Yondome Wa Iyana Shi Zokusei Majutsushi – Chapitre 71

 


Chapitre 71 : S’il n’y a rien à manger, vous pouvez manger des Gobelins, non ?

« … Je ne sais pas… Je ne sais vraiment… pas… » chuchote le chef des bandits alors qu’il a les yeux d’un poisson mort et que de la salive coule du coin de sa bouche.

Vandalieu laissa échapper un petit grognement. « Tu ne sais vraiment pas. En considérant cela, ton timing est un peu étrange, non ? »

Le jour avant que le marchand ambulant ait essayé d’empoisonner les villageois, des bandits ont essayé d’attaquer un autre village agricole. C’est bien trop étrange pour être une coïncidence.

Cependant, aucun des subordonnés du chef des bandits n’avait d’informations ou d’indices non plus.

Les bandits étaient apparemment en train de changer de territoire et ils ont acheté la localisation des villages agricoles pour une bouchée de pain à un informateur dans la ville la plus proche de ce coin qui se nomme Niarki. Ils ont appris que les villages étaient faciles à attaquer puisqu’ils n’ont pas d’aventurier en dehors du septième village agricole, et c’est pour cela qu’ils sont venus dans ce coin.

L’informateur qui leur a vendu l’information concernant les affaires internes des villages agricoles que peu de gens visitent, comme le marchand ambulant, rend la situation encore plus suspicieuse. Mais personne ne connaît le nom des bandits et leur visage était caché par des bandes de tissus.

De cette façon, il était impossible de pourchasser les bandits.

« Je suppose que je peux en verser un peu plus, juste au cas où », dit Vandalieu.
« S… stop… s’il te plaît… »
« Si une supplique a déjà réussi à te faire arrêter de tuer, violer et vendre des personnes innocentes, je peux le prendre en considération. Donc, est-ce que cela t’a déjà arrêté ? », demande Vandalieu.
« N… non… »
« C’est ce qu’il me semblait. »

Vandalieu place ses griffes dans la bouche ouverte du chef des bandits. Un liquide que les griffes sécrètent en coule.

Ce liquide est généralement appelé un sérum de vérité et il est sécrété grâce à la compétence Sécrétion de Venin (Griffes, crocs, langue).

La compétence de sécrétion de venin qu’il a acquis grâce au job utilisateur du poing empoisonné est une compétence qui permet de sécréter du venin, comme le nom le suggère, mais contrairement à la compétence des Goules, le poison qu’il sécrète n’est pas limité à du venin paralysant.

Avant d’obtenir le job d’utilisateur du poing empoisonné, Vandalieu avait comme supposition qu’il pourrait mieux maîtriser les poisons et les drogues, donc il a testé cette idée après avoir acquis le job. Il a trouvé que la toxicité des venins qu’il peut créer était inférieure au poison qu’il crée avec l’élément magique mort, mais il a acquis la capacité de sécréter des drogues toxiques avec différents effets grâce à ses griffes, ses crocs ou sa langue.

Et donc, Vandalieu est devenu une pharmacie ambulante qui peut créer du sérum de vérité, des solutions antiseptiques, des anesthésiants, des médecines digestives, de la crème solaire, du collyre et même des pilules de vitamines.

… Malheureusement, la faiblesse de cette compétence est qu’elle utilise des nutriments dans le corps de Vandalieu à la place du mana, donc il ne peut pas l’utiliser autant que la magie.

Une fois de plus, Vandalieu repose les mêmes questions au chef des bandits, mais avant qu’il ne puisse répondre, le chef des bandits commence à convulser et finit par mourir.

« Et donc, qu’elle est la réponse à la question que je viens de te poser ? »
Vandalieu demande cela à l’esprit du chef des bandits, comme si rien ne s’était passé.

« Je ne sais pas… Je ne sais… vraiment pas… »

Pas découragé par le fait que la réponse n’a pas changé, Vandalieu attrape le corps du chef des bandits récemment mort et mord son cou.

Ensuite, il utilise la compétence Vampirisme. Avec le sang, il aspire également le sérum de vérité restant dans le corps du chef des bandits, mais avec la compétence de Résistance à l’effet du statut, il n’y aura aucun effet sur lui.

