NORDEN – Chapitre 43

Chapitre 43 – Danse et séduction

— Monsieur le baron Alexander, m’accorderiez-vous la prochaine danse, je vous prie ?

À ces paroles, les yeux du jeune homme s’illuminèrent et un sourire aussi radieux que charmeur s’afficha sur son visage lorsqu’il aperçut l’exquise créature qui venait de le rejoindre afin de lui faire part de cette généreuse proposition. Devant lui se tenait Laurianne von Dorff, la fille cadette du puissant marquis.

La demoiselle était une aranéenne de haut rang à peine plus jeune que lui et cochant toutes les cases de la perfection avec cette peau laiteuse et ce visage de biche dont les iris de teinte chocolat étincelaient d’arrogance. Sa bouche aux lèvres fines gardait jalousement deux rangées de dents blanches alignées et sa coiffe aux boucles brunes méandreuses encerclait ce cou aussi mince que celui d’un cygne, pour venir s’échouer au niveau de ses seins captivés dans un corsage lilas damasquiné de broderies d’or.

Mademoiselle se distinguait nettement de cette assemblée avec cette majestueuse robe à traîne qui épousait les contours de sa silhouette élancée. Le velours moiré de sa robe produisait des reflets irisés, en écho avec l’éclat de ses bijoux aux métaux précieux chamarrés de pierreries qui ornaient sa nuque ainsi que ses doigts graciles. Laurianne irradiait sous la lumière des lustres de cristal, auréolée d’une aura divine qui n’avait d’égal que la noirceur de son âme.

Alexander posa avec grâce et mesure sa coupe de champagne sur le rebord du buffet. Après une courbette, il cueillit sa main afin d’y déposer un baiser galant.

— Mes hommages marquise, dit-il d’une voix grave avec une pointe de suavité.

D’un geste nonchalant, il lui tendit son bras afin de l’inviter au centre de la piste de danse, sous le regard hostile de ses charmants confrères, farouchement jaloux et envieux de sa position. En effet, la marquise était extrêmement convoitée par bon nombre d’entre eux et ne se rendait que très rarement disponible pour danser ; lasse d’être éternellement abordée par ces hommes fougueux et prétentieux, sans l’ombre d’intérêt.

Cela faisait des semaines qu’Alexander avait su piquer sa curiosité. Car contrairement aux autres, il se contentait de lui jeter de simples coups d’œil courtois sans aucune indécence apparente et sans jamais aller à sa rencontre ni troubler le déroulement de sa précieuse soirée.

Alexander prit sa cavalière par la taille et la guida avec maîtrise et lenteur, entraîné par la mélodie d’une valse à trois temps que son père venait de composer.

Le jeune baron révélait au fil du temps ses talents de danseur, devenant doué et sachant envoûter ses cavalières qui ne tarissaient plus d’éloges lorsqu’elles se retrouvaient entre ses bras. Elles minaudaient, gloussaient et se pâmaient comme des jouvencelles éprises.

Auprès de ses moult séances intimes au manoir, dans les bras de sa friponne, il était parvenu à gagner en maîtrise, en fluidité et en légèreté. D’abord timide de s’exercer auprès de ses pairs, il était rapidement parvenu à prendre confiance en lui et à gagner en assurance, alternant les cavalières et montant dans la hiérarchie. Son statut de baron lui accordait un atout supplémentaire par rapport à ses concurrents, atout accentué par la présence permanente du très convoité et respectable Léandre qui se pliait en quatre pour satisfaire les désirs et volontés de son meilleur ami.

De ce fait, les femmes s’intéressaient de plus en plus à sa personne et étaient désireuses d’être séduites par ce garçon au physique quelque peu disgracieux mais qui parvenait malgré tout à les charmer. Certaines audacieuses osaient même lui faire des avances et le jeune conquérant, avide de pouvoir étendre ses talents de chasseur et d’entrer dans un nouveau terrain de jeux, se laissait volontiers aborder sans faire preuve d’aucune exigence. Il ne pouvait décliner de telles demandes si gentiment proposées, ce qui avait le don de les séduire et de les émoustiller encore plus.

