NORDEN – Chapitre 11

Chapitre 11 – La séduction et les premiers émois

La valse lente des saisons continuait son avancée. Âgé de seize hivers, Alexander avait désormais l’habitude de côtoyer les siens et était parvenu à s’intégrer quelque peu dans cette société fort cloisonnée. Encore une petite année à patienter et il serait considéré comme un adulte à part entière. Il attendait ce jour avec impatience.

Présentement, le baronnet dégustait un verre de liqueur, accoudé avec désinvolture à la statue de marbre qui flanquait l’immense buffet foisonnant de merveilles dont les fumets alléchants titillaient ses narines et lui ouvraient l’appétit. Il s’apprêtait à déguster une gâterie quand on l’interpella.

— Monsieur le baron von Tassle, m’accorderiez-vous la prochaine danse, je vous prie ?

À ces paroles, les yeux du jeune homme s’illuminèrent et un sourire aussi radieux que charmeur se fendit sur son visage lorsqu’il aperçut l’exquise créature qui venait de le rejoindre afin de lui faire part de cette généreuse proposition. Devant lui se dressait Laurianne von Dorff, la fille cadette du puissant marquis.

De un an son aînée, la demoiselle cochait toutes les cases de la mode altière avec cette peau laiteuse et ce visage de biche dont les iris de teinte chocolat étincelaient d’arrogance. Sa bouche aux lèvres fines gardait jalousement deux rangées de dents blanches et sa coiffe aux boucles brunes fécondes encerclait ce cou aussi mince que celui d’un cygne, pour venir s’échouer au niveau de ses seins masqués dans un corsage ambré ourlé de broderies.

Mademoiselle se distinguait nettement de cette assemblée avec cette majestueuse robe à traîne qui épousait les contours de sa silhouette élancée. Le velours moiré de sa robe produisait des reflets irisés, en écho avec l’éclat de ses bijoux chamarrés de pierreries qui ornaient sa nuque ainsi que ses doigts graciles. Ainsi vêtue, Laurianne irradiait sous la lumière des lustres de cristal, auréolée d’une aura divine qui n’avait d’égal que la noirceur de son âme.

L’esprit d’Alexander abandonna aussitôt sa soif de ripaille pour se concentrer sur cette friandise autrement plus irrésistible. Il posa sa coupe à peine vidée sur le rebord du buffet. Après une courbette, il cueillit sa main afin d’y déposer un baiser galant.

— Mes hommages marquise, dit-il d’une voix grave avec une pointe de suavité.

D’un geste nonchalant, il lui tendit son bras afin de l’inviter au centre de la piste de danse, sous le regard hostile de ses confrères, envieux de sa position. En effet, la marquise était extrêmement convoitée par bon nombre d’entre eux et ne se rendait que rarement disponible pour danser ; lasse d’être abordée par ces hommes aussi fougueux que prétentieux, sans l’ombre d’intérêt.

Cela faisait des semaines qu’Alexander avait su piquer sa curiosité. Car contrairement aux autres, il se contentait de lui jeter des coups d’œil courtois sans aucune indécence et sans jamais aller à sa rencontre ni troubler le déroulement de sa soirée.

Alexander prit sa cavalière par la taille et l’entraîna dans cette valse à trois temps que son père venait de composer. Le jeune baron révélait au fil du temps ses talents de danseur, devenant doué et sachant envoûter ses partenaires qui ne tarissaient plus d’éloges lorsqu’elles se retrouvaient entre ses bras. Elles minaudaient, gloussaient puis se pâmaient comme des jouvencelles éprises.

Grâce à ses moult séances au manoir, dans les bras de sa friponne, il était parvenu à gagner en maîtrise et en fluidité. D’abord timide de s’exercer auprès de ses pairs, il était rapidement parvenu à prendre confiance en lui, alternant les cavalières et montant progressivement dans la hiérarchie. Son statut de baron lui accordait un atout supplémentaire par rapport à ses concurrents, atout accentué par la présence du très respectable, et non moins convoité, Léandre qui se pliait en quatre pour satisfaire les volontés de son ami.

