Tate no Yuusha no Nariagari – Chapitre 94.4

Chapitre 94.4 : Rupture (4)

J’avais vu Rishia s’enfuir en direction du port, mais quand je suis arrivé, elle n’était plus là. Elle ne voulait pas… . Au moment où j’y pensais, j’ai vu Filo sortir Rishia de l’eau. Il y avait une foule de gens autour d’eux.

« Hé, tu aimes nager ? Tu n’avais pas l’air de t’amuser beaucoup, pourtant ! Et tu n’étais pas en train de couler ? »

« Laissez-moi partir ! S’il vous plaît, je. . . Je.. »

« Filo, tu as bien fait. Je te donnerai une friandise plus tard. » 

« Je ne sais pas ce que tu veux dire, mais yay ! » 

« Dis-moi ce qui s’est passé. »

« Cette gentille fille est tombée dans l’océan. Mais elle a commencé à couler, alors j’ai sauté et je l’ai sortie de l’eau. »

« Elle a sauté… »

Elle était assez triste pour tenter de se suicider. C’était horrible rien que d’y penser. J’ai soudain compris pourquoi Motoyasu avait été si effrayé. Quelqu’un que vous aimez peut vous dire des choses terribles, mais pourquoi essayer de vous tuer pour ça ?

« Bon travail, Filo. » 

« Heh, heh, heh. »

J’ai frotté la tête de Filo. Si Filo n’avait pas été là, cela aurait pu être la fin pour Rishia. Le port était très profond par endroits. Les lieux où les grands bateaux accostaient étaient particulièrement profonds. Si vous essayiez de vous noyer là, vous pouviez le faire. Nous avions juste réussi à éviter un vrai désastre. 

« Ok, Rishia… »

Filo tenait toujours Rishia dans ses bras, qui semblait très désemparée. J’ai pris sa main et lui ai parlé.

 » Maintenant, que le gâchis est évité, que veux-tu faire ? »

« Laissez-moi mourir. Maître Itsuki m’a rejeté. Je n’ai plus aucune raison de vivre. Je ne vaux rien pour personne. »

« Personne n’a dit ça. C’est toi qui décides de ce que tu vaux. » 

« Alors laissez-moi mourir. »

« Tu peux faire ce que tu veux, mais je ne te pardonnerai pas ! »

Je ne pouvais pas supporter l’idée qu’elle soit traitée de cette façon.

« Vas-tu accepter qu’on t’accuse d’un crime imaginaire ? Ne veux-tu pas leur prouver qu’ils ont tort ? »

 « Mais je… »

« Tu veux pas qu’Itsuki dise : ‘Reviens s’il vous plaît. Nous avons besoin de toi’ ? »

« Je sais que je suis faible. Je le sais ! »

« Qui dit que tu seras toujours faible ? Seulement Itsuki. Mais il a tort. »

Ils m’ont dit que j’étais aussi le héros le plus faible. Ils m’ont regardé de haut. C’était insupportable. C’est pourquoi… c’est pourquoi, je n’ai pas pu simplement accepter les choses que les gens disaient de moi.

« Est-ce que je peux… Puis-je être plus forte ? Est-ce qu’il me respectera un jour ? » 

« Je te le promets. Nous montrerons à Itsuki combien tu peux être forte ! » 

Nous lui ferons regretter de t’avoir viré de son équipe. L’imbécile ! Si nous rendions Rishia plus forte que ses autres coéquipiers, Itsuki finirait par croire ce que je lui ai dit sur le système de bonus.

« Rishia, je vais t’aider. Je t’aiderai jusqu’à ce que tu sois assez forte pour t’aider toi-même. On peut le faire ! »

C’était ce que je ressentais vraiment. Nous avions vécu les mêmes choses. Nous avions été piégés, insultés du mot faible, et traités avec condescendance. Je me voyais en Rishia, et j’allais faire en sorte qu’Itsuki comprenne à quel point il avait eu tort.

« Viens avec moi ! »

J’ai tendu la main vers elle. Elle a hésité, puis l’a prise. 