« Pfiou, j’avais envie de manger des protéines animales depuis hier, donc c’est parfait. À présent… »

Il cherche rapidement dans les poches des bandits et prend l’argent ainsi que leurs armes pendant qu’il y est. Il jette ensuite les corps dans un trou qu’il a créé avec Transmutation de golem et il utilise Décomposition pour faire que les corps deviennent des squelettes juste avant de les enterrer.

« Fini. »

Vandalieu utilise Vol une fois de plus et se dirige vers le sixième village agricole.

Il ne semble pas se passer quoi que ce soit de particulier dans le village. Les villageois se rassemblent, surpris, en voyant un Dhampir aux cheveux blancs qui descend depuis le ciel. Vandalieu écoute ce qu’ils ont à dire et décide d’accomplir un traitement médical sur certains d’eux avant de se diriger vers le prochain village.

« Une seconde, esprit familier-sama ! Je ne peux pas te laisser partir sans te remercier d’avoir soigné l’œil de mon père ! »
« Non, ce n’est rien d’important, tu sais », dit Vandalieu au villageois.

Tout ce qu’il a fait est une simple chirurgie en utilisant Transformation en forme Spirituelle, fait du collyre et créé une petite bouteille pour conserver le liquide avec Transmutation de Golem.

« Merci d’avoir soigné les brûlures de mon fils ! Grâce à toi, les doigts de mon fils, ses doigts ! »

Tout ce qu’il a fait est une simple chirurgie avec Transmutation en forme Spirituelle pour fusionner avec lui et soigner ses doigts brûlés pour qu’il retrouve un état normal grâce à Régénération Rapide.

Bon, dans ce village sans médecin (ou mage de soin), c’est probablement énorme. Mais Vandalieu se sent quand même mal à l’aise de recevoir un paiement. Ce village agricole est plus pauvre que le septième village agricole et même plus pauvre encore que le cinquième.

« Bon, construisez un autel à Vida quand vous ne serez pas trop occupé par le travail. Taillez une pierre avec son symbole divin et construisez une petite toiture juste au-dessus, ce sera suffisant », explique Vandalieu aux villageois.

Et ensuite, il se dirigea vers le prochain village agricole.

[Le niveau de la compétence Chirurgie a augmenté !]

Bien que le village suivant soit pauvre, c’était un bon village où les villageois passent chaque jour à travailler aussi dur qu’ils le peuvent.

« Bugyugyugyuh ! »
« Bufuuuh ! »
« Bugigigigigih ! »

Ou du moins, c’était le cas jusqu’à ce que trois Orcs brisent les fragiles murs de bois entourant le village avant d’y entrer.

« C-courrez, ce sont des Orcs ! »
« Hyiih ! »

Les villageois courent pour leur vie. Les Orcs sont des ennemis bien connus des aventuriers et sont de grandes menaces pour ces villageois infortunés qui sont d’anciens réfugiés.

S’il s’agissait d’un seul Orc, peut-être que les chasseurs et les jeunes hommes du village pourraient l’encercler et le faire fuir, mais avec trois d’entre eux ensemble, ils ne peuvent rien faire.

Si tous les hommes du village attaquent ensemble, il serait possible de les faire fuir, mais en incluant les champs, le village est très grand. Il est impossible de rassembler rapidement tous les hommes dans le village, les armer avec du matériel de ferme comme arme pour qu’ils attaquent ensuite les Orcs qui sont apparus sans prévenir.

Les Orcs se promènent tranquillement dans le village en regardant les alentours alors que les villageois fuient.

« Kyah ! »

Devant eux, une jeune fille tombe au sol. Il semble qu’elle ne soit qu’à une année ou deux de l’âge adulte, mais elle est bien assez vieille pour satisfaire les besoins lubriques des Orcs.

« Bufufuh. »

Les trois Orcs se dirigent vers elle.

« Beth ! J’arrive ! »

Un garçon homme-bête avec des oreilles et la queue d’un loup et du même âge que la fille court dans sa direction avec une houe dans les mains.

« Morris ! C’est trop tard, tu ne peux pas m’aider ! Tu dois courir ! », hurle la fille.
« Hors de question ! Je ne vais pas te laisser aux Orcs, Beth ! »

Le garçon se libère de la prise d’un homme-loup qui semble être son père pour se diriger vers son amie d’enfance, qui est probablement la fille qu’il aime.

« Morris, tu ne peux pas venir ici ! », dit Beth dans le but d’essayer de le stopper.

