Tate no Yuusha no Nariagari – Chapitre 72

La réplique
Traducteur : Team Yarashii

— C’est une réplique ?

Elle avait clairement l’air plus forte que l’originale.
Je ferais mieux de préciser que je la comparais à l’arme de Ren, en raison de sa nature. Elle était certainement plus puissante que la lance de Motoyasu. Environ quinze fois plus, au bas mot. Puisque ce n’était que cela, alors je devrais réussir à me protéger avec le Bouclier du Courroux.
Cependant, au vu de la force contenue dans sa dernière attaque, elle devait être encore plus puissante.

— Mais comment est-ce possible… Elle devrait avoir été détruite il y a des centaines d’années.
— Pas détruite… mais dérobée. Et l’organisation ayant abrité les voleurs doit sûrement être l’Église des Trois Héros.

C’était semblable aux théories du complot concernant les bombes dans mon monde. Elles avaient dû être produites en grandes quantités, mais il en manquait. Alors, où étaient-elles passées ?
Cependant, il y avait plus important. S’il s’agissait de la réplique d’une arme légendaire, cela signifiait-il que l’épée de Ren aurait pu finir par devenir ainsi ?

Certes, j’avais plus de raisons que les autres de me montrer soupçonneux, mais était-il bien raisonnable de confier un tel pouvoir à un seul individu ? Si cette chose n’était qu’une copie, Dieu seul savait de quoi serait capable l’originale. S’ils étaient en possession d’une telle arme, avaient-ils vraiment besoin d’aller jusqu’à invoquer de nouveaux héros ?
Mais pourquoi est-ce que je pensais à tout cela ? Je pouvais très bien demander directement au Pape.

— Si vous aviez ce genre de truc, pourquoi vous donner tout ce mal pour nous faire venir ici ? Il vous suffirait de faire assez de copies pour repousser les vagues tout seuls comme des grands.

Melty secoua la tête.

— S’il était aussi simple de copier les Armes Légendaires, nous l’aurions déjà fait… Une telle action nécessite d’importantes ressources que nous n’avons tout simplement pas.
— Vraiment ?
— Oui. L’agiter ne serait-ce qu’une fois requiert l’accumulation de la magie d’une centaine de personnes durant un mois. La production de masse est hors de question. Cette chose existe depuis les temps anciens. C’est déjà une légende en soi.
— Ouah…

J’avais vu un truc pareil dans un animé. C’était une histoire à propos d’un robot géant qui avait besoin de toute l’électricité du Japon pour faire feu une unique fois. Peut-être cette épée suivait-elle une logique similaire ? Si ses coups pouvaient se disperser comme de la chevrotine, ce serait une vraie terreur.

— Oui, nos disciples ont risqué leur vie, nuit et jour, pour l’imprégner de leur magie. Je me dois de l’utiliser pour le bien de cette sainte croisade. Celle que nous menons en ce moment même !

Une croisade, hein ? Bon, au moins, il s’était préparé.
Le Héros Légendaire. Donc c’était une sorte de copie de son épée ? Ils venaient de dire qu’elle avait été volée il y a des centaines d’années, et qu’ils avaient profité de tout ce temps pour l’investir de magie. Et il venait de s’en servir d’entrée de jeu ?
Bon sang ! Ce truc pourrait s’avérer très problématique.

Non, c’était juste la preuve qu’il était dans de sales draps. Si nous parvenions à surmonter cela, il y aurait largement matière à contre-attaquer. Nous devions simplement survivre à ses assauts.

— Maintenant que je m’en suis servi une fois pour la prendre en main, peut-être est-il temps de commencer le véritable combat ?

Le Pape tendit son arme. Ce faisant, elle changea brusquement de forme pour adopter celle d’une lance. Son apparence se modifia, mais pas sa qualité. J’étais prêt à croire que la même personne ait pu s’en servir.

— Elle se transforme ?
— Oui, car il s’agit d’une Arme Légendaire. Épée, Lance, Arc… tous doivent être purifiés.

Fuir paraissait être un bon choix, mais en serions-nous capables face à quelqu’un utilisant une telle arme ?
Lorsqu’il avait libéré cette onde de choc, celle-ci s’était déplacée si vite que l’esquiver aurait été difficile.
Apparemment, il s’était retenu. Mais s’il s’était servi d’une compétence affiliée à un arc avec cette épée, je ne pensais pas que Filo aurait été capable d’échapper à cet assaut.

— Il y a une limite à ce que mes disciples peuvent accomplir, je désire donc abréger cet affrontement.

Le patriarche religieux accueillit en lui les espoirs de ses disciples et de ses chevaliers tandis qu’il orientait son arme dans notre direction.
L’arme-réplique en forme de lance se mit à briller, puis se scinda en trois, chaque exemplaire constitué de lumière.

— La Compétence Supérieure Brionac ?