De ce fait, les femmes s’intéressaient de plus en plus à sa personne et étaient désireuses d’être séduites par ce garçon au physique quelque peu disgracieux mais qui parvenait malgré tout à les captiver. D’autant que les boutons qui, jadis, sillonnaient son front s’en étaient allés. Certaines audacieuses osaient même lui faire des avances et le jeune conquérant, avide de pouvoir étendre ses talents de chasseur, se laissait volontiers aborder.

Les hormones de la jeunesse conjuguées à la présence pernicieuse de l’alcool dans les organismes avaient le don de délier les langues et de rendre les mœurs plus légères, idéales pour des confessions intimes. Grâce à cet allié qui coulait à flots lors des soirées, Alexander en avait attiré plusieurs dans ses filets, s’éclipsant avec une cavalière dans un coin reculé d’un manoir afin de jouir d’une coquinerie charnelle.

Dans ces moments-là et dans un souci de vengeance mêlée de dominance, le baron se montrait atrocement cruel. Imposant une autorité jusqu’alors inexistante chez lui, il les laissait se dévêtir tandis qu’il conservait ses vêtements, peu enclin à dévoiler au grand jour les meurtrissures infligées par son père.

L’acte était cru, sans saveur mais terriblement libérateur. Son plaisir évanoui, il regagnait la salle sans prendre la peine d’escorter l’oiselle blessée. Avec ce stratagème, il en avait chamboulé plus d’une et ses victimes n’osaient généralement rejoindre l’assemblée une fois le fruit consommé, demeurant prostrées sur le lieu de leur crime, recroquevillées, honteuses et en pleurs.

Il avait essuyé maintes plaintes suite à ces écarts de conduite réprouvés par ses pairs. La plupart de ses détracteurs étaient de jeunes mâles rivaux qui avaient vu leur proie souillée par le passage de ce mufle débauché. Ou bien des mères, horrifiées de songer que leurs filles chéries puissent être engrossées, à l’inverse des pères, heureux secrètement de pouvoir les marier au baronnet si cela s’avérait être le cas.

Cependant, sans qu’il ne comprenne pourquoi, les demoiselles revenaient à la charge. Une rumeur avait fini par circuler à son sujet et toutes espéraient être l’élue ; celle à qui le baron von Tassle dévoilerait l’intégralité de son corps. Il était à la fois dégoûté et délicieusement séduit par cette idée, d’autant que son nom était régulièrement cité et que la rumeur s’intensifiait au fil des soirées.

— Vous êtes ravissante mademoiselle Laurianne, la complimenta-t-il en la faisant tournoyer.

— Je vous remercie, baron. Je ne pourrai malheureusement pas vous retourner le compliment, mais je dois vous avouer que j’apprécie cette danse en votre compagnie.

— Loin de moi l’idée de vous amadouer mademoiselle, vous êtes trop respectable pour un homme de ma veine. Et je suis enchanté que vous daigniez m’accorder votre main pour cette valse. En espérant être à la hauteur de vos talents dans ce domaine que vous maîtrisez à la perfection.

La jeune marquise émit un pouffement et redressa la tête. Après un battement de cils impérial, elle le mira avec un certain amusement, un sourire esquissé à la commissure de ses lèvres.

— Ce que l’on dit de vous est vrai baron, vous êtes vraiment atypique. Il est rare de voir de jeunes gens faire preuve d’autant de finesse d’esprit et d’humilité, même parmi les plus âgés.

— Votre compliment me touche et votre présence m’honore, dit-il en lui adressant un sourire enjôleur.

— Vous savez y faire, je dois vous l’avouer ! Je comprends pourquoi mes consœurs vous admirent, vous dégagez quelque chose de… magnétique. Vous savez charmer autrement que par votre physique ou votre statut, voilà ce qui a le don de nous subjuguer.