Elle sait qu’il est incapable de battre les Orcs. Bien sûr, Morris le sait aussi.

Si un enfant comme lui pouvait battre des Orcs avec une houe, les aventuriers n’auraient pas autant de mal contre eux. Il va certainement être frappé à mort par les battes des Orcs, offrant quelques secondes de répit à Beth avant qu’elle ne se fasse violer.

Mais malgré tout, Morris ne peut pas s’empêcher d’agir.

« C’est moi votre adversaire ! »

En voyant le garçon lever sa houe pour les affronter, les Orcs l’accueillent avec un rire moqueur. À côté d’une femelle se trouve un jeune homme qui semble couvert d’une chair tendre.

« Buhohoh ! »

Un Orc lève sa batte en voulant tuer rapidement le garçon et en faire de la viande.

« UOOOH ! »

La houe de Morris est repoussée par le cuir de l’Orc, et échoue à percer la graisse épaisse et les muscles qui se trouvent en dessous.

Le désespoir apparaît sur le visage de Morris.

Soudainement, du sang est projeté dans les airs.

En pensant qu’il s’agit du sang de Morris, Beth ferme les yeux. Morris lui-même pense qu’il est mort.

« Et d’un. Ensuite, Poing Lourd. »

Mais les villageois ont vu ce qu’il s’est produit. Un enfant tout blanc est descendu du ciel avec une vitesse incroyable et a fait exploser la tête d’un Orc avec une seule attaque.

« Bugiiih ?! »

Une compétence de combat à main nue pourtant facile à esquiver et qui a cependant une grande puissance pour palier à son point faible, frappe le deuxième Orc à la tête et le tue.

« Bugoh ?! »

Le troisième Orc reprend ses esprits et lève sa batte, mais aux yeux de Vandalieu qui a terminé son entraînement avec Braga et les autres Gobelins Noirs, ce mouvement est bien trop lent.

Les griffes de Vandalieu percent l’Orc proprement, en administrant une dose létale de neurotoxine.

L’Orc convulse plusieurs fois avant de s’effondrer alors que ses genoux le trahissent.

« H… huh? »

Ensuite, Vandalieu se tourne pour parler au garçon qui le fixe bêtement.

« C’était questionablement idiot, mais les gens se laissent souvent guider par les émotions, donc je peux comprendre tes actions. J’ai des souvenirs d’avoir fait une telle chose. Ce que j’essaye de dire c’est que je suis soulagé d’avoir pu te sauver. »
« O-oui, merci », dit Morris instinctivement en remerciant le garçon couvert de sang et qui parle calmement en flottant dans les airs avec un bras tordu dans un angle étrange.

« Donc, s’il te plaît, ne sois pas effrayé par moi. »

Vandalieu n’a toujours aucune confiance en sa chance quand il interagit avec les gens. Il est anxieux que même en sauvant des gens qui sont attaqués, ils vont se mettre à crier en pensant qu’il s’agit d’un autre monstre.

« Umm, ton bras… »

Alors que Morris pointe le bras de Vandalieu, brisé car incapable d’endurer la vitesse de sa descente et les attaques qu’il a utilisées pour frapper à mort les Orcs, Vandalieu utilise son autre bras pour redresser l’autre tout naturellement en utilisant la Transformation en forme Spirituelle sur les morceaux qui sont cachés par ses vêtements. Il réarrange les os et les vaisseaux sanguins dans leur position correcte pour qu’ils puissent guérir rapidement.

« C’est soigné », dit Vandalieu.
« Ça… ça l’est ? », demande Beth.

Ses yeux sont grands ouverts à cause de sa surprise.

« Plus important, n’allez-vous pas découper les Orcs ? Avec trois d’entre eux, tout le village sera capable de manger jusqu’à satiété. »

Les paroles de Vandalieu font que Beth et Morris regagnent la raison complètement.

Bien que Morris et Beth en soient une raison, Vandalieu a évité de tuer les Orcs en utilisant la magie pour que leur viande puisse être consommable ensuite. Cela aurait été gâché de ne pas pouvoir les manger.

Quand Vandalieu demande aux esprits des Orcs pourquoi ils ont attaqué le village, ils répondent que leur boss leur a dit d’aller causer un massacre et faire ce qu’ils veulent dans ce village.

