LES MONDES ERRANTS – Chapitre 32

Chapitre 32 – L’éveil

Le temps était couvert et la forêt encore humide de l’averse de la veille, noyée dans un épais brouillard. L’automne arrivait à grands pas, emportant avec lui un vent frais chargé d’une senteur d’humus et auréolant la sylve de teintes brunes et ocrées. Des châtaignes, des glands et des amas de feuilles en décomposition parsemaient le sol en abondance, rejoints par une myriade de champignons émergeant à la base des troncs moussus.

Dans les arbres, quelques écureuils, dont le pelage roux se distinguait dans les vapeurs brumeuses, s’activaient pour faire leurs réserves de nourriture tandis que sur les branches, des oiseaux entamèrent leur chant auroral, brisant ainsi le silence de la nuit. L’un d’eux, un jeune pinson, descendit de son perchoir à la recherche d’insectes qui grouillaient au sol.

Soudain, une boule flamboyante fondit sur lui et brisa sa nuque d’un claquement sec. Chaton lécha ses babines maculées de sang, ses petits crocs déjà bien affûtés pour son âge. Le goût du pinson était exquis, d’autant qu’il s’agissait de sa première prise. Tout fier, il prit la proie dans sa gueule et l’emporta fou de joie quelques mètres plus loin. La queue droite et le poitrail gonflé, il fanfaronnait.

Sa mère le regardait du haut d’un gros rocher, les yeux pétillants, son pelage nivéen contrastant avec les couleurs fauve du paysage.

En guise d’offrande, Chaton déposa l’oiseau sur le tapis de feuilles gisant à ses pieds et se prosterna.

— Mère ! Voici pour toi la moitié de ma première prise. Je tiens à t’en faire cadeau pour te remercier des leçons de chasse que tu m’as enseignées.

La chatte sauta de son rocher avec élégance. Son corps svelte et élancé lui conférait une allure gracile. Elle s’approcha du jeune félin et lui donna un vif coup de langue sur la tête. À ce geste de tendresse, Chaton ronronna.

— Mange-le donc en entier ! C’est ton œuvre et tu as besoin de forces pour la journée qui s’annonce. Nous avons beaucoup à faire.

— Tu n’as pas faim toi ? miaula Chaton, heureux à l’idée de garder son repas pour lui seul.

— La forêt grouille de gibiers en cette saison, je trouverai de quoi me sustenter pendant que tu t’exerceras.

À cette annonce, Chaton se redressa. Enfin, il allait pouvoir passer au niveau supérieur et apprendre de nouvelles techniques.

Depuis le début de sa courte vie, sa mère n’avait eu de cesse de lui enseigner des choses sur le monde qui l’entourait. Notamment en ce qui concernait la forêt, ses habitants et ses divinités. Il était passionné par ces histoires et l’écoutait avec une attention qui frôlait l’admiration.

Côté pratique, elle lui inculqua les us et coutumes des chats. Cependant, cela faisait plus d’une semaine qu’il échouait à la chasse.

Au début, il était trop bruyant, les oiseaux et les souris le repéraient de loin et s’enfuyaient bien avant qu’il n’arrive à leur portée. Puis il était maladroit et se prenait les pattes dans les racines. Ensuite, il était trop lent, les proies vives se dérobaient entre ses dents. Mais ce matin-là, il avait enfin réussi à en chasser une, et tout seul !

Chatte marchait tranquillement, suivie de près par son petit qui zigzaguait entre les arbres et les pierres, faisant valser les feuilles mortes dans les airs. Ils n’avaient pas de prédateurs à craindre, tous les animaux respectaient Chatte et connaissaient la filiation de Chaton. Les loups, les ours noirs et les chiens sauvages les laissaient vivre en paix. Même les renards n’osaient leur faire du mal. De plus, la gracile féline avait aidé beaucoup d’entre eux jadis, lorsqu’elle habitait chez les humains, partageant une partie de sa pitance par temps de grand froid et leur laissant accéder à la grange pour se reposer.

