Overlord attaques tout azimut chapitre 6
Chapitre 6 :
Il y avait un endroit dévolu au banquet, où les interactions sociales avaient une plus grande importance. Ce lieu était une salle immense du palais impérial ayant pour fonction principale d’organiser des repas ou des bals, lorsque des diplomates étrangers influents se montraient. La décoration était somptueuse. Dans le passé elle se résumait principalement à des armes surnaturelles, ou des objets magiques exhibant une grande puissance offensive. Cependant maintenant que le roi-sorcier dominait tout le continent, il y eut des modifications dans les ornements. A la place des outils de mort fièrement exhibés, se trouvaient sur des tables et des meubles de grande qualité des artefacts mystiques avec des rôles très appréciables pour l’agriculture, le transport, et la médecine. Afin de parer le risque de vol, il y avait des gardes qui se mêlaient discrètement aux visiteurs et aux invités de marque. Les surveillants ne brandissaient pas ouvertement des épées, ou des lances, mais ils servaient de relais à des sphères rondes de surveillance. Ils alimentaient en énergie magiques au moyen de sorts, des objets de traque volants silencieusement, qui envoyaient une lumière paralysante de couleur jaune sur les intrus, et les gens mal intentionnés.
La majorité des biens exposés provenaient du royaume-sorcier. Ce pays géré directement par Ainz était désormais à la pointe de la magie civile. Il y avait une envie évidente de rivaux de distancer cette contrée. Malheureusement en matière de parchemins magiques et de potions de guérison, cette nation mettait la pâtée à ses adversaires. Il existait différents facteurs qui expliquaient la domination dans les arts mystiques du royaume sorcier. Les deux principaux étaient la richesse et l’absence d’éthique sur les ennemis. Ainz avait déjà à la base un très gros butin en terme de fortune personnelle. Ajouté à cela qu’il fit une grosse razzia de biens matériels et monétaires, à travers des guerres victorieuses gagnées rapidement, alors il multiplia de manière impressionnante les recettes de sa nation. De plus les prisonniers de guerre du royaume sorcier étaient traités sans ménagement et servaient à de nombreuses expériences magiques utiles technologiquement, notamment dans le domaine médical. Or un grand nombre de cobayes c’était un très bon moyen de faire avancer les études sur les maladies, et les traitements.
Ainz était au centre des attentions. Il y avait de nombreuses personnes qui le sollicitaient, malgré la crainte et le respect qu’il suscitait. C’était normal même si le courroucer pouvait entraîner des ennuis phénoménaux, lui plaire signifiait aussi des gains alléchants, voire miraculeux en terme de fortune, et de réputation politique. Le roi-sorcier parvenait à donner le change, malgré son malaise intérieur. Ce qui restait d’humain en lui éprouvait une réticence. Avant qu’il ne se transforme en un squelette idéalisé par de nombreux sujets, il était un simple employé de bureau sans grand pouvoir décisionnel dans son entreprise. Néanmoins Ainz se forçait à répondre sur un ton ni servile, ni autoritaire à ceux quémandant son attention. Il en allait de la réputation de Nazarick. Et puis s’il faillit, il y avait la possibilité de décevoir des subordonnés de confiance, dont la loyauté importait beaucoup au roi-sorcier. Celui-ci accepta que son entourage mette le paquet pour la sécurité avant d’entrer dans le palais. Ainsi il y avait une heure de vérification magique pour chaque invité, et des dizaines de sort de renseignement jetés sur chaque personne désirant participer au banquet.