— Mademoiselle n’est donc pas terrifiée de se retrouver dans les bras d’un homme aux frasques reconnues ?

— Terrifiée, non, mais intriguée, certainement. D’autant que je n’ai jamais eu l’opportunité de vous parler de vive voix jusqu’alors. Et comme la bienséance l’exige, je me dois de réparer cette faute.

La musique venait de se terminer, Alexander relâcha son étreinte et tendit un bras à sa cavalière pour l’escorter en dehors de la piste.

— Dans ce cas, permettez-moi de vous offrir un verre afin de discuter sereinement en votre compagnie. Bien sûr, si mademoiselle souhaite gaspiller un soupçon de son précieux temps à bavarder auprès de mon humble personne.

Laurianne eut un rire franc.

— Mon cher baron, je me ferais une joie d’accepter votre proposition et je tiens à ajouter que votre cynisme me plaît.

Il se dressa de toute sa hauteur et retroussa ses lèvres. Puis il la convoya dans un coin plus agréable où fauteuils et banquettes se trouvaient mis. Ils s’y rendirent d’un pas lent et cadencé, faisant claquer leurs talons sur le parquet ciré. Tournés face à la foule, ils prirent leurs aises sur une méridienne commune située sous un bouquet de lys dont les senteurs floral enivrait les sens.

D’un mouvement désinvolte du poignet, Alexander héla un serveur. Il saisit délicatement deux coupes de champagne, en tendit une à la marquise et trinqua avec elle avant de contempler avec allégresse cette cavalière inespérée. Puis il balaya la foule d’un regard empreint de fierté, allant jusqu’à se poser sur la silhouette de son ami Léandre. Ce dernier était en élégante compagnie et leva son verre dans une solidarité masculine des plus sincères.

Laurianne ne prêtait guère attention à l’ambiance du lieu. Elle porta une main à sa bouche et s’éclaircit la gorge.

— Que faites-vous dans la vie, baron ?

— Je suis en cinquième année à la Licorne, en double cursus. J’étudie conjointement les sciences et la magistrature, ne sachant où exactement porter mon choix.

— Un érudit et homme de droit, voilà qui est peu commun. Vous avez, je suppose, quelques projets pour votre avenir ? Ou du moins, votre père doit-il en avoir pour vous.

— Vous présumez bien, fit-il après s’être délecté d’une gorgée d’alcool, je chéris l’ambition d’entrer en politique et de laisser ma trace sur l’île pour les générations futures. Mais bon, du haut de mes seize ans, vous vous doutez bien que cela ne sera pas pour tout de suite.

— Vous avez raison et je vous admire pour cela. Norden a besoin de gens de votre trempe pour s’épanouir. L’Élite a besoin de jeunes partisans fidèles. En particulier depuis que le maire a sciemment choisi d’épouser sa servante noréenne. Quelle odieuse trahison ! Une chance malgré tout que cette vermine tachetée sache se montrer raisonnable. D’après ce que je sais, il semblerait qu’elle renie sans aucune honte ses origines. Selon les dires de Friedrich, cette alliance contre-nature serait une manœuvre politique a dessein d’envoûter le bas peuple. Montrer à la populace ô combien nous sommes respectueux de l’éthique et à quel point nous sommes reconnaissants à son égard malgré les privilèges qui nous sont accordés et dont elle privée. Mais ne soyons pas dupes, cette vipère n’est qu’une sournoise manipulatrice. Irène est jeune, ravissante et semble vigoureuse. Et pour un homme d’âge mûr dépourvu de descendance, elle représente la promesse de nombreux héritiers.

Elle soupira et ajouta, la mine contrariée :

— Je trouve ça humiliant qu’il souille ainsi sa future progéniture. C’est à croire que les temps changent. Quelle tristesse !

Elle posa son regard sur Ulrich qui était en grande conversation avec les marquis de Malherbes et von Dorff.