Motoyasu, le Héros Lancier, s’écria. Ce devait être une compétence qu’il connaissait grâce à son jeu.
S’il se mettait dans un état pareil, alors il s’agissait certainement d’une attaque redoutable.
Un simple coup de taille de l’épée avait déjà provoqué assez de dégâts. Qu’allait-il se passer avec une compétence ?

Nous ne pouvions pas fuir, mais pourrions-nous l’encaisser ? Selon Motoyasu et les autres héros, le bouclier n’avait aucune chance.
Aucune échappatoire… n’est-ce pas ? Je n’étais pas encore prêt à abandonner.

— Filo !
— Ouaip !

Filo sut tout de suite à quoi je pensais. Elle me saisit et m’envoya voltiger vers le Pape.
Dès qu’il fut à portée de mes compétences, je m’exclamai :

— Prison du Bouclier !

Une cage de boucliers apparut et l’enferma.
Si je pouvais utiliser le Bouclier de Bascule (attaque) suivi de la Vierge de Fer…

— Que faites-vous donc ?

Il n’eut même pas à lever le petit doigt. La simple énergie résiduelle de sa compétence suffit à briser la Prison du Bouclier.
Quoi ? Non… je devais garder mon calme.
Je ne parviendrais pas activer la Vierge de Fer. Ce qui signifiait qu’il ne me restait qu’une seule option offensive.
Il fallait que je le touche avec la Brûlure de la Malédiction du Porteur.
Néanmoins, pour faire cela, je devais être à portée de ses attaques pour que sa lance vise…
Non… je me trompais. Je pouvais encore prendre l’initiative.

— Filo ! Balance Motoyasu par ici !
— Quoi ?
— D’accord !

Comme je le lui demandais, elle envoya le Héros Lancier dans ma direction avant même que je ne touche le sol.

— Aaaaaah !

Je pouvais entendre les cris de Motoyasu se faire de plus en plus fort à mesure qu’il se rapprochait.

— Motoyasu, frappe-moi !
— Quoi ? Ah, d’accord !

C’était un idiot, mais, au moins, il avait deviné ce que j’avais en tête.
Je me tournai pour lui faire face et il brandit sa lance vers moi. Il y eut un choc métallique au moment de l’impact.
Oui… c’était parfait.

— Lance de l’Étoile Filante !

Juste après, Motoyasu pivota et expédia une compétence à destination du patriarche religieux.

— Pauvre imbécile.

Elle se brisa à mi-parcours, incapable de perforer un mystérieux champ de force que notre adversaire avait dû déployer autour de lui.

— Quoi ?
— À mon tour !

La Brûlure de la Malédiction du Porteur s’activa, et un énorme vortex se créa, centré sur moi. Des flammes maudites se répandirent pour engloutir le Pape.
Le champ de force l’entourant se dissipa, puis les flammes…

— Cela ne fonctionnera pas !

Une mélopée monta du côté des disciples de l’homme…

— Notre Dieu est la source de tout pouvoir. Entends la vérité et obéis-y. Que cette malédiction soit miraculeusement purifiée ! Magie de cérémonie de haut niveau Sanctuaire !

Toute la zone fut tout à coup baignée d’une lumière blanche, et ma contre-attaque fut balayée.
Étais-je stupide ? Bien évidemment, j’aurais dû me douter qu’un pouvoir « sacré » aurait un effet critique sur mon pouvoir « maudit ».
Est-ce que l’eau bénite que j’avais achetée pour guérir Raphtalia n’avait été qu’une arnaque ? Peut-être.
Cependant, pour la soigner, j’avais eu besoin de la meilleure eau bénite possible. Je me disais que la malédiction était puissante et, pourtant, il venait de la détruire en un instant…

— Bouclier d’Air ! Second Bouclier !

Avant que Motoyasu et moi ne puissions frapper le Pape, j’invoquai plusieurs boucliers afin de pouvoir reculer.

— Hé, les amies de Motoyasu ! On pourrait pas avoir de la magie de soin ? Si vous nous considérez encore comme des ennemis, on va jamais s’en sortir !
— Oh ! Hmm… Second Soin !

Mes blessures et les siennes furent guéries. Voilà qui était aussi positif qu’indispensable.
Ugh… je devais combattre aux côtés de Motoyasu. Je ne voyais pas ce qui pouvait être pire. Toutefois, si nous ne faisions rien au sujet de l’ennemi en face de nous, nous serions condamnés.

— Maître ! Moi aussi, j’arrive !
— Fais gaffe !
— D’accord !

Filo prit forme humaine et courut en direction du patriarche religieux. Je fis de même, tout comme Raphtalia et Motoyasu.
Rien ne justifiait de rester là à le laisser s’amuser avec nous.
Le fait que ma contre-attaque ait échoué ne voulait pas dire que nous devions nous tourner les pouces.
Fort heureusement, et peut-être parce que cette puissante compétence prenait du temps à se recharger, notre adversaire pointait toujours sa lance vers nous. Il ne bougeait pas.

— Filo… cité !

