NORDEN – Chapitre 8
- Chapitre 8 – La majorité
Il faisait particulièrement chaud ce samedi matin. Le soleil était présent et le vent soufflait une légère brise. Ambre était en extérieur, occupée à jardiner et à planter les différentes graines sur la terre humide, fraîchement retournée. Adèle était à ses côtés et arrosait les cultures à l’aide d’un arrosoir presque aussi lourd qu’elle. Le potager terminé, toutes deux allèrent s’occuper du brossage et du box d’Ernest ainsi que de l’entretien du poulailler. Le poney, tout heureux de cette tendresse à son égard, fanfaronnait dans son enclos. Ambre lui décrotta les sabots et remit du paillage tandis qu’Adèle le brossait.
Elles venaient de terminer leur besogne lorsqu’un bruit de sabots résonna au loin. La silhouette d’Anselme se dessina le long de la route, assis sur son destrier, cheveux au vent. Japs était à ses côtés, la langue pendante et la queue battant avec vigueur. Le cavalier quitta le sentier et coupa à travers champs pour aller à leur rencontre.
— Bien le bonjour, mesdemoiselles !
— Bonjour Anselme ! piailla Adèle. T’es très en avance dis donc, avec Ambre on est encore toutes sales ! En plus on pue le crottin et…
Les joues rosies, Ambre prit la tête de sa sœur et plaqua une main devant sa bouche afin de la faire taire. Anselme eut un rire franc devant l’embarras de son amie :
— Je peux repasser plus tard si ça vous arrange ?
— Oh non, ne t’inquiète pas, entre donc ! Je vais te servir une cervoise pendant que l’on se prépare. Tu as mangé ? Avec Adèle on n’a pas encore déjeuné. Tu peux te joindre à nous pour le repas si tu veux.
Anselme accepta la proposition. Il descendit de Balthazar et prit sa canne. Puis il sortit un paquetage de la sacoche accrochée au flanc du cheval et l’emporta avec lui. À peine eut-il mis un pied à l’intérieur qu’un rictus se dessina sur son visage. Cela faisait des années qu’il n’était pas venu et les lieux avaient fortement changé depuis la dernière fois. La beauté rustique d’autrefois, où Hélène veillait au grain et entretenait le logis avec soin, avait laissé place à une maison en pleine décrépitude. Ne voulant pas laisser transparaître sa gêne devant son hôte, il se ravisa et posa ses affaires sur la table à manger.
— Qu’est-ce que c’est ? demanda Adèle en voyant le paquet volumineux d’où émanait un parfum fort alléchant.
— Ceci, Mouette, est notre déjeuner ! Je viens de faire les boutiques, j’ai pensé que cela pourrait vous plaire !
Il déballa le paquetage et en sortit un plat en grès contenant poulet rôti accompagné de pommes de terre façon boulangère ainsi qu’un morceau de tomme de brebis et une miche de pain blanc.
Les deux sœurs étaient émerveillées, c’était là des mets onéreux qu’elles n’avaient pas les moyens d’acheter. Les saveurs exhalées par les aliments embaumaient la pièce.
— Wahou ! s’écria Adèle, la bave aux lèvres.
Ambre resta muette, ébahie par la vue de ce copieux repas qu’ils s’apprêtaient à manger ensemble.
— Tout provient d’Iriden ! poursuivit-il. Et j’ai pris le pain à La Bonne Graine spécialement pour toi Mouette. Je nous ai également pris là-bas une tarte Tatin pour le dessert. Je ne savais pas ce que vous préfériez.
Ambre le remercia chaleureusement et envoya Adèle se laver. Elle fit asseoir le jeune homme et lui servit sa boisson. Pour conserver le repas au chaud, elle fit tourner doucement son four. Dès qu’Anselme fut servi, elle se posa face à lui et s’alluma une cigarette. Elle fut agréablement surprise de le voir porter son médaillon, épinglé sur son veston.
