I’m Sorry For Being Born in This World – Chapitre 59
Chapitre 59 : Un Cœur Ardent Et Une Tête Glaciale
Lorsqu’une personne souffre d’un stress immense et possède un pouvoir de régénération d’une vitesse inhumaine, une certaine irrégularité se forme. Une cellule se crée lorsque l’on rejette la mort et que l’on continue à vivre pendant une période prolongée.
Le cancer.
Les cellules qui avaient oublié leur but initial avaient rongé le corps de la Sainte pendant cinq ans. Le bracelet [Ouroboros] devait être là pour empêcher les cellules cancéreuses d’agir. J’ai renvoyé l’équipe de médecins que j’avais engagée dans leur monde d’origine en utilisant [Cœur d’or] tout en regardant la Sainte. Elle était pâle, son souffle semblait irrégulier et faible.
Sa mort était proche, et c’était certain…
Il était trop tard pour essayer de la guérir. Une tentative pour prolonger sa vie ne réussirait qu’à lui apporter plus de douleur. Les cellules cancéreuses dans son corps étaient le résultat de son utilisation de [Rédemption] une fois de trop.
Ce [Pouvoir], qui exigeait de l’utilisateur qu’il prenne en charge la douleur et la souffrance d’autrui tout en lui permettant de jouir d’une santé et d’une régénération élevées, avait fait des ravages sur elle depuis longtemps.
Elle a dû sauver beaucoup, beaucoup de gens.
Elle ne s’est sans doute jamais arrêtée pour regarder son propre corps une seule fois. Elle a probablement constamment suivi son cœur pour aider ceux qui en avaient besoin. Juste pour pouvoir aider une personne de plus. Juste pour rendre le monde un petit peu meilleur.
Mais…
C’est comme ça qu’elle a fini. La personne la plus importante dans ce monde devrait être elle-même, alors pourquoi n’a-t-elle pas vécu une vie plus épanouissante ?
… Je ne pouvais pas le comprendre.
« Pourquoi dois-tu aider les autres ? »
Lorsque je lui avais posé la question il y a longtemps, la Sainte avait répondu comme si elle n’avait jamais réfléchi à cette question auparavant.
« Quoi ? Mm… Je me le demande… Parce que vous devez aider les autres ? »
Vous deviez aider les autres parce que vous deviez aider les autres. Une réponse qui convenait parfaitement à la Sainte.
« C’est ma question, idiote de Sainte. »
« Faut-il une raison pour aider les autres ? »
Quelle question naïve…
« Je suppose que je peux appeler ça un effet secondaire dû au bourrage de crâne. « Les humains ont besoin d’être bons. Car ils sont humains. » Une réponse illogique. »
« Pfft ! Mr. le Meurtrier, vous dites toujours « qu’il ne faut pas mépriser les humains », mais en fait vous les méprisez un peu, n’est-ce pas ? Les humains ne sont pas aussi irréfléchis que vous le pensez… »
« Alors quoi ? Est-ce que les humains font le bien parce que ça profite à tout le monde à la fin ? »
La Sainte a levé le pouce.
« Bon sang, tu es vraiment écervelée. Aider quelqu’un que tu ne connais même pas, sans raison apparente… C’est une perte de temps, quelle que soit la façon dont je le vois. Sans mentionner que c’est illogique aussi. »
« Ce n’est pas bien de penser aux profits quand il s’agit de sauver d’autres personnes. Ne pensez-vous pas qu’il serait sage d’aider d’autres personnes pendant votre temps libre ? Ils pourraient même vous rembourser dans le futur. »
« Haha. Donc, c’est comme si tu prenais soin de tes futures dettes ? Presque comme un investissement ? »
La Sainte s’est agrippée la tête en signe de frustration.
« Ugh… Non. Non ! Ce n’est pas ça ! Ce n’est pas censé être en raison de quelque chose qui pourrait être calculé, mais plutôt… »
La Sainte a tapé dans ses mains après un moment de réflexion.
« Bon ! »
Elle a même souri avec confiance quand ça lui est venu à l’esprit.
« La raison pour laquelle les gens s’entraident est… ! Parce qu’ils ont la capacité de nouer des relations avec les autres. Ils ressentent la douleur des autres. Pour cette raison, ils aident les autres à soulager leur douleur. Afin de créer un monde meilleur pour tous, comme vous l’avez dit ! »
Un monde meilleur… Ce rêve qu’elle caressait était assez semblable à celui que le « moi » plus jeune s’était efforcé de créer.
Un monde où tout le monde y gagne, un monde où tout le monde est heureux.
Mais…
Pourquoi est-ce que je n’arrivais pas à t’imaginer dans ce monde idéal ? Celle qui a travaillé le plus dur pour ça, c’est toi. Celle qui méritait d’être la plus heureuse, c’était toi.
Pourquoi les gens devaient-ils être bons ?
Je ne connaissais toujours pas la réponse à cette question. La réponse que j’avais trouvée moi-même il y a longtemps s’était avérée fausse.
{ —— }
{… Ah bon ? D’accord.}
J’ai désactivé la télépathie. Necro, qui avait réussi à se réanimer au sol, m’a envoyé un message disant qu’il se rendrait sur l’Île Céleste au prochain point de passage. Cela lui prendrait au moins deux jours. Je devais m’occuper de la Sainte en attendant.
