Dragons contre imbéciles chapitre 1

Chapitre 1 :

          Xavier Cossa le ministre des sciences du pays appelé la Francie, avait décidé d’interdire le commerce et la consommation de pain et de baguette. À la place les fillirtes pourront manger des éclairs au chocolat, des fondants au chocolat, des religieuses au chocolat. Il s’agissait d’une mesure dictée par la corruption financière. En effet Cossa se fit acheter par une multinationale du chocolat. En échange de sa coopération il obtiendra de gros avantages monétaires.

         Il allait très loin dans la compromission, il s’avérait prêt à obliger ces concitoyens à manger au moins une tablette de chocolats par jour. Il demanderait d’ailleurs à la police de surveiller très attentivement la consommation de chocolat, de mener des fouilles régulières chez des contestataires pour découvrir les gens qui refusaient de se soumettre à la loi sur le chocolat. En outre des prises de sang seront régulièrement effectuées sur des gens tirés au sort pour déterminer si leur alimentation était assez riche en chocolat. En cas de grave manquement, la peine sera de la prison ferme pendant un à deux ans. Autrement dit si le projet de Cossa passait, il vaudrait mieux dans certains cas être un cambrioleur, qu’un individu refusant de manger du chocolat. Xavier allait très loin pour défendre les intérêts des financiers qui le payaient.

           Cossa était fier d’être considéré comme le plus lèche-botte des politiques fillirtes. Cela lui offrait de superbes opportunités financières de gagner de l’argent. Il était ainsi devenu une des personnes les plus riches de son monde. Les corrupteurs et les gens désireux de défendre une cause personnelle au moyen de financements illégaux voyaient Xavier comme l’individu à contacter quand il fallait défendre un projet peu glorieux. Cossa soutenait sans hésiter les causes les plus absurdes ou déplorables, du moment que ses commanditaires étaient prêts à y mettre le prix.

          Par exemple il rendit obligatoire de réparer tous les mois les toits des ministères de Francie. Pour arriver à ses fins il créa le syndicat des casseurs de toits, une organisation légalement habilitée à arroser de balles de mitraillette en plomb ou en fer les toits des bâtiments appartenant à l’état. Heureusement il ne put pas concrétiser cette réforme, non pas à cause de l’opposition politique dans la rue ou des conseils réprobateurs de ses proches, mais parce qu’il remplit le mauvais formulaire administratif. Il s’appuya sur un x-32 et non un x-33 pour sa mesure, ce qui entraîna une annulation de sa réforme par les tribunaux.

            Pour l’heure Xavier défendait son amour du chocolat au niveau de l’Elysium, la principale structure de débats du gouvernement. Il présentait ses arguments dans une salle d’un vaste palais, le bâtiment comportait plus de deux cents pièces. Officiellement l’Elysium subissait une cure d’austérité, car les femmes de ménage n’employaient plus de chiffon en soie mais en satin, mais bon il y avait encore de sérieux motifs de dépense. Une seule pierre du marbre rose omniprésent des environs était l’équivalent d’un mois de salaire d’un ouvrier qualifié. Cossa discutait dans une salle comportant des chaises en argent massif pour les ministres, et un trône d’or pour le président.

Koko le président des fillirtes : Monsieur Cossa vous n’avez pas peur que votre mesure ne cause des problèmes de cholestérol, chez certains de nos concitoyens.

Xavier : Pas du tout, les gâteaux au chocolat, sont très bons pour la santé, et puis il y a des chocolats pauvres en graisse. En fait le chocolat de bonne qualité aide à supprimer le mauvais cholestérol qui bouche les artères, et favorise la production de bon cholestérol, utile pour la digestion.

Koko (dubitatif) : Je crois que vous exagérez un peu les mérites du chocolat, en manger trop souvent est très néfaste pour les dents.

Xavier : Je vous assure, le chocolat est un médicament puissant, il permet aux déprimés de se sentir mieux à cause du fait qu’il favorise la production d’endorphines. Tiens plutôt que des antidépresseurs, les docteurs devraient prescrire des cures de chocolat. Je suis même d’avis qu’il faut que la sécurité sociale cesse de rembourser les antidépresseurs, et que les pharmaciens vendent à la place des tablettes de chocolat.

Koko : Vous êtes sûr que vous n’allez pas trop loin ? Avec votre mesure de nombreuses personnes vont consommer des aliments contenant du chocolat au moins trois fois par jour, au petit-déjeuner, au déjeuner et au dîner. Si en plus les antidépresseurs sont remplacés par du chocolat, j’ai peur que nous ayons une multiplication du nombre de personnes souffrant d’hyperglycémie, c’est-à-dire d’un excès de sucre dans le sang.