Les hormones de la jeunesse conjuguées à la présence pernicieuse de l’alcool dans les organismes avaient le don de délier les langues et de rendre les mœurs plus légères, idéales pour des confessions plus intimes. Grâce à cet allié qui coulait à flots lors des soirées, Alexander en avait d’ailleurs attiré plusieurs dans ses filets, s’éclipsant subtilement avec une cavalière dans un coin reculé d’un manoir ou d’une demeure afin de jouir d’un moment plus intime, une coquinerie charnelle. Les jeunes aranéennes, « de sottes oiselles » comme il les désignait en son for intérieur, ne résistaient guère à la tentation d’être celle qui aurait le plaisir de partager la soirée en sa compagnie.

Dans ces moments-là et dans un souci de vengeance mêlée de dominance, le baron se montrait atrocement cruel. Il assouvissait ses désirs, abusant de son statut une fois qu’il les avait entre ses griffes, désireux de faire payer cette Élite véreuse pour ses actions néfastes et impardonnables. Faisant preuve d’une autorité jusqu’alors inexistante chez lui, il les laissait se dévêtir tandis qu’il conservait ses vêtements, peu enclin à dévoiler au grand jour les meurtrissures multiples infligées par son père.

L’acte était cru, sans saveur mais terriblement libérateur. Puis, une fois ses bourses délestées de leur fardeau, il regagnait la salle sans prendre la peine d’escorter ses prénommées montures. Avec ce stratagème, il en avait chamboulé plus d’une et ses victimes n’osaient généralement rejoindre l’assemblée, demeurant prostrées sur le lieu de leur crime, recroquevillées, honteuses et en pleurs.

Il avait essuyé maintes plaintes suite à ces écarts de conduite réprouvés par ses pairs. La plupart de ses détracteurs étaient de jeunes mâles rivaux qui avaient vu leur proie souillée par le passage de ce mufle baronnet. Ou bien des mères, horrifiées de songer que leurs filles chéries puissent être engrossées, à l’inverse des pères, heureux secrètement de pouvoir les marier si cela s’avérait être le cas.

Pourtant, sans qu’il comprenne pourquoi, les demoiselles revenaient à la charge. Une rumeur avait fini par circuler à son sujet et toutes espéraient être l’élue ; celle à qui le baron von Tassle dévoilerait l’intégralité de son corps. Il était à la fois dégoûté et délicieusement séduit par cette idée, d’autant que son nom était régulièrement cité et que la rumeur s’intensifiait au fil des soirées.

— Vous êtes ravissante mademoiselle Laurianne, la complimenta-t-il en la faisant tournoyer.

— Je vous remercie, baron. Je ne pourrai malheureusement pas vous retourner le compliment, mais je dois vous avouer que j’apprécie cette danse en votre compagnie.

— Loin de moi l’idée de vous charmer mademoiselle, vous êtes trop respectable pour un homme de ma veine. Et je suis enchanté que vous daigniez m’accorder votre main pour cette valse. En espérant être à la hauteur de vos talents dans ce domaine que vous maîtrisez à la perfection.

La jeune marquise émit un pouffement et redressa la tête. Après un battement de cils impérial, elle le regarda avec un certain amusement, un sourire esquissé à la commissure de ses lèvres.

— Ce que l’on dit de vous est vrai baron, vous êtes vraiment atypique. Il est rare de voir de jeunes gens faire preuve d’autant de finesse d’esprit et d’humilité, même parmi les plus âgés.

— Votre compliment me touche et votre présence m’honore, dit-il en lui adressant un sourire charmeur.

— Vous savez y faire ! Je comprends pourquoi mes sœurs et mes consœurs vous admirent, vous dégagez quelque chose de magnétique. Vous savez charmer autrement que par votre physique ou votre statut, voilà ce qui a le don de nous subjuguer.

