Tour des Mondes – Chapitre 232
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Un Dresseur nommé Nomad.
Depuis quelques minutes, les tambours de l’arène accélèrent le rythme, ce qui veut dire que nous allons bientôt commencer. Le référent me regarde et m’annonce que nous débuterons dans moins de cinq minutes. Étrangement, je peux me sentir calme et excité à la fois. Je n’ai aucune idée de ce qui m’attend, mais j’ai fait toutes les préparations dont je suis capable.
Si je ne risque pas de mourir pendant le tournoi, c’est plus facile de me sentir calme. Je n’ai pas non plus l’impression de m’engager dans un combat où je n’ai aucune chance. À vrai dire, l’objectif est tellement immense et impossible à réaliser que j’aurais du mal à être stressé. Il faut être fou ou sûr de soi pour espérer gagner un tel tournoi. Dans mon cas, je pense que c’est la folie qui gagne. À mesure que les tambours grondent de plus en plus vite, je peux sentir que mes battements de cœur s’accélèrent aussi. Graduellement, j’ai l’impression que mon corps déploie de l’adrénaline comme pour me préparer.
« Franchement, tu penses avoir une chance ? »
Naubod qui est assis à côté de moi semble se mettre à douter maintenant. Chris et les trois grimpeurs sont partis il y a quelques minutes et depuis il est resté silencieux.
…Tout ça pour me poser une question de défaitiste.
– Un peu tard pour être inquiet, non ? Si tu veux parier sur quelqu’un d’autre tu peux. Le minimum que je te promets c’est de vous donner à tous le statut de grimpeur.
– Plutôt pessimiste. Je m’attendais à mieux venant du « dernier Dresseur » dont j’ai entendu parler.
– Tu te rends compte de ce que tu me demandes quand même ? Sans savoir qui j’affronte, c’est difficile de prédire le résultat du tournoi.
– Je pense que tu ne te rends pas compte de qui tu affrontes, effectivement. Bien sûr, il y en a quelques un qui seront plus forts, mais la majorité ? C’est à peine s’ils supportent une petite coupure. Rien à voir avec des combats à mort. Si la plupart sont encore là, c’est parce qu’ils savent qu’ils ne pourront pas mourir quoi qu’il arrive. En plus, tu as déjà tué des humains. Eux, non.
– Mets en 10 contre moi en même temps pendant qu’ils me lancent leurs compétences. Ça ne changera pas grand-chose qu’ils ne supportent pas la douleur.
– Pour toi, si. Tu seras capable de l’endurer et de continuer à te battre. Ça fait de toi une espèce de zombie parce que tu as déjà risqué ta vie plus d’une fois.
Naubod se met à imiter un zombie en donnant l’impression qu’il s’agit de moi, mais je préfère l’ignorer et je regarde l’arène. Les tambours continuent de gronder et le public semble être de plus en plus excité.
« D’ailleurs, en parlant de groupe… Il y a probablement des alliances. Probablement chez les orphelinats des Bardes, des Prêtres, des Druides et peut-être des Mages. Pour les classes, je pense que les Rangers resteront ensemble, peut-être quelques groupes de Guerriers aussi. Je te conseille de te méfier s’ils ont l’air de venir de la tour des Pirates, ils vont probablement poser des pièges et auront des armes à feu. »
Je soupire intérieurement en espérant que je vais avoir de la chance et ne pas tomber sur des groupes trop rapidement. Le problème, c’est que le tableau qui flotte doucement dans les airs indique 1253 participants et que le décompte avant le début approche de zéro.
Sans trop réfléchir, je donne une pièce d’or à Naubod.
« Parie sur moi, tu veux. »
Il se contente d’acquiescer en souriant tout en serrant la pièce dans sa main. J’ai l’impression que c’est la première fois qu’il est content de moi et, venant d’un enfant, ça me redonne juste envie de l’étrangler.
Yuu remonte dans ma besace. Il semble qu’il ait fini sa promenade. Je vérifie rapidement que mon harnais et mes armes sont bien fixés alors que le compte approche de zéro. Le référent m’indique qu’il ne reste plus que dix secondes. Seul contre 1252, c’est franchement les pires chances de gagner que j’ai jamais eues. J’active le Vermillon en attrapant un stylet dans mon inventaire de ma main droite. Ce genre de moment de calme avant la tempête me donne toujours envie de répéter cette phrase que j’ai entendue il y a longtemps en entrant pour la première fois dans la tour des Rangers.
« La chasse est éternelle. »
Un faisceau de lumière m’enveloppe et j’imagine que dans quelques instants, je serai transporté dans l’arène.
*
Orion entend le murmure est se met à tousser en faisant l’ignorante. Elle peut sans doute jouer sur le fait qu’en même temps que lui, ils étaient plus d’une centaine à dire cette phrase et qu’elle n’a rien entendu. Fae tourne cependant sa tête dans sa direction de façon effrayante. Même pour la gardienne admirée par les Rangers comme une déesse, c’est suffisant pour la mettre mal à l’aise.