Filo cria tout en courant et ses mouvements devinrent flous. L’instant d’après, elle se retrouva derrière le Pape.
Mais, soudain, tout se figea. Filo se frottait le poing.

— Ugh… c’est si DUR !

La réplique avait réussi à produire un champ de force qui avait arrêté son coup.

— Lance de l’Étoile Filante !

Un millier de lumières s’envolèrent vers le Pape, mais elles ne semblaient pas l’atteindre.

— Utilise ton truc, là, la Lance du Feu ou je sais pas quoi !
— Ah oui ! Myne !
— Je vous châtierai pour avoir osé défier la future reine !

La Salope était furieuse et elle s’exécuta. Ses amies participèrent aussi.

— M. Motoyasu ! Voici de la magie de soutien ! Second Pouvoir !

Hé, elles ne pouvaient pas faire pareil pour Filo ? Cela les tuerait de se montrer un peu plus utiles ?

— Merci ! C’est parti !

Motoyasu décocha un sourire à destination de son groupe et fit un insupportable clin d’œil. Puis, il se servit d’une compétence, mais elle était plus lente qu’auparavant.

— Lance de la Tempête d’Étoiles Filantes Embrasées !

C’était tout simplement la Lance de l’Étoile Filante imprégnée par la magie du vent et de feu. Elle mettait un peu plus de temps à s’activer que sa compétence de base.
Les flammes dansaient au milieu des bourrasques. La lame flamboyait comme une étoile filante. Le vent se renforça et le feu n’en fut que plus intense, tandis que la lance accélérait.
Il n’y eut ni claquement ni éclair. Motoyasu jeta son arme vers le Pape.

À sa place, je n’aurais même pas tenté de la bloquer. Elle était assez facile à esquiver.
L’attaque ne pouvait faire mouche que sur un ennemi complètement immobile. À moins qu’elle ne possède des effets dont j’ignorais l’existence.
De plus, les autres venaient juste d’invoquer de la magie de soutien sur Motoyasu. Peut-être que cela ferait quelque chose, ce coup-ci ?
Et pourtant… dans un bruit métallique décevant, la lance s’écrasa contre la barrière défensive du patriarche religieux, n’aboutissant à aucun résultat.

— Ugh…

Motoyasu mit de la distance entre le Pape et lui. Puis, il enfouit la tête dans ses mains, comme s’il était pris de vertiges.

— M. Motoyasu, est-ce que vous allez bien ?
— Ouais, mais… j’ai besoin de PC. Et le délai de récupération…

Apparemment, il y avait un prix à payer pour utiliser une compétence de haut niveau.
Elle était longue à mettre en place et se révélait trop lente pour toucher sa cible. Avec un tel temps de préparation, on pourrait s’attendre à une très grosse force de frappe, mais cela n’avait pas suffi à passer outre la barrière. À quel point celle-ci s’avérait-elle résistante ?
Elle avait nullifié ma Brûlure de la Malédiction du Porteur, et ni Filo ni Motoyasu n’étaient parvenus à la pénétrer.

— Votre Sainteté !
— Nous sommes sur le point d’employer une magie défensive !
— Notre Dieu est la source de tout pouvoir. Entends la vérité et obéis-y. Protège le saint homme ! Magie de cérémonie de haut niveau Mur de Château !

Trois des disciples qui se tenaient derrière le Pape utilisèrent une magie de soutien sur lui, mais nous ne pouvions pas interférer avant qu’elle ne s’active.
Et puis, c’était quoi, ce truc ? Un mur de lumière se matérialisa autour du Pape, et cela ressemblait à un fort.

— Hiyaaaaa !

Raphtalia et Filo attaquèrent la protection, mais elle les repoussa très facilement.

— Filo ! Raphtalia ! Je vais vous aider !

Melty employa son sort préféré, Aqua-Tir, mais il se révéla aussi inefficace que je le pensais. Rien ne parviendrait à transpercer cette barrière.
Je commençais à me dire que nous ferions mieux de nous focaliser sur les disciples à l’arrière. Cependant, avant même que je puisse énoncer mes craintes tout haut…

— Bien, je pense que la plaisanterie a assez duré. Il est temps de mettre un terme à tout cela.

La lance du Pape se mit à crépiter, ce qui indiquait peut-être qu’elle était prête pour une nouvelle compétence.

— Fort bien, voici donc la fin de ce combat. Adieu, Démon et faux Héros.

Son arme se transforma en milliers d’éclats de lumière, et l’homme nous sourit. Il avait l’air d’un exorciste satisfait.

— Mel !

En un éclair, Filo se retrouva à protéger Melty. Raphtalia serra ma main.

— C’est terminé ? murmura Motoyasu.

Cela sonnait comme un aveu de défaite.