« Mais j’aime Maître Itsuki. »

« Bien. Aime qui tu veux. Je me fiche de ce que tu penses de moi. Je me soucie de ce que tu penses de toi-même. »

Ce n’est pas comme si je l’invitais à mon groupe parce que c’était une fille. Je ne pouvais pas pardonner les actions d’Itsuki. Il l’avait forcée à se comporter comme il le voulait, puis l’avait jetée sur le trottoir quand elle ne répondait pas à ses besoins. Et j’avais l’impression d’avoir vécu les mêmes choses qu’elle. C’est pourquoi je savais de quoi je parlais.

« Tu seras forte. Nous ferons tout ce qu’il faut. » 

« Ok. Merci. »

Elle sanglotait encore quand elle a accepté mon invitation.

Donc Rishia a fini par rejoindre mon équipe, mais… . En retournant dans la chambre, on a croisé Raphtalia. 

« Je t’ai entendu crier. Tu avais l’air très en colère ! Que s’est-il passé ? » 

« Itsuki m’a énervé. »

« Mais… Oh, ce n’est pas Rishia derrière toi ? »

Donc elle savait pour Rishia. Bien. Ça rendrait l’explication plus facile pour moi.

« Oh, hum… oui. »

« Que vous est-il arrivé ? »

« Je t’expliquerai quand on sera de retour dans la chambre. » 

« Et pour Rishia ? »

« Elle est dans notre troupe maintenant. » 

« Vrai, vraiment ? D’accord. »

Raphtalia a hoché la tête. On aurait dit qu’elle avait déjà passé en revue tous les scénarios possibles dans son esprit. Nous sommes retournés dans la chambre, et je lui ai raconté ce qui s’était passé. Raphtalia a réagi comme je m’y attendais. Elle était à moitié ennuyée, à moitié en colère.

« Itsuki… »

« S’il vous plaît, ne dites pas de mal de Maître Itsuki. »

« Après tout ce qu’il t’a fait, tu veux encore le défendre ? » 

Raphtalia avait l’air de ne pas en croire ses oreilles. J’ai ressenti la même chose.

« Si Filo n’était pas intervenue, elle se serait noyée. » 

« Est-ce que j’ai bien fait ? »

« Oui, tu t’es bien débrouillée. Mais je te l’ai déjà dit. » 

« Heh, heh. » 

Apparemment, Filo n’avait pas encore reçu assez d’éloges, alors je me suis approché et j’ai ébouriffé ses cheveux. Sa mèche était un peu ennuyeuse.

« Maître Itsuki n’est pas mauvais. C’est ma faute si je suis faible. »

Rishia semblait sur le point de fondre en larmes. Raphtalia a tendu la main et l’a prise.

« Tu tiens vraiment à lui, n’est-ce pas ? » 

« Oui. »

« Il reviendra un jour. Jusque-là, toi et moi devons juste être patients. »

« Vous ressentez la même chose alors, n’est-ce pas ? Très bien. »

Hein ? De quoi parlaient-ils ? Je n’ai pas vraiment compris, mais la pièce m’a semblé un peu claustrophobe tout d’un coup. Qu’est-ce qu’elle voulait dire par « toi et moi » ? Peu importe, au moins elles n’étaient pas antagonistes l’une envers l’autre.

« Bon, chaque chose en son temps. Rishia, ne harcèle pas Itsuki, d’accord ? » 

« Oh… Ok. »

Elle était déjà bien partie pour devenir une harceleuse, alors j’ai senti que je devais étouffer ça dans l’œuf.Ce dont elle avait vraiment besoin maintenant, c’était de la distance et de l’espace pour réfléchir. 

« Je ferai de mon mieux. »

« Itsuki est assez énervé en ce moment, alors il vaut mieux garder tes distances. »

Je ne voulais pas le voir non plus. Son attitude satisfaite de lui-même me mettait vraiment hors de moi.

Traducteur : Reset

Correcteur : Gobles

Chapitre Précédent | Sommaire |Chapitre Suivant  

Laisser un commentaire