Chatte menait auparavant une existence paisible, choyée et dorlotée au sein d’un foyer. Les humains qui l’accueillaient l’aimaient beaucoup et s’assuraient qu’elle ne manquait de rien. Mais cette vie la lassait, elle aspirait à plus ; la liberté lui manquait. Au fil des mois, elle devenait envieuse vis-à-vis de ses voisins de la forêt. Elle aussi voulait vivre une existence simple et naturelle. Renouer avec son instinct d’animal sauvage, quitter sa douce maison pour une tanière sous un arbre, dire au revoir à de bons gros morceaux de viande et de poisson gras pour chasser de vieux rats et de maigres oiseaux.

Chaton se mit à couiner. Alors qu’il jouait à sautiller et à grattouiller le sol, une aiguille de pin vint s’incruster entre les coussinets de l’une de ses pattes avant. Il regarda sa mère de ses yeux larmoyants. Chatte prit sa patte meurtrie entre les siennes et, avec délicatesse, pinça l’épine entre ses dents et l’ôta avec douceur avant de la recracher. Puis, elle donna un vif coup de langue sur son coussinet.

Sur ces vives émotions, ils continuèrent leur chemin.

— Mère ! que vas-tu m’apprendre aujourd’hui ? C’est la première fois que tu n’emmènes aussi loin dans la forêt.

— Mon fils, l’heure de ton voyage arrive à grands pas. Je voudrais te montrer le lieu où tout a commencé, là où tu as été conçu et là où tu es né, dans l’espoir de te donner des indices pour mener à bien ta quête.

Chaton s’arrêta net. Ses pattes tremblèrent et ses moustaches frémirent d’excitation. Sa mère lui avait déjà raconté tant de choses à propos de son père qu’il n’avait jamais vu.

— Mère ! vais-je enfin voir mon père ?

— Hélas ! non mon fils. Tigre est un dieu et un dieu demeure dans les cieux. De là-haut où que tu sois, il te regarde et t’entend.

Chaton fut déçu. Depuis sa naissance, sa mère lui parlait de son père et de son statut divin ; il était fier d’être le descendant direct d’un être aussi majestueux, mais son absence lui pesait. Chaque fois qu’elle lui parlait de lui, une lourdeur germait au niveau de la poitrine. Après tout, c’est vrai que son père pouvait le voir d’où qu’il fût mais il aurait tant aimé le rencontrer et lui parler de vive voix.

Ils arrivèrent au pied d’une grande arche rouge mêlée de noir et chamarrée de motifs dorés, tranchant avec la végétation luxuriante, digne d’une saison printanière. Des plantes et des fleurs magnifiques ornaient le chemin pavé qui s’ouvrait devant eux. Les pétales avaient des formes, des couleurs et des parfums que Chaton n’avait jamais perçus auparavant.

De petites sculptures représentant différents animaux flanquaient le passage. Chacune s’ancrait sous un autel en bois ou en pierre pour la protéger des intempéries. Ils avancèrent jusqu’à atteindre une étrange maison bariolée au toit courbé, couverte d’ornements ainsi que de clochettes qui tintinnabulaient à la brise.

Voyant l’air hébété de son fils, Chatte lui dit tout bas :

— Ce que tu vois là devant toi, c’est un temple. Un lieu construit par les humains voilà maintenant bien des âges. Ici, humains et animaux viennent se recueillir pour apaiser leur âme ou profiter de la tranquillité des lieux.

Le temple foisonnait d’images de tigres aux couleurs or zébré de noir qui décorait chaque recoin. Les murs et les statues comportaient de nombreuses pierres précieuses, la jade étant de loin la plus présente et scintillait de son halo vert si caractéristique.

Chaton se sentit mal et ne put refréner un grondement guttural. Il se sentait minuscule, vulnérable, et l’omniprésence du tigre le rendait nerveux. Après avoir avalé sa salive, il poursuivit sa route, l’échine hérissée et la queue basse, suivant sa mère de très près.

Ils s’enfoncèrent un peu plus loin, leur griffes tintant sur le dallage, puis Chatte s’arrêta devant la plus grande et la plus imposante de toutes les statues et se prosterna devant elle. Chaton l’imita après un moment d’hésitation.