Toutefois Ainz avait aussi des exigences personnelles sur lesquelles il ne transigea pas. Par exemple il était le décideur concernant l’étiquette à observer dans les parages. Il refusa catégoriquement la suggestion d’Albedo, selon laquelle chaque invité devait s’agenouiller en sa présence, et ne parler que si le roi-sorcier l’autorisait à s’exprimer. Il voulait organiser un grand rassemblement pour diminuer la distance le séparant des gens, pas humilier ses invités, ou du moins les inciter à croire qu’il y avait un gouffre abyssal les séparant de lui. Ainz était conscient qu’il était un souverain respecté, et que si ses subalternes de confiance désiraient qu’il se comporte fréquemment comme un monarque absolu, il faudrait beaucoup d’efforts pour changer son image. Néanmoins il était franchement réticent à obliger les politiques et les marchands les plus influents du continent à se comporter comme des sujets corvéables à merci. Selon Albedo même un empereur humain devait s’estimer heureux de la domination de Nazarick. Et s’il refusait de chanter sincèrement les louanges du roi-sorcier, il fallait l’écraser sans merci. Pour Ainz qui désirait acquérir des amis parmi les hommes c’était une attitude problématique. L’ennui venait qu’Albedo et plusieurs autres subordonnés de confiance offraient beaucoup à Nazarick, en exigeant peu en retour. Donc le roi-sorcier se voyait contraint par les circonstances de jouer les souverains imposants, car c’était une des rares récompenses qui apportaient une joie sincère à ses subalternes directs.
Ainz tenait beaucoup à son désir de nouer des amitiés sincères, et peu encombrées par le protocole avec des humains, et des personnes d’autres races. Néanmoins les circonstances extérieures l’obligeaient à s’enfoncer toujours plus dans son rôle de monarque absolu. Par conséquent le roi-sorcier se sentait parfois affreusement assailli par la fatigue mentale. Il avait des désirs personnels opposés aux revendications de lieutenants comme Albedo. Toutefois il était tenu par l’honneur d’exaucer leurs désirs. Ainz ne put s’empêcher de pousser un soupir à cause de ses pensées. Comme il aimerait que ses subalternes acceptent qu’il soit familier de temps en temps dans la sphère publique. Mais non, pour ses lieutenants le simple fait de parler de façon agressive au roi-sorcier était un acte passible de graves blessures, voire d’une mise à mort sadique.
Ainz remarqua qu’une personne cherchait depuis plusieurs minutes à entrer en contact avec lui. Il s’agissait d’une femme humaine adulte assez petite. Elle portait une belle robe rouge de luxe, qui montrait un joli décolleté, malgré une poitrine peu développée. Il autorisa d’un geste de la main à parler, celle qui demandait avec insistance à communiquer.
???? : Votre Majesté, j’ai entendu dire que vous aimiez beaucoup les runes. Ce parchemin décrit justement une technique runique révolutionnaire.
Ainz : Faites voir, je suis intéressé. Mh oui cet écrit, s’il est véridique, pourrait révolutionner le forage des mines, il permettra de transformer une industrie même dans les endroits où elle est difficile à développer, de créer une véritable métamorphose dans le commerce entre pays.
L’interlocutrice ne put se retenir d’avoir une respiration un peu bruyante devant l’emploi des mots métamorphose et transformer. Elle se dit que sa couverture était sans doute grillée. Puis elle se ressaisit, c’était peut-être une simple coïncidence. D’ailleurs elle perdit trop à cause de la répression du roi-sorcier pour abandonner maintenant. Donc elle allait exécuter bientôt son attaque sournoise, au moyen de sa dague tueuse de morts-vivants, un artefact capable d’après plusieurs experts de détruire facilement à son contact un être comme Ainz.
Le roi-sorcier semblait inconscient du traquenard ambiant. Il regardait avec insistance un tableau montrant une belle rose bleue d’une taille impressionnante. Il pensait que ce serait intéressant d’inscrire des runes sur des végétaux afin de stimuler leur croissance, ou de le faire obtenir des caractéristiques hautement recherchées économiquement. Bien sûr c’était compliqué d’écrire une rune sur une plante, mais il pouvait y avoir des débouchés potentiels dans l’industrie du luxe. Ainz songeait qu’il tenait peut-être un bon moyen d’enrichir ses subordonnés, et d’apporter un nouveau niveau de prospérité à ses sujets.
La femme près d’Ainz se figea quand elle remarqua où pointait le regard de l’overlord, vers le tableau avec la fleur. Elle eut envie de se maudire pour sa stupidité. Elle tomba droit dans le panneau en s’imaginant prendre au dépourvu un ennemi de son envergure. Cependant elle tenait trop à sa vengeance pour reculer. Alors elle cria pour les miens, et les deux mots destructio rex, et brandit sa dague cachée il y avait encore quelques secondes afin de frapper mortellement.
