer notre monde d’origine. Ce qui rendrait inutile notre séjour dans ce monde dépravé et décadent.
Marpax : Sans vouloir te vexer, il faudrait que la plupart des elfes nous aident pour que Smog redevienne habitable, ce qui est loin d’être gagné. Ensuite même si l’influent Alaniel travaille avec beaucoup d’énergie au rapprochement entre les elfes et les dragons ; vu les préjugés et les malentendus qui existent entre nos deux espèces, cela peut prendre des siècles avant que le comportement type d’un elfe qui rencontre un dragon ne soit plus de l’animosité voire de la haine. Enfin il faut savoir que les elfes ne sont pas des philanthropes, si nous leur demandons un important service ils réclameront une grosse contrepartie.
Irnax : Tu as raison, mais le retour à notre monde d’origine est une entreprise qui mérite de gros sacrifices.
Marpax : Je n’en suis pas si sûr, si nous revenons sur Smog nous devrons recommencer à affronter les vouivres, et ce sont des adversaires d’un autre calibre que les fillirtes et les elfes.
Irnax (étonné) : N’as-tu pas la nostalgie de la terre qui t’as vu naître ? N’éprouves-tu pas du regret à avoir quitté le monde de tes ancêtres ?
Marpax : Smog est un monde où pour avoir un peu de viande il faut batailler très durement, tandis que le monde de Dragorn est florissant, il contient du gibier en abondance. En plus si nous nous montrons malins et disciplinés nous pourrons devenir les maîtres de Dragorn.
Irnax : Quoiqu’il en soit je suis contre la résurrection de Sam. La magie de retour à la vie est très dangereuse pour les magiciens l’employant. Même quand il s’agit de dragon majeur, et nous avons terriblement besoin de mages en ce moment.
Marpax : Si je ne peux pas compter sur de l’aide, je tenterai seul de ramener à la vie Sam. Et quand bien même le risque de périr en le ressuscitant serait élevé, je n’oublierais pas la dette d’honneur qui nous lie à la famille de Louis XXV.
Irnax : Ton dévouement est touchant, mais est-ce que risquer sa vie pour un fillirte en vaut vraiment la peine ? Et il y a un autre problème, notre dieu Véruza n’apprécie déjà pas beaucoup que l’on ressuscite un dragon. Alors j’ai peur qu’il se mette en colère, si nous nous mettons à ramener à la vie des êtres qui n’appartiennent pas à notre espèce.
Marpax : Véruza est un dieu bon, il comprendra que les dragons viennent en aide à la famille d’un de leur bienfaiteur.
Irnax : Possible, mais je n’ai pas envie de jouer avec le feu, il est arrivé à Véruza de maudire ceux qui abusaient de la magie de résurrection.
Marpax : D’après ce que j’ai entendu dire, tu fais erreur. Les dragons majeurs frappés de maladie suite à un usage abusif de sorts de retour à la vie, devaient leur état au fait qu’ils n’avaient pas pris assez de temps pour se reposer. Qu’ils avaient lancé des sorts éprouvants sans prendre le temps de faire de longues pauses.
Irnax : Il y a un moyen d’empêcher la mort de Sam, qui ne requiert pas l’usage de sort de résurrection, cependant les conséquences peuvent être funestes pour toi Marpax, si j’ai recours au voyage dans le temps.
Marpax : C’est bizarre tu croyais que ce type de sort était une chimère, qu’il était impossible d’aller dans le passé ou le futur.
Irnax : C’est ce que je pensais aussi, mais je suis tombé sur d’anciens écrits qui affirmaient l’inverse, et après quelques expériences, j’ai maîtrisé des sorts de voyage temporel.
Marpax : Super, quand puis-je partir ?
Irnax : En fait, même si la maîtrise du voyage temporel par l’intermédiaire d’un sort s’améliore constamment, cela demeure une expérience risquée. Si le lanceur de sort est distrait ne serait-ce qu’une seconde, celui qu’il envoie dans le passé ou le futur a le corps qui est dispersé.
Marpax (enthousiaste) : Je me fiche des dangers, l’honneur mérite les plus grands sacrifices !
Irnax : Ne t’emballe pas Marpax pour l’instant je ne peux envoyer que trois jours dans le passé et le futur. Et comme nous ne savons pas quand est mort Sam, il y a un risque que ton entreprise soit vaine.
Marpax : Dans ce cas là, il n’y a pas de temps à perdre, plus nous attendons plus mes chances de sauver Sam, s’amenuisent.
Irnax : Par le chronosus, que Marpax soit transporté dans le passé.
Marpax voyagea dans le temps. Il eut le corps baigné par une lumière blanche d’abord, puis il évolua dans une sorte de tunnel entre le liquide et le solide rempli de lueurs rouges. Il se rendit compte qu’après un temps qui paraissait effroyablement long il rejoignit la réalité, et qu’il était désormais sur la même clairière qu’au moment de son départ, mais sans entourage de l’espèce des dragons. C’était une preuve de réussite du sort de voyage dans le passé.