« Et donc, qu’est-ce qui est arrivé à votre boss ? », demande Vandalieu.
« Il nous a envoyés ici et il est parti ailleurs. »
« Le boss est un Orc ? »
« Non, un humain. »
« Est-ce que vous connaissez son nom et à quoi son visage ressemble ? »
« Il se fait appeler “Boss”. Son visage et son nez sont ceux d’un humain. »
« Ses oreilles n’étaient pas pointues. Il était plus sombre que toi. »
« Il n’avait pas de cornes ou d’ailes. »

La transformation en esprits n’a pas rendu les Orcs plus intelligents, donc c’est tout ce qu’ils savent.

De cette information, Vandalieu comprend qu’il s’agit probablement d’un Dresseur humain qui a envoyé les trois Orcs dans le village agricole pour une raison inconnue. Il lance alors des Lémures pour chercher des signes de personnes suspicieuses dans les parages, mais ils ne trouvent rien.

[… N’y a-t-il pas un lieu qui vend des informations sur ce coin ?], se demande Vandalieu alors qu’il démantèle le corps d’un Orc avec ses griffes.

Vandalieu n’a pas la compétence de Démantèlement, une compétence que la plupart des aventuriers qui travaillent seuls possèdent. Cependant, il a les compétences Cuisine et Chirurgie à la place, donc il peut accomplir plus ou moins la même chose que la compétence de Démantèlement.

En finissant le démantèlement de son Orc plus rapidement que les autres villageois, il décide de commencer à cuisiner avec les organes qui vont pourrir le plus rapidement.

Mais apparemment, l’eau est en train de manquer ici, donc les villageois lui ont dit qu’il ne pouvait pas utiliser une grande quantité d’eau pour cuisiner. Cela rend la préparation des organes impossible avec une méthode standard. Il ne veut cependant pas que les villageois le voient utiliser de la magie de l’élément mort ou la compétence de Transmutation en Golem.

C’est pourquoi Vandalieu est allé à l’arrière d’une maison, loin des yeux des villageois, et a utilisé la transmutation en Golem pour creuser un puits.

Il a fouillé le sol avec Expérience hors du corps et a trouvé une cave avec une source d’eau souterraine à une profondeur qu’il serait difficile de creuser à la main. Il a fait des golems de Terre et de Pierre en utilisant le sol entre la surface et la source d’eau souterraine pour faire en sorte que les Golems se déplacent dans la caverne pour chercher de l’eau.

Une fois que Vandalieu a solidifié la surface extérieure du trou avec des Golems de pierre, le puits est finalement complet. Bien sûr, il n’a pas encore pu vérifier si la source souterraine d’eau est potable.

« Huh, il y a un puits dans un tel endroit… »

En jouant à l’enfant qui fait le détective, Vandalieu mène les villageois jusqu’au puits.

« C’est impossible, il n’y a aucune chance qu’un puits… c’est un puits : il y a un puits ?! »
« L’eau !? Comment est l’eau ?! »

Les villageois se précipitent tous. Vandalieu prend de l’eau qu’il a déjà puisée et retourne ensuite cuisiner. Il prépare ensuite les organes avec attention.

« Peu importe à quel point j’utilise Stérilisation et Désinfection, ce n’est pas comme si le contenu des organes allait physiquement disparaître. »

Les gens ne voudront pas manger les organes d’un Orc ainsi, même s’il n’y a aucun risque pour le corps. La même chose s’applique à Vandalieu.

« Merci beaucoup, Esprit Familier-sama ! Non seulement tu as sauvé mes enfants, mais tu nous as offert un puits aussi abondant ! Comment pourrions-nous te remercier pour tout cela… ! »
« Grâce à toi, le village va prospérer pour de nombreuses années, pour les décennies à venir ! Merci à toi, merci ! »

Donc, et comme on peut s’y attendre, les villageois ont réalisé que le puits a été créé par Vandalieu.

Mais de toute façon, Vandalieu ne s’attendait pas à ce qu’il puisse les tromper complètement. Ce qui est important, c’est que les villageois ne savent pas qu’il utilise des compétences et une magie inconnues. Les magies des éléments eau et terre sont suffisantes pour creuser un puits en général.