— Je… je vais être reine ! Si vous me traitez de la sorte, je vais…

La Salope criait tout qu’il lui passait par la tête.
Les autres filles du groupe de Motoyasu avaient complètement perdu la face et pleurnichaient de manière hystérique.
J’étais le seul pouvant éventuellement survivre à cette attaque…
Ce qui impliquait que je n’avais qu’une chose à faire : m’avancer devant eux et brandir mon bouclier.
Je n’allais évidemment pas agir ainsi dans le but de protéger ces connards.
Mais je le ferais pour Raphtalia. Pour Melty… et Filo. Je le ferais pour ceux qui croyaient en moi.

Je brandis mon bouclier et fis un pas en avant.

— Je suis avec vous.

Raphtalia s’avança en même temps que moi. Elle me prit la main.
Elle était restée à mes côtés depuis le début.
Même si elle n’en avait pas conscience, elle avait été achetée comme esclave par le Démon Porte-Bouclier et contrainte de s’immerger dans un monde de combats et de violence.

— Je suis désolé. Désolé de t’avoir impliquée dans tout ça.
— Ne le soyez pas, M. Naofumi. J’ai la conviction que vous pouvez encore nous protéger.
— Tu as raison. Je ne sais pas à quoi ressemblait l’ancien Héros Lancier, mais c’est toujours une compétence propre à cette classe.

Il y avait encore quelque chose à faire. Ce ne pouvait pas être déjà la fin.
Finalement, j’avais une chance d’abattre toutes ces conspirations, et elle se trouvait là, juste devant moi.
Brionac… Il s’agissait du nom donné à une lance de la mythologie celte. Et je m’apprêtais à la bloquer.

Le Pape leva son arme vers le ciel…

— Frappe de l’Épée Rouge !
— Arc de l’Étoile Filante !

Une pluie d’épées ainsi qu’une énorme flèche apparurent directement au-dessus de notre ennemi. Elles fondirent sur lui.

— Qu’est-ce donc que cela ?

Le patriarche religieux interrompit immédiatement la compétence et en employa une autre, qui s’appelait Moulin à vent d’après mes souvenirs, pour parer cet assaut inopiné.
Je me tournai pour identifier la source de ces voix, et je vis…

— Mais qui vois-je ? Je vous pensais purifiés par le jugement de Dieu. Que faites-vous donc ici ?

Ren, Itsuki et leur groupe respectif venaient d’arriver. Je les croyais morts ! Mais ils étaient bien là… vivants.

— Ne nous enterrez pas si vite ! Avez-vous au moins pris la peine d’inspecter nos corps ?
— On arrive juste au moment critique, je suis soulagé.

Ren et Itsuki avaient adopté une posture de combat et ils nous interpellèrent.
— Je suis certain que vous ne vous êtes même pas donné cette peine après avoir employé une telle magie. Mais notre présence ici n’est que le fruit de votre négligence.

Je posai les yeux sur le cratère qui demeurait à la suite de la première attaque du Pape.
Effectivement… avec une telle trace laissée derrière, difficile de s’attendre à voir des survivants. Et pourtant… nous avions tous pu en réchapper.
Je dévisageais Ren quand je pris conscience à quel point mon corps me semblait lourd.

Le Bouclier du Courroux hurlait dans ma tête comme s’il venait enfin de trouver un adversaire à la mesure de sa haine.
Je devais la contenir… Ce n’était pas le moment de perdre le contrôle.

— Comment vous avez fait…

Motoyasu leur parla comme s’il s’adressait à des fantômes.
Je ne partageais pas les mêmes doutes, mais il était un peu étrange que tous les héros se croisent tout à coup en plein milieu de nulle part.

— Les ombres… ou je ne sais plus quel était leur nom, sont apparues d’un coup et nous ont sauvés.
— Oui, ce n’est pas passé loin.
— Hein ? Ce sont les ombres qui nous ont dit où trouver Naofumi. Je croyais qu’elles étaient du côté de l’Église ?

Je m’étais toujours demandé si Motoyasu avait eu un moyen de nous traquer à sa disposition. Après sa disparition, je m’étais dit qu’il avait peut-être juste « disparu » pour nous faire changer de chemin. Il semblait que j’avais vu juste.
Que cela impliquait-il ? Que les ombres au service de l’Église avaient divulgué des informations sur notre position à Motoyasu.
Ce qui me faisait penser…

— Tu as dit que les ombres n’étaient pas une organisation monolithique, n’est-ce pas ?
— Absolument. Celles qui nous ont aidés sont aux ordres de la reine.

Très bien. Donc je supposais que certaines étaient encore à notre recherche.
Ce qui voulait dire que la reine et l’Église étaient probablement ennemies. Au moins, maintenant que les quatre héros étaient opposés à l’institution religieuse, il y avait peu de chances qu’elle travaille avec elle.
Malgré cela… pourquoi faire une telle apparition ? C’était si excessivement dramatique. On se serait cru dans un manga.
Je me demandais s’ils nous avaient observés de loin afin d’attendre le meilleur moment pour se révéler et jouer les sauveurs.
Si nous avions été dans un manga, Motoyasu aurait sans doute été le protagoniste et moi… voyons, une sorte de mini-boss ?

Pff, fichez-moi un peu la paix.