L’objet était en argent finement ciselé. L’oiseau était représenté en relief, vu d’en haut, les ailes à demi-déployées. Un socle plus moderne venait donner de la profondeur au bijou sur lequel était gravé : Anselme von Tassle.
— Je ne crois pas t’avoir vu le porter l’autre jour ! nota-t-elle en pointant le médaillon.
Elle prit une bouffée de cigarette et le regarda droit dans les yeux d’un air songeur.
— En quel honneur nous offres-tu ce précieux repas ?
Anselme but une gorgée et esquissa un sourire.
— Tu ne t’en souviens pas ? C’est mon anniversaire aujourd’hui, nous sommes le premier mai. Et je tenais à célébrer ce jour si particulier avec vous.
Ambre le regarda avec étonnement.
— Bon… bon anniversaire ! Je ne m’en souvenais pas en effet, tu es majeur maintenant, non ?
— C’est exact !
Elle était confuse. Maintenant Anselme pouvait se transformer si l’envie lui en prenait. Elle ne savait pas très bien pourquoi, mais cette nouvelle lui asséna un pincement au cœur. Adèle revint de la salle d’eau et la jeune femme prit sa suite. La petite affichait une mine réjouie et contemplait Anselme, les yeux pétillants. Le garçon lui adressa un sourire entendu et but sa boisson pendant qu’elle lui racontait sa vie trépidante d’enfant de six ans.
Ambre revint quelques instants plus tard, habillée d’une chemise bleu outremer à décolleté et d’un jean. Elle avait laissé ses cheveux détachés, lui conférant une allure féline. Pendant ce temps-là, Adèle avait mis la table, heureuse de sa contribution et ravie à l’idée de manger un somptueux repas. Elle trépignait d’impatience. Anselme se munit d’un couteau, coupa la volaille et en servit un bon morceau par assiette.
— Hum ! C’est trop bon ! s’exclama la petite. Dis Ambre, pourquoi est-ce qu’on n’en mange pas tous les jours du poulet ? En plus on en a trois à la maison !
— Tout simplement parce qu’on n’a pas les moyens d’en acheter ! rit-elle nerveusement. Et puis tu te verrais manger les nôtres ? On n’aurait plus jamais d’œufs si on faisait ça !
— Non, c’est vrai ! répondit Adèle, faisant la moue. Je les aime bien nos cocottes !
Anselme réfléchissait. Il voulait proposer son aide, mais il avait peur d’embarrasser son amie ou de la contrarier. Le sujet était délicat et il savait qu’elle était trop fière pour accepter une telle demande.
Le poulet et les pommes de terre furent rapidement engloutis. Ambre garda des morceaux de côté afin d’en faire un bouillon. Anselme découpa la tomme, celle-ci était ferme et tendre. Sa saveur boisée se mariait avec le pain de froment encore frais. Quant au dessert, la tarte fut exquise : elle était sucrée, la pâte croustillante et les pommes fondantes caramélisées. Il s’agissait de la spécialité pâtissière de cette boulangerie. Adèle aima tellement la tarte qu’elle en reprit une part, sous les yeux ahuris des deux autres qui se demandaient comment un si petit corps pouvait encaisser autant de nourriture. En fin de repas, Ambre servit le thé. Tous se tenaient avachis sur leurs chaises, repus.
Dès que le thé fut avalé et que tous furent suffisamment reposés, Anselme proposa une balade équestre jusqu’au vieux phare afin de digérer. Ambre alla chercher Ernest dans son box. Le poney, tout comme Japs, était excité et trottait autour d’eux. Adèle monta à cru sur le shetland tandis qu’Anselme grimpa sur Balthazar et aida Ambre à se hisser derrière lui. Pendant le trajet, la jeune femme tenait le cavalier par la taille, la tête nichée vers son cou duquel émanait une délicieuse senteur de fleur de bleuet.
