Tate no Yuusha no Nariagari – Chapitre 37
Application pratique de la magie
Traducteur : Team Yarashii
Pour je ne savais quelle raison, le négociant en accessoires avait insisté pour continuer à voyager en notre compagnie.
Il remboursait sa dette, je n’avais donc pas vraiment de raison de me plaindre. J’ignorais tout de même pourquoi il désirait autant rester avec nous.
Après cet incident avec les bandits, il s’était apparemment pris d’affection pour moi et s’était mis à me révéler des choses sur lui, prenant également l’habitude de me faire la leçon sur tout un tas de sujets lorsque nous étions sur la route.
Quoi qu’il en soit, il affirma que des commerçants itinérants causaient des ennuis dans la région, et que la guilde des marchands l’avait mandaté ici pour examiner la situation. Pour faire simple, il s’occupait de leur sale boulot.
Et il avait vu du potentiel en moi et souhaitait assister à mon développement. De plus, c’était visiblement un membre influent de la guilde, bien que j’aie entendu par la suite de la part d’autres membres qu’il n’était pas réputé pour verser dans l’apprentissage et la transmission de savoir.
Le premier sujet qu’il aborda concernait l’approvisionnement en matériaux pour l’imprégnation des objets. L’une de ses connaissances qui travaillait dans une mine nous offrit son aide sur ce point.
Ensuite, il évoqua la transformation de métaux précieux en accessoires. Apparemment, il était possible de choisir entre plusieurs aspects. J’avais toujours été un peu otaku sur les bords, alors j’en sélectionnai un qui correspondait à mes goûts. Le résultat s’avéra légèrement différent de mes prévisions, mais je l’aimai quand même.
Nous fûmes aussi capables d’acquérir les outils nécessaires au processus, et pour un prix plus que raisonnable.
Plusieurs d’entre eux n’existaient pas dans mon monde, tel ce matériau qui brûlait comme du charbon. Cela s’appelait une pierre magique.
Le bouclier se mit à réagir, mais cette pierre était trop chère pour le laisser l’absorber.
Il y avait des choses qui auraient été appelées broyeuses chez moi. Ainsi que des sortes de brûleurs. Tout cela me permettait de concevoir des accessoires.
Le fer et d’autres matériaux durs pouvaient être apportés à une forge pour être utilisés dans des moules et constituer de plus petits objets. En tout cas, ma compétence d’artisanat rendit le procédé un peu plus facile.
D’autres outils étaient requis pour faire des objets de haut-niveau, mais leur prix était trop élevé pour les acheter tout de suite. Cela illustrait bien l’état de nos finances.
Ce qui m’amena au principal problème : comment imprégner quelque chose de magie ?
Sans pouvoir s’en servir, tout cela était inutile.
Ce n’était pas encore dans mes cordes, donc j’étais assis, le livre à la main, marmonnant dans ma barbe, quand le négociant se remit à parler.
— Héros, êtes-vous incapable d’utiliser la magie ?
— En effet. J’ai demandé à mes compagnons comment elles faisaient, mais elles m’ont juste dit de « me synchroniser avec mon esprit ». Je ne sais pas du tout ce que ça veut dire.
— Ah… oui, je pense que je commence à comprendre.
Il porta sa main à sa poche et en sortit un petit morceau translucide de quelque chose.
— C’est quoi ?
— Un fragment d’un minerai très précieux.
— Oh…
— Savez-vous lire ?
— Un peu… si c’est simple.
Cela faisait désormais un mois que j’étudiais le système d’écriture et, en me concentrant suffisamment fort, je pouvais parvenir à lire. Je n’étais pas en mesure de déchiffrer des textes ardus, mais si c’était assez accessible, alors c’était à ma portée.
— Travaillons à présent sur votre pratique de la magie. Si vous arrivez à ressentir ce pouvoir, ce sera déjà suffisant.
Ugh… cela ressemblait à de la torture.
J’étais inquiet à l’idée d’étudier, mais je tendis la main et pris le fragment. Il se mit à luire.
Qu’est-ce que… cela signifiait ? J’avais l’impression que… que je me découvrais l’existence d’un nouveau membre… oui, quelque chose comme cela.
Ou alors, c’était comparable à ce qu’un oiseau devait ressentir lorsqu’il déployait ses ailes pour la première fois et s’envolait.
— Y a un truc qui cloche.
— En réalité, vous pouvez capter votre énergie magique latente sans le soutien de cette pierre, mais vous avez été élevé sans connaître cette information. Je me suis dit que cela pourrait vous aider, alors je vous l’ai donnée. Finalement, c’était une bonne idée.