Non, je serais plutôt le genre de personnage souvent incompris, mais doté d’un bon fond en réalité. Si tout ceci n’était qu’un manga, bien évidemment.
Je ne voudrais décevoir personne, mais je ne me voyais absolument pas me réconcilier avec Motoyasu à coup d’embrassades émouvantes.

— Les renforts sont là pour vous arrêter ! Laissez tomber ! pontifia Ren d’un ton très autoritaire.

Cependant, l’homme ne sembla pas très affecté.

— Votre nombre importe peu. La victoire m’appartient. Ce simple fait ne peut être altéré. Tous vos efforts sont vains !

Le patriarche religieux reprit la préparation de sa compétence.

— Vous croyez ?
— Oui.

Les deux héros et leur groupe formèrent une ligne et commencèrent à expédier des compétences en direction de leur adversaire.

— Épée de l’Étoile Filante !
— Arc de l’Étoile Filante !

Des arcs de lumière partirent de la lame de Ren et des flèches de lumière s’envolèrent depuis l’arme d’Itsuki. Ils se dirigèrent droit vers le Pape.
Toutefois, ils se brisèrent en entrant en contact avec le champ de force de l’arme-réplique. Le Pape se contenta de sourire.
Mais Ren et Itsuki ne baissèrent pas les bras pour autant. Ils continuèrent d’employer compétence après compétence, ainsi que des sorts.
Néanmoins, la barrière s’agrandit et aucune de leurs attaques ne paraissait assez forte pour la transpercer.

— J’aurais dû m’attendre à une telle déception venant de faux Héros.
— Quoi ?
— C’est pas facile. Je ne pensais pas qu’il aurait un champ de force pareil !
— Je croyais que vous veniez l’abattre ! Vous pouvez pas ? Pourquoi vous ramener ici, alors ?

Voulaient-ils juste faire sensation à leur arrivée ?

— Vous vous êtes pointés sans plan ?
— Hé, vous ne pourriez pas vous montrer un peu plus polis ?

Les armes de Ren et d’Itsuki se transformèrent en éclats lumineux. Mais cela demanda un peu de temps avant qu’ils ne puissent activer leur compétence correspondante.

— Épée du Tonnerre !
— Tir du Tonnerre !

Dans un claquement sonore, le champ de force du Pape se désintégra.

— Nous gagnions simplement du temps pour lancer ces compétences.

Ouah. Ils avaient réussi là où ma Brûlure de la Malédiction du Porteur avait échoué. Ils étaient peut-être de vrais connards, mais n’en restaient pas moins des héros. Rien à voir avec Motoyasu. Avions-nous une chance ?

— J’aurais pu faire pareil si j’avais eu assez de PC…
— Oh, ça suffit, hein !

Ou, hé… s’il avait accès à ce genre de compétences, pourquoi ne pas s’en être servi contre moi ?
Il fallait croire qu’elles requerraient du temps pour se déclencher, et que je ne lui en avais jamais laissé assez. Même si sa Lance de l’Étoile Filante était devenue un peu mollassonne…
Enfin, bref. S’il y avait un moment pour attaquer, c’était maintenant !

— Allez, les gars ! En avant ! s’écria Ren.

Nous nous lançâmes à l’assaut de l’ennemi.

— Moi d’abord !

Filo traça devant tous les autres. En vitesse pure, elle nous dépassait tous, et de loin.

— Hiya !

Motoyasu courut vers le Pape et tenta un coup d’estoc avec sa lance.

— Prenez ça !

Ren le suivit de près, son épée décrivant des arcs vers la gauche et la droite.

— Je suis derrière vous !

Itsuki tendit la corde de son arc et tira une flèche.

— M. Naofumi. J’y vais aussi.
— Et moi donc !

Raphtalia et Melty accélérèrent pour participer à l’attaque.
Le patriarche religieux tendit son arme et encaissa le gros de l’assaut. Rien ne parut l’ébranler.
Un barrage de coups assénés par les héros ne lui faisait rien ?

— Pauvres imbéciles. Vous croyez pouvoir me vaincre alors que je détiens une Arme Légendaire ? Ha !

Ses disciples se mirent à utiliser la magie de soin sur lui et ses petites blessures se refermèrent aussitôt.
La situation n’était guère encourageante. Dès que nous parvenions à infliger un minimum de dégâts, ses sous-fifres le guérissaient.

— À présent… place à l’incantation du Jugement.

Tous les disciples acquiescèrent et une nouvelle mélopée monta de leurs rangs l’instant d’après.

— Tous ceux qui se prétendent Héros incarnent le mal.

Ce type était vraiment un sacré gaillard. C’était évidemment un fanatique. Ne l’avait-il pas remarqué ?

— Cela devrait suffire à vous régler votre compte.

Le Pape comptait vraiment tous nous tuer.
Il préparait quelque chose, probablement cette fameuse attaque Brionac…

— Naofumi.
— Quoi ?

Ren me parla.