« Err, je suis occupé à cuisiner… Umm, créer un autel pour Vida sera bien assez comme paiement. », leur dit Vandalieu.
« Compris ! Nous construirons une église une fois que le village prospérera ! »
« Non, un autel est suffisant. »

La pénurie d’eau du village a été plus sévère que Vandalieu ne le pensait. Apparemment, ils réfléchissaient à abandonner le village dans quelques années si la situation ne finissait pas par s’améliorer.

*

« Donc, Vandalieu-sama, où est-ce que tu vas maintenant ? »
« Dans le dernier village, le second village agricole. »

Tout en utilisant la compétence vol pour voyager, Vandalieu discute avec Eleanora et les autres grâce à l’objet magique de communication qui n’est autre qu’une tête rapetissée de Gobelin.

« Excuse-moi de te le demander, mais pourquoi est-ce que tu aides les villages agricoles, Vandalieu-sama ? », demande Eleanora. « Ton objectif est de t’inscrire dans une guilde d’aventuriers, non ? »

Elle semble incapable de comprendre pourquoi Vandalieu voyage pour aider les villages.

« Ne dis pas cela », dit Zran. « Aider les gens est une bonne chose non ? »
« Tu t’en sors bien, Roi », dit Braga. « D’ailleurs, ma rencontre – »
« Si tu te fais trop remarquer, tu seras repéré par les Vampires qui vénèrent Hihiryushukaka », dit Eleanora. « Je pense que tu ne devrais rien faire d’aussi visible. »

Zran a toujours vu favorablement les gens dans le duché Hartner qui ont fait du commerce avec Talosheim. Pour être précis, les gens des villages agricoles sont à l’origine des réfugiés du duché de Sauron, mais il ne semble pas intéressé par l’idée de faire une distinction.

Mais Eleanora essaye de convaincre Vandalieu qu’il doit rapidement s’inscrire à la guilde des aventuriers.

Vandalieu ne devrait pas se mettre en danger en aidant des gens qui ne sont pas des citoyens de Talosheim alors que cela ne lui apporte aucun bénéfice. C’est un point de vue assez froid, mais réaliste.

En vérité, la plupart des gens passant par là penseraient « oh, c’est problématique », avant de repartir. Bien sûr, des mages capables d’utiliser des sorts de soins auraient pu sauver Ivan dans le septième village agricole. Mais est-ce qu’un simple passant sans obligation de faire quoi que ce soit, qui n’est même pas un aventurier, serait allé dans le cinquième village ensuite ? Et est-ce qu’il serait ensuite allé dans les autres villages après ?
La réalité est que Vandalieu ne gagne rien en aidant les gens des villages. Il gagne des remerciements et le respect de personnes pauvres, un logement et des repas rudimentaires, ainsi que des promesses verbales que des autels seront construits au nom de Vida. Rien de cela ne contribue à l’accomplissement de ses objectifs après tout.

S’inscrire comme aventurier peut être fait sans s’impliquer auprès des habitants des villages agricoles. De plus, son inscription ne sera pas rejetée parce qu’il n’a pas aidé des gens avant de s’inscrire.

La popularité parmi les roturiers les moins importants n’est pas prise en compte pour les personnes qui deviennent des nobles, donc ne pas être populaire n’est pas du tout un problème.

Aider les gens ne l’aidera pas à ressusciter Darcia et se venger de Heinz et des autres non plus.
C’est pour cela qu’Eleanora pense que plutôt que d’y gagner quelque chose, il est actuellement en train d’augmenter ses chances d’être remarqué par des ennemis, les vampires qui vénèrent des dieux démoniaques.

« C’est vrai, mais si je suis capable de les aider, c’est mieux de le faire non ? » dit Vandalieu quand on lui demande de s’expliquer. C’est à cela que ça revient d’après lui. « Il est dit que le bien que tu fais aux autres est le bien que tu te fais à toi-même. Si je fais des choses biens, je suis sûr que cela reviendra vers moi et qu’il m’arrivera aussi de bonnes choses. »
« E-est ce que ça marche vraiment comme ça ? »

Pour Eleanora, son sens des valeurs et ses expériences passées, le raisonnement de Vandalieu semble être celui d’un idiot ou d’une personne au cœur tendre.
Cependant, la réponse de Vandalieu est ferme. « C’est comme ça. »
Il croit que la laideur, la folie, les mauvaises intentions et la méchanceté font partie des gens. Il pense même que c’est ce qui fait que les gens sont ce qu’ils sont et il ne peut pas nier qu’il est aussi concerné.
Cependant, la laideur est l’inverse de la beauté, la folie de la sagesse, les mauvaises intentions des bonnes intentions et la méchanceté de la vertu. De tels concepts sont nés, car leur inverse existe aussi. Dans un monde où seulement les parties négatives de ces concepts existent, de tels mots n’existeraient même pas. Ils seraient simplement définis comme « normaux », « ordinaires », « communs » ou « moyens ».