— Il faut croire.
Je repensai à un concept que j’avais traduit du livre de magie et commençai à le réciter.
J’imaginai la magie comme un autre bras, puis je tentai de me convaincre que ce bras était le MIEN.
Des mots apparurent. Là, uniquement pour moi, ma propre magie personnelle.
— Je suis la source de tout pouvoir, entends mes paroles et interprète-les correctement. Protège-les ! Garde Rapide !
Je pris conscience d’un marqueur de cible qui clignotait dans mon champ de vision. Je me choisis moi-même comme cobaye pour ce sort.
Je fus soudain entouré d’une douce lumière.
Je vérifiai mon écran de statut et vis que ma défense avait grimpé en flèche.
— Ouah…
— On dirait bien que vous avez compris l’astuce. Laissez-moi maintenant vous montrer comment imprégner un objet de magie.
Le négociant en accessoires ignora ma réaction, tout impressionné que j’étais, et entama immédiatement sa leçon.
C’était un grand pas en avant pour moi, mais cela ne sembla pas l’émouvoir pour autant.
J’écoutai son exposé et j’appris assez vite la technique.
J’essayai sur un bijou que nous avions conçu par magie, ce qui impliquait de contrôler les tendances naturelles de la pierre.
Au premier abord, c’était un peu difficile, mais je pouvais enfin me servir de la magie, et les compétences issues du bouclier m’aidaient. Finalement, je pus produire quelques pièces. D’après ses dires, il existait des techniques plus avancées, comme l’emploi de différentes pierres et le mélange de leurs propriétés, ou encore l’absorption de la magie provenant de plusieurs plantes pour l’imprégner dans d’autres objets.
— Eh bien, vous avez compris l’essentiel. Je pense que vous pouvez déduire le reste tout seul. J’espère que cela vous sera utile.
Le négociant en accessoires nous fit ses adieux, puis descendit de l’attelage.
Désormais, je possédais une autre compétence que la création de mélanges, je pouvais concevoir des bijoux magiques.
Il allait nous falloir plusieurs types de minerais pour cette forme d’artisanat, nous rendîmes donc visite à la ville minière où nous nous étions arrêtés précédemment.
— Ah… alors il vous envoie ici, pas vrai ?
Un homme bien charpenté, un mineur, m’examina d’un air suspicieux, mais je lui présentai la lettre d’introduction que le négociant m’avait donnée.
— Ouais, c’est bien son écriture. De là à penser qu’il vous recommande ? Il ne plaisante pas avec l’argent, vous savez.
— Je dois comprendre quoi ?
J’écoutai les racontars du mineur. Il semblait que notre marchand était bien connu pour se montrer pingre.
J’avais pensé qu’il trouverait suspect qu’un type pareil souhaite m’introduire à lui, mais il m’accepta après avoir lu la lettre.
— Bon, s’il vous envoie, alors ça marche, vous pouvez m’acheter des trucs. Qu’est-ce que vous cherchez ? Je pense pouvoir vous dégotter ce que vous voulez.
— Ce serait possible d’aller extraire les minerais directement ? Ça devrait réduire nos coûts, n’est-ce pas ?
— Hein ? Oh, bah… si vous voulez le faire vous-mêmes, en fait, ce sera même gratuit, mais…
Nous discutâmes pendant quelque temps et, peu après, Filo, Raphtalia et moi descendîmes dans une grotte, une pioche à la main. Le cliquetis régulier de notre outil se répercutait dans cet endroit sans autre bruit. Pour être franc, cela faisait un sacré raffut.
L’air était étouffant et brûlant, je n’en pouvais déjà plus.
Les murs étaient constellés de filons de minerai, bien différents de ceux visibles dans la dernière mine que nous avions visitée.
— C’est une caverne plutôt sûre et stable, vous devriez donc pouvoir creuser où vous voulez. Cela étant, il y a toujours un risque d’effondrement ou d’éboulement, alors soyez prudents.
C’était logique.
Vu la manière dont il avait abordé le sujet, il y avait plusieurs grottes, mais celle-ci était la mieux pourvue.
Je levai ma pioche et l’abattis sur une paroi. Ce faisant, une marque en croix scintillante apparut à cet endroit.
C’était similaire à mon expérience avec le Métal Léger.
— Hiya !
Je frappai avec la pioche de toutes mes forces.
L’impact résonna dans la caverne et le mur se fendit. La fissure s’élargit lentement et, dans un craquement, la paroi s’effondra.
— Hein ?
Le mineur me regarda, les yeux grands ouverts.
— Vous avez brisé cette pierre en un seul coup ?