— Mon père apprécie le vôtre vous savez ? J’ose espérer qu’il en sera de même pour vous plus tard. Avec un peu de chance vous aurez l’opportunité d’accéder au sein très fermé de l’Hydre afin de nous aider à remettre un peu d’ordre dans tout cela. Rien ne serait plus cruel et affligeant que de voir notre pouvoir diminuer au profit de l’émergence d’un petit peuple un tantinet rebelle.

Il eut un rire contenu devant cette proposition qui le faisait vomir intérieurement. Sur ce, elle le remercia et se leva avec élégance afin de prendre congé. Il fit de même et déposa un baiser sur le dos de sa main.

— Aurais-je donc l’honneur et le plaisir de danser à nouveau en votre compagnie, chère marquise ?

— N’exagérez pas ! N’abusez pas de votre statut baron, je souhaitais simplement faire votre connaissance. Mais je vous trouve encore peu digne d’intérêt pour que vous exigiez de moi plus que ce que je suis encline à vous offrir présentement.

Elle le salua poliment et plongea son regard dans le sien où un éclat de malice luisait entre deux battements de cils.

— Mais, qui sait, peut-être qu’un jour, nous serons amenés à poursuivre cette conversation de manière plus approfondie. Qu’en dites-vous ?

Il s’inclina avec véhémence. Après un ultime sourire accordé, elle fit volte-face et alla rejoindre sa place initiale.

Sur le chemin du retour, Ulrich le félicita, fier de son fils et de la réputation dont il jouissait dorénavant. Sa session de danse et son entretien privé avec la marquise n’étaient pas passés inaperçus et déjà, les commérages allaient bon train, assaisonnés d’un soupçon de médisance et d’une pointe de jalousie.

***

Lors d’une chaude soirée estivale, alors qu’Ulrich jouait dans son salon, Alexander dansait en compagnie de Désirée. Sous la lumière flamboyante du soleil couchant et le souffle tiède d’une brise, les deux amis suivaient les mouvements languissants d’une valse indolente, épuisés par leurs journées de labeur respectives. La jeune domestique soupirait d’aise, la tête lovée au creux du cou de son cavalier. Elle se laissait bercer par sa gestuelle, les yeux mi-clos et l’âme vagabonde.

Son maître la dépassait à présent d’une dizaine de centimètres et s’amusait à prendre dans ses bras cet être si cher bien différent des autres. Là où toutes étaient minces et élancées, la nuque découverte et le visage peint aux iris sombres, Désirée, elle, possédait un physique des plus naturels avec ses cheveux châtain clair bouclés qu’elle laissait détacher le soir venu. Elle ne portait ni bijou ni apparat hormis le médaillon épinglé sur sa robe.

À l’inverse de ces femmes calibrées, elle avait une silhouette aux courbes généreuses accentuées par son tablier. Sa robe noire cintrée dessinait sa taille, mettant en évidence sa poitrine gonflée au galbe séduisant. Ses bras ainsi que ses cuisses étaient plantureux, au touché velouté fort agréable. Pour couronner le tout, la friponne était pourvue d’un visage poupon aux lèvres roses et charnues couplé d’un regard incroyablement doux cerclé de cils dorés.

La domestique inspira puis expira un faible gémissement digne d’un chaton, heureuse de se blottir dans les bras vigoureux de son maître.

— Tu t’endors ma friponne ?

Il caressa son dos et la sentit frissonner à ce contact. Étourdie, elle se redressa lentement et le contempla. Elle fut aussitôt happée par son regard et son cœur battit vaillamment contre sa poitrine. Attendri par ce portrait, Alexander posa délicatement une main sur sa nuque et laissa échapper un rire en avisant ses rétines voilées de fatigue, sa chevelure désordonnée et l’empreinte du tissu froissé gravé sur sa joue.

— Tu devrais aller dormir, il est tard !

