La Tour Des Mondes – Chapitre 50

L’école des champions 2

« Encore. »

Nerys me relance par terre pour la dixième fois. Je me relève en récupérant mes stylets et je la charge automatiquement. Elle m’évite comme un toréador en me faisant un croche-pied et je retombe par terre lamentablement. Mes vêtements sont recouverts de poussière et de terre.
Ma pause fut de courte durée, surtout si on prend en compte le fait de retirer le carreau qui m’avait transpercé la jambe et j’ai dû m’y prendre à plusieurs reprises avant de réussir à la sortir de là. Heureusement que j’ai les baumes pour me soigner. Nerys ne m’aurait sans doute pas permis de me reposer plus longtemps.

Micha et Juliette sont toutes les deux dans l’herbe et me regardent faire. Juliette avait très envie de se battre avec moi, mais j’ai préféré la laisser de côté justement parce que je m’attendais à perdre à répétition et que je ne souhaite pas la blesser en tombant encore et encore.

Je me relève et la charge à nouveau, elle décide cette fois-ci de me faire une clé de bras et me fait lâcher mon stylet avant de le récupérer habilement avec son pied et de le planter au sol à côté du mien et je ne sais pas du tout comment elle a réussi à faire ça, mais c’était très impressionnant à voir. Ensuite, elle me jette par terre encore une fois un peu en colère de me voir émerveillé par une technique de base pour elle sans doute.

« Encore. »

L’entraînement continu rythmé par le bruit de mes chutes. Nerys se bat à mains nues contre moi pour l’instant et j’ai presque l’impression que ça lui donne un avantage.

Au début, je pensais me servir de mon boost pour l’attaquer, mais j’ai bien vu que c’était pratiquement inutile en plus d’amenuiser mes dernières forces.

C’est difficile de savoir ce qu’elle pense. Quoi que je fasse et quelques soit ma stratégie, elle continue de me fixer de ses yeux rouges rendant impossible de savoir à quoi elle pense ou quel sera son prochain mouvement. J’essaye bien entendu tout le temps de changer ma façon de me battre, mais le résultat est le même. Je finis par terre et elle me dit « Encore » jusqu’à ce que je me relève et que ça recommence.

Le schéma se reproduisit, ainsi de suite, jusqu’à ce qu’elle finisse par se lasser et à clairement me frapper. Les clés de bras et les prises de soumission n’étaient pas très sympas, mais prendre des coups de poing le fut encore moins jusqu’au KO.

Elle se contenta de me verser de l’eau sur la tête avec une gourde pour me réveiller.

« 15 minutes de pause. »

Elle disparut alors et me laissa là en piteux état. Qu’est-ce que ça va être maintenant ? Deux heures de course-poursuite mortelle et autant de temps à m’entraîner au combat avec elle…

Je peux à peine faire un pas. Si j’avais su, j’aurais acheté des potions de vitalité pour me booster physiquement. Là, je peux à peine marcher et sans soin j’aurais le visage défiguré et je serais certainement en train de mourir par terre.

L’entraînement au combat est un échec pur et simple puisque je n’ai pas réussi une seule fois à la toucher, et cela même avec le boost d’agilité que j’ai quand même activé de temps à autre pour la surprendre.

Le temps de boire et de me remettre un peu, Nerys me fait un geste pour que je la suive après être revenue en apparaissant de nulle part.

Elle me conduit à l’intérieur de la ville dans une grande maison dont l’intérieur est illuminé par quelques torches. Au centre se trouve une sorte de dallage en pierre et l’ambiance fait très château.

Nerys m’indique de me placer au centre de la salle d’un geste de la main et je passe à côté d’elle un peu suspicieux. Je décide de laisser Micha et Juliette sur le côté avant d’y aller, mais elle me fait signe de les garder toutes les deux avec moi.

Alors que je me place au centre de la pièce, une sorte de rugissement mécanique retentit depuis l’intérieur du sol qui se met à vibrer.
Soudainement à droite et à gauche les dalles se soulèvent comme des colonnes de pierres surgissant de l’intérieur de la terre. Certaines restent figées au sol tandis que d’autres s’élèvent à plus de deux mètres de haut, mais avec une répartition proche de l’aléatoire.