— Aide-moi et abattons-le.
— Tu es bien la dernière personne avec qui j’ai envie de bosser. Mais bon…

Nous n’allions pas réussir à échapper à l’attaque du Pape. Et il donnait l’impression de vouloir employer le sort Jugement en même temps. Même moi, je ne pourrais pas survivre aux deux combinés.

— D’abord, neutralise les types qui sont à l’arrière. Sans ça, impossible de garder une chance de gagner.
— Ouais.

Ren et son groupe étaient déjà en train de courir vers eux.
Malheureusement, les disciples n’étaient pas de simples sous-fifres. En fait, ils semblaient plutôt balèzes.
Plus qu’à n’importe quel autre moment, tous les héros, Raphtalia et Filo… tout le monde combattait ensemble.
Et le patriarche religieux préparait un assaut d’envergure, tandis que ses troupes faisaient de même avec Jugement.

— Mes amis, ceci est une croisade ! Luttez pour la justice ! Votre mort ne sera pas oubliée !
— Oui, Votre Sainteté !

Les fanatiques dans son dos répondirent à l’unisson.
Le Pape subissait les attaques conjointes de l’épée, la lance, l’arc et de leurs groupes. Il saignait, mais ne paraissait pas s’en soucier.
Il bougerait jusqu’à perdre ses jambes. Ensuite, il se servirait de ses bras. Une fois perdus, il emploierait sa magie.
Ses zélotes avaient également l’air prêts à combattre jusqu’à la mort.
Ils étaient complètement dingues !

— Bon sang… je peux pas placer une attaque.

Ils étaient trop nombreux. Je me serais cru dans une scène tirée des jeux Romance of the Three Kingdoms ou Dynasty Warriors.
Bien sûr, notre véritable ennemi n’en demeurait pas moins le Pape lui-même, mais il était entouré par tellement de gens qu’il était difficile à atteindre.
Il était assez simple de toucher quelqu’un, mais, à la seconde où le coup portait, une autre personne était là pour incanter une magie de soin.

Nous aurions été dans un jeu, les vaincre aurait suffi. Mais pas ici.
Je n’avais évidemment aucune raison morale de ne pas les tuer. Je le VOULAIS, mais cela demandait du temps.

— Je vais courir dans toute cette foule. Ensuite, l’un de vous doit m’attaquer. Pensez un peu à quel point vous me haïssez. Puis, frappez-moi. Ma contre-attaque va exploser et toucher tout le monde, alors assurez-vous de ne pas rester dans les parages. Gardez vos distances.

La Brûlure de la Malédiction du Porteur était ma seule vraie capacité offensive. J’allais devoir plonger au beau milieu de tous ces gens et tenter d’interférer avec leur préparation du Jugement.
Si je me retrouvais bien placé à ce moment-là, je pourrais en abattre un paquet grâce à ma contre-attaque.

— D’accord.
— Bien, j’y vais !

Je demandai à tous ceux pouvant utiliser la magie de se concentrer sur celle de soutien. Toutes les personnes qui étaient encore debout, mais qui n’étaient pas de très bons combattants en mêlée, étaient censées demeurer en arrière et employer leur magie pour protéger ces lanceurs de sorts.
Les héros constituaient notre force de frappe, les gens en soutien incarnaient les mages, et les autres s’occupaient de la défense. Oui… je ne croyais pas franchement en ce plan.

— On y va !

Je pris la tête du groupe et accourus en direction des disciples.
J’étais incapable d’attaquer, donc, si je voulais infliger des dégâts, je n’avais qu’une seule option.

— Naofumi !

Motoyasu porta un coup de taille sur mon bouclier, et la contre-attaque s’activa.

— AAAAAARGH !

Tous les fanatiques qui n’étaient pas en train d’incanter Jugement se tournèrent pour se servir d’eau bénite afin de lutter face à ma Brûlure de la Malédiction du Porteur. Toutefois, ils ne parvinrent pas à la neutraliser entièrement, et les flammes noires en engloutirent pas mal d’entre eux.

— AAAAAAAARGH !

Ces flammes maudites retardaient aussi tout sort de soin qu’ils projetaient de lancer. Si nous pouvions charger avant qu’ils ne se rétablissent, nous conserverions peut-être une chance de l’emporter.
J’utilisai le Bouclier d’Air, puis le Bouclier de Bascule pour faire appel au Bouclier Corde. Après cela, je me servis du grappin pour me propulser vers l’endroit où se trouvaient les autres héros.
Ce crochet avait un effet spécial qui faisait apparaître un fil que je pouvais manipuler. Je l’enroulai autour de mon bras et l’employai pour me ramener vers les autres, ce qui fonctionna parfaitement.

— Épée du Tonnerre !
— Tir du Tonnerre !

Au même instant, les autres héros activèrent leur compétence la plus puissante contre la foule de disciples.
Elles semblaient toutes être composées de lumière.
Une boule lumineuse passa à travers le Pape avant d’exploser au milieu des zélotes rassemblés derrière lui.

— AAAAAARGH !