Il leur fallut moins d’un quart d’heure pour parvenir au phare. C’était un édifice d’à peine six mètres de hauteur, fait de pierres brutes empilées. Le lieu était hautement symbolique pour les deux amis qui passaient leurs journées entières à cet endroit lorsqu’ils étaient enfants. La mer était calme et le vent transportait un air chargé d’embruns. Sur la plage, des phoques prenaient leur bain de soleil, étendus de tout leur long sur les galets. Adèle sauta du dos d’Ernest et partit les rejoindre, suivie par Japs. Anselme et Ambre mirent pied à terre et marchèrent jusqu’au muret situé au pied du phare.
Une fois installés, la jeune femme se mit à l’aise et ôta ses chaussures. Ils restèrent plusieurs minutes à contempler l’horizon, se laissant bercer par le bruit des vagues et les parfums enivrants de la marée. Des oiseaux, grisés par les effets euphoriques du printemps, entamaient leurs parades amoureuses et volaient autour d’eux dans une valse aérienne, enchaînant les pirouettes.
— Dis-moi, commença timidement Anselme, captivé par ce spectacle. Tu as quelqu’un dans ta vie ?
Ambre pouffa à l’entente de cette question inopinée. Songeuse, elle admira les deux goélands qui volaient côte à côte, se touchant du bout de leurs ailes.
— Non, finit-elle par répondre, ce n’est pas l’envie qui m’en manque, mais les seuls hommes que je côtoie sont Beyrus et Enguerrand. Je considère le premier comme un père et je doute fort que le second soit attiré par la gent féminine. D’autant qu’au vu de ma situation il est impossible pour moi de pouvoir m’engager auprès de quelqu’un.
— Pourquoi cela ? fit-il, surpris.
— Franchement Anselme, regarde-moi, qui voudrait passer sa vie auprès d’une femme avec une situation aussi misérable que la mienne ? J’ai depuis longtemps mis mon égo de côté et ça me fait mal à chaque fois que je me le dis, mais je n’ai rien à donner à quelqu’un. Je veux dire, je travaille tout le temps et je gagne tout juste de quoi subvenir à mes propres besoins. Ça n’a rien d’enviable.
Elle jeta un coup d’œil en bas de la falaise et regarda sa sœur, une lueur de tristesse dans le regard.
— En plus, j’ai une petite fille à charge et même si c’est ma petite sœur, qui voudrait consacrer sa vie à élever et à s’occuper quotidiennement d’un enfant qui n’est pas le sien ? ajouta-t-elle avec amertume.
— Mon beau-père y arrive ! Donc si le Baron lui-même arrive à mettre son orgueil de côté afin d’élever un pauvre infirme tel que moi, c’est qu’il doit en exister d’autres. Et puis je suis sûr que tu ne laisserais pas indifférents certains aranéens de bonne famille, que tu sois riche ou non, si tu prenais le temps de t’intéresser un tant soit peu à eux.
Ambre se mit à rire à gorge déployée.
— Arrête un peu ! Jamais je n’accepterais de partager ma vie avec un aranéen et encore moins un nanti. Ils sont tous tellement méprisants et imbus de leur personne.
— Ils ne sont pas tous si horribles que cela tu sais ! objecta-t-il. Tu me considères peut-être comme eux maintenant.
— Pour moi tu as été et tu seras toujours Anselme, mon voisin noréen.
— Le fief couard, oui je sais ! répliqua-t-il, narquois.
Ambre eut un mouvement de recul et fit les yeux ronds.
— C’est Adèle qui t’a dit ça ?
— Ne t’inquiète pas, je ne t’en veux pas. D’autant que tu n’as pas tout à fait tort.
— Je suis désolée.
— Arrête de t’excuser ma petite rouquine, je t’ai connue plus cinglante avec ton tempérament de feu ! Te serais-tu assagie avec le temps, par hasard ?
— Monsieur est bien en forme à ce que je vois ! Tu n’as pas tant changé finalement… D’ailleurs, tu as quelqu’un dans ta vie ? Une future madame von Tassle ?
Anselme gloussa mais ne répondit rien.
Un long silence s’installa et la jeune femme, intriguée par son absence de réponse, garda la tête baissée et s’amusa à enfoncer ses pieds nus dans le sable. La sensation des grains froids et humides contre sa peau était agréable.