— Mademoiselle n’est donc pas terrifiée de se retrouver dans les bras d’un homme aux frasques reconnues ?

— Terrifiée, non, mais intriguée, certainement. D’autant que je n’ai jamais eu l’opportunité de vous parler de vive voix jusqu’alors.

La musique venait de se terminer, Alexander relâcha son étreinte et tendit un bras à sa cavalière pour l’escorter en dehors de la piste.

— Dans ce cas, permettez-moi de vous offrir un verre afin de discuter sereinement en votre compagnie. Bien sûr, si mademoiselle souhaite gaspiller un soupçon de son précieux temps à bavarder auprès de mon humble personne.

Laurianne eut un rire franc.

— Mon cher baron, je me ferais une joie d’accepter votre proposition et je tiens à ajouter que votre cynisme me plaît.

Il se dressa de toute sa hauteur et retroussa ses lèvres. Puis il la convoya dans un coin plus agréable où fauteuils et banquettes aux assises moelleuses se trouvaient mis. Ils s’y rendirent d’un pas lent et cadencé, faisant claquer leurs talons sur le parquet ciré. Tournés face à la foule, ils prirent leurs aises sur une méridienne commune située sous un bouquet de lys. D’un mouvement désinvolte du poignet, Alexander héla un serveur.

Il saisit délicatement deux coupes de champagne, en tendit une à la marquise et trinqua avec elle avant de contempler avec ravissement ce magnifique oiseau rare, cette cavalière inespérée. Puis il balaya la foule d’un regard empreint de fierté, allant jusqu’à se poser sur la silhouette de son ami Léandre. Ce dernier était également en charmante compagnie et leva son verre dans une solidarité masculine des plus sincères.

Laurianne ne prêtait guère attention à l’ambiance du lieu. Elle porta une main à sa bouche et s’éclaircit la gorge.

— Que faites-vous dans la vie, baron ?

— Je suis en fin de cinquième année à la Licorne, en double cursus. J’étudie les sciences et la magistrature, ne sachant où exactement porter mon choix présentement.

— Un érudit et homme de droit, voilà qui est peu commun. Vous avez, je suppose, quelques projets pour votre glorieux avenir ? Ou du moins, votre père doit-il en avoir pour vous.

— Vous présumez bien, fit-il après s’être délecté d’une gorgée d’alcool, je chéris l’ambition d’entrer en politique et de laisser ma trace sur l’île pour les générations futures. Pour cela, je tiens à amasser un maximum d’informations dans le but que mon apprentissage me serve à l’avenir. Mais bon, du haut de mes seize ans, vous vous doutez bien que cela ne sera pas pour tout de suite.

— Vous avez raison et je vous admire pour cela. Norden a besoin de gens de votre trempe pour s’épanouir, l’Élite a besoin de vous. En particulier depuis que le maire a sciemment choisi d’épouser sa servante noréenne. Une odieuse trahison, surtout lorsque l’on sait que c’est père et ses amis qui l’ont mis au pouvoir. Une chance malgré tout que cette noréenne sache se montrer raisonnable. D’après ce que je sais, il semblerait qu’elle renie sans aucune honte ses origines. Selon les dires de Friedrich, il s’agirait d’un coup politique afin de charmer le bas peuple en montrant sa magnanimité au reste de la population.

Elle soupira et ajouta, contrariée :

— Je trouve ça humiliant qu’il en soit à s’abaisser à cela pour les convaincre de notre suprématie. C’est à croire que les temps changent. Quelle tristesse !

Elle posa son regard sur Ulrich qui était en grande conversation avec les marquis de Malherbes et von Dorff.

— Mon père semble apprécier le vôtre cependant, j’ose espérer qu’il en sera de même pour vous plus tard. Avec un peu de chance vous aurez l’opportunité d’accéder au sein très fermé de l’Hydre afin de nous aider à remettre un peu d’ordre dans tout cela. Rien ne serait plus cruel et affligeant que de voir notre pouvoir baisser au profit de l’émergence d’un petit peuple un tantinet rebelle.