— Voici ton père, déclara Chatte.

Le fils observa avec attention la sculpture d’albâtre. Dieu Tigre y était représenté sobrement, assis, le port altier, sans aucune fioriture. Après un temps d’observation, Chaton s’enhardit, grimpa sur le socle et se faufila entre les pattes du félin inerte en ronronnant.

Chatte fut surprise par cet élan soudain. Souriante, elle scrutait son petit effectuer ses cajoleries. Quand il eut fini, elle entama son discours :

— Fils, le temps m’est compté, dans quelques jours je ne serai plus là et ton voyage commencera. Te souviens-tu de ce que je t’ai appris ?

Chaton récita le sermon de son père qu’il connaissait par cœur. Il savait que ces paroles lui dicteraient sa vie. Il fallait absolument qu’il réussisse ce test pour sauver sa mère. Quel périple à venir pour un petit être si frêle ! Or, il avait toute confiance en l’enseignement de sa mère, il savait qu’il serait prêt le moment venu, apte à franchir tous les obstacles qui se dresseraient devant lui.

— Combien de temps serons-nous séparés ? miaula-t-il.

— Hélas ! Je n’ai pas de réponse à te donner, tout dépendra de toi, je présume.

— Combien d’actions devrai-je effectuer pour prouver si je suis digne de mon père ?

— Malheureusement, là non plus, je n’ai pas de réponse à te donner. Tout dépendra de la force de ton action, j’imagine. Le dieu Tigre est exigeant, tu devras faire preuve de beaucoup de courage et de ténacité. Travailler la finesse de ton esprit et connaître le monde qui t’entoure, tu devras. Ainsi tu pourras aider ton prochain et porter sur le monde un regard bienveillant. Chaque action de chaque être sur cette Terre est motivée par une idée qui lui est propre et qui se justifie. Même si certains sont foncièrement mauvais, la plupart d’entre nous vivons en fonction de l’enseignement que nous avons reçu et des évènements que nous avons vécus au cours de notre existence. Les dieux, eux, ne portent aucun état d’âme, ils sont impassibles et ne ressentent pas les émotions des mortels ordinaires. Seules comptent à leurs yeux les valeurs qu’ils chérissent et pour lesquelles ils sont symbolisés.

— Dans ce cas… demanda Chaton d’une voix hésitante, pourquoi père est-il venu à toi, exaucer ta prière ? Il devait bien ressentir quelque chose à ton égard, non ?

Chatte le regarda songeuse, ses yeux céruléens plongés dans les siens. Elle réfléchit puis annonça :

— Il ne faut pas confondre sentiment et intérêt. Si le dieu Tigre est venu à moi, ce n’est pas par amour ou empathie à mon égard, mais plutôt par intérêt personnel. Vois-tu, actuellement les dieux sont presque tous oubliés, seuls demeurent de rares fidèles comme moi pour les aduler et perpétuer leur mémoire.

— Que s’est-il passé ? Pourquoi plus personne ne croit en eux ? Ils ont l’air pourtant si forts et si gentils.

Chatte leva les yeux au ciel. Celui-ci était gris, voilé de nuages menaçants. La pluie n’allait pas tarder à arriver. Elle se mit en marche, Chaton sur les talons.

— Les hommes se sont écartés de la forêt il y a des siècles, nous ne savons trop pourquoi, mais peu d’entre eux demeurent encore céans. Et ceux-ci ne semblent plus porter trop d’intérêt à ces divinités. Malgré tout, le dieu Tigre demeure l’un des seuls encore vénérés. Ce qui n’est plus le cas du dieu Loup par exemple, symbole de la sagesse et dont le temple se situe non loin d’ici.

— Crois-tu que c’est pour ça que j’ai été créé ? Me rendre au village des hommes et les convaincre de croire de nouveau en eux, pour rendre aux Dieux leur valeur passée ?

Chatte resta silencieuse, étudiant ce qu’il venait de dire. Après tout son idée était intéressante mais la tâche serait ardue. Les hommes ne comprennent pas le langage animal, cela fait tellement longtemps qu’ils se sont détournés des lois naturelles, les convaincre de croire à nouveau n’allait pas être chose aisée. Mais si dieu Tigre en était venu à se montrer à une simple chatte mortelle, il devait certainement être désespéré de ne pouvoir effectuer cette action de là où il se trouvait, au royaume des cieux.

