Tour des Mondes – Chapitre 322

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Chapitre 322 : Le panthéon des Dresseurs

En traversant des couloirs, nous finissons par arriver devant une grande porte que Milo ouvre sans difficulté. La porte donne sur une grande salle qui semble être une reproduction du hall de la tour des Rangers. Il n’y a cependant pas de statue d’Orion, juste le chêne habituel au centre de la pièce.

— Amusant, non ? Dans la tour, chaque porte devient une nouvelle réalité, un nouveau monde peuplé de gens que tu n’aurais jamais connus sans. Le pied de la tour est bien plus mystérieux que les mondes de ce côté. Tu as dû le remarquer depuis ton arrivée.
— À la différence que sur Terre, toutes les portes m’étaient fermées.
— Ahahaha ! Tu m’amuses ! Amusant Dresseur, très amusant ! Tu es bien plus amusant que ce que je sais de toi.
— … Il y a peu de choses à savoir.
— Oh oh oh… Je suis Archiviste. Ne sous-estime pas mon savoir. Je sais tout ce qu’il se passe au pied de la tour. Mes Oreilles sont partout et tu les as croisés plus d’une fois.
— C’est… C’est toi qui contrôles –.
— Bien sûr. Ce qu’ils savent, je le sais. Ce qu’ils ne savent pas, je le sais déjà. Ce qu’ils font, je l’approuve.

Je le regarde en étant consterné par l’énormité de ce qu’il raconte. Il en rajoute sans doute, mais avoir le réseau des Oreilles derrière lui est clairement une source d’information d’une taille énorme. Je n’avais pas compris pourquoi il était possible de troquer des informations pour en obtenir une autre, mais maintenant la raison est plus claire.

— À ton regard, je vois tes doutes. Pourtant, comment pourrais-je savoir comment est-ce que tu as bu le sang de la Gardienne des Dresseurs pour devenir un Champion ? Je sais même comment ton Kelfi a libéré Guernier.
— Je n’ai…
— Je sais beaucoup de choses. Certaines te feraient quitter ton chemin. D’autres te rendraient fou. Certaines, tu ne les croirais même pas. Mon talent c’est de savoir, pas de révéler. C’est un truc d’Oracle de trop parler. De mon côté, j’écris des livres et le tien… sera…

Milo s’arrête et semble regarder dans le vide avec un sourire qui m’inquiète. Alors que je m’apprête à l’interrompre dans sa rêverie pour lui demander plus d’informations, Narissa derrière moi me pousse pour que j’avance plus vite.

« Narissa ! Non ! C’est un invité et un nouveau champion. Évite de le froisser. »

J’ai maintenant envie de m’énerver. Encore des étrangers qui jouent avec moi et ne me disent pas ce qu’ils savent alors que ça me concerne directement. À croire que l’éternelle constante dans ma vie sera de tomber sur ce genre de personne. Je regarde Narissa, mais elle est toujours aussi inquiétante et silencieuse. Sa bousculade était pour que j’évite de poser des questions. Difficile de considérer qu’il s’agit d’autre chose vu que c’est Milo qui parle le plus.
Plutôt que de céder à mon irritation, je décide de me remettre en marche en suivant Milo en direction d’une grande porte à côté de l’arbre. Celle-ci porte l’emblème des Dresseurs et j’imagine que c’est là que je dois aller. Milo se retourne à ce moment-là et commence à regarder l’arbre.

« Fascinant, n’est-il pas ? Retourner aux mêmes endroits pour les retrouver différents de ce que l’on connaît. Le monde change tellement vite. Ou alors il continue de grandir ? »

Narissa va se placer à côté de Milo qui se met à lui caresser la tête avec affection comme si c’était sa fille. J’ai presque l’impression d’être de trop dans cette situation.

— Qu’est-ce que je dois faire là-dedans ?
— C’est un panthéon. Un lieu pour se recueillir qui appartient à chaque classe. Tu dois y marquer ton nom pour les générations suivantes qui seront guidées par tes actions dans la postérité.
— C’est tout ?
— … Écoute… C’est une sorte de sauvegarde de ce que tu es maintenant. Dolan a probablement déjà touché sa stèle et va se fustiger si je ne te laisse pas toucher la tienne rapidement.
— …
— …
— J’ai des questions.

Milo, qui s’était tourné vers moi, se met à soupirer. Si je disparais bien au moment où je vais toucher la stèle — si j’ai bien compris — je n’aurais pas d’autre occasion de lui en poser. Une fois sorti d’ici, je serai de retour dans l’atelier avec Tolstoï. Je vais retourner à ma chasse sous terre avec le reste du groupe. Toute cette histoire de « champion », c’est le meilleur moment pour en savoir plus.

— Je veux en savoir plus sur cette histoire de Champion.
— Pas grand-chose à en dire. Tu es juste le flambeau qui brillera pendant des millénaires et derrière lequel des générations de Dresseur se regrouperont. Cet endroit est juste là pour que discutent les champions. Pour y revenir, tu n’as qu’à toucher la tour centrale en pensant à ce lieu. C’est bien plus simple que le voyage spirituel. Tu reviendras de toute façon ici si tu croises le regard d’un champion.
— Qu’est-ce que je gagne à être champion ? Je ne parle pas de cet endroit, puisque s’il n’y a que ça c’est assez inutile… Sans vouloir être vexant.
— Fae manque clairement d’expérience. Sachant que tu es le deuxième Champion des Dresseurs en quinze ans, je pardonne cette terrible gardienne. Elle a fini par passer le pas après Balad et cela en dit long sur toi.
— Du coup ?
— … Ton manque de patience semble égaler celui de Dolan. Tu es un champion, Nomad. En toi, il y a maintenant plus de pouvoir que tu ne l’imagines. Je n’ai pas la clé qui te permettra d’y accéder. C’est à toi de la trouver. Une quête spirituelle pour ouvrir une porte de plus, disons. Ce panthéon des champions d’un autre côté… C’est une source d’informations sans fin et sans limites temporelles. Je t’invite à venir dans l’aile des Archivistes si tu veux voir de quoi je parle.

