Overlord attaques tout azimut chapitre 4
Chapitre 4 :
Ainz entama un nouveau voyage, cette fois vers la théocratie de Slaine. Il vint personnellement au temple fondateur. Cette structure de pierre blanche servait d’ambassade et de lieu de prière, il serait le premier endroit où les six dieux de la théocratie se seraient manifestés. Le roi-sorcier commença à discuter au détour d’un couloir avec Amon, un cardinal suprême qui paraissait assez angoissé. Il possédait une tenue blanche très simple, par exemple sa ceinture était une banale corde de chanvre.
Ainz : Vous semblez fatigué, votre excellence. Comme si vous aviez perdu tout espoir. Ne vous en faites pas, j’aime les conférences de paix.
Amon (troublé) : Merci de vos euh mots euh de réconfort votre majesté. Je suis navré, mais euh une affaire urgente requiert mon attention.
Amon se rendit à pas vifs dans une pièce souterraine pour discuter pendant la conférence du dernier espoir. Il devait passer plus tard, mais il jugeait essentiel d’informer les participants d’un développement inattendu. Une centaine de participants, la moitié humains, l’autre elfes noirs, débattaient sur la façon de prendre en otage Ainz. Un homme ayant la fonction de prêtre dans la théocratie, s’adressa à Amon qui paraissait abattu.
Prêtre : Quelle mauvaise nouvelle vous contrarie, excellence ?
Amon : Le roi-sorcier est au courant pour la conférence du dernier espoir, il m’a même nargué avec une allusion brutale.
Prêtre : Dans ce cas, quelles sont vos instructions ?
Amon : On l’attaque avec tout ce qu’on a d’ici une heure !
Prêtre : Ce n’est pas un peu prématuré ?
Amon : Plus on attend plus cet être monstrueux préparera ses défenses. Et puisque l’effet de surprise est éventé, autant tout donné rapidement.
Une heure plus tard alors qu’Ainz se promenait dans un jardin rempli de tulipes de différentes couleurs, allant du jaune au bleu, une embuscade lui tomba dessus, une centaine d’ennemis, dont une cinquantaine d’archers et le reste étant des prêtres spécialisés dans les sorts néfastes pour les morts-vivants.
Amon : Préparez vous à mourir définitivement roi-sorcier.
Amon décida de sacrifier le plus grand héritage de la théocratie dans la bataille, un objet universel à usage unique laissé en personne par les six dieux. La coupe de l’annihilation. Cet objet était réputé pour pouvoir anéantir n’importe qui, même un dieu majeur selon une analyse magique. Elle n’avait pas d’ornement, et était constituée de terre cuite, mais elle était saturée d’énergie mystique. Alors qu’Amon enchaînait à grande vitesse les mots de pouvoir, les archers tiraient des flèches paralysantes, et les prêtres entamait un rituel éprouvant de scellement sacré. Ainz quant à lui paniquait, il manquait d’informations sur le contexte de l’affrontement, et il avait affaire à un guet-apens bien préparé. En désespoir de cause il activa le pouvoir le plus défensif de son spectre de magie, en espérant que cela suffise. Après une minute de récitation à grande vitesse d’un langage ésotérique très majestueux Amon déclencha la coupe, et elle disparut dans un plop bien audible sans faire de mal à qui que ce soit.
Ainz (bluffant) : Vous êtes ennuyeux, votre grande action d’éclat ne représente même pas un échauffement valable.
Amon était désemparé au plus haut point, il s’attendait à une victoire presque impossible, mais pas à ce point là. Il donna le meilleur de lui-même, mais il n’arriva qu’à faire rire son ennemi. Même s’il détestait les morts-vivants, vu que la théocratie était au bord de l’effondrement politique, et qu’Ainz avait le pouvoir d’anéantir des millions d’innocents à lui tout seul, il fallait prendre une décision radicale. Alors Amon s’agenouilla et implora.