Quelques gouttes commencèrent à tomber, ils pressèrent le pas. Arrivés à leur abri, ils s’engouffrèrent entre les racines d’un vieux chêne. Chaton se lova contre sa mère qui lui fit sa toilette. Il ronronnait, la truffe pressée contre son flanc chaud et soyeux.

À la nuit tombée, la forêt était devenue calme, seul le bruissement du vent était palpable. Des nuages cendrés masquaient la lune et les constellations, plongeant les lieux dans une pénombre presque totale. Quelques lucioles voletaient et Chaton, fasciné, tentait de les capturer.

Sa mère lui asséna un violent coup de patte sur le crâne pour le rappeler à l’ordre. Ils devaient être silencieux et concentrés pour espérer attraper une proie. À cette heure, beaucoup de rongeurs étaient de sortie et cherchaient discrètement leurs graines.

Un mulot passait par là et ne semblait pas méfiant, trop attiré par les fruits qui gisaient au sol. D’un pas léger, Chatte s’avança puis bondit sur lui une fois à sa portée. Le mulot n’eut pas le temps de réaliser le danger qu’il se retrouva happé dans sa gueule. Elle serra la mâchoire, le rongeur émit un dernier couinement et tomba raide mort. Elle le mangea sans cérémonie.

Ce fut ensuite au tour de Chaton de réitérer son succès matinal. Il s’enfonça sous un tapis de feuilles et attendit sagement, les pupilles rondes et dilatées. Par chance, un lapin bien plus gros que lui gambadait.

Il s’apprêta à fondre sur le léporidé, lorsqu’une immense créature se jeta sur la proie et la tua d’un coup sec. Chaton demeura immobile, trop hébété pour pouvoir réagir. La bête était bien dix fois plus grosse que lui, d’une fourrure grise mouchetée de pois noirs et un physique semblable au sien. Les oreilles en arrière, le gros félin le remarqua et feula d’un air intimidant, croyant que Chaton voulait lui voler sa proie. Mais celui-ci ne parvenait pas à bouger le moindre membre tant il était terrifié. Voyant que le petit félin ne représentait pas de menace, il rangea crocs et griffes et s’éloigna, son lapin ballottant entre les dents.

Chatte arriva aux côtés de son fils, un pika dans la gueule. Elle déposa sa proie devant lui puis observa la créature s’éloigner sans once d’inquiétude.

— Mère ! prononça Chaton d’une voix étranglée. De quel monstre s’agit-il ? Je n’en ai jamais vu d’aussi gros !

Chatte s’esclaffa en voyant son fils au pelage ébouriffé.

— C’est un Léopard des neiges, un félin sauvage et solitaire. Un cousin éloigné de notre lignée. Plus grand et plus fort que nous, il habite les hautes montagnes. Il est rare d’en croiser un à une si basse altitude. Ne t’inquiète pas, il ne te fera pas de mal, je te l’assure ! C’est une espèce un peu grognon. Et celui-ci a son poil d’hiver, il paraît encore plus gros qu’il ne l’est à l’accoutumée.

Sur cette belle frayeur, Chaton termina son dîner et ils rentrèrent tous deux à l’abri.

Les jours suivants, le fils peaufina sa technique de chasse sous les conseils avisés de sa mère. Elle lui apprit également à mieux repérer les proies qui, en automne, pouvaient facilement se tapir sous les feuilles. Le temps était encore doux, même si le vent matinal rappelait que la morte-saison approchait à grands pas.

Chaton profitait au maximum de sa mère, il savait qu’il ne lui restait que très peu de temps avant leur séparation. Chatte lui présentait les animaux qui peuplaient la forêt. Elle mentionna les espèces amicales mais aussi les plus dangereuses. Dans la première catégorie, se retrouvaient divers mustélidés ainsi que, bien évidemment, la famille des félins. Tandis que la deuxième catégorie se composait de deux espèces distinctes : les renards et les rats. Toutes deux reconnues pour leurs fourberies, mieux valait ne pas les côtoyer afin d’éviter de tomber dans leurs pièges.

