The Novel’s Extra – Chapitre 128

Chapitre 128 : Funérailles (2)



Quand j’ai ouvert les yeux, j’ai vu un plafond un peu inhabituel. Plutôt qu’inhabituel, il était plus luxueux qu’autre chose. Des fresques catholiques ornaient les murs et les plafonds, et lorsque je me concentrais, les couleurs des peintures murales devenaient plus nettes grâce à la résonance du mana.
C’était un mécanisme assez mystérieux.
Pendant que je fixais les fresques alors que j’étais encore un peu dans le cirage, une voix a retenti.

« Tu es réveillé ? »

En me retournant, j’ai vu Boss assise sur une chaise.
Elle a bu une gorgée de son thé et m’a regardé.

« Tu as dormi pendant deux jours. »
« … ! »

En entendant ces mots, je me suis immédiatement levé. Beaucoup de choses auraient pu se passer en deux jours.
Toutefois, Boss était calme.

« Ne t’inquiètes pas, la dissimulation était parfaite. »

Il y avait beaucoup de choses que je voulais lui demander, mais je ne le pouvais pas. Après m’avoir regardé pendant un moment, Boss a esquissé un sourire.

« Les funérailles commencent aujourd’hui. »
« Ah… »

J’étais ébranlé. À cet instant, les souvenirs du moment où j’ai appuyé sur la gâchette ont refait surface.
Les funérailles de Chae Jinyoon.
Avais-je le droit d’y aller ?
J’ai serré les dents. Soudainement, une forte envie m’a envahi. J’ai fouillé dans ma poche, mais je n’ai pas trouvé mon paquet de cigarettes.

« Ton arme est là. »

Interprétant mal mon geste, Boss a pointé l’étagère du doigt. Mon Desert Eagle était posé dessus. Je l’ai attrapé avec précaution. Il n’était cassé nulle part, probablement parce qu’il était recouvert par l’Aether.

« … Et donc, où sommes-nous ? »

En disant cela, j’ai placé le Desert Eagle à l’intérieur de la puissance magique du Stigma. En voyant l’arme se transformer en un courant de mana et s’infiltrer dans mon bras, Boss a écarquillé les yeux.

« C’est une méthode de stockage plutôt intéressante. »
« Ce n’est pas grand-chose. »

J’ai haussé les épaules. Boss a souri et a commencé fièrement son explication.

« C’est mon manoir, construit sur une île de la Mer de l’Est. Ah, au cas où tu ne l’aurais pas compris, cette île entière est ma maison. »
« … Ouah, c’est incroyable. »

Comme Boss aimait être encensée, j’ai un peu exagéré.

« Huhu, et si l’on ouvrait les fenêtres ? »

Boss a ouvert les fenêtres avec fierté. J’ai regardé dehors l’océan couleur turquoise, le ciel dégagé et la brise salée.
C’était en effet un paysage dont elle pouvait se vanter.

« … Attends, alors comment on fait pour rentrer ? »
« Hum ? Tu n’as pas de Portail Personnel ? »

Boss était clairement en train se vanter.
Un Portail Personnel.
C’était un système pour les riches. Si je me souviens bien, il y en avait un à Busan.

« Alors j’aimerais rentrer chez moi. »
« Tu peux rester un peu plus longtemps… »
« Il y a quelqu’un qui m’attend. »
« Je vois. »

Boss m’a amené à l’extérieur à contrecœur.
L’île inconnue sur laquelle je me trouvais abritait de nombreux subalternes. Cependant, aucun d’entre eux n’était humain. Il s’agissait de marionnettes créées par la puissance magique de Boss, et qui ne pouvaient effectuer que certaines tâches spécifiques.
Boss vivait au milieu de marionnettes qu’elle avait elle-même créées.

« C’est un endroit solitaire. »
« Parfois, il faut s’habituer à la solitude. »
« …. »

J’ai traversé le jardin en direction du Portail Personnel de Boss.
Après avoir marché pendant environ 10 minutes, tout en profitant du magnifique paysage de l’île, j’ai pu voir le fameux Portail Personnel au loin.
Bien qu’il soit plus petit que ceux des Stations de Portails, c’était un outil magique de haute technologie qui pouvait aussi bien fonctionner que les autres Portails.

« Je dois juste y entrer ? »
« Oui, il devrait être connecté à la Station de Busan. Je viens avec toi. Il y a quelque chose dont je dois m’occuper en Angleterre. »

Boss a passé un appel. Rapidement, le Portail a été activé, et nous sommes entrés à l’intérieur.
Une fois arrivés à la Station de Portail de Busan, nous avons emprunté le chemin réservé aux VIP et nous nous sommes arrêtés à une intersection.
La destination de Boss était l’Angleterre, et la mienne Séoul.

