Isaac – Chapitre 11

Une vengeance se prépare en secret

Claque ! Claque !

Une lumière jaillit devant ses yeux. Un coup bien placé s’enfonça profondément dans son abdomen, rendant difficile le simple fait de respirer.

« Nous ferions mieux de nous arrêter maintenant ou nous serons en retard. »

« Tsk, putain de bâtard chanceux. »

« Il est né chanceux. »

« Vraiment ? Je suppose que c’est un miracle qu’une telle disgrâce à la noblesse ait réussi à entrer au Campus. »

« Ha ! Nous avons également de la chance. Où pourrions-nous trouver un noble que nous pouvons traiter comme bon nous semble ? »

« Vous appelez ça un noble? J’ai entendu dire que sa salope de mère ne l’a enfanté que pour échapper à sa vie de prostitué de pub. »

Le groupe disparu, continuant à discuter entre eux. Isaac se retourna pour voir le ciel. Alors qu’il regardait les nuages se déplacer tranquillement dans le ciel bleu, Isaac marmonna.

« Ah, putain de merde. »

Sa première année au campus avait été tranquille. Il avait pu y apprécier les journées ennuyeuses et sans incident. Il aimait réfléchir à ce qu’il devrait faire pour passer le temps. Il aimait prendre son temps sur le menu de la cafétéria.

« Oy, tu es vivant? »

« Tu as dit que tu surveillerais mes arrières. »

« Ahaha. Les enfants de nos jours sont assez effrayants, tu sais. »

Mazelan aida Isaac à se relever pour s’excuser. Lorsqu’une nouvelle vague d’étudiants arriva au début d’une autre année, Isaac découvrit pourquoi personne ne l’avait dérangé jusqu’à présent. L’une des raisons était que Mazelan était toujours avec lui, mais la vraie raison était qu’aucun étudiant n’avait le courage d’attaquer un étudiant qui avait reçu un traitement spécial de la part du duc Corduroy lui-même.

Comme le Campus était isolé du monde extérieur, personne ne pouvait recevoir des nouvelles de l’extérieur à moins qu’il ne s’agisse d’une urgence, et cela incluait le passé d’Isaac. Mais de nouveaux visages sont venus avec de nouvelles informations, et les étudiants de première année du Campus avaient révélé la situation familiale d’Isaac. 

La violence entre étudiants est punie. Mais Isaac n’était associé à aucune des écoles. Donc, Isaac n’était pas protégé par les règles.

« Mec, je m’ennuie à mort. Allons emmerder Isaac. »

« Ne devrions-nous pas faire attention ? J’ai entendu dire que son frère est au Collège. »

« Tu n’es pas au courant ? Apparemment sa famille le traite comme s’il n’existait même pas. En fait, ils chercheraient même à s’en débarrasser. »

« Vraiment? Alors c’est parti. Haha ! »

Au début, ce n’était pas grand-chose d’autre qu’une bousculade ici et là, mais après 6 mois sans qu’aucun ne soient punis pour leurs actes, Isaac était devenu le sac de frappe du Campus.

Isaac avait envisagé le meurtre en représailles, mais ce n’était même pas une option. Lorsqu’un acte de violence est découvert, l’expulsion est l’action finale et immédiate. Pour Isaac, qui n’était inscrit dans aucune école, attaquer un autre élève inscrit dans une école serait un acte de violence. Malheureusement, l’inverse n’était pas vrai. C’était un traitement extrêmement injuste, mais c’était pour cela qu’on lui avait dit de « survivre ».

Avec l’intimidation continue, la rage de Joon-young qui s’était calmée grâce aux jours paisibles avait commencé à refaire surface.

« À ce rythme, je pense que je mourrai de faim avant toute autre chose. »

Au début, il utilisait la cafétéria mise à disposition des élèves pour se fournir ses repas, mais le harcèlement continuait même pendant les repas. Les étudiants ruineraient ses repas en retournant son assiette et la cafétéria refusait de la rembourser ou de lui donner une nouvelle assiette quand cela arrivait.