Chaton aimait beaucoup les loutres qu’il trouvait amusantes, elles étaient très joueuses et habiles de leurs mains. Elles lui apprenaient à nager. Il détestait cela mais Chatte insistait. Il était connu que les chats et l’eau ne font pas bon ménage mais cette faculté indéniable pouvait lui servir.

Un soir, couché dans son abri après un bon repas, Chaton se lova contre sa mère. Avant de s’endormir, il lui demanda de lui conter une histoire sur les dieux anciens.

— Laquelle te ferait plaisir ? dit-elle d’une voix douce.

— Celle du Vieux Loup Noir, gardien du temple du Soleil et de la Lune !

Bien qu’il la connaissait par cœur, c’était son histoire préférée. Chatte repositionna ses pattes pour s’installer dans une position plus confortable et s’éclaircit la voix :

« Il était une fois, dans des temps très anciens, bien avant l’arrivée des animaux et des premiers hommes sur ces terres, un vieux loup sage et solitaire du nom de Dieu Loup. Son pelage était aussi sombre que le noir de la nuit, et ses yeux, l’un doré aussi brillant qu’un soleil de midi et l’autre aussi argenté que la clarté de la lune. Celui-ci arpentait jour et nuit forêts et montagnes. Il connaissait chaque arbre, chaque plante, chaque graine, jusqu’au moindre rocher. Les animaux voyaient en lui une présence rassurante et lui demandaient conseils et avis.

Un beau jour, un Homme vint à sa rencontre, cherchant inlassablement un endroit où s’établir avec sa famille. C’était une famille immigrée qui venait d’une contrée très lointaine baptisée Japon. Trouvant la créature majestueuse et pleine de sagesse, l’homme lui demanda l’autorisation d’établir son village à l’orée de la forêt. Le Loup accepta. En contrepartie, l’homme devrait respecter les lieux et chaque créature qui les peuplent. Les années passèrent, l’entente était parfaite et le village des hommes s’agrandit, accueillant chaque année de nouveaux membres.

Pour remercier le dieu de leur donner asile, les humains entreprirent la construction d’un temple en son honneur, qui fut baptisé Temple du jour et de la nuit, ou plus communément aujourd’hui, Temple du soleil et de la lune, en hommage au dieu Loup qui jamais ne dormait.

Un beau jour, le dieu Loup sentit qu’il avait suffisamment arpenté cette terre, vu ce qu’il devait voir et s’en alla regagner les cieux. Pour prendre soin de ce temple si cher à ses yeux, il créa deux esprits :

Le premier était Tanuki, esprit de la lune. Son rôle était de veiller le temple et de le nettoyer pendant la nuit. Et de jour, elle se changerait en statue. Tanuki était une femelle plutôt dodue au poil fourni et soyeux. Travailleuse et méticuleuse, elle mettait du cœur à l’ouvrage. Elle adorait cuisiner et ne manquait pas de préparer le repas à quelques voyageurs de passage. Elle était gentille et attentionnée, mais gare à celui qui oserait la contrarier, car en créature violente et sanguinaire elle se changerait.

Le deuxième était Renard, esprit du soleil. À l’inverse de Tanuki, celui-ci devait nettoyer et prendre soin du temple pendant le jour, il se changeant en statue une fois la nuit tombée. Renard était un mâle, très maigre. D’un naturel joyeux et pacifiste, mais terriblement fainéant. C’était un procrastinateur né, tout était bon pour ne pas faire ce pour quoi il avait été créé. Il passait ses journées à coudre, à jouer et à pêcher, profitant ainsi des moindres moments de la vie… »

Chatte ne termina pas son histoire, Chaton s’était endormi, son corps roulé en boule contre le sien. Attendrie, elle lui donna un dernier coup de langue puis sombra dans le sommeil.

Chapitre Précédent |

Sommaire | 

Laisser un commentaire



Partager :

WordPress:

J’aime chargement…