Amon : Désormais la théocratie se soumet à vous votre majesté, s’il vous plaît épargnez vos sujets.
Le roi-sorcier ne comprenait pas le revirement de la situation, son spectre dans le meilleur des cas l’aurait empêché de mourir, mais pas d’être dans un triste état. Il était tellement déconcerté par le contexte, qu’il faillit lâcher oralement un huh d’interrogation. Puis il considéra qu’il s’avérait peut-être victime d’une tentative de bluff. La théocratie n’avait pas peur de recourir à des techniques éhontées et fourbes contre leurs ennemis. Cependant Ainz n’arrivait pas à trouver de haine ou de colère chez son interlocuteur agenouillé. Il y avait bien du désespoir, et une peur voire une terreur tangible, mais pas d’hostilité manifeste.
Le roi-sorcier ne comprenait pas comment il gagna, alors qu’il suffirait que ses adversaires continuent à mettre davantage la pression pour l’emporter. Le pouvoir défensif employé par son spectre entama bien ses réserves de mana. Il était donc beaucoup moins apte à supporter un affrontement prolongé en tant que jeteur de sorts. D’accord il employa un pouvoir pour mystifier ses ennemis, faire croire qu’il ne se fatigua pas beaucoup contre la coupe. Toutefois si la théocratie et ses alliés poursuivaient le combat, ils s’apercevraient qu’Ainz allait vite fatiguer jusqu’à un seuil critique.
Néanmoins il y avait un mince espoir selon le roi-sorcier qu’il puisse s’en sortir en jouant les personnages imposants, dominant clairement le champ de bataille actuel. Bon puisque le contexte s’annonçait peut-être favorable, autant en profiter. Ainz ne croyait pas qu’il arriverait à s’en tirer sans livrer un âpre combat, mais il parviendrait peut-être à ébranler ses ennemis en jouant les poseurs. S’il donnait l’impression que le premier grand coup adverse ne constituait pas grand-chose pour lui, il y avait une chance qu’il ébranle le moral chez ses antagonistes.
Ainz : Vos enfantillages ne sont même pas une distraction mineure, je veux bien vous pardonner pour cette fois. Mais je n’accorde pas miséricorde deux fois, suis-je bien clair ?
Le roi-sorcier craignait d’avoir poussé le bouchon trop loin en jouant à fond la carte du souverain imposant. Il craignait d’avoir signé sa propre fin. Heureusement il semblait que son bluff passait inaperçu. Ainsi il obtint une reddition totale et absolue de la théocratie de Slaine et de ses alliés. Normalement Ainz aurait dû mourir, mais il fut sauvé par le zozotement d’Amon. Une mauvaise traduction du mode d’emploi de la coupe d’annihilation impliqua qu’un passage qui avait besoin d’être prononcé rana, fut mal interprété en zaza. Or quand un sort complexe était employé la moindre erreur même minime pouvait signifier un échec cuisant. Par conséquent le zozotement permit involontairement au roi-sorcier d’établir une longue ère de paix pour son pays.
Amon même s’il attira de nombreuses rancunes, arriva à convaincre avec des discours passionnés ses opposants. Il argumenta que des préparatifs d’embuscade très minutieux contre le roi-sorcier furent dévoilés par Ainz, avec une facilité extrême. Ensuite il relata sur un ton épique comment ce dernier contra avec brio, et peu de force un traquenard capable de causer le trépas chez un dieu majeur. Amon avec son expérience de témoin de première main, son éloquence, son désespoir évident, et le fait qu’il combattit toute sa vie les morts-vivants, donna un tel poids à ses déclarations de soumission, que la plupart des opposants au roi-sorcier furent convaincus que c’était une folie grave de chercher le conflit direct contre Ainz. Ce dernier semblait l’emporter sur toute la ligne. Cependant il ne faisait que franchir une nouvelle étape heureuse, il restait des dizaines de jalons à remplir avant d’espérer bénéficier d’un règne stable.