Tate no Yuusha no Nariagari – Chapitre 75.5.1

Épilogue : Des amies pour la vie
Traducteur : Team Yarashii

La reine transmit des ordres à ses subordonnés, puis se dirigea vers les escaliers situés derrière le trône.

— Melty… je pars.
— Oh, hmm… d’accord.

Elle me regarda avant de répondre :

— Merci de m’avoir protégée…

Elle continua, mais sa voix n’était plus qu’un murmure. Venait-elle de dire « Navrée de ne pas être moi-même » ?
Je n’étais pas dur d’oreille… mais elle aurait pu parler un peu plus fort. Alors, je lui fis répéter.

— Hein ? Qu’est-ce que tu racontes ?

*Soupir*

— Si je reste avec vous, je ne serai jamais en sécurité… c’est donc un soulagement.
— Pardon ?

Pour qui se prenait-elle ? Oh oui… une princesse.
Melty se tourna vers Raphtalia.

— Hé, ne m’ignore pas !
— Mlle Raphtalia. Merci de m’avoir protégée. Je vais travailler avec ma mère pour faire en sorte que votre village soit rebâti. J’espère que vous attendrez avec impatience la concrétisation de ce projet.
— Oui. Merci.
— Durant ce temps passé en votre compagnie, j’ai considérablement affermi mon envie de faire de ce pays un havre de paix où les humains et les demi-humains pourront vivre en harmonie. Je le changerai. C’est une promesse.
— Hé, je n’ai pas fini de parler ! Melty !
— Naofumi… Que vous êtes bruyant.

C’était quoi, ça ? Avant que je ne puisse rétorquer quoi que ce soit, elle s’était déjà tournée vers Filo. Je restai muet.
… parce que cette Melty si déterminée il y a un instant encore venait de fondre en larmes.

— Qu’est-ce qui se passe, Mel ? Tu as mal quelque part ?
— Pas exactement… Non, je vais bien… alors, ne t’en fais pas pour moi. Dis, Filo. Je ne vais… je ne vais plus pouvoir rester avec toi.
— Est-ce que tu vas quelque part, Mel ?

Filo sentait qu’il se passait quelque chose d’anormal. Elle faisait grise mine.

— Melty vit dans un monde différent du nôtre. Elle ne va plus pouvoir continuer de voyager avec nous comme avant.

Nous ne pouvions pas partir à l’aventure avec la future reine à nos côtés.

— C’est vrai ?

Filo semblait sur le point de pleurer.

— … Oui.
— On pourra plus se voir ?
— Si, nous aurons bien des occasions de nous rencontrer. Mais je ne pense plus pouvoir voyager avec vous.

Melty chercha la reine du regard.
Celle-ci hocha la tête en silence.

— Alors… on va se séparer ?
— Oui. Mais, Filo, je pourrai venir te voir à chaque fois que tu passeras au château.

La voix de Melty flancha.
Elle avait eu une influence indéniable sur nous. Tout avait changé après notre rencontre.

— Non ! Je… je veux rester avec Mel ! Maître !
— Tu as obtenu ce que tu voulais au départ. Melty est en sécurité. Tu ne peux pas demander plus.
— Mais…
— Filo, ne sois pas égoïste.
— Ugh…

Elle serra ses petits poings, très contrariée. Melty les enveloppa dans ses mains.

— Je sais que cela n’a pas duré très longtemps… mais qu’importe. J’ai le sentiment de t’avoir toujours connue.
— Mel…
— Cela m’attriste beaucoup de te quitter, Filo. Toutefois, il y a tant de choses que toi seule peux faire. Et il en va de même pour moi.
— Mais… mais je veux être avec toi, Mel ! Ouin…
— Filo.

Elle se mit à pleurer et Melty tendit la main pour toucher son visage.

— Tout va bien se passer. Si tu souhaites me voir, je serai ici. Je t’attendrai, Filo, car tu es mon amie. Ma meilleure amie !
— Même si on n’est pas ensemble, tu seras toujours mon amie, pas vrai ?
— Bien sûr ! Où que nous soyons, je serai toujours ton amie.
— Promis ?
— Promis !

Nous n’avions pas voyagé longtemps ensemble, mais Filo et Melty avaient tissé un lien très fort. Au début, Filo s’était comportée comme une égoïste, en vraie goinfre. Cependant, Mel lui avait appris ce qu’était vraiment une amitié… c’est-à-dire être là pour quelqu’un d’autre.
Filo avait gagné une bonne amie. Et ces choses-là étaient importantes.

Je pris la décision de la confier à Melty lorsque les vagues seraient terminées.
Elle prendrait soin d’elle, et je savais que Filo ferait aussi du bien à Melty.
Elles avaient forgé une amitié solide.

Tandis que nous les regardions se dire au revoir, Raphtalia tendit la main et serra la mienne.
Je ne dis rien, mais je lui répondis d’une pression identique. Tout allait bien se passer.
J’avais l’impression d’avoir enfin atteint la ligne de départ.

En y repensant, après avoir été piégé, expulsé, opprimé… absolument rien ne s’était déroulé à mon avantage.
Cependant, la donne avait changé.
J’avais été autant impliqué dans tout cela que les autres héros… si ce n’était plus.
Et j’avais un ennemi de moins dont je devais m’inquiéter. Néanmoins, le problème de fond concernant les vagues était toujours aussi présent et pressant.

Malgré tout, j’avais besoin de croire que la situation s’était améliorée. Je voulais croire qu’elle s’était améliorée.

— Bon…

… Et j’y croyais vraiment.
Le regard posé sur mes amies, j’y croyais.

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