Tate no Yuusha no Nariagari – Chapitre 23.5.1

Épilogue
Traducteur : Team Yarashii

Le banquet était achevé depuis longtemps. Nous trouvâmes une chambre inutilisée, une pièce toute poussiéreuse pour les domestiques, et nous reposâmes là.
Cela n’avait rien à voir avec mon dernier séjour au château. Ce sac à merde de roi semblait prêt à tout pour me mettre des bâtons dans les roues.
Voilà comment j’allais l’appeler. Le Sac à merde.
Et pour Myne, son surnom était tout trouvé : la Salope. C’était fort à propos, vu son comportement.
Pour Motoyasu, je l’appellerais le Coureur de Salopes… ou non… plutôt l’Imbécile.
Une fois encore, il était possible qu’il soit manipulé par la Salope, je m’abstins donc de l’affubler de ce surnom pour l’instant.
Raphtalia remarqua que je mangeai peu, et sortit un moment.

– Les cuisiniers m’ont donné une partie de ce dont ils ne se servaient pas.
– Ah… merci.

Elle me tendit ce qui ressemblait à un sandwich, et j’acceptai de l’avaler.

– Mouais, ça a pas l’air terrible…

Je ne sentais rien, de toute façon, alors qu’importe ce que je mangeais. Je pris une bouclée.

– Hein ?!

Je m’attendais à quelque chose de fade, mais cela me fit plutôt penser au premier repas que j’avais pris ici.
Est-ce que je rêvais ? Une autre bouchée.

– Qu’y a-t-il ?
– Ça… ça a du goût.
– Hmm ?
– Depuis qu’ils m’ont piégé, plus rien n’en avait.

Mais pourquoi ? Malgré toutes les larmes que j’avais versées la veille, d’autres se formèrent.
Je ne pouvais pas imaginer que ressentir de nouveau cela me procurerait… une telle chaleur, une telle joie.

– Parfait, je suis ravie. Vous faites toujours de délicieux plats pour moi, et cela me peinait de voir que vous étiez incapable de les apprécier.

Elle sourit, et prit un beau morceau de son propre sandwich.

– Mangeons dès maintenant plein de bonnes choses ensemble.
– Compte sur moi.

Quelqu’un me croyait. Ce simple fait… m’enlevait un poids.
Mon sens du goût s’était évanoui après la trahison de Myne… mais il était de retour.
Tout cela parce qu’elle avait foi en moi, tout cela grâce à Raphtalia.
Qui aurait cru qu’avoir une personne digne de confiance à ses côtés apaisait autant l’esprit ?

– Qu’allons-nous faire demain ? De la montée en niveau ? Ou plutôt, de l’argent ?
– Ah oui… je veux acquérir un nouvel équipement avec notre récompense. On a un mois de retard sur les autres, il faut combler ça. Trouvons d’abord un bon endroit pour progresser.

Et me voilà reparti dans un combat pour sauver le monde. Mais la donne avait changé, je serais aux côtés de la seule personne qui me comprenait et me croyait.
Je ne voulais pas. J’étais souvent effrayé, mais je tâchais de rester positif, au moins pour Raphtalia. Sinon, comment pourrais-je lui retourner sa confiance ?

– M. Naofumi ?
– Quoi ?
– Faisons de notre mieux.
– Tu l’as dit !

Je ne souhaitais plus uniquement rester en vie. Je voulais aller de l’avant, tout ceci grâce à la confiance qu’elle m’accordait.
C’était un tout nouveau monde, plein de rêves et d’aventures, comme un jeu ou un animé. Toutefois, c’était aussi un terrible endroit. Mais, je… je voulais tout de même essayer.
Pour moi-même, et aussi pour Raphtalia.

– Raphtalia.
– Qu’y a-t-il ?

C’était peut-être déplacé, mais je me penchai pour embrasser sur la joue celle qui avait foi en moi.

– Merci.
– Ah… Aaaah…
– Hmm… désolé ? Tu ne dois sûrement pas apprécier.
– Non, je… je… oh… hmm…
– D’accord, pigé. Je suis désolé. C’était déplacé. Je ne le referai plus.
– Oh, mais cela me convient !

J’avais compris. Elle était concentrée sur ses objectifs, et ne souhaitait pas qu’une telle chose se produise. Cela la mettrait en colère. J’avais retenu la leçon.
Dans un animé, nous étions bons pour tomber dans le cliché de la relation amoureuse. Mais ce monde était tout ce qu’il y a de plus réel, alors aucun risque que cela n’arrive.
Et voilà, encore ma sale manie. Penser ainsi ne m’amènerait rien de bon.
Ce monde n’était pas un rêve. C’était une réalité, simplement différente de celle dont j’avais l’habitude. Si je la considérais comme une œuvre de fiction, j’allais finir par souffrir. Il nous fallait un plan en béton pour survivre.
Raphtalia serra ma main, et je lui retournai son geste.
Tout allait bien se passer, ensemble, tout obstacle était surmontable. Si j’étais aux côtés d’une personne de confiance, je pouvais faire le premier pas.
Mon combat ne faisait que débuter. Inutile de se précipiter, un pas à la fois suffirait.

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