Ainz paraissait trop abasourdi pour réagir devant la menace. Et il était sincèrement estomaqué. Cependant l’assassin prit le fait que son adversaire bougeait lentement pour une manoeuvre visant à la narguer. Ainsi la tueuse ressentit un élan de haine incomparable. Elle allait faire payer au mort-vivant son mépris, même si c’était la dernière chose qu’elle ferait de sa vie. Ainz se sentait réellement menacé, pourtant il réagissait lentement à cause de l’effroi. Toutefois ce fut sa panique qui le sauva. Son manque de réaction apparente lui faisait ressembler à un être hors-normes pour son ennemie. Ainsi celle-ci éprouva la sensation qu’elle commit une erreur monumentale. Elle crut comprendre que son adversaire se fichait complètement d’elle. Qu’il était détendu face à la situation, car il était confronté à une menace insignifiante. Ce qui figea une seconde les mouvements de la tueuse, et permit à quelqu’un d’intervenir à temps pour sauver le roi-sorcier.
La belle assassin se fit étourdir par une des gardes, qui la frappa au cou très violemment avec sa main. A sa grande surprise, il s’agissait d’une ancienne connaissance qu’elle affronta dans le passé. La femme-insecte Entoma, une soubrette au service de Nazarick. Evileye la tueuse avait le désir de tailler en pièce la domestique avec des capacités de combat. Elle poussa un juron retentissant devant le retournement de situation. Cependant sa haine pour Ainz l’emporta sur son envie d’en découdre avec Entoma. Elle parvint malgré son état groggy à ne pas tomber par terre, et se prépara à lancer sa dague sur sa cible principale. Elle esquiva un mouvement de balayette des pieds de la femme-insecte en reculant vivement. Ensuite elle usa de deux actions. La première consistait à lever le bras en prévision d’atteindre le roi-sorcier avec son arme. Et la seconde à envoyer un sort matérialisant un liquide insecticide très agressif en terme de nocivité pour les créatures telles qu’Entoma.
La soubrette ne se laissa pas intimidée, mais son action se limita à peu de choses apparemment, puisqu’elle se limita à utiliser un pouvoir créant une bulle de silence. Evileye n’arrivait pas à comprendre la raison de ce dénouement. Certes elle dépendait d’une magie parlée pour amplifier ses sorts. Toutefois elle avait assez de ressources pour continuer à frapper fort. Surtout qu’Ainz ne s’éloigna pas loin. Soit il s’inquiétait pour Entoma, et voulait lui prêter main-forte. Soit il méprisait tellement son ennemie, qu’il voulait s’amuser à lui procurer de l’impuissance en restant. L’assassin pencha pour la seconde option. Elle voyait le roi-sorcier comme un sadique qui aimait jouer avec ses proies, et n’éprouvait aucune compassion pour les gens ordinaires. Il prétendait vouloir la prospérité et le bonheur de ses sujets. Néanmoins il s’agissait simplement d’une ruse pour affaiblir ses ennemis en les divisant au moyen de propos mielleux. Ou alors Evileye croyait possible qu’Ainz soit une sorte de démon tentateur. Il prétendait rendre service en agissant en apparence généreusement, mais il prenait beaucoup au passage, notamment l’âme de ceux le vénérant.
La haine de perte de ses proches tués par des sbires du roi-sorcier inondait l’esprit de la tueuse d’indignation, et surtout de pensées erronées. Ainz avait de grands pouvoir de mise à mort, mais son contrôle sur les âmes se révélait minimaliste. Il pouvait essayer des plans complexes afin de tromper ses ennemis, et parfois des alliés. Cependant il ne collectionnait pas les âmes, et ne cherchait pas à créer des contrats trompeurs, remplis de pièges sémantiques. En fait ses pouvoirs mystiques dans le domaine de l’âme se révélait presque inexistants. Et surtout il avait beau savoir qu’il était possible en payant un certain prix de ressusciter les morts, il se fichait presque complètement de la notion d’âmes, que ce soit celle de ses ennemis, ou de ses subordonnés.