Se pourrait-il qu’il ait quelqu’un ? Remarque, ce ne serait pas impossible. Après tout, il doit rencontrer pas mal de femmes et issues de beau milieu. Tant mieux pour lui d’un côté, c’est tout ce que je peux lui souhaiter finalement.
— Au fait, j’ai repensé à ce que tu m’as dit l’autre jour au sujet de ma mère… Je crois qu’elle est toujours vivante.
Sortie de sa rêverie, elle le regarda avec stupéfaction :
— Qu’est-ce qui te fait dire ça ?
— Je me suis baladé dans la campagne l’autre soir, comme j’ai souvent l’habitude de le faire. C’est mon moment de tranquillité et j’aime méditer quand la nuit est là. Enfin bref, en allant aux alentours de la forêt, j’ai vu une étrange silhouette et deux gros yeux jaunes se sont rapprochés de moi. C’était un loup ; un loup noir énorme ! L’animal est venu vers moi, il n’était ni apeuré ni menaçant. Il m’a observé pendant un long moment puis est reparti. J’étais littéralement pétrifié et fasciné.
— C’est étrange comme comportement, réfléchit Ambre.
— Oui, un loup ordinaire n’aurait pas eu un tel sang-froid. D’autant que ma mère était bizarre avant sa disparition. Cela faisait près d’une semaine qu’elle ne mangeait rien et affichait une triste mine. Elle paraissait distante et troublée. Je me souviens avoir vu le Baron avoir eu une discussion sérieuse avec elle et tous les deux n’avaient cessé de se quereller de la semaine. Ça n’avait jamais été le cas avant, d’ordinaire ils étaient plutôt mesurés et courtois l’un envers l’autre. Je ne sais pas ce qu’ils se sont dit, mais le lendemain ma mère a eu son accident. Je ne pense pas que tout ça soit le fruit du hasard, d’autant que son corps n’a jamais été retrouvé.
— Tu penses que le Baron aurait pu lui nuire ? Qu’il projetait d’assassiner sa femme car elle aurait découvert ou fait quelque chose de compromettant ?
Anselme eut un rire nerveux :
— Ambre, tu vas un peu loin dans tes réflexions là ! Il est vrai que le Baron n’est pas l’homme le plus sympathique au monde, mais il n’en reste pas moins quelqu’un d’honorable. Il n’est clairement pas un assassin, voyons !
— On dirait mon père quand tu dis ça !
— Je t’assure Ambre ! Le Baron n’est pas quelqu’un de foncièrement mauvais. C’est avant tout un homme de sciences et de raison. Je reconnais qu’il n’est pas tendre, il est même souvent d’une humeur de chien et en proie à de violentes colères ! Il est très exigeant, il sait ce qu’il veut et fera tout pour l’obtenir. Il a une détermination de fer et sa réputation de tyran est plus que légitime d’une certaine façon. En revanche il peut se montrer généreux envers les personnes plus modestes.
Ambre le regarda, sceptique. Le jeune homme prit une profonde inspiration et poursuivit :
— Tu n’es pas au courant de cela, mais il donne souvent de l’aide aux familles les plus précaires. Tu ne t’es jamais baladée dans les quartiers des charretiers, à la pointe Nord d’Iriden, je présume ?
Elle fit non de la tête. De mémoire, elle n’en avait jamais entendu parler.
— C’est un des quartiers les plus pauvres et malfamés d’Iriden, situé à l’extrême Nord de la ville. Il est peut-être même plus misérable que le quartier Ouest de Varden. Là-bas se trouvent les familles aranéennes ne possédant presque rien, seulement de maigres revenus. On y retrouve généralement des charretiers, d’où le nom du quartier, mais aussi tous les employés engagés aux nettoyages des rues et des bâtiments publics ainsi que des ouvriers ou encore des marchands, marins ou cultivateurs. Ces pauvres gens vivent au jour le jour, mal nourris et malades.