Elle semblait être guérie physiquement…
Était-ce à cause du choc ? Je me demande combien de temps il lui faudra pour se remettre de son choc mental ? Le médecin m’a dit qu’elle devait se reposer. La seule chose que je pouvais faire, c’était donc de la surveiller.
J’avais l’impression de perdre mon temps, mais je ne pouvais pas me permettre de partir. Je n’avais aucune idée de ce que la Sainte ferait après son réveil.
Ça aurait été tellement mieux si elle s’était simplement enfuie…
Le Guerrier. Le Voleur. L’Invocatrice. Et même la Sainte.
S’ils s’étaient tous enfuis…
« Le Héros ne s’enfuira pas, vous savez ? »
Sa voix lumineuse refusait tout simplement de quitter mon cerveau. Malgré le fait que la Sainte elle-même soit allongée devant moi tel un cadavre.
« Le héros est celui qui se bat pour le bien de tous après tout. Vous n’êtes peut-être pas le vrai, mais vous êtes aussi un héros, Mr. le Meurtrier ! Pourquoi n’essayez-vous pas de changer d’avis et de vivre comme quelqu’un de gentil à partir de maintenant ? Cela ne ressemble-t-il pas à une seconde chance pour vous ? »
Le passé que nous partagions est sorti en rampant de sa tombe pour repeindre le présent. À l’époque, j’avais répondu à sa question par ceci :
« Un héros… C’est très anormal qu’une société se repose entièrement sur une seule personne. »
« Pourquoi pensez-vous si froidement, Mr. le Meurtrier ? Vous devriez vraiment essayer d’être plus positif parfois. »
« … Voir la majorité se reposer uniquement sur une minorité de personnes talentueuses me fait penser à une société démocratique. »
La Sainte, qui était assise à côté d’une fontaine à ce moment-là, avait l’air déconcertée.
« Est-ce un raisonnement positif ? »
« Pas du tout. C’est une violence de la majorité. Quelque chose qui n’est possible que parce que le monde est rempli d’idiots et de méchants. Les héros doivent exister parce que la majorité n’a pas voulu prendre les armes pour faire le sale boulot elle-même. »
La Sainte a relevé la tête et m’a regardé avec un sourire arrogant.
« Les fourmis et le sable comptent aussi comme la majorité, vous savez ? »
« Normalement, c’est le cas. »
« Même si c’était le cas, votre théorie selon laquelle la majorité de la population est à la fois idiote et méchante, est fausse ! »
Elle a fortement rejeté mon opinion. Voyant cela, je n’ai pas pu m’empêcher de poser une question.
« Qu’est-ce qui est faux ? »
« Écoutez. Je n’essaie pas de vous prendre de haut ou quoi que ce soit, mais si vous regardez la population dans son ensemble, statistiquement, il y a très peu d’idiots. Il y en a aussi très peu que l’on peut appeler des génies. Tout comme il y a très peu de vraies bonnes personnes, il y a aussi très peu de gens vraiment mauvais. La majorité serait en fait des citoyens normaux. Des gens qui ne sont ni si stupides, ni si intelligents que ça. Des personnes normales, tout comme moi. »
« Comme c’est intéressant. »
Dire qu’elle se considère comme une citoyenne normale… Si l’on plaçait le monde sur un spectre lumineux, la Sainte serait sûrement la plus belle nuance de blanc.
« On dit que le bien et le mal existent dans le cœur d’une personne. Ils peuvent parfois être bons, mais en même temps, ils peuvent être mauvais aussi. Ils peuvent faire des gestes stupides et parfois des choix judicieux. Les humains sont un ensemble compliqué de choses. Peut-être que la seule raison pour laquelle le monde semble être rempli d’idiots et de méchants est parce qu’ils sont beaucoup trop intelligents ? On les remarque beaucoup plus parce qu’ils sortent du lot. »
C’est vrai. Elle devait avoir raison. Dans ce monde, les idiots et les méchants étaient une petite minorité. La plupart étaient des gens normaux, ni bons ni mauvais, ni intelligents ni stupides, s’inquiétant de leur vie quotidienne.
Peut-être que le vrai idiot ici, c’était moi.
Le ciel s’est assombri alors que la nuit se rapprochait. Le soleil s’élevait dans le ciel et redescendait encore. Je restais assis sur ma chaise, attendant que la Sainte ouvre les yeux.
Quatre jours plus tard.
La Sainte a réussi à ouvrir les yeux. Elle m’a dit ceci quand elle a fini par me voir.
« Vous êtes arrogant, décevant , et vous n’essayez même jamais de comprendre les autres. Je vous déteste pour ça. »
Je suis tout à fait d’accord. Il n’y avait probablement personne dans ce monde qui pouvait donner un cœur à un monstre sans cœur comme moi.
Non, c’était probablement le cas pour tous les mondes qui pourraient exister…
La Sainte qui avait retrouvé la mémoire était bien plus silencieuse qu’avant. Ses yeux étaient vides de toute lumière, et elle refusait de manger la moindre nourriture.
Et rapidement,
Le temps de mettre fin à notre voyage était arrivé.
Un cœur ardent et une tête glaciale. Heißes Herz und kühler Kopf. (* »Un cœur ardent et une tête glaciale », en allemand dans le texte.)
Fin de l’épilogue.
Une fois l’automne terminé et l’hiver passé, le printemps est arrivé.
Début de l’arc [Modification de la Réalité].
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Chapitre traduit par Sigyn sur https://kisswood.eu
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Merci pour ce chapitre