« Comme tu l’auras compris, on va rester ici un moment. Le but de l’exercice va être de te faire travailler ton adresse et ton agilité. Le sol est fait pour que les dalles se mettent à bouger toutes les minutes. Si tu n’es pas sur la dalle la plus haute quand la minute s’achèvera, c’est perdu. Pour compliquer la chose, je vais te tirer dessus à l’arbalète. Tu ne peux pas rester plus de cinq secondes sur une dalle puisqu’une fois ce temps passé après que tu l’aies touchée elle s’affaissera complètement que tu sois dessus ou non. Si tu perds ou te fais toucher par un carreau… Enfin, tu verras bien par toi-même. »

Alors qu’elle prononce la dernière phrase. La dalle sur laquelle je me trouve commence à trembler comme pour me faire signe de bouger. Nerys de son côté sort une arbalète du néant et l’arme tranquillement. Je veux bien croire que je n’étais pas glorieux pendant l’entraînement au combat, mais ça ? Dans mon état ? Tous les muscles de mon corps me font mal sans parler des quelques blessures qu’elle m’a faites et qui ne sont même pas totalement guéries. Je pense notamment au carreau que j’ai dû retirer de ma cuisse un peu plus tôt.

Je saute sur la case d’à côté le plus vite possible. Et derrière moi disparaît celle où je me tenais en tombant à l’intérieur du sol. Je peux voir une sorte de chose rougeoyante dans le trou que celle-ci a laissé et d’un seul coup toutes les cases qui étaient encore à hauteur du sol disparaissent une par une pour révéler une fosse remplie de charbons ardents.

À un moment donné, je me demande si ça n’aurait pas été mieux de me faire poursuivre par 150 personnes comme elle me l’avait dit au début.
J’esquive un carreau d’arbalète que Micha m’indique et saute sur la case suivante tout en manquant de perdre mon équilibre. Je mets un genou au sol et suis obligé de sauter pratiquement tout de suite après avoir perdu du temps.

Je saute encore et encore dès que je m’approche de la limite de temps et me rends compte qu’il ne me reste plus beaucoup d’endroits où aller. Un carreau me transperce ensuite le mollet gauche sans que je puisse faire quoi que ce soit et je tombe en avant. Cette fois-ci, c’est la fin. Même si la chute sera courte, le bain de charbon lui m’empêchera sans doute de continuer. J’essaye d’attraper une dalle dans ma chute, mais sans aucune prise je continue à tomber en direction de la fosse.

« Tu commences à être pénible. »

Nerys s’est jetée dans ma direction et me rattrape avant de me balancer à l’extérieur du dallage où je m’écrase lourdement en ayant un cri de douleur à cause du carreau. Alors que je tourne la tête en direction de Nerys pour savoir où elle est je la vois en face de moi qui me fixe toujours de ses yeux rouges et les bras croisés à un mètre de moi.

« Qu’est ce que c’était que ça ? Tu n’as même pas tenu une minute et en plus tu es blessé maintenant. C’est ça ta limite ? Moins d’une journée et tu flanches déjà ? Je croyais que tu souhaitais tenir une semaine pour me prouver ta motivation ?! Si tu ne tiens plus debout, tu peux partir, tu dois réussir à prendre une pièce de toute manière et si tu n’es pas là demain alors ce n’est pas la peine de te présenter à nouveau.

Sur ces mots, elle sort par la porte et le sol se remet en place comme si rien ne s’était produit.
Je reste là sur le sol avec mon carreau d’arbalète planté à m’exaspérer de ma propre faiblesse.

Mes mains tremblent, j’ai froid, du sang s’écoule lentement de ma plaie à la jambe et d’une autre que je viens de me faire à la tête en tombant. Micha et Juliette sont inquiètes pour moi et je ne dis rien. Alors c’est tout ce dont je suis capable ?

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6 thoughts on “La Tour Des Mondes – Chapitre 50

  1. Merci pour le chapitre.
    PS:Lol,avant d’apprendre à être assassin elle voudrai qu’on ai maîtrisé 2 ou 3 autres classes ou quoi cette prof ?

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