Milo se contente de sourire satisfait en finissant sa phrase. Sa métaphore de la quête et de la clé ne m’aide pas. J’aimerais le secouer comme un prunier pour en savoir plus, mais Narissa, à côté de lui, m’inquiète suffisamment pour que je ne le fasse pas. Ici, elle est inquiétante, mais au pied de la tour, je pense que c’est Milo qui m’inquiète. Si les Oreilles lui appartiennent vraiment, il a beaucoup de pouvoir. Ce sera dur de survivre s’il décide de vendre ma position à qui veut l’entendre en tout temps. Restons polis.

— Pour le reste… Est-ce que je peux savoir… –
— Non. Ton avenir t’appartient. Quoi que je dise, croire un vieux fou sur ton destin te fera plus de tort que tu ne le penses. J’ai dit ce que j’avais à dire. Tu sauras le reste quand ce sera écrit.

Je ferme les yeux quelques instants avant de hocher la tête et de leur dire au revoir. Narissa répond à cela en souriant suffisamment étrangement pour que cela soit inquiétant. Milo se contente d’une légère révérence en me disant qu’il sera là si jamais je reviens.

Je me tourne en direction de la grande porte au-dessus de laquelle l’emblème des Dresseurs se trouve. Elle n’a pas changé, un homme encapuchonné qui tient dans ses mains une souris. J’ouvre la porte et j’entre silencieusement dans un nouveau hall.

Celui-ci est vide, mais semble spacieux. Suffisamment pour que le bruit de mes pas qui résonnent sur les murs de pierre sonne d’une façon menaçante. Je ne vois pas grand-chose devant moi puisque les torches ne sont pas allumées. L’architecture de la pièce me rappelle vaguement celle d’une église vu la taille de la coupole. Il n’y a bien sûr pas de fenêtres, mais ici et là le long des murs il y a des cheminées qui s’allument sur mon passage.
Il n’y a pas non plus de décorations, mais d’un côté je peux voir des sortes d’écuries, de la paille et même des mangeoires. La salle grandit et se divise en plusieurs parties à mesure que j’avance et que les torches s’allument. Je peux même voir plusieurs bassins dont les eaux semblent différentes vu la couleur. Il y a aussi plusieurs forêts différentes, des coins qui restent sombres ou même couverts de sable et au-dessus de ma tête, je peux voir apparaître des sortes de balanciers pour oiseaux qui sortent des ténèbres… À mesure que j’avance, j’ai finalement l’impression d’être dans un hangar aux murs de pierre vu la superficie de l’endroit, et ça n’arrête pas de grandir.

Plus j’essaye de connaître les limites et moins je les vois. Les forêts s’enfoncent profondément dans les ténèbres alors que les murs s’écartent et même le plafond que je pouvais percevoir à l’entrée disparaît dans les ténèbres au-dessus de moi. Même les chandeliers suspendus au-dessus de ma tête et me donnant de la lumière semblent suspendus aux ténèbres… Cela fait déjà cinq minutes que je marche maintenant et l’espace est de plus en plus grand.

Je continue d’avancer sur le sol de pierre alors que le bruit de mes pas continue de se répandre. Je m’avance vers ce qui semble être le centre de ce lieu que j’ai de plus en plus de mal à définir… Je viens de parcourir un kilomètre au moins, mais je suis passé d’un grand couloir à un hall, puis la taille est devenue exponentiellement ridicule en abritant des forêts entières de toutes sortes, des marécages, ce qui semble être le début d’une montagne ou encore un volcan…

Alors que je continue d’avancer tout droit en suivant les chandeliers, j’aperçois une grande lumière blanche tombant sur une stèle de pierre qui semble faite de la même pierre sombre que la tour. Je m’avance en parcourant encore quelques centaines de mètres dans cette direction. En me retournant, je ne vois même plus la porte que j’ai passée, mais ce serait étonnant vu la taille de ce « panthéon » comme l’a défini Milo.
Alors que la stèle baignée de lumière se dessine plus clairement, je peux aussi voir une statue à quelques mètres d’elle tournée dans sa direction. Celle-ci représente un homme que j’imagine être Balad.
Sans l’avoir rencontré, je ne pourrai pas dire si elle lui ressemble ou s’il a la même apparence qu’au moment où elle a été sculptée. La sculpture est en tout cas très précise. Les traits du visage me montrent qu’il devait être sur la fin de sa vingtaine quand elle a été sculptée. Je peux voir un léger sourire satisfait sur son visage, mais son regard semble avoir quelque chose de… triste ?
C’est peut-être simplement de la fatigue que je vois, mais je n’en ai pas l’impression.

Le reste de son apparence n’a rien d’imposant en tout cas. Des cheveux raides tombent de chaque côté de sa tête. Il porte le harnais de Dresseur que m’avait donné Fae quand je l’ai rencontré et il n’a pas d’armes sur lui ou quoi que ce soit d’intéressant. Tirer des informations de cette statue sera difficile.

Il n’y a que sa posture qui semble être la partie qui pourrait me donner des informations si j’avais un contexte. En regardant vers le haut, il tend sa main à moitié ouverte dans la même direction que son regard, mais c’est impossible de savoir si c’est pour montrer ou prendre quelque chose.

Je regarde encore quelques instants la statue avant de me retourner et approcher de la stèle où je peux voir des mots qui sont gravés.


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Correction : Hastin



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