C’est pour cela qu’il existe assurément des gens pouvant avoir de la beauté, de la sagesse, de bonnes intentions ou de la vertu, on ne peut pas douter. Donc, il est possible de comprendre que Vandalieu croît que des gens peuvent avoir ces qualités.

« Je ne compte pas dire que c’est la responsabilité des gens qui ont du pouvoir, ou quelque chose comme ça. Je déteste aussi cette façon de penser. Tout ce que je veux c’est être heureux, donc je rends simplement les autres un peu plus heureux aussi. »
« Mais les vampires… ? »

Après avoir entendu tout cela, Eleanora interprète la façon de Vandalieu de penser par l’idée que « si tout le monde sourit cela me fera sourire aussi », comme un jeune enfant pourrait apprendre et qui ne s’applique que sur les personnes qui ne sont pas des ennemis.

Si c’est le cas, elle peut le comprendre jusqu’à un certain point. Elle pense toujours que Vandalieu est trop généreux, mais elle-même était à l’origine une assassin envoyée pour tuer Vandalieu. Elle n’est en vie et présente ici que parce qu’il a cette façon généreuse de penser.

Malgré tout, Eleanora exprime quand même qu’elle voudrait que Vandalieu pense plus au danger d’être remarqué par les Vampires, mais Vandalieu donne une réponse insouciante.

« Ce n’est rien. Même Guybamon et les autres qui vénèrent Hihiryushukaka, les Vampires les plus influents du continent, n’auront pas la capacité dans son organisation d’avoir des informateurs dans des villages agricoles récemment construits. Cela prendra du temps avant que des marchands ambulants commencent à venir dans ces villages et encore plus longtemps avant que des informations n’arrivent dans les villes. »
« Alors je suppose que ça ira, mais… »
« Dans ce cas, devrions-nous aussi nous rapprocher des villages agricoles ? » demande Zran.
« Hmm, faites en sorte de ne pas être vu par les gens du village », dit Vandalieu.
« Roi, mon amou – »
« De plus, faites en sorte de demander à propos de nos descendants et Levia-sama si vous le pouvez, » rappela Zran à Vandalieu.
« Okay. Mais je ne pense pas que les gens des villages sachent quoi que ce soit sur eux. »

Quand Vandalieu arriva dans le dernier village, le deuxième, il n’y avait pas de marchand ambulant essayant d’empoisonner les habitants, de bandits essayant d’entrer discrètement ou d’Orcs envoyés par un dresseur ou quoi que ce soit du genre.

Cependant, au lieu d’une crise soudaine, une crise semble avoir lieu depuis un long moment.

« La première année a été bonne, mais la quantité de riz que nous récoltons diminue chaque année. Nous avons amélioré le sol et fait ce que nous pouvons, mais… À ce rythme, non seulement nous serons incapables de payer les taxes dans trois ans, mais des gens pourraient mourir de faim dès cet hiver. Ô esprit familier d’Alda, s’il te plaît, sauve notre village. »

En suivant la démarche du chef nain du village, la masse de villageois baisse la tête en direction de Vandalieu. Est-ce que c’est vraiment approprié qu’ils commencent à le traiter comme un esprit familier aussitôt parce qu’il est descendu du ciel alors qu’ils faisaient des prières pour obtenir une bonne récolte ?

« Bon, je vais faire ce que je peux, mais… En vérité, je suis un Dhampir qui croit en Vida. Je ne suis pas un esprit familier d’Alda », leur dit Vandalieu.

Comme les autres villages agricoles que Vandalieu a visités, il n’y a que des autels pour Alda dans le deuxième village agricole. Est-ce que le prêtre d’Alda du septième village a été particulièrement zélé dans son travail de missionnaire ?