Comme pour épouser sa recommandation, les notes de piano cessèrent en contrebas. Alors qu’il s’apprêtait à l’embrasser sur le front, elle fut submergée par une impulsivité inédite. Elle leva sa tête en hâte, se hissa sur la pointe des pieds et déposa spontanément ses lèvres sur les siennes. Réalisant ce qu’elle venait de faire, ses yeux s’écarquillèrent et son visage s’empourpra. Elle laissa échapper une exclamation de surprise et plaqua une main sur sa bouche.

— Oh pardon ! s’écria-t-elle, terriblement confuse. Je ne sais pas ce qui m’a pris… Je ne voulais pas… Je ne devais pas…

Alexander ne bougea pas et l’observa sans mot dire, passant sa langue sur ses lèvres pincées. Elle recula puis, les mains repliées contre son buste et le teint blême, tritura son tablier avec embarras. Elle esquissait un pas vers la porte lorsqu’il l’attrapa au poignet pour la retenir.

— Désirée, tu ne dois pas ou tu ne veux pas ? demanda-t-il en l’empoignant avec fermeté.

Elle fronça les sourcils et le regarda tristement. Puis elle baissa la tête, une grimace au coin des lèvres.

— Je ne dois pas… dit-elle, résignée.

Un profond silence s’installa où seul le balancier monotone de l’horloge tintait, apparié au discret pépiement d’un merle perché sur la rambarde de la fenêtre entrouverte.

— Soit ! finit-il par dire. Dans ce cas, je te pose la question autrement. Est-ce que tu veux ?

Saisie de vertige à cette proposition, la jeune femme crut défaillir. Ses jambes tremblaient, la soutenant péniblement tandis que d’étranges frissonnements papillonnaient dans son ventre.

— J’aimerais… marmonna-t-elle au bout d’un moment, terrifiée par sa réponse à venir.

Avec lenteur, il tira son poignet afin de la faire venir à lui et glissa ses mains dans les siennes. Ses paumes étaient d’une tiédeur moite. N’osant croiser son regard, Désirée se contentait de suivre ses impulsions. Il souleva ses mains et les embrassa une à une, avant de les presser contre son cœur et d’approcher sa tête de son oreille.

— Moi aussi j’aimerais bien ma friponne, murmura-t-il.

Elle hoqueta, inondée d’une multitude d’émotions contradictoires. Finalement, elle déglutit puis dit d’une voix étranglée :

— On n’a pas le droit… je n’ai pas le droit…

Il déposa un baiser sur son cou et la sentit frémir.

— Pourquoi donc ?

— C’est interdit.

Il ne répondit rien puis réitéra son geste.

— De quoi as-tu peur ma friponne ?

Elle renifla, prête à fondre en larmes, incapable de parler.

— C’est le fait que je sois ton maître et toi ma domestique qui t’effraies ? Tu as peur que mon père l’apprenne et qu’il y ait des représailles ?

Elle soupira et hocha la tête. Deux grosses larmes roulaient sur ses joues. Il les essuya d’un revers de l’index.

— S’il n’y a que cela qui te dérange, il faudra juste que l’on se montre prudents. Mais si c’est juste pour que l’on s’amuse un peu tous les deux, je ne vois pas en quoi il y aurait à s’inquiéter.

Il eut un petit rire et pressa tendrement sa nuque.

— Il faut que l’on se montre discrets et même si père s’en rend compte, je pourrais toujours lui mentir à propos de mes ardeurs de jeune mâle en mal de cajolerie qui assouvit ses pulsions auprès de la seule jeune femme de son personnel. Je pense qu’il pourrait le comprendre même si je ne souhaite pas qu’il le sache, bien évidemment…

Elle déglutit péniblement ; elle ne pouvait décliner cette offre qu’elle espérait depuis des années sans jamais l’avouer. Se donner à lui toute entière, sans honte ni gêne et se laisser bercer par ses caresses.

— Tu as raison, murmura-t-elle avec un faible sourire.

Il glissa l’index sous son menton et lui redressa la tête afin de l’admirer. Après un instant de flottement, il approcha ses lèvres des siennes. Éperdue, Désirée ouvrit la bouche et tous deux échangèrent un timide et tendre baiser.

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