— Je n’étais pas du tout au courant de ça ! Pourquoi ne sommes-nous pas au courant de ces inégalités ?
Anselme grimaça et lui donna une tape sur l’épaule :
— Ça c’est parce que tu t’es toujours obstinée à voir les aranéens comme les représentants de ton mal-être ! Tu as toujours eu ce sentiment d’injustice en toi et une fâcheuse tendance à penser que l’herbe est toujours plus verte ailleurs. Après, je suis d’accord avec le fait que ta situation n’est pas des plus idéales, mais n’oublies jamais qu’il y a et qu’il y aura toujours pire que toi ici !
Ambre fit la moue, blessée par ces paroles.
— Et puis, poursuivit-il, c’est aussi à cause de l’argent qu’il y a autant de gens pauvres sur cette île. Le maire est ce qu’on appelle dans le jargon, un capitaliste ! Il y a souvent de vives oppositions entre lui et le Baron, car tous deux ne conçoivent pas le monde de la même façon. Von Tassle est plutôt proche du peuple. Il est pour l’instauration d’une aide alimentaire et d’un système permettant de mettre tout le monde sur un pied d’égalité en tant que citoyen, aranéens comme noréens. Tu sais, Norden est gouvernée par des familles puissantes et cela ne représente qu’une minorité gouvernant le territoire aranoréen à elle seule. Une poignée d’individus seulement. Alors que le Duc von Hauzen, lui, veut garder cette main-d’œuvre dans la pauvreté afin que le peuple soit docile et fasse ce qui est exigé sans broncher. En faisant cela, il garde ces riches familles en partisans car, à l’inverse des pauvres, celles-ci s’enrichissent et vivent dans l’opulence. Bien sûr, toutes les familles aisées ne pensent pas ainsi et certaines soutiennent le Baron, d’où cette vive opposition entre les deux hommes !
Ambre fronça les sourcils :
— Mais c’est horrible ! Comment peut-on être aussi mauvais ? Pourquoi les gens ne se rebellent-ils pas ?
— Ce n’est pas si simple. Le maire est le descendant d’un Duc jadis haut gradé sur la Grande-terre et c’est grâce à lui que les aranéens sont arrivés sur Norden. Ils lui doivent la vie en quelque sorte. Depuis, il a conservé son statut et fait régner sa loi. Ce n’est pas l’homme le plus dangereux mais il est influent, ce qui a le don d’agacer au plus haut point le Baron. Les deux hommes se haïssent et je pense que c’est également dû à d’autres facteurs plus privés dont je ne suis absolument pas au courant.
C’est ce que m’a raconté papa ! Mais comment ça se fait que le peuple ne se rebelle pas, bon sang ! Pourquoi le maire laisse-t-il faire ça ? C’est absolument injuste !
Ils demeurèrent silencieux. Puis Ambre se leva et tendit une main à Anselme pour l’aider à se relever. Ils se mirent en route en direction de la plage afin de rejoindre Adèle qui s’amusait et dansait au milieu des phoques en compagnie d’un Japs fou de joie. Excité, l’animal galopait et tentait de croquer les oiseaux se retrouvant à sa portée. Anselme avançait péniblement. Il prenait appui sur sa canne et donnait le bras à son amie.
— Donc, pour en revenir à Judith, chuchota Ambre, quel serait l’élément déclencheur de sa métamorphose ?
— Je ne sais pas vraiment mais je compte bien le découvrir. Une chose est sûre, c’est que je suis intimement convaincu que ma mère et la louve sont une seule et même personne. Et je sais que ma mère ne se serait jamais changée si elle ne l’avait pas jugé nécessaire. Après tout, elle était bien en compagnie du Baron. Ils ne s’aimaient pas à proprement parler mais ils s’appréciaient beaucoup. Ma mère me disait que cette tragédie avait eu du bon. Elle a toujours chéri le fait que le Baron ait pris soin de nous, qu’il me permette d’étudier et de m’offrir un avenir.
Ambre hocha la tête, plongée dans ses réflexions.