Xavier : Même les personnes qui doivent faire très attention à ce qu’elles peuvent manger, comme par exemple les femelles enceintes, trouvent un bénéfice à manger du chocolat. Il est bon contre la prééclampsie, un type d’hypertension artérielle qui tue chaque année des milliers de femelles enceintes.

Koko : Vous m’apprenez des choses intéressantes, toutefois il reste un problème, les amateurs de pain et de baguette sont nombreux chez les fillirtes. Plutôt que d’agir brusquement, pourquoi n’avoir pas opté pour une transition en douceur ?

Xavier : Parce que prévoir un calendrier rapide pour le remplacement du pain et de la baguette permet de sauver des vies. J’ai mené une étude très approfondie il en est ressorti que le pain et la baguette, présentent un haut degré de toxicité.

Koko : Vous êtes sûr de vous ? Mais que se passe t-il ? J’entends de l’agitation.

          Un rassemblement de gens en colère pénétra dans le bâtiment du Conseil des ministres, il était mené par Sam le fillirte. Il y avait une centaine de personnes mobilisées contre le dernier projet du gouvernement. Même si Xavier prit des précautions pour rendre secret le débat qu’il organisait, des informations filtrèrent. D’ailleurs il était courant que de nombreux secrets soient divulgués par vengeance contre le gouvernement qui enchaînait les mesures débiles à l’égard des fonctionnaires et d’autres travailleurs. Par exemple Xavier défendit l’idée que la moitié du salaire des travailleurs liés à l’état fillirte soit converti en chocolat. Ce qui était une réforme qui suscita une vive contestation.

         Le meneur des opposants était facile à reconnaître, il tenait à l’envers sa pancarte, il ne la maniait pas vers le haut mais en direction du sol. D’ailleurs ce n’était pas sa seule incohérence, son pantalon était mis à l’envers. Cela faisait plusieurs jours qu’il se dépatouillait à apprendre à fermer sa braguette en mettant les mains dans le dos. Un garde essaya d’arrêter Sam, cependant il stoppa sa manœuvre, non pas à cause de la présence de nombreux intrus, mais d’un spectacle insolite. Le meneur tenta d’asperger avec un spray des vigiles, mais il se visa lui-même non pas une ou deux fois mais dix fois. Heureusement ses yeux développèrent un haut niveau de résistance à force d’être aspergés de produits incapacitants. 

          Sam était vraiment un champion, mais dans le mauvais sens du terme. Lui demander d’accomplir un acte simple comme ouvrir une porte entraînait souvent des conséquences spéciales. Si la suggestion ne contenait pas d’instructions précises sur le fait de préserver la porte, il rendait service en la défonçant à coup d’épaule ou de bélier. Il avait un peu de mal à ouvrir une porte avec une clé.

Sam (haineux) : Messieurs le président et les ministres, tant que vous ne renoncerez pas à votre projet débile, ou que vous n’aurez pas démissionnés, vous serez séquestrés ici !

Xavier (résolu) : Si tu crois que nous allons céder aux menaces, tu te mets le doigt dans l’œil. Je préfère mourir plutôt que de rendre service à des fauteurs de trouble !

Sam : D’ici quelques jours, la faim vous aura rendu plus malléables.

Xavier : Peuh, décidément nous n’avons vraiment rien en commun, bien que tu ais hérité d’une partie de mes gènes.

Sam : Ce n’est pas possible, tu serais mon père, c’est pas vrai ! Mon géniteur est un des pires réactionnaires qui soit ! Je suis vraiment maudit ! Quoi que d’un autre côté c’est une opportunité, ma filiation à Cossa signifiera la fin de sa carrière politique, c’est une bonne nouvelle au final.

Nathaniel le ministre : En fait ton père c’est moi, j’ai aimé et fait l’amour à ta mère avant qu’elle ne meure peu après son accouchement.

Sam : Comment était physiquement ma mère ?

Nathaniel : Euh elle était blonde, et euh elle mesurait un mètre soixante-dix.

Sam : Ma mère était brune, et sa taille était un mètre cinquante.

Koko : Ton vrai géniteur c’est moi, j’ai bien connu ta mère, nous nous sommes séparés à en grande partie à cause du fait que je m’investissais beaucoup sans doute trop, dans le travail.

Sam : Quel est le surnom de ma mère ? Elle détestait son prénom, elle préférait que ceux qui la connaissaient bien, l’appellent par son surnom. Si vous êtes mon père, vous devez obligatoirement le connaître.

Koko : Bien sûr, le surnom de Cunégonde était l’allumeuse qui adore donner des baffes à tort et à travers.

Sam : Perdu, et personne ne voudrait d’un surnom aussi nase.

Koko : Ah oui je me suis trompé, ta mère préférait que l’on l’appelle la tarée qui souffre d’une envie compulsive de fesser les gens.

