Hyrkil l’elfe obèse chapitre 4

Chapitre 4 : Arrogance

          Alaman l’ogre eut pour mission de défier en duel, les nouveaux chefs skavens de la forteresse de Zapor. Au début seuls des leaders mineurs acceptèrent de se battre contre Alaman, cependant celui-ci enchaîna rapidement des victoires faciles. Résultat des hommes-rats de plus en plus influents consentirent à se mesure à l’ogre. La conquête de Zapor allait bon train, quand un trouble-fête débarqua dans la personne de Zoc le général hobbit.

Zoc : Arrêtez de me voler ma gloire, je veux dire partez d’ici. Il revient de droit aux hobbits de reconquérir la forteresse de Zapor.

Hyrkil : Certes mais mon subordonné Alaman vous évitera de subir des pertes considérables.

Zoc : Mettre la main sur Zapor, sera presque une promenade de santé pour mes troupes, maintenant que les skavens sont très diminués.

Hyrkil : Permettez-moi de douter, les hommes-rats possèdent toujours l’avantage du nombre et du terrain.

Zoc : Je n’ai que faire des suggestions d’un ventru vaniteux, qui essaie de duper mes semblables hobbits.

Hyrkil : Mes intentions à l’égard des hobbits de ce pays sont pacifiques.

Zoc : C’est ça et moi je suis le dieu Ramuh en personne. Vos actes soit disant altruistes, sont sans doute des manœuvres pour servir des buts personnels, loin d’être bénéfiques pour mon peuple.

Hyrkil : Quelle stratégie allez-vous employer pour terrasser les skavens ?

Zoc : L’assaut frontal, maintenant que les skavens sont désorganisés ; ce sera une partie de plaisir de reprendre la forteresse.

Hyrkil : Même si vous avez raison, il serait illusoire de penser que vous prendrez Zapor, sans perdre au moins quelques centaines de soldats. Je peux éviter la mort à beaucoup de de vos subordonnés, général. Laissez moi un ou deux jours, s’il vous plaît.

Zoc : Jamais, je serai déshonoré si j’avais une dette à l’égard d’un elfe gargantuesque. Mes ancêtres me honniront, me couvriront de reproches, le jour où je me présenterai face à eux, si j’acceptai votre marché.

Hyrkil : Un bon général se moque du prestige, normalement sa priorité absolue consiste à préserver la vie de ses soldats.

Zoc : Un officier qui veut faire carrière, ne crache jamais sur une bonne occasion d’accroître sa renommée. Cette discussion est maintenant close, si vous continuez à insister, je vous fais enfermer.

          Hyrkil le ventru avait l’impression que Zoc le général hobbit s’avérait un officier incompétent, qui obtint son poste grâce à sa famille, ou des amis hauts placés. La suite des événements donna raison au ventru. En effet le général ne trouva rien de mieux que de mener un assaut, en envoyant seulement la moitié de ses troupes, et il attaqua le côté de la forteresse de Zapor le plus difficile à escalader. Par conséquent les rares fantassins de Zoc qui arrivaient au niveau des créneaux, subissaient un niveau intense de fatigue. Le résultat fut un échec retentissant, les skavens ne déplorèrent que quelques morts, tandis que le général perdit des centaines de soldats. Il changea de stratégie, toutefois il fit une nouvelle erreur très préjudiciable. Pendant que ses troupes attiraient l’attention du côté sud, Zoc mena une charge côté nord. Malheureusement il se trompa deux fois dans les ordres par geste qu’il donna, ainsi ses officiers comprirent qu’il fallait jouer de la trompette et du cor. L’étourderie du général avertit les skavens qui purent mener une contre-attaque sanglante. En deux jours ils tuèrent plus de trois mille soldats de Zoc.

          Celui-ci refusait de battre en retraite, malgré des pertes qui commençaient à être considérables. D’ailleurs le général fit le serment solennel de n’abandonner le siège, que si tous ses subordonnés mourraient au combat. Des officiers subalternes proposèrent à Zoc de modifier la stratégie, d’user de machines de guerres. Étant donné les effectifs survivants du général, cela constituait une option raisonnable. Mais Zoc pour des raisons de panache refusa de prendre en considération les suggestions de ses subordonnés. En outre il clama que ses troupes devaient pratiquer des assauts furieux contre Zapor, le jour comme la nuit. Que le temps de sommeil autorisé pour le soldat ne devait pas dépassé les cinq heures. Zoc peu soucieux de donner l’exemple dormait douze heures par nuit. Les excentricités et les idioties du général causèrent une mutinerie, le général pour sauver sa vie dut s’enfuir à toute vitesse. Une fois débarrassé de la présence de Zoc, une délégation vint s’entretenir avec Hyrkil pour lui demander de l’aide. Le ventru demanda un délai de réflexion de quinze à vingt minutes, avant de prendre sa décision. Il réfléchissait dans une grande tente richement ornée de symboles alimentaires en lien avec le gras, les rillettes et le beurre notamment.