Le déplacement magique ne fut pas sans dommage mental. En effet l’esprit du dragon subit des dégâts psychiques. Ce qui était normal, Marpax insista pour participer à un défi difficile. Rares étaient les personnes voyageant dans le passé ou le futur qui s’en sortaient indemnes.
En fait de nombreux individus qui s’essayèrent au déplacement temporel, devinrent complètement fous, ou arrivèrent à destination à l’état de bouillie informe. Le dragon possédait un corps capable d’encaisser plusieurs voyages dans le passé, mais il n’était pas pour autant invulnérable à tout, ainsi son premier réflexe fut de tenter de se fouetter avec sa queue. Puis il finit par reprendre petit à petit contenance, à retrouver un état d’esprit moins tourmenté par la folie. Il arrêta ses délires après avoir fait s’écrouler plusieurs dizaines de pins des bois dans lequel il se trouvait. Il se dirigea en volant vers Sam.
Marpax (pense) : Voyons si Sam est vivant, oui je sens sa présence dans un quartier résidentiel chic. Il est loin d’ici, je dois me dépêcher, j’ai le pressentiment qu’il va bientôt mourir.
Marpax se dépêcha de se rendre en volant vers un endroit rempli de manoirs et d’autres bâtisses imposantes faites dans des matériaux coûteux, notamment du marbre blanc. L’endroit se caractérisait aussi par ses grillages, ses caméras de surveillance, et d’autres dispositifs de sécurité. Voler les riches était parfois très tentant, alors des individus fortunés prirent des précautions.
Sam était assez joyeux après avoir rencontré un marchand d’armes interdites. Il mit la main sur une bombe qui l’aiderait à réaliser son projet d’attentat.
Sam : Hé, hé bientôt Koko et ses sbires vont trépasser.
Marpax : Sam, écoute-moi, tu dois.
Sam : Ah, mon.
Sam effrayé lâcha sa bombe et tous les objets qu’ils portait dans ses mains, et elle explosa. La présence de Marpax et surtout de résidus magiques liés à son voyage dans le temps jouèrent un rôle d’amplificateur dans la puissance de l’engin explosif. Ainsi le dragon fut blessé par la déflagration, il écopa de dégâts corporels importants, tandis que le quartier qu’il survolait fut complètement rasé par le souffle de l’impact.
Marpax (amoché) : Retour.
Marpax revint à son point de départ près d’Irnax à l’intérieur d’une clairière, mais il hérita d’un état d’esprit plutôt dérangé. Il avait clairement envie de se nourrir sur ses semblables, d’infliger un massacre sur ses congénères, de festoyer avec la cervelle du crâne de proches. Il avait beau lutter de toutes ses forces contre ses pulsions sanguinaires, il peinait grandement à surmonter sa psychose. Il se lécha les crocs à la perspective de commettre un massacre, à pratiquer le cannibalisme. Mais finalement au prix d’un grand effort de volonté, il parvint à contrer ses désirs macabres, il se força à contenir sa frénésie.
Irnax : Guérison magique, que Marpax se remette de ses dommages.
Marpax : Maintenant que je suis soigné, renvoies moi encore dans le passé Irnax, s’il te plaît.
Irnax : Je ne peux pas.
Marpax : Tu as épuisé ta puissance magique ? Pourtant d’après ta réputation tu peux lancer des centaines de sorts majeurs par jour.
Irnax : Le problème n’est pas lié à mes réserves d’énergie, mais à ta capacité d’endurance. Même si nous les dragons avons une résistance extraordinaire, il n’empêche que le voyage dans le temps met à rude épreuve notre corps, si tu repartais maintenant, tu mourras de fatigue. Il te faudra au moins une semaine de repos, avant de pouvoir refaire un voyage temporel. C’est un miracle que tu sois revenu vivant, tout en étant gravement blessé. Qu’est-ce qui s’est passé ?
Marpax : J’ai causé une vive surprise à Sam, celui-ci a laissé tomber un bouton-poussoir, ce qui a activé la bombe qu’il transportait, comme il s’agissait d’un explosif magique, j’ai été touché.
Irnax : Cela vaut-il vraiment la peine de mettre sur le trône de Francie un imbécile tel que Sam ? Nous y perdrions au change, et les fillirtes seraient malheureux.
Marpax : Justement le fait que Sam ne soit pas très malin est un avantage. Il sera facile de le pousser à prendre des décisions qui avantagent les dragons.
Irnax : J’ai une vision, Sam rencontre notre dieu Véruza, qui hésite à le ressusciter, oh non cet imbécile fait preuve d’impolitesse envers Véruza, il est fichu. Puisque notre dieu a décidé de prendre en main le destin de Sam, nous devons le laisser faire.
Marpax : Très bien, je m’incline, je ne veux pas contrarier les plans de Véruza, et attirer sur nous sa colère.
Inrnax : Tu sais, tu ne devrais pas avoir trop d’espoir pour Sam, bien qu’il soit couturier, j’ai peur que le fil de sa vie ne soit tranché.
Sam semblait avoir le don de s’attirer des ennuis, il ne restait plus qu’à espérer que sa bonne étoile ne l’abandonne pas. Sinon il risquait de séjourner pendant longtemps dans un monde qui faisait passer les Enfers chrétiens pour un paradis.