– Tu l’as entendu pas vrai ? Tu peux me dire pourquoi il a dit ça, ma très chère sœur ?
– Fae, ne commence pas à tout gâcher avec des détails. Tu sais bien qu’Orion n’a jamais rencontré Nomad.
– Donc toi aussi tu l’as entendu ?
– Écoute, on a tous notre devise. Moi j’ai « le destin est un sentier », Orion a sa « chasse est éternel » et toi tu as « la m –
– Ça va, ça va. J’ai un malaise à chaque fois que je l’entends.
– Oh ? Tu veux dire que la phrase qui est censée TE représenter TE met mal à l’aise ?
– Quand j’y pense… Brrr. J’ai l’impression que j’étais en pleine crise d’adolescence quand je l’ai trouvée.
« Je l’aime bien pourtant. »
Orion interrompt les deux autres gardiennes. Elle s’attendait à prendre des remontrances de la part de Fae, mais puisque la conversation a changé de direction, elle se permet de faire une remarque.
« Je serais heureuse de l’entendre dire ta devise. Même si tu ne l’aimes pas, cela inspire les grimpeurs à donner le meilleur d’eux-mêmes. À trouver des forces et du courage dans une idée plus grande qu’eux quand ils en ont le plus besoin. »
En disant cela, Orion se met à fixer l’arène en contrebas. Fae reste silencieuse de son côté.
Que le Dresseur dise la devise des Rangers n’a pas d’importance pour Orion. Elle ne se sent pas flattée par ce geste, car elle attend plus de lui. Pendant des années, elle a vu sa sœur Fae perdre de nombreux dresseurs pour finir par se complaire dans sa solitude. Ce dresseur change cela, sinon elle ne serait pas à côté d’elle aujourd’hui à regarder un tournoi.
En écrivant sa propre histoire, il n’est pas le dernier dresseur, mais bien le premier. Il est un symbole d’espoir pour Orion. Un symbole qui rend sa superbe à une classe dont elle ne connaît qu’une partie du potentiel caché.
Bien sûr, la classe de Dresseur est peut-être la plus semée d’embûches parmi toutes les classes du pied de la tour, mais ce garçon les surmonte en grandissant un peu plus chaque jour. Aujourd’hui, ce n’est qu’une ordalie de plus qu’il affronte devant des milliers d’individus qui sont témoins de son existence.
Orion n’a qu’une seule crainte concernant le dresseur. Que le destin finisse par éteindre la flamme de son existence avant qu’il n’ait finit d’écrire la première page de son histoire.
Cette peur est partagée par Ephy, même si comme Orion, elle n’en dira rien. C’est pour cela qu’elle a tenu à aider le jeune Dresseur en lui apportant des Guides pour le soutenir dans ses périples. Après tout, le destin du Dresseur n’a rien de certain. Nomad est quelqu’un dont sa sœur a besoin, même si elle n’en a pas conscience.
Ephy a cependant conscience qu’elle éprouve un début d’affection pour le jeune homme qui semble s’attirer les foudres du monde qui l’entoure. Un destin singulier.
Même si cette affection est platonique, c’est surtout parce qu’il est capable de se jouer de tous, et même des fils du destin, qu’elle le voit positivement. Envoyer des Guides l’accompagner n’est qu’une méthode pour elle de faire en sorte que son destin se déploie et qu’il ne manque aucune des possibilités qui s’y trouve.
Ephy ne souhaite pas le cacher à Fae, mais elle le lui expliquera quand le moment sera venu. Après tout, les guides ne sont pas sans risque. Se précipiter sur son destin peut créer des problèmes qui pourraient s’avérer négatifs pour le Dresseur.
Fae de son côté reste perplexe, mais elle n’est pas inquiète comme ses sœurs.
Est-ce qu’une devise est vraiment si importante que ça ? Dans le fond, ça doit être le cas puisque Nomad a fini par dire celle des Rangers. C’est frustrant pour elle de se dire qu’Orion gagne encore une fois sur ce coup-là. Doit-elle comprendre que si ça continue, le Dresseur va devenir un Ranger ? Hmm. Nan. Elle se fait probablement des idées. Nomad n’est pas une sorte de fanatique prêt à devenir un Ranger dans l’espoir de croiser Orion comme une sorte de fan bizarre. Du moins de ce qu’elle sait. Par contre, c’est possible qu’il finisse par être un Assassin à temps plein et qu’il néglige la classe de Dresseur, mais c’est un autre problème d’après elle.
Sa devise… Elle se sent gênée rien que d’y penser, mais si ça peut l’aider, elle la lui dira. Même s’il a peu de chance de comprendre et qu’il se moquera peut-être d’elle pour sa gaminerie, pourquoi pas ?
Même si Fae ne le sait pas, la dernière personne à l’avoir dit n’est autre qu’Orion, il y a quelques semaines de cela en observant le torrent d’animaux à l’action au pied de la tour. Avant elle, des années se sont passées sans que cette devise n’ait été prononcée.