Ils furent projetés dans toutes les directions, balayés comme les feuilles d’un arbre, mais le patriarche religieux ne parut avoir subi aucune blessure sérieuse.
À quel point ce type était fort ? Et jusqu’où s’étendait la puissance de son arme ?

— Fini de jouer.

Un sourire victorieux fleurit sur son visage, et le patriarche religieux leva sa lance vers nous.

— Les amis, rassemblez-vous ! Attendez ! Que tout le monde se serve de Naofumi comme bouclier !

En une seconde, je me retrouvai avec un tas de gens derrière moi. Est-ce qu’ils en avaient discuté avant ou quoi ?

— La compétence qu’il s’apprête à lancer couvre une large superficie. Elle se scinde en milliers de lances et transperce tout. Si on veut se défendre contre ça, il vaut mieux se regrouper en un seul point.
— Euh…
— Eh bien, quand tu sais vraiment l’utiliser, tu peux régler le nombre de cibles…

Cela ressemblait au genre de compétences qui permettaient de verrouiller ses ennemis. Voilà qui pouvait se révéler ennuyeux.

— Brionac !

La compétence du Pape s’activa et fonça sur nous.
Une lumière blanche éclatante recouvrit toute la zone et se rapprocha.

— On peut le faire !
— Oui !
— Que tout le monde m’aide !
— Épée de l’Étoile Filante !
— Arc de l’Étoile Filante !
— Lance de l’Étoile Filante !

Ren, Itsuki et Motoyasu envoyèrent tous une compétence étincelante.
Les trois combinées convergèrent et fusionnèrent en un large rayon lumineux.
Leurs coéquipiers incantèrent aussi une magie offensive pour tenter d’augmenter la puissance de l’assaut.

— Filo ! Melty ! Vous aussi, participez !
— D’accord !
— Naofumi ! Vous devriez faire de même !
— Je ne suis bon qu’à défendre ! Qu’est-ce que tu veux que je fasse d’autre ? Et toi, Raphtalia ?
— Je, euh… je ne connais encore aucune magie offensive !

Elle secoua la tête en signe d’excuse.
C’était le problème lorsque l’on cultivait un ensemble de compétences non conventionnelles. Je ne pouvais rien faire d’autre que les protéger. La magie de Raphtalia n’était bonne que dans la manipulation de la lumière et de l’ombre. Le visage de Melty se crispa d’agacement, mais elle ajouta sa propre force à celle des héros.

— Ça arrive !

Un puissant craquement retentit alors que les deux formes d’énergie entrèrent en collision.

— C’est paaaartiiiii !
— AAAAARGH !
— Hiyaaaaaaaa !

L’énorme rayon créé par les compétences des héros tint bon contre l’attaque du Pape.
La magie de soutien s’y mêla aussi et, petit à petit, le rayon sembla surpasser Brionac.

— Hé hé… est-ce là tout ce dont vous êtes capables ?

Le patriarche religieux souriait toujours.
Est-ce qu’il se retenait ?

— Espèce d’idiot ! On n’est pas encore vaincus !
— Ouais ! On peut se renforcer !
— Oui, les gars… plus de pouvoir !

Les trois héros se concentrèrent et insufflèrent toute leur force dans le rayon.
Je pouvais à peine le voir, mais j’avais l’impression que celui-ci devenait un peu plus puissant. Est-ce qu’il réussirait à repousser l’attaque du Pape ?
Et pourtant… quel était ce sentiment ? Je captais quelque chose… de menaçant.

— Fort bien. Me voici.

L’homme parla calmement et se mit lui aussi à se concentrer.
Quand il ferma les yeux, son arme vira au noir, puis au blanc et, tout à coup, elle tremblota lentement.
Il avait l’air prêt à asséner sa puissante attaque.

— Attention !

Merde ! S’ils mouraient tous, je serais dans le pétrin !
Est-ce que nous n’aurions pas pu nous unir une autre fois ? Fallait-il vraiment se lancer là-dedans pour la première fois maintenant ?
Je plaquai les autres héros au sol, annulant leur compétence, et je courus au-devant d’eux.

Un flot de lumière transperça mon corps. Un son incroyablement fort rugit, allant de pair avec ma douleur. J’avais l’impression de sombrer dans la folie.
Le rayon ne parvint pas à passer à travers moi. J’avais réussi à protéger tout le monde.

— Huff… huff…
— M. Naofumi !
— Naofumi !

Ren me dévisageait, restant sans voix. Les autres héros et leur groupe respectif étaient également silencieux.

— Ha… je n’aurais jamais pensé que vous survivriez à cela. Voilà qui est bien digne du Démon Porte-Bouclier.

Le Pape agita pompeusement sa lance tout en s’exprimant.

— Est-ce que… vous êtes tous indemnes ?

Ma vision était troublée, mais je pivotai. Je vis un grand « V » tracé au sol autour de moi. Si je n’avais pas bloqué l’attaque, tous ces gens seraient morts. Heureusement, tout le monde avait pu se rassembler derrière moi à temps.