Hyrkil : Je pense que je vais accepter d’aider les subordonnés de Zoc à reprendre Zapor. Mais je commets peut-être une erreur alors je voudrais votre avis à tous les deux.

Frêneleau : C’est inhabituel, à mon connaissance quand un elfe gargantuesque est insulté, il s’arrange pour nuire avec le plus d’énergie possible à son offenseur, et traite les subordonnés de l’insulteur comme de la vermine.

Hyrkil : Les subalternes de Zoc ont montré leur défiance, en se révoltant contre lui. Ils ne font plus par conséquent partie de ses alliés.

Frêneleau : Il n’empêche vous avez un comportement atypique pour un ventru, je m’attendais vraiment à ce que vous répondiez avec dédain à la requête de la délégation.

Hyrkil : Autrement quel est ton avis sur ma décision, Frêneleau. Je fais quelque chose d’utile ou de nuisible pour moi ?

Frêneleau : C’est assez compliqué, si vos semblables apprennent que vous rendez service à des hobbits, ils feront une drôle de tête, voire vous traiteront de fous. Néanmoins vu que vous avez l’intention de négocier avec des hobbits influents, pour atteindre un but caché, je pense que participer à la conquête de Zapor vous aidera à réaliser vos ambitions.

Hyrkil : Et toi Alaman que suggères-tu ?

Alaman : J’ai l’intuition que votre quête ne vous apportera pas du prestige ou, une hausse de votre pouvoir financier, ou magique. Seriez-vous devenu vertueux par hasard ?

Hyrkil : Non j’obéis à un but égoïste, si je réussis je nuirai beaucoup à quelqu’un, qui m’a apporté un bonheur intense. Mais trêve de bavardages quelle est ton opinion sur mon projet ?

Alaman : Je ne suis pas très enthousiaste à l’idée de vaincre des skavens grâce à votre magie. Cependant je veux aider les subalternes de Zoc. Ce sont de braves gens, et leur châtiment sera moins lourd si Zapor revient sous leur contrôle.

Hyrkil : Parfait la cause est entendue alors, nous allons faire tomber la forteresse.

Alaman : Je peux obliger les skavens à quitter Zapor si je continue à gagner des duels. D’ailleurs pourquoi avez-vous adopté une solution compliquée ? Je connais votre puissance, vous pouvez tuer tous les hommes-rats avec un sort.

Hyrkil : Rien ne garantit que certains skavens ne bénéficient pas de protection puissante. Donc si je choisis le recours à des sorts destructeurs, je mets en danger la vie des otages de la forteresse. Mais surtout j’ai besoin que tu exerces un droit de commandement sur les skavens.

          Alaman l’ogre recommença à défier des hommes-rats. Au bout de deux jours, le chef suprême des occupants de la forteresse de Zapor, en eut assez, il décida de prendre les choses en main. L’ogre après réflexions ne cracha pas sur une aide magique de la part d’Hyrkil le ventru. En effet le skaven suprême exhalait une puissance plus que palpable, il était une incarnation de la force brute. Il était un champion de guerre, qui impressionnait beaucoup. Il attira sur lui la bénédiction de plusieurs dieux, résultat il devint une créature magique, aussi si ce n’était plus redoutable qu’un dragon adulte. Pour arranger les choses le skaven bénéficiait d’un armement surnaturel de premier ordre, il s’avérait couvert de la tête au pied d’artefacts légendaires. Alaman ne pouvait compter que sur des sorts de soutien, il ne possédait rien d’enchanté.

           La loi des ventrus interdisait aux esclaves de disposer d’objet magique, sauf dans le cas  d’une dérogation du roi des elfes gargantuesques. Néanmoins le monarque n’accordait de dispense, seulement après de longues et coûteuses négociations généralement. Or Hyrkil ne voulait pas que le but de son voyage soit découvert. Néanmoins le ventru estimait qu’il aurait peut-être dû, se contraindre à la formalité de négocier avec son souverain. En effet il craignait pour la vie de l’ogre. Son adversaire le skaven suprême était protégé par une magie bien plus puissante que celle d’Hyrkil. D’accord il avait la réputation d’être un crétin, mais aussi une personne surentraînée dans l’art du combat. Alaman passait trois à quatre heures par jour à améliorer ses capacités de guerrier, tandis que l’homme-rat se perfectionnait au minimum dix heures tous les jours, à l’art du combat. Il était lourdement blindé dans le sens qu’il portait une armure intégrale. Et il maniait une hache à deux mains, que même un colosse humain aurait eu du mal à brandir.