« Alors je te verrai plus tard. »
« Oui. »

Après nous être rapidement dit au revoir, je suis parti.
J’ai fermé les yeux, puis j’ai senti la puissance magique du Portail engloutir mon corps.

Shooong —

Quand j’ai ouvert les yeux, j’ai vu la Station de Portail de Séoul, qui m’était désormais familière.
J’ai quitté la station sans trop réfléchir, puis j’ai acheté trois paquets de cigarettes dans une épicerie voisine.

Les funérailles de Chae Jinyoon devraient avoir lieu au funérarium de Daehyun. Je l’ai localisé en utilisant le Livre de la Vérité et je m’y suis rendu.

« …. »

Je regardais le sombre et silencieux funérarium.
Mais je ne pouvais pas me résoudre à y entrer.
Je ne pensais pas non plus pouvoir passer les gardes qui se tenaient à l’extérieur.
Alors, j’ai décidé d’observer de loin. Je me suis dit que j’y entrerais une fois que mon cœur se serait calmé.
Je me suis mis sous un arbre à proximité et j’ai pris une cigarette. Après l’avoir allumée sans briquet, j’ai pris une profonde inspiration. Une bouffée de fumée s’est engouffrée dans mes poumons.
Une, puis deux… Je commençais sans m’en rendre compte à fumer, encore et encore.

« Hum ? »

Soudainement, un quatrième visiteur est venu rendre hommage au défunt.
J’ai vu Yoo Yeonha entrer dans le funérarium.
Bien que je n’aie pas croisé son regard, j’ai ressenti comme un mauvais pressentiment. J’avais l’impression qu’il fallait que je parte avant qu’il ne soit trop tard.

« … Ah. »

Toutefois, il était déjà trop tard.
Alors que je regardais le funérarium, Chae Nayun en est sortie, et nos regards se sont croisés.
Ses yeux étaient remplis de larmes.
Quand j’ai vu son visage, mes pieds ont refusé de bouger.

Tac, tac.

Chae Nayun avançait vers moi, elle portait une robe de deuil noire.
Ses mouvements étaient lents, et le son de ses pas était très net.

« … Kim Hajin. »

Elle est arrivée devant moi avant que je n’aie pu le remarquer et m’a appelé.
Ne sachant pas quoi faire, je suis resté silencieux.

« Comment tu l’as su ? Yoo Yeonha te l’a dit ? »

Chae Nayun s’est forcée à sourire. Elle essayait tant bien que mal de faire comme si elle allait bien.

« Au fait, tu es devenu un délinquant ? Pourquoi est-ce que tu fumes ? »

Cependant, son sourire forcé rendait son visage encore plus déformé.

« Pourquoi tu ne réponds pas… Hé, laisse-moi prendre ça. »

Tout à coup, Chae Nayun a tendu la main pour prendre ma cigarette.

« Quoi ? Non mais ça ne vas pas ! Tu es folle ? »

J’avais inconsciemment prononcé des paroles irréfléchies.
J’ai jeté la cigarette par terre et je l’ai écrasée. Chae Nayun n’a pas baissé les yeux sur la cigarette. Son regard était fixé sur moi.

« Est-ce… que fumer… améliore les choses ? » a soudainement demandé Chae Nayun.

Sa voix tremblait, et un flot de larmes coulait de ses yeux.
Aussitôt, ma vue s’est troublée.

« … Pourquoi est-ce que tu pleures ? »

Ce n’est que lorsqu’elle me l’a dit que j’ai réalisé que je pleurais.

« …. »

J’ai essuyé les larmes avec ma main.
Chae Nayun s’est rapprochée de moi un pas après l’autre.
Rapidement, elle n’était plus qu’à un seul pas de moi. Nos corps pouvaient presque se toucher.
Je devais la repousser, mais je n’ai pas pu m’y résoudre.
Mon cœur ne pouvait pas appliquer ce que mon cerveau me disait de faire.
Chae Nayun pleurait. Devant ses larmes, mon corps était figé et incapable de bouger.

« Que… que dois-je faire maintenant ? »

Elle sanglotait doucement, en baissant la tête pour cacher les larmes qui coulaient le long de ses joues.
Puis, son front a touché ma poitrine.
Je n’arrivais plus à respirer.
Soudainement, je me suis souvenu de ce à quoi j’avais pensé auparavant… Que tant que je n’étais pas découvert, je pouvais maintenir cette relation.

« Je, Je… »

Mais en voyant Chae Nayun pleurer comme une enfant, j’ai réalisé que c’était tout bonnement impossible.

« Haaaaaaa… »

Chae Nayun m’a enlacé. Nos corps se sont touchés, et elle a pleuré dans mes bras.
Je souffrais. J’avais l’impression que mon cœur allait exploser. J’ai essayé de la repousser, mais elle ne voulait pas me lâcher. En fait, elle m’a serré encore plus fort. La souffrance que je ressentais ne faisait qu’augmenter à chaque seconde.