Était-ce si difficile ?
Grâce à ma compétence de récolte, j’étais à même de casser la roche facilement et, en peu de temps, un tas de morceaux de minerai se déversa depuis les fissures. Et pourtant, certainement à cause de mon niveau, je tombai tout de même sur des parois qui me résistaient, quels que soient mes efforts.
— Prenez ça, je vous prie.
— Oh, d’accord.
Nous mîmes tout ce que nous avions extrait dans un sac et nous dépêchâmes de sortir de la mine.
Au fait, même en dehors de la grotte, nous fûmes capables de trouver du minerai un peu partout en creusant avec nos pioches. Dans cette zone, cela semblait très facile d’en dénicher.
Le seul souci résidait dans le fait que tout ce qui provenait de la surface avait tendance à être d’un piètre niveau magique.
Dans mon monde, je pensais avoir entendu que si l’on tombait sur un riche gisement, il y en aurait partout et facile à extraire. Les choses étaient peut-être différentes ici, et la qualité du minerai était d’une certaine manière liée à la profondeur d’extraction.
Vous avez fait un Bracelet rubis !
Bracelet rubis :
Qualité : bonne à excellente
J’essayai mes nouvelles compétences et, sûrement parce que les matériaux de base étaient bons, le résultat s’avéra fort sympathique.
Maintenant, il était temps de mettre en pratique l’imprégnation.
Bracelet rubis (augmentation de la résistance au feu) :
Qualité : excellente à normale
Bon sang… je pouvais le faire, mais cela dégraderait l’objet au passage.
Nous reprîmes nos voyages, et je tentai de concevoir différents accessoires à l’arrière de la calèche.
Figurez-vous que l’artisanat au fond d’un attelage en mouvement n’était pas chose aisée. Quand je vis le temps que cela me prit à m’y faire comparé aux mélanges médicinaux, je ne savais pas trop si cela valait le coup. Et, en plus, je laissai mon bouclier absorber aussi bien les pièces terminées que les matériaux bruts, sans rien débloquer de nouveau. Mon niveau et mon arbre n’étaient pas assez avancés, semblait-il.
Je devais me focaliser sur le commerce.
D’ailleurs, le bracelet que j’avais fait se vendit en deux jours seulement pour 80 pièces d’argent. Cependant, la fabrication de la base de l’objet prenait beaucoup de temps.
Et les bijoux paraissaient avoir moins de valeur ici que dans mon monde.
Je me demandais si leur aspect et leur alignement avec les tendances du moment affecteraient leur prix ? Est-ce que leur apparence influerait sur la somme qu’ils étaient prêts à verser ? Cette idée me sembla tout à fait ironique.
Toutefois, leur popularité était soi-disant en pleine ascension, et des modes existaient bel et bien dans ce monde-là.
Il fallait croire que je ne m’y connaissais pas assez pour savoir établir un prix juste. Tout de même, je parvenais à gagner de l’argent. Il serait bientôt temps d’aller acheter un nouvel équipement complet.
Bouclier de Minerai de Cuivre : conditions remplies
Bouclier de Minerai de Fer : conditions remplies
Bouclier de Minerai d’Argent : conditions remplies
Bouclier de Minerai de Plomb : conditions remplies
Bouclier de Minerai de Cuivre : talent bloqué
Bonus d’équipement : compétence de travail du métal 1
Bouclier de Minerai de Fer : talent bloqué
Bonus d’équipement : compétence de travail du métal 2
Bouclier de Minerai d’Argent : talent bloqué
Bonus d’équipement : attaque de monstres démoniaques réduite de 2 %
Bouclier de Minerai de Plomb : talent bloqué
Bonus d’équipement : défense 1
J’avais découvert un paquet de talents qui paraissaient plus utiles pour l’armurier que pour moi. Que j’essaie et fasse TOUT ÇA dans mon coin n’avait aucun sens.
Le Bouclier de Minerai de Plomb semblait avoir pris la place de quelque chose d’autre.
Je doutais d’en avoir besoin à l’avenir.
Nous voyageâmes de la sorte pendant plusieurs jours jusqu’à atteindre une ville dans le sud. Ce fut à cet instant que cela se produisit.
Le négociant en accessoires nous avait raconté qu’une région réclamait désespérément de très grandes quantités de désherbant.
Nous allions devoir progresser très vite si nous voulions arriver à temps, mais c’était à cela que l’oiseau divin… je voulais dire, Filo, servait.
Si nous étions déterminés à nous remplir les poches, alors il était inutile de tergiverser. Nous nous hâtâmes en direction du sud-ouest.