            D’habitude les skavens avaient le droit à un matériel de guerre fréquemment foireux. Mais l’homme-rat suprême disposait de ce qu’il fallait pour se battre, des protections métalliques superbement ouvragés, avec des dizaines de runes stylisées ayant chacun un sort lié à elles, et surtout une hache capable de trancher dans le métal ordinaire et la chair comme du beurre. Alaman de son côté ne disposait que d’une armure de cuir sans enchantement, et d’une épée de bonne qualité, mais sans pouvoir. La plaine qui servait au duel risquait de voir le sang d’Alaman tacher le sol.

             Aussi l’ogre se consacra beaucoup sur l’esquive et des attaques éclairs contre son ennemi. Il cherchait à frapper les points faibles de l’armure comme les articulations. Et il misait sur le fait d’éviter au maximum de parer, il se consacrait à se dérober avec agilité aux coups puissants. Il ne voulait pas que son épée finisse briser par un assaut adverse.

          L’ogre résista bien pendant une minute, grâce à sa fougue et sa vitalité, toutefois son adversaire compensait allègrement le fait que l’âge commençait à prélever un tribut sur ses forces, par une technique irréprochable. Ainsi même sans l’appui de sorcellerie le skaven était supérieur à Alaman. La lassitude finit par gagner l’homme-rat, il décida d’arrêter de s’échauffer, et de tout donner. Par conséquent il inversa les rapports de force durant le défi. Quand il s’apprêta à donner le coup de grâce, il se mit à éternuer. Alaman profita de l’instant de faiblesse de son ennemi pour ramasser son épée, et la lancer. Il visa superbement, car l’arme transperça la tête de l’homme-rat, malgré le fait que le casque du skaven, ne contenait comme faiblesse qu’une mince visière. Un dialogue s’engagea entre Hyrkil et Alaman peu après le duel.

Hyrkil : Je te félicite Alaman, tu t’es très bien battu.

Alaman : Je n’aurais rien pu faire sans votre intervention opportune, votre sort d’éternuement m’a sauvé la vie.

Hyrkil : Je n’y suis pour rien, ton adversaire a sans doute éternué par la faute d’une cause naturelle.

Alaman : Que me conseillez-vous de faire, en ce qui concerne les skavens de la forteresse de Zapor ?

Hyrkil : Tu devrais leur remettre la hache, et la plupart du butin de ton prédécesseur, si tu veux éviter une révolte massive.

Alaman : La hache fait un superbe trophée. Vous me demandez d’abandonner des richesses considérables.

Hyrkil : Je sais mais tu ne vivras pas longtemps si tu ne montres pas très généreux avec tes subordonnés skavens. Tes subalternes détestent les ogres, ton autorité est vacillante.

Alaman : Malgré le fait que j’ai risqué plusieurs fois ma vie, je n’aurai pas le droit à une compensation ?

Hyrkil : Tu pourras emporter quelques kilos d’or, mais je pense que ce sera tout. C’est nécessaire, pour que les hommes-rats abandonnent sans rechigner, la forteresse de Zapor.

Alaman : Je comprends, mais c’est quand même douloureux de renoncer à une fortune, tout cela pour rendre service à des hobbits qui vous regardent de haut.

Hyrkil : Ton dévouement ne sera pas oublié, si ma quête aboutit, en plus de la liberté, je te donnerai beaucoup de pièces d’or.

          Les hommes-rats rechignèrent beaucoup à abandonner la forteresse de Zapor, toutefois ils acceptèrent de s’exécuter contre un accès au butin de la chambre au trésor, et la promesse qu’Alaman renonce sur le long terme à son droit de commandement en échange. Les clans hommes-rats une fois hors de Zapor recommencèrent à se battre, et à se diviser, malgré les tentatives de quelques-uns d’obtenir une unité. La forteresse mythique se remplit rapidement de soldats hobbits. Les militaires demandèrent à Hyrkil le ventru de boucher certains accès souterrains avec sa magie. Si la menace semblait jugulée pour le moment, il n’empêchait qu’un jour des skavens pourraient recommencer à attaquer.

