Tour des Mondes – Chapitre 389
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( On reprend à fond sur l’arc suivant ! )
Chapitre 389 : Enfer vert
Je cours.
Je cours, car ma vie en dépend.
Une fois de plus, la tour me fait un pied de nez en me mettant dans une situation difficile. Bien sûr, je me suis débarrassé des explosifs et des armes à feu que j’avais sur moi avant de passer la porte quand j’ai quitté Galatia. Inutile de rendre plus difficile ma quête dans le deuxième monde. Je n’aurais probablement pas dû le faire finalement, car la tour semble s’être moquée de moi.
… Très franchement, je n’ai qu’une explication pour expliquer la difficulté de ma situation. Puisque je suis capable d’affronter des personnes ayant fait dix mondes au pied de la tour, puisque je suis un champion des Dresseurs et puisque je suis dur à tuer et un sacré tueur, la tour me donne automatiquement les quêtes les plus difficiles.
Si je pouvais m’en vanter alors que je risque de mourir, je dirais que je suis sans doute le grimpeur le plus puissant à avoir passé pour la première fois la porte de Borseau en quinze ans.
La difficulté va toujours croissante au fur et à mesure des mondes. Malheureusement, j’ai probablement fait cent fois plus que le grimpeur le plus fort à être jamais entré dans le deuxième monde. Pour la tour, c’est l’occasion de donner des quêtes ridiculement difficiles à un type qui, il y a à peine quelques jours, a fait mille victimes dans le camp d’Emy. Je vais devoir me faire à l’idée qu’à partir de maintenant, la difficulté des mondes sera coincée sur extrême ou infernale pour moi.
… J’aurais dû garder les explosifs. Quitte à être dans une situation aussi difficile, autant avoir de quoi faire exploser des choses.
Je m’appuie contre un arbre en essayant de reprendre mon souffle. Le pansement que j’ai mis sur mon bras continue de saigner, mais je vais devoir faire avec. Je regarde au-dessus de ma tête le ciel étoilé en avalant une gorgée d’eau. Il est encore tard et ce sera difficile de me reposer. En quatre jours, je n’ai probablement dormi que six heures par paquet de quinze ou vingt minutes. Malheureusement, j’ai perdu trop de temps pendant les dernières heures et, si je dors maintenant, je risque d’avoir à les affronter à nouveau.
… Je suis un Dresseur. Alors pourquoi est-ce que la tour a décidé de m’envoyer dans une forêt où il n’y a pas un seul animal pour m’aider ? Même pas un monstre ? J’ai pourtant pris le temps de me renseigner sur le deuxième monde avant d’entrer dans Galatia, mais je n’ai rien vu qui s’apparente à l’endroit où je me trouve ou aux « choses » qui me poursuivent.
Borseau, c’est le nom de mon nouvel enfer. Le deuxième monde de la tour, de type « forêt ». Plein d’animaux, de magie, d’habitants et surtout une quantité complètement impossible à définir d’arbre. Les Cartographes de la tour sont encore en train d’établir une carte de ce monde, certains depuis plus de dix ans maintenant. Tout ça car, « d’après les calculs », Borseau fait quelque chose comme trente fois la taille de la terre et n’est couvert que d’un rideau vert. Pas d’océan, de collines ou de montagnes, mais des arbres partout et quelques rivières. Si la terre est la planète bleue, je suis maintenant sur une planète verte géante.
Je peux remercier les livres de Milo pour les informations sur ce monde, mais j’ai l’impression qu’il a oublié de mentionner l’endroit où je me trouve et les trucs qui me pourchassent dans sa série de livres « exhaustif » de plus de mille cinq cents pages servant d’introduction à Borseau.
Je n’ai pas pris le temps de lire les mille et un autres livres qui suivaient dans l’allée de sa bibliothèque sur le sujet, mais je pensais avoir abordé les sujets les plus importants, comme les plantes, la faune la plus dangereuse et les autres petites spécificités. J’ai dû jeter ça à la poubelle le jour de mon arrivée. À croire qu’un livre qui s’appelle « le guide exhaustif du grimpeur dans le deuxième étage-monde » n’était pas à propos. Je ne reconnais aucun arbre, il n’y a pas d’animaux et les machins qui me poursuivent ne devraient probablement même pas exister. Du moins je le pense sincèrement car, à ma connaissance, aucun grimpeur n’a la moindre chance contre eux. Après tout, « je » n’ai aucune chance contre eux.
{Partir ! Vite !}
En acceptant tout de suite ce que me dit Micha, je me relève et je recommence à courir à travers cette forêt qui n’a pas de fin. Je peux entendre les bruissements dans les arbres, sachant très bien ce que cela veut dire. Je me cache rapidement derrière un arbre en attendant que la volée de carreaux d’arbalète arrête de tomber. Je ne prendrai même pas le risque. En quatre jours, j’ai bien assez compris qu’il était inutile de chercher à esquiver ou de me protéger avec mon armure. Cela fait déjà un jour que je n’ai plus de potion de sang de dragon. Mon stock dépassait la vingtaine de potions et je n’en ai plus une seule. J’en suis donc à ma « dernière vie ». Si je perds un bras ou une jambe, aucun moyen de le faire repousser, et ne parlons pas des blessures fatales dans cette situation.
Mon armure ne ressemble d’ailleurs plus qu’à une loque trouée. J’ai pratiquement perdu tout mon équipement et je suis à peine en train de survivre contre trois adversaires.