Il eut un rire contenu devant cette proposition qui le faisait vomir intérieurement. Sur ce, elle le remercia et se leva avec élégance et distinction afin de prendre congé. Il fit de même et déposa un baiser sur le dos de sa main.

— Aurais-je donc l’honneur et le plaisir de danser à nouveau en votre compagnie, chère marquise ?

— N’exagérez pas ! N’abusez pas de votre statut baron et surtout n’exigez rien de ma part. Je souhaitais simplement vous connaître quelque peu. Mais je vous trouve encore peu digne d’intérêt pour que vous exigiez de moi plus que ce que je suis encline à vous offrir présentement.

Elle le salua poliment et plongea son regard dans le sien où un éclat de malice luisait entre deux battements de cils.

— Mais, qui sait, peut-être qu’un jour, nous serons amenés à poursuivre cette conversation de manière plus approfondie. Qu’en dites-vous ?

Il s’inclina avec véhémence. Après un ultime sourire accordé, elle fit volte-face et alla rejoindre sa place initiale. Alexander la regarda s’éloigner, jubilant de son glorieux avenir et de la partie qui se jouait actuellement. Il avait toutes les cartes en main, il ne manquait plus qu’à les jouer correctement.

En rentrant, Ulrich le félicita, fier de son fils et de la réputation dont il jouissait dorénavant. Sa session de danse et son entretien privé avec la marquise n’étaient pas passés inaperçus et déjà, les messes basses et les commérages allaient bon train, assaisonnés d’un soupçon de médisance acerbe ainsi que d’une pointe de jalousie venimeuse.

Les mois passants, le jeune baron gagnait en notoriété, étant devenu de plus en plus courtisé et respecté autant par les hommes que par les femmes. Sa popularité s’accentuait d’autant plus qu’il commençait à s’embellir. Les boutons qui jadis sillonnaient son front s’en étaient allés, ne laissant pas une seule trace de leur passage sur cette peau blanche désormais sans l’ombre d’une imperfection. Sa voix se posait, devenant grave avec une pointe de suavité.

Un soir, alors qu’Ulrich jouait dans son salon, Alexander était en compagnie de Désirée. Sous la pénombre ambiante, ils dansaient tranquillement, suivant les mouvements de cette valse lente, épuisés par leur journée de labeur. Alanguie, la jeune domestique soupirait d’aise. Elle avait la tête lovée au niveau du cou de son cavalier et se laissait bercer par sa gestuelle, les yeux mi-clos et l’âme vagabonde.

Il la dépassait d’une bonne dizaine de centimètres et s’amusait à prendre dans ses bras cet être si cher bien différent des autres. Là où toutes étaient grandes et minces, la nuque découverte et le visage peint au regard aussi glacial que de la roche, Désirée, elle, possédait un physique des plus naturels avec ses cheveux châtain clair bouclés qu’elle laissait détacher le soir venu. Elle ne portait ni bijou ni apparat hormis son médaillon épinglé sur sa robe.

À l’inverse de ces femmes calibrées, elle avait une silhouette aux courbes généreuses accentuées par son tablier et sa robe noire cintrée qui lui dessinaient la taille, mettant en évidence sa poitrine gonflée au galbe séduisant. Ses bras et ses cuisses étaient plantureux, au touché velouté fort agréable. Pour couronner le tout, la friponne était pourvue d’un visage poupon aux lèvres roses et charnues ainsi que d’un regard incroyablement doux encerclé de cils dorés, la faisant paraître à une petite poupée à la mine délicieuse.

Soudain, la domestique inspira profondément, heureuse d’être nichée au creux des bras de son maître adoré.

— Tu t’endors ma friponne ?