Cette devise n’a en elle-même rien de particulier. Elle fait appel à un imaginaire et à une force brute ancienne et oubliée. De par sa disparition, l’entité qu’elle référence n’est plus vue comme une menace ni comme une force insurmontable et indomptable qu’elle était jadis. Pourtant, ceux qui ont dit cette phrase par le passé connaissent son horreur et la terreur que ressentaient ceux qui la prononcent. Après tout, c’est un cauchemar qui n’a d’égale qu’une catastrophe.
Organique, massive et chaotique sont autant de façons de la décrire qui ne rendent pourtant pas sa juste valeur à cette créature infernale qui nourrissait les légendes primitives.
Ici, elle ne concerne qu’un Dresseur lié à quelques animaux. Il est encore loin de pouvoir faire renaître cette entité par ses propres moyens. Il est peut-être même présomptueux de croire qu’il y arrivera et qu’il fera honneur à cette devise. Cependant, à chaque pas de plus, à chaque fois que ses liens se renforcent et qu’il se défait de ses adversaires, l’idée s’avance petit à petit hors du néant.
Fae rejette ce côté trop sérieux qui rend effrayant une classe autant liée aux animaux. Elle préfère ne pas y penser et ne pas brandir une création qui vient d’une époque où elle prenait trop à cœur et trop au sérieux son rôle.
Aujourd’hui cependant, il est peut-être temps de faire exception à la règle. Ce n’est qu’une sorte de charme pour souhaiter bonne chance à son unique Dresseur, il n’y a pas de mal à prononcer une telle parole puisqu’elle n’a pas d’importance.
Alors qu’en bas, à plusieurs centaines de mètres d’elle, le dernier dresseur se bat, elle prononce ses mots pour la première fois depuis bien longtemps. Elle le fait naturellement comme pour énoncer une vérité simple.
« La meute est inarrêtable. »
Ce n’est qu’un murmure que même ses sœurs ne peuvent entendre, car Fae ne le souhaite pas. Elle commence à rougir légèrement en regardant Nomad en contrebas. Murmurant de la même façon, elle ajoute une phrase de plus pour achever le charme qu’elle espère lui offrir.
« Puisse ce Dresseur nommé Nomad et ses compagnons le prouver. »
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Correction : Hastin
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Merci pour ce chapitre, ça va je m’attendais à pire comme devise du genre : « par le pouvoir de la nature », « nos liens sont immortels » ou « la victoire est inéductable » même si la meilleure (ou la pire) de toute reste : « PAR LE POUVOIR DU CRÂNE ANCESTRAL, JE DÉTIENS LA FORCE TOUTE PUISSANTE ! «
Merci pour le chapitre.
PS: La meute est inarrêtable ? C’est un zerg rush ou quoi ?
Quand on voit les pouvoir déployé pour sauvé le MC par les animaux
lorsque Micha à utilisé le cadeau.. Oui un grand Oui c’est un putain de zerg rush xD en mieux et plus styler
Bonjour, J’ai commencé cette série il y a peu et me voilà au dernier chapitre sorti… Je me permet donc un commentaire pour te dire que je pense énormément de bien de La tour des mondes. Ce chapitre en particulier approfondi encore plus l’aspect « spirituel » des différentes classes et apporte des enjeux qui on le sent dépasse complément le MC tel qu’il est la ce qui donne vraiment envie de poursuivre l’histoire pour savoir ce qu’il en est.
Bref du beau travail !! Merci a toi de le partager!
Merci pour le chapitre.
En vrai ça passe comme devise il ne faut pas en avoir honte. Après je me demande combien de personnes il va se faire a lui tout seul (ou presque…).
Très bonne série que je viens de découvrir en début de semaine et que j’ai dévoré x). continue comme ça, j’ai hâte de lire la suite !!!!
Génial je n’ai fait que dévorer tous les chapitres pendant mes pauses au travail et penser à ce qui pourrait arriver pendant le travail, ce qui m’a boosté et m’a valu une belle prime !
J’attends avec impatiente la suite,
Pouce levé!
Merci beaucoup, c’est la meilleure série que je connaisse, vivement la suite.
Je me demande, maintenant que la tours des monde est publié sur Chiread, est ce que les parutions sur ce site vont continuer ?
Si jamais quelqu’un est au courant
Hâte de lire la suite en tout les cas
Oui les publications seront sur KissWood et Chireads.
KissWood reste mon site internet et en tant qu’auteur, je ne comptes pas le mettre de côté en sachant que la Tour des Mondes a vu le jour ici.
Tu trouveras d’ailleurs en exclusivité l’histoire secondaire sur l’univers nommé « Nina » et certains bonus ne seront disponible qu’ici.
Merci !
Bonjour, je vien tout juste d’arrivée au dernier chapitre sortie de la tour de monde et je tien juste à dire que j’adore et que j’ai hâte de lire les futur chapitres 👍❤️
Bonjour j’ai découvert récemment la tour des mondes, j’en ai des light novel même énormément et le votre est de loin le meilleur que j’ai pu lire à ce jour .
J’ai hâte de découvrir la suite ,bon courage pour la suite
La chasse est éternel
J’ai trop les phrases d’Orion