… Juste trois. Si on parle de Dragons, ce serait beaucoup, mais ce ne sont bien sûr pas des Dragons. Ce sont juste des démons à la forme semi-humanoïde. Oui, des démons. Dur de penser à autre chose. Si ce sont juste des habitants normaux de ce monde, alors je vois mal un grimpeur réussir à passer au monde suivant. C’est impossible. Vraiment.
Quand je suis arrivé sur Borseau, la première chose qui a été difficile était de respirer. Micha, Juliette et moi avons déjà dû utiliser deux fioles de sang de dragon pour réussir à nous y faire graduellement. J’ai cru qu’il y avait du gaz dans l’air ou quelque chose de ce genre, mais c’est impossible à savoir. Le sang de dragon nous a permis de nous construire une immunité en tout cas. Une immunité fragile, mais suffisante pour pouvoir se déplacer. Pas réellement pour me battre ou pour faire un jogging dans la forêt sans difficulté.
Mon plus gros problème avec ce monde, ce sont les trois mousquetaires qui nous poursuivent. Quand j’ai fini par me relever difficilement en finissant par m’acclimater à cette atmosphère difficile, ils étaient devant moi. Ils portent tous les trois des armures qui semblent faites d’un bois noir d’après la texture. L’un a une lance, l’autre deux épées et le dernier une sorte d’arbalète à tir rapide. En plus de cela, ils ne sont qu’à moitié humanoïdes. Le lancier a un corps d’araignée, l’épéiste a des ailes d’oiseau et l’arbalétrier est un centaure.
J’ai essayé de parler et ils n’ont probablement pas apprécié. Ils m’ont simplement transpercé le cœur avec un coup de lance. « Simplement » transpercé. Mon armure ne m’a absolument pas protégé, et je parle bien de la même armure capable d’arrêter des balles d’un fusil d’assaut. Je n’ai pas non plus eu le temps ou la possibilité de réagir. Je parle toujours de moi, le grimpeur capable d’esquiver des balles à l’entraînement.
Après m’avoir infligé une blessure fatale, ils se sont simplement retournés pour partir en pensant en avoir fini avec moi. J’ai avalé une potion de plus pour survivre et j’ai décidé de me replier quand j’ai vu qu’ils n’étaient pas contents.
Ces trois-là me poursuivent depuis. Ils ne perdent jamais ma trace, ils ne s’arrêtent jamais et c’est impossible de les blesser. A la manière dont ils m’ont pourchassé au début, ils voulaient en finir rapidement, mais je suis maintenant convaincu qu’ils veulent juste me torturer. Ils me laissent même des pauses ici et là par générosité. Je pense que c’est ma résilience qui semble les avoir convaincus de ne pas en finir trop rapidement. J’ai techniquement survécu à suffisamment d’attaques mortelles différentes pour rendre jaloux Charade et sa torture.
Transpercé complètement par des carreaux dans le ventre, coupé en deux par une épée et d’autres choses merveilleuses offertes par mon comité d’accueil. Je crois même avoir pris une attaque à la tête, mais je n’ai pas pris le temps de vérifier ce qu’ils avaient coupé quand j’ai ingurgité une potion pour me soigner. Je ne suis pas certain de vouloir savoir que la moitié de mon cerveau a disparu et que c’est par réflexe que j’ai bu une potion.
… J’ai tout essayé, y compris la fusion. La compétence de champion des Dresseurs que j’ai fini par nommer « Unité » a réussi à les ralentir, mais pas à les blesser. La fusion avec Juliette était complètement inutilisable, puisqu’ils m’inquiètent bien trop pour que je sois sur la même longueur d’onde qu’elle. Pour ce qui est de Meni, sa vitesse est la plus utile pour fuir. Malheureusement, cela ne m’offre que quelques dizaines de minutes de répit pour dormir ou manger et beaucoup d’effets secondaires qui s’accumulent une fois que la fusion se termine.
Au-dessus de ma tête, j’entends le passage du chasseur ailé. Il ne va probablement pas tarder à voler à travers la cime des arbres pour me tomber dessus. Je me baisse soudainement en voyant à travers les yeux de Micha une lance sur la droite qui fait un angle à 90° pour viser mes côtes. Elle se plante violemment dans un arbre derrière moi. Le fil d’araignée attaché à la fin de la lance se tend presque aussitôt et la déloge du tronc de l’arbre pour disparaître entre les arbres vers son lanceur.
« Pas cette fois, l’ami. »
Le chasseur ailé ne va pas tarder à attaquer maintenant. Je me redresse en guettant autour de moi. C’est bien sûr le plus pernicieux des trois et il fait toujours en sorte de me rappeler qu’il n’est jamais loin.
Je soupire. Si la prophétie de Kassandra n’avait pas explicitement indiqué que je deviendrais plus fort dans le deuxième monde, je m’enfuirais tout de suite d’ici pour le pied de la tour. Je ne pouvais pas avoir un chaton à descendre d’un arbre ? Une meute de loups à tuer pour protéger une bergerie ?
Bon. Essayons de voir le positif. Malgré ma situation, je n’ai pas eu à faire repousser un de mes bras depuis un moment. Je suis sur une bonne lancée.
« Kassandra, je sais que tu te contentes de regarder depuis le passé, mais je survis à peine en ce moment. J’ai la forte impression que je vais mourir à ce rythme et sans ta prophétie, je me serais déjà enfui… Si je meurs, je viens définitivement te hanter pour l’éternité. »
J’espère que le message est clair pour elle. Cette relation ne va pas aller très loin à ce rythme.
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Correction : Hastin
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