De son pouce, il caressa son dos et sentit que cette caresse la faisait frissonner. Étourdie, elle se redressa lentement et le contempla droit dans les yeux. Elle fut aussitôt happée par son regard, le cœur battant vaillamment contre sa poitrine. Attendri par cette vision, il posa délicatement une main sur sa joue et laissa échapper un rire en remarquant ses yeux voilés de fatigue et striés de veines écarlates.

— Tu devrais aller dormir, il est tard !

Alors qu’il s’apprêtait à l’embrasser sur le front, elle fut submergée par un élan d’ardeur incontrôlable. Elle leva sa tête en hâte, se hissa sur la pointe des pieds et déposa spontanément ses lèvres sur les siennes. Réalisant ce qu’elle venait de faire, elle écarquilla les yeux et, le visage empourpré, plaqua une main sur sa bouche, terriblement confuse.

— Oh pardon ! s’écria-t-elle. Je ne sais pas ce qui m’a pris… Je ne voulais pas… Je ne devais pas…

Alexander ne bougea pas et l’observa sans mot dire, passant sa langue sur ses lèvres pincées. Elle recula puis, les mains repliées contre son buste et le teint blême, tritura son médaillon avec embarras. Elle esquissait un pas vers la porte lorsqu’il l’attrapa au poignet pour la retenir.

— Désirée, tu ne dois pas ou tu ne veux pas ? demanda-t-il en l’empoignant avec fermeté.

Elle fronça les sourcils et le regarda tristement. Puis elle baissa la tête, une grimace au coin des lèvres.

— Je ne dois pas… dit-elle, résignée.

Un silence lourd et pesant s’installa où seul le balancier monotone de l’horloge à coucou tintait.

— Soit ! finit-il par dire. Dans ce cas, je te pose la question autrement. Est-ce que tu veux ?

— J’aimerais… marmonna-t-elle.

Avec lenteur, il tira son poignet afin de la faire venir à lui et glissa ses mains dans les siennes. Ses paumes étaient d’une tiédeur moite. N’osant croiser son regard, Désirée se contentait fébrilement de suivre ses mouvements. Il souleva ses mains et les embrassa une à une, avant de les presser contre son cœur et d’approcher sa tête de son oreille.

— Moi aussi j’aimerais bien ma friponne, murmura-t-il.

Elle hoqueta, inondée d’une multitude d’émotions contradictoires.

— On n’a pas le droit… je n’ai pas le droit…

Il déposa un baiser sur son cou et la sentit frémir.

— Pourquoi donc ?

— C’est interdit.

— De quoi as-tu peur ma friponne ?

Elle renifla, prête à fondre en larmes, incapable de parler.

— C’est le fait que je sois ton maître et toi ma domestique qui t’effraies ? Tu as peur que mon père l’apprenne et qu’il y ait des représailles ?

Elle soupira et hocha la tête. Deux grosses larmes roulaient sur ses joues qu’il essuya d’un revers de l’index.

— S’il n’y a que cela qui te dérange, il faudra juste que l’on se montre prudents. Mais si c’est juste pour que l’on s’amuse un peu tous les deux, je ne vois pas en quoi il y aurait à s’inquiéter.

Il eut un petit rire et pressa tendrement sa nuque.

— Il faut que l’on se montre discrets et même si père s’en rend compte, je pourrais toujours lui mentir à propos de mes ardeurs de jeune mâle en mal de cajolerie qui assouvit ses pulsions auprès de la seule jeune femme de son personnel. Je pense qu’il pourrait le comprendre même si je ne souhaite pas qu’il le sache. Et puis, après tout, c’est pas comme si j’allais demander ta main.

Elle déglutit péniblement, le cœur comprimé dans un étau invisible tant elle était déçue par cette réponse, rattrapée par cette réalité qu’elle était forcée d’admettre.

— Tu as raison, murmura-t-elle.

Il lui redressa la tête afin de l’admirer et approcha sa bouche de ses lèvres. Éperdue, Désirée ouvrit la sienne et tous deux échangèrent un timide et tendre baiser.

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