— Second Soin !

Ils incantèrent une puissante magie de soin sur moi, et mes blessures guérirent sous mes yeux.

— Ugh… mes PC…
— Moi aussi…
— Pareil pour moi.

Les trois avaient vidé leur jauge de PC et cherchaient des bouteilles d’Eau Régénératrice d’Énergie Vitale pour la remplir.
Il leur faudrait un certain temps avant d’en récupérer assez pour lancer une nouvelle attaque.
J’entendis des cris. Comme Ren le disait, des renforts étaient apparus derrière nous. Une large foule était en train de se former. Avec un peu de chance, elle s’occuperait des disciples du Pape.

— Je suppose que je vais aussi devoir m’occuper d’eux.
— Reculez ! s’écria Ren, mais il était trop tard.

Le patriarche religieux transforma sa lance en épée et la planta dans le sol.
Un important tremblement de terre se produisit, le sol se fendant ici et là. Dans notre dos, là où se trouvaient les troupes, une faille s’ouvrit et du magma en jaillit.

— AAAAAAH !

Presque tous les renforts prirent feu et furent projetés dans les airs.
Ils furent quasiment tous mis hors service. Le Pape était trop puissant.

— Ha ha ha ! Ma foi, c’est bien trop facile. Tant que je possède cette arme, je suis semblable à Dieu. Dans ce cas, à quoi servent les Héros ? Je suis Dieu ! À tous mes disciples ! Jugeons ceux qui s’opposent à moi ici et maintenant !
— OUI !

Et dire que j’avais l’impression que notre situation s’améliorait. Avec les renforts vaincus, nous semblions de retour à la case départ.
La lame de l’épée du Pape se tordit pour adopter la forme d’un phénix.
J’étais prêt à parier qu’il était sur le point de lancer un sort encore plus puissant que Brionac.

C’était très mauvais. Les survivants derrière nous n’avaient probablement pas soupçonné que notre ennemi était aussi fort.
Si nous manquions de prudence, il les tuerait tous en un seul coup.

— Êtes-vous prêts pour Jugement ? Allons-y ensemble.

Le Pape précisa qu’il voulait que sa compétence soit synchronisée avec celle-ci.
Il semblait que nous avions gagné quelques secondes pour récupérer, mais Dieu seul savait quelle sorte d’attaque il préparait.

— Alors, ça y est, c’est la fin ?

Les autres héros étaient très pâles. Il fallait croire que nous avions eu notre chance, mais qu’il était trop tard… Nous nous étions montrés excessivement téméraires…
Je devrais plutôt dire que si Ren et Itsuki n’avaient pas fait leur apparition, Motoyasu et moi serions déjà morts. Sous cet angle, il était raisonnable d’affirmer que nous avions fait de notre mieux.

Mais AVAIS-JE fait de MON mieux ? N’y avait-il rien d’autre à faire de mon côté ?
Si je me servais du Bouclier du Courroux… n’existait-il pas un moyen de s’en sortir ?
Fitoria m’avait mis en garde de multiples fois… mais quel autre choix me restait-il ? Si nous ne survivions pas à ce combat, tout serait terminé pour nous. Nous mourrions à cet endroit précis. Alors, pourquoi se retenir ?

— Ren, viens par là.
— Quoi ? Tu as un plan ?

Je lui demandai de se rapprocher, et il s’exécuta… mais il conservait un air suspicieux.
Je sentais mon bouclier palpiter. Il était pris de tremblements.
Je l’avais volontairement refoulé, mais au sein du Bouclier du Courroux reposait le cœur du dragon que Ren avait tué.

Ma vision fut emplie par ses souvenirs, ses désirs… Il venait de trouver son ennemi, et il me suppliait de le massacrer.
Oui, voilà… encore plus. Explose de rage !
J’avais restreint le pouvoir du bouclier pour Raphtalia. À présent, j’essayais au contraire d’en tirer toute sa force.

— Raphtalia… ta main…
— Oui.

Je lui pris la main et brandis mon bouclier vers Ren.
Ensuite, je posai le regard sur la Salope et Motoyasu, et fis appel à toute la rage en moi que j’avais passé ces derniers mois à contrôler.
Je haïssais tout, j’oubliais tout. Ma vue se rétrécit progressivement jusqu’à devenir un écran noir. J’étais imprégné d’une sombre émotion.

Les émotions libérées ont déchaîné sa puissance !
Branche Maudite, amélioration des talents du Bouclier du Courroux ! Transformation en Bouclier de l’Ire !
Bouclier de l’Ire III : talent bloqué
Compétences Bonus d’équipement — Bouclier de Bascule (attaque), Vierge de Fer, Sacrifice de Sang
Effet Spécial : Brûlure de la Malédiction Sombre, augmentation de la puissance, Rage du dragon — Cri, Violence héréditaire — Robe enragée de partage magique (moyenne)

En un instant, je fus submergé par les ténèbres.

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