« Que, que dois-je faire pour Oppa ? »

Elle a finalement fondu en larmes. Incapable de se retenir plus longtemps, elle tremblait de façon incontrôlable.

« Oppa, Oppa, Oppa… »

Ses sanglots de chagrin étaient devenus un poison qui s’infiltrait dans mon corps.

« Pauvre Oppa… qu’est-ce que je suis censée faire… haaaaaaa… »
« …. »

Je ne pouvais pas supporter de la voir pleurer et trembler ainsi.
Son corps pesait sur moi.
Je ne savais que trop bien que je n’avais pas le droit de la réconforter. Je n’avais rien à faire ici… Néanmoins, avant même de réaliser ce que j’étais en train de faire, je l’ai enlacée à mon tour. Chae Nayun s’est blottie un peu plus contre moi, comme si elle essayait de combler le vide dans son cœur avec moi.

« Si je, si je… Haaaaaaa — »

Les larmes de Chae Nayun mouillaient ma poitrine.
Et mes larmes coulaient sur ses épaules.
La brise froide de l’hiver soufflait sur nous, et l’odeur amère de la fumée de cigarette nous submergeait.

« Ah, aaah… »

Chae Nayun était incapable de supporter sa propre tristesse. Ses jambes ont lâché, et tout à coup, elle s’est effondrée.
C’est à ce moment-là que j’ai enfin trouvé ce que je pouvais dire.

« … Désolé. »

C’est la seule chose que je pouvais lui dire.

« Je suis… désolé… »


Yoo Yeonha les observait de loin.
La situation était trop triste et mélancolique pour être qualifiée de retrouvailles touchantes.

« …. »

Toutes sortes de pensées compliquées ont surgi dans la tête de Yoo Yeonha.
Si un jour, Chae Nayun découvrait la vérité.
Si un jour, Kim Hajin découvrait la vérité.
Leur histoire connaîtrait-elle une fin malheureuse ?
Ou pourraient-ils surmonter tous les obstacles et atteindre le bonheur ?
Yoo Yeonha n’a pas essayé de trouver de réponse.
Elle a mis de côté les questions à propos de l’avenir.

« … Hein ? »

Alors qu’elle était sur le point de retourner dans le funérarium, Chae Nayun a soudainement perdu ses forces et s’est effondrée.
Elle s’était sans doute évanouie.
Yoo Yeonha a rapidement accouru vers eux.

« Est-ce qu’elle va bien ?! »

Au moment où elle a crié, son regard a croisé celui de Kim Hajin.
Yoo Yeonha a involontairement sursauté.
Ses yeux étaient effroyablement creux.


J’ai laissé Yoo Yeonha s’occuper de Chae Nayun, et je suis rentré chez moi.
Un appartement dans le quartier de Seocho à Séoul, le foyer où Evandel et Hayang m’attendaient.
Arrivé devant la porte, j’ai appuyé sur les touches du digicode pour rentrer le mot de passe.

Biibiibiip —

Mais alors que je m’apprêtais à ouvrir la porte, j’ai entendu du brouhaha provenant de l’intérieur.
J’ai donc fait exprès de ne pas entrer.
En entendant le bruit du digicode mais voyant la porte rester fermée, Evandel a murmuré avec étonnement :

« — Qui est-ce ? »

J’ai souri et ouvert la porte.

« Je suis rentré. »

De mon point de vue, il ne s’était même pas écoulé une demi-journée depuis la dernière fois que je les avais vues ; mais du point de vue d’Evandel, cela faisait deux jours.
Elle m’a fait un grand sourire et s’est précipitée dans mes bras.

« Hajin ~ ! »

Je me suis mis à genoux et je l’ai serrée dans mes bras.
Evandel était joyeuse et affectueuse.
Puis, je me suis soudainement demandé quelque chose. Est-ce moi qui ai enlacé Evandel ? Ou est-ce Evandel qui m’a enlacée ?
J’ai senti quelque chose remonter du fond de mon cœur.
J’ai frissonné à cause de la douleur.

« Hajin, pourquoi es-tu si en retard ? Je t’attendais. »
« … Désolé, j’ai eu un empêchement. »

Alors qu’Evandel essayait de se dégager de mon étreinte, je l’ai serrée un peu plus fort.

« Ah. »
« Vous avez bien mangé ? »
« Hum, on a commandé à manger. »
« … Tant mieux. »
« D’ailleurs, ça devient étouffant ici. »
« Vous êtes sorties pour vous promener ? »

J’ai continué à lui poser des questions. Puis j’ai desserré un peu mes bras pour ne pas faire mal à Evandel.

« J’y suis allée avec Hayang. Ah oui, j’ai même construit un château de sable avec une nouvelle amie ! »
« Vraiment ? »

Je ne pouvais rien dire de plus.
À cause de la boule dans ma gorge, ma voix refusait de sortir.




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