           C’était d’ailleurs la raison de chute de Zapor, des hommes-rats prirent à revers les défenseurs  hobbits en creusant dans le granit, sur des centaines de mètres. C’était un travail titanesque qui coûta la vie à des milliers d’hommes-rats, toutefois les chefs skavens se moquaient des pertes, et se montraient très patients. Certains dirigeants étaient capables d’attendre des siècles la réalisation d’un plan. La durée de vie moyenne d’un homme-rat dépassait rarement vingt ans, mais il y avait des exceptions. La pierre malnérale permettait aux skavens influents de vivre des millénaires parfois. Le ventru s’exécuta avec zèle, il mit les bouchées doubles pour sceller les tunnels. Il provoqua des effondrements massifs, et installa des centaines de runes piégées, qui avaient pour fonction de tuer des envahisseurs potentiels. Il refusa de se faire payer par des hobbits pour ses bons services, il était assez riche comme cela, et il estimait que cela était nécessaire pour ses plans.

           Il sentait que certains de ses débiteurs éprouvaient de la gêne voire du mépris. Par conséquent il fallait faire le maximum pour obtenir une réputation satisfaisante, afin de limiter les obstacles. Hyrkil fut invité à un banquet, en remerciement de son aide pour reconquérir Zapor.

           La salle de réception de la forteresse après plusieurs coups de balai, et un nettoyage intensif fut pavoisée de nombreuses bannières hobbites. La moitié de la nourriture du banquet fut réservée à Hyrkil, bien qu’il y ait plus d’une centaine de convives et que les hobbits sont réputés pour leur bon appétit. Alors que la fête battait son plein le général Zoc fit son apparition.

Zoc : Cessez cette mascarade, Hyrkil n’est pas un héros mais un comploteur.

Hyrkil : Vous divaguez, j’ai rendu un grand service à vos semblables, tandis que vous avez gaspillé un grand nombre de vies hobbites.

Zoc : Il est vrai que j’ai mené un siège désastreux de la forteresse de Zapor, toutefois c’est de votre faute.

Hyrkil : Je ne suis pas responsable de votre incompétence.

Zoc : Justement il y a des limites naturelles à la stupidité. Certaines de mes erreurs étaient si débiles, que seule la sorcellerie peut expliquer que je l’ai commise.

Hyrkil : Je n’avais aucun motif de vous nuire.

Zoc : Vous vous êtes engagé à libérer Zapor, si j’avais réussi à en prendre le contrôle, vous auriez subi un revers grave.

Hyrkil : Même avec une bonne stratégie, vous n’aviez aucune chance de vaincre. La forteresse était trop bien défendue, pour pouvoir être conquise par des méthodes conventionnelles.

Zoc : C’est vous qui le dites, il y a d’autres éléments suspects qui vous accablent, les skavens ont pu quitter Zapor, en emportant le butin de leur pillage contre les hobbits, malgré le fait que votre esclave Alaman soit devenu leur chef suprême.

Hyrkil : Pour que les hommes-rats s’en aillent de la forteresse, de grosses concessions étaient nécessaires. Mon serviteur serait mort, et moi aussi, si nous avions exigé que les skavens partent, en laissant derrière eux toutes leurs richesses.

Zoc : J’ai une autre théorie, vous vous êtes arrangé avec certains chefs skavens, pour obtenir une partie de l’or de Zapor. Vous servez une fable à dormir debout pour justifier vos actes.

Hyrkil : Vous accusez sans preuve, vous déraillez complètement.

Zoc : Je n’ai pas de preuves accablantes, mais il y a quand même de lourdes présomptions qui pèsent sur vous.

Hyrkil : C’est votre racisme, votre haine, et votre envie de ne pas être puni pour vos fautes, qui vous poussent à m’accuser.

Zoc : Je ne vous aime pas, cependant d’un autre côté vous êtes un utilisateur de magie noire. Il est très rare, que les sorciers sombres se montrent altruistes, et ne complotent pas des plans maléfiques.

Hyrkil : Vous êtes un bel exemple de malfaisance, pour échapper à un châtiment mérité, vous essayez de rejeter la faute sur un autre.

Zoc : Les ventrus comme vous, sont méchants et sadiques. Le fait de se montrer gentil, est perçu comme une folie voire un crime, par les elfes gargantuesques.

Hyrkil : Je ne représente pas un danger pour les hobbits, pour preuve je vais rapporter l’anneau de fraternité dans cette ville.

          Tous les hobbits présents dans la salle de banquet s’arrêtèrent de discuter suite à la déclaration de Hyrkil.

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