Evileye l’esprit troublé ne remarqua pas tout de suite, qu’elle ne pouvait pas user de ses pouvoirs. Elle pensait qu’elle fit d’abord une erreur de formulation mentale, qui expliquait qu’Entoma ne se tordait pas actuellement de douleur. Pressée elle jeta de toutes ses forces sa dague sur Ainz afin d’avoir la satisfaction de le voir souffrir, et être détruit peu après. Néanmoins son jet d’arme ne produisit pas l’effet escompté. Tout ce qu’elle se borna à faire fut de déclencher une attaque à l’aspect pathétique. Sa dague ne parcourut même pas deux mètres avant de tomber au sol. Entoma ne put se retenir de parler joyeusement devant le désarroi de son adversaire. Elle s’arrangea pour que sa zone de silence ne l’affecte pas personnellement.
Entoma : J’ai créé pour toi un sort spécial. Il a une apparence trompeuse, et il ne peut que t’affecter toi. Mais il est très puissant à sa façon, car il ne fait pas que créer une bulle de silence. En réalité il t’affaiblit terriblement aussi bien au point de vue magique et physique. Mes mois de travail ont valu le détour. Ta défaite est totale et misérable.
Evileye avait envie de hurler devant la situation, cependant même ça lui était interdit. Elle se fit maîtriser en deux trois mouvements par son antagoniste insecte. Ainsi il suffit d’un unique coup de poing qui visait le menton pour la neutraliser. La tueuse inconsciente se fit traîner sans ménagement, par une servante radieuse de pouvoir se venger de sa précédente défaite. La perdante allait avoir droit à une grande variété de supplices, notamment le fait de voir son corps être mâché tout en étant maintenue vivante.
Entoma n’était pas connue pour sa mansuétude avec ses alliés, à moins qu’il ne s’agisse de camarades chers à son cœur. Ajouté à cela qu’Evileye la blessa gravement il y avait plusieurs mois, et que la soubrette cultiva sa haine dans son cœur suite à sa défaite face à son ennemie, donc l’assassin avait avoir le droit à un panel de tortures d’une ampleur particulièrement développée au sein du tombeau de Nazarick. Y compris si les résidents de ce lieu étaient bien conscients qu’il s’y déroulait souvent des actes faisant passer la mort pour un acte miséricordieux.
Le roi-sorcier un temps très surpris, feignit le fait de ne pas être interloqué.
Ainz : Bien joué Entoma, mais j’avais la situation bien en main.
Entoma : Je sais, j’ai entendu vos allusions sur le sort de déguisement de votre ennemie. Et j’ai observé que vous avez deviné son identité de membre de l’équipe d’aventuriers les roses bleues. Une équipe dont il ne restait qu’un seul membre, la dénommée Evileye. Vous avez remarqué bien avant moi son identité, malgré mes sens surdéveloppés, et que j’ai ancré en moi l’odeur de la salope.
Quand la foule choquée entendit les propos d’Entoma, les invités furent terriblement impressionnés par le dénouement. Ainz traitait comme une promenade de santé le fait d’être confronté à une tueuse vieille de plusieurs siècles, très versée dans la destruction d’êtres puissants, maniant une dague effroyable pour les morts-vivants. Pour ceux qui regardaient la situation, c’était une preuve de sang-froid manifeste, et la sagesse surnaturelle de l’overlord. Essayer de tirer des avantages du roi-sorcier serait par conséquent une grande folie, qui n’amènerait que du ridicule. Ainsi des vieux renards rusés qui étaient bien plus versés dans la manipulation et le commerce qu’Ainz, renoncèrent définitivement à tirer parti de lui. Pourtant il était une victime facile pour un vétéran de la vente d’objets. Mais il renforça sa réputation d’être transcendant, en ayant l’air de gérer habilement et facilement un assassin redoutable. Il envoya un signal fort faisant croire qu’il était totalement vain et contreproductif de chercher à le doubler lui ou ses subalternes. Par conséquent le banquet fut pleinement à l’avantage de Nazarick.