En mettant cela de côté, si le problème est simplement une mauvaise récolte, les choses que Vandalieu peut faire sont limitées. D’abord, il est parti regarder les champs. Ce sont d’ailleurs des champs secs contrairement aux rizières dont il a l’habitude pour le riz.

En regardant rapidement et en se servant de son instinct et de ses connaissances grâce à la compétence de Fermier, les plantations de riz ont effectivement l’air en mauvais état.
Il y a suffisamment d’eau et les plantes n’ont pas l’air d’être affectées par une maladie. Alors que Vandalieu lèche le sol et en examine la composition grâce à son goût, il y a une faible réaction venant de Perception du danger : Mort.

« Serait-ce du poison ? », se demande Vandalieu. « Désinfection. »

La réaction disparaît immédiatement du sol. Il semble que des substances dangereuses pour le corps soient présentes dans la terre. Le sort de désinfection marche sur les plantes de riz, donc il semble que ce soit la cause de la mauvaise récolte.

« Mais pourquoi est-ce qu’il y a du poison dans le sol ? »

C’est étrange. Le sol du village semble être le même que pour les autres villages. Si du poison a été mélangé avec l’eau servant à irriguer les champs, alors sa compétence aurait réagi à proximité des canaux d’irrigation.

« Est-ce que vous utilisez un engrais particulier ? », demande Vandalieu, mais tout le monde, y comprit le chef du village, secoue la tête négativement.

« Nous utilisons un compost fait de plantes et de cendres de bois ainsi que de déjections humaines. Mais les autres villages font sans doute la même chose », dit le chef.

« Oyaji, il y a une fois où le gentleman de l’ordre des chevaliers est venu s’entraîner et il a amené de l’insecticide pour nous, n’est-ce pas ? » dit son fils.
« Maintenant que tu le dis, c’est vrai. C’était l’ordre de chevalier dirigé par le fils aîné du duc, prince Lucas, il me semble. Mais apparemment, il a délivré le même insecticide aux autres villages… »

La conversation entre le nain chef du village et son fils qui ont une apparence similaire, si ce n’est la couleur des barbes noire ou blanche, ne clarifie rien.

Bon, l’insecticide est clairement suspicieux, peu importe comment Vandalieu y réfléchit, mais il n’arrive pas à trouver une raison expliquant pourquoi l’ordre des chevaliers a semé du poison dans les champs du village.
Tant qu’il n’y a pas d’étrange conflit de famille se produisant en tout cas.

[Si je me souviens bien, le projet agricole a été commencé par le deuxième fils, Belton, et le chef de l’ordre des chevaliers est le fils aîné, Lucas. Le marchand ambulant, les bandits, le dresseur et les champs de ce village… J’ai un mauvais pressentiment.]

Même s’il y a un conflit familial, pourquoi est-ce qu’il y a des complots mêlant des gens pauvres comme ceux-là dans un coin de la région ? Ce serait bien mieux s’il y avait un conflit violent entre membres de la même famille utilisant leurs châteaux et manoirs.

« Pour l’instant, j’ai effacé le poison dans le sol des champs et dans les plantes », dit Vandalieu aux villageois.

Il a peut être effacé les preuves en faisant cela, mais le coupable est probablement quelqu’un qui a le soutien d’une personne influente, donc il serait probablement inutile de garder des preuves de toute façon.

Les villageois l’acclament, mais Vandalieu se demande s’il s’agit vraiment d’un accomplissement. Même si le poison est effacé, s’il y a une mauvaise récolte à cause d’une mauvaise météo, des parasites ou des maladies, cela ne changera pas le fait que des gens mourront de faim cet hiver.

N’y a-t-il pas une façon d’améliorer la situation des vivres pour ce village ? S’il met du mana dans les champs, les haricots plantés entre les champs de riz pourraient devenir des Monstres plantes, donc il doit trouver autre chose.

Alors que Vandalieu réfléchit, il a soudainement une idée. Peut-être parce qu’il y avait un Roi Gobelin, il y a plus de gobelins autour du village que d’habitude. Et s’il cherche de l’herbe de Gobubu, il peut facilement en trouver.

« À présent tout le monde, je vais vous apprendre à faire en sorte que les Gobelins n’aient pas un mauvais goût, comme cela vous pourrez vous en servir de nourriture en cas d’urgence », annonça t-il.

Il va créer les rations de secours des Goules, le Gobu-gobu.


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Correction : Hastin

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