Xavier (un peu abattu) : Messieurs c’est gentil de vouloir m’aider, mais vous vous couvrez de ridicule.

          Soudain ce qui ressemblait à une créature ailée gigantesque, se posa sur le toit de l’Elysium.

          Marpax le dragon poussa un cri qui glaça le sang des fillirtes présents, et généra un haut niveau de peur. Puis il fit une entrée tonitruante en détruisant les murs et une bonne partie du plafond. Heureusement la salle abritant les fillirtes était très large, elle pouvait contenir un dragon adulte rouge de plus de cinquante mètres sans problème.  Toutefois la créature fit de nombreuses victimes, elle ne soucia pas d’écraser beaucoup de gens, elle décima les rangs des manifestants. Ainsi sur les cent opposants au gouvernement, il n’en restait plus que cinq encore en vie. L’entrée spectaculaire de Marpax signifia un éboulement et un écrasement d’un paquet d’individus. Quelques gardes moins terrorisés que les autres essayèrent d’affronter le dragon, mais leur couteau, leur pistolet et leurs autres armes ne servaient à rien contre leur ennemi. En effet la créature avait un blindage organique renforcé par l’usage de sorts défensifs.

          Seule une magie particulièrement puissante, ou une arme extrêmement performante était à même de lui causer des blessures. Marpax appréciait le courage alors il épargna les vigiles qui le combattirent avec audace, il se contenta de les endormir. Par contre il se nourrit sur certains gardes qui firent tapisserie, qui refusèrent de remplir leur devoir de protection. Il en engloutit quelques-uns avec sa gueule. Il agit avec une certaine cruauté, vu qu’il mâcha très lentement ses victimes, et qu’il crachait de temps à autre un morceau de corps devant les vigiles terrorisés. Les actions du dragon provoquèrent des évanouissements. Après trente secondes passées à se nourrir Marpax décida de prononcer un discours. Après tout même s’il avait très faim, il avait d’autres sources de préoccupations que le fait de manger. Il refusa de se nourrir sur les membres du gouvernement, car il estimait que leur stupidité servait la cause des dragons.

          Tolérer la présence d’adversaires bêtes pouvait sauver des vies en temps de guerre, un ennemi idiot commettait des erreurs de stratégie souvent très profitables pour le camp opposé. Xavier remarqua que le dragon ne semblait pas vouloir tuer de ministres ou de secrétaires d’état. Il mettait cet état de fait sur la présence de son terrible outil de bureau. Il pensait sincèrement que le voisinage d’un trombone expliquait que Marpax l’épargne lui et ses collègues, suscitait de la terreur chez la créature.

Marpax : Je suis Marpax dit le fléau des cieux, je suis là pour ordonner au gouvernement fillirte de renoncer à son projet débile d’interdiction du pain et de la baguette, en cas de refus de céder, je vous carbonise.

Xavier : En quoi l’alimentation des fillirtes pose un problème aux dragons ?

Marpax : Les fillirtes obèses sont une nourriture trop riche, qui nuit à l’espérance de vie des dragons.

Xavier : Je vous assure que ma mesure ne va pas provoquer une augmentation du nombre de personnes en surpoids ou obèses chez mon peuple.

Marpax : Je ne suis pas un dragon né de la dernière pluie, si les gens sont obligés de se gaver de sucreries, ils grossiront c’est logique. Et puis les fillirtes s’ils sont trop gras, nous rendront plus lourds, cela nous gênera pour voler. Maintenant je vous donne trente secondes pour promettre d’abandonner votre réforme, sinon je vous dévore.

Xavier (ton abattu) : Très bien je jure solennellement de laisser les fillirtes manger à leur convenance autant de pain et de baguette qu’ils le souhaitent.

Marpax (sadique) : Je vous laisse vivre, mais si vous trahissez votre parole vous me servirez de repas. Et je vous préviens que je fais cuire très lentement ce qui me sert de nourriture !

          Peu après le départ de Marpax le dragon, le président Koko activa les diffuseurs de gaz soporifique de son palais, pour neutraliser les manifestants survivants tels que Sam. Puis il fit boire aux opposants au gouvernement de l’alpium. Une drogue qui fait perdre tout souvenir des dernières vingt-quatre heures. Heureusement pour Xavier le ministre des sciences tous les fauteurs de trouble absorbèrent de l’alpium, ainsi le secret de la paternité de Xavier fut préservé. Les membres du gouvernement ne s’endormirent pas, car ils avaient une immunité face au gaz soporifique X-25. Sam fut envoyé en prison, mais il réussit rapidement à s’échapper, un de ses gardiens ne comprit pas que lors d’une journée porte ouverte, il fallait ne pas ouvrir les portes des cellules.

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