« Les étudiants ne peuvent pas entrer dans le port, alors je te conseille de ne pas trop y allé et de rester dans l’enceinte du campus. Il y a une cuisine dans ta résidence, tu pourrais y cuisiner. »

« Non. Je ne supporte pas d’être comme ça. »

« Hm ? Alors qu’est-ce que tu vas faire ? Je suis désolé, mais j’obtiendrai bientôt mon diplôme, donc je ne pourrai bientôt plus te rendre visite. »

« As-tu déjà entendu cette phrase ? Les hommes gouvernent le monde, mais les femmes dominent les hommes. »

« … Toi ? Séduire quelqu’un ? Avec ton statut ? Les filles du Campus ont des normes très élevées, tu sais. »

Mazelan était vraiment quelqu’un de franc… parfois trop franc.

« Tu veux que je t’achète du parfum? »

Gonzales était confus face à une question aussi soudaine et inattendue.

« Pourquoi pas. Je peux vous en vendre une bouteille contre cette bague. »

La seule chose qu’Isaac avait en sa possession était la bague de sa mère. C’était l’alliance de sa mère qui lui avait été transmise à la mort de cette dernière. La bague était ornée d’un petit bijou incrusté au centre. Pourvu que Gonzales ne se fasse pas arnaquer, il devrait pouvoir acheter ce qu’Isaac demandait de lui.

« En obtenir n’est pas un problème mais… »

Gonzales termina sa phrase en le fixant du regard. Que compte-t-il faire avec un parfum pour fille ?

« J’ai besoin de survivre. »

La confusion de Gonzales ne fit que grandir avec cette réponse. Qu’est-ce que le parfum a à voir avec sa survie ?

« Je vous l’ai déjà dit maintes et maintes fois. Rejoignez-moi sur le bateau. Ne méprisez pas la vie de marin. »

« Merci pour vos paroles, mais j’ai aussi mes propres rêves. »

« Administrateur dans une petite ville ? »

« Un petit rêve, non ? »

Gonzales secoua la tête. Il ne pourrait jamais battre Isaac dans une dispute.

« Cette bague va surement bien se vendre. Avez-vous besoin d’autre chose que du parfum? »

« Vous auriez du mal à acheter un parfum si vous rencontriez le mauvais marchand dans la rue. Je pense que vous devriez demander ça à votre fille. »


Pour quelle raison un marin irait-il acheter du parfum ? Du point de vue d’un marin, le prix d’une petite bouteille de parfum était égal à une bonne soirée dans les pubs.

« Hm. Je suppose que je peux lui demander ça. Eh bien, je vous le donnerai lors du prochain voyage. »

« Merci. »

« Pas besoin de me remercier. »

Gonzales accepta la demande d’Isaac sans se poser plus de question.

« C’est maintenant que tout commence. »

Isaac marmonna en regardant le navire ravitailleur s’éloigner. Le Campus, qui est isolé du monde extérieur, avait besoin de se réapprovisionner régulièrement. Isaac choisi donc tout naturellement Gonzales comme fournisseur.

La façon dont Gonzales traitait Isaac était une chose, mais la principale raison était sa situation financière actuelle. Il était officier de la marine de l’Empire fut un temps, mais il avait investi toutes ses économies pour ouvrir une petite auberge à côté du port. Malheureusement, sans rien pour se démarquer des autres et avec la concurrence des auberges existantes, l’auberge de Gonzales avait souffert de la crise financière.

Sa famille gagnait un peu d’argent grâce aux relations de Gonzales, mais il était père de deux filles et de deux fils. En grandissant en regardant d’autres enfants entrer sur le campus, ils ont naturellement grandi en voulant aller eux-mêmes au campus. Malheureusement, lorsqu’un roturier souhaite rejoindre le Campus, il doit d’abord s’inscrire dans une école privée pour prouver son talent. Cela signifiait qu’il avait beaucoup à payer, mais peu pour le gagner.

Gonzales n’avait d’autre choix que de travailler à nouveau comme marin tout en laissant l’auberge à sa femme. Il avait réussi à obtenir un poste en tant que matelot du navire de ravitaillement en utilisant ses relations en tant qu’ancien officier de la marine de l’Empire, mais ce n’était pas suffisant pour nourrir 4 enfants. Il était le candidat parfait pour Isaac. Il n’y avait aucun moyen qu’il puisse refuser une fois qu’il aurait goûté à l’argent.

L’une des premières choses qu’Isaac avait remarquées était la rigueur omniprésente au Campus. Il aurait été difficile de différencier le Campus d’un camp militaire. Tous les élèves devaient être réveillés et se rassembler à 6 heures. Après un appel nominal, ils participaient à une cérémonie suivit d’un jogging autour du terrain de leur école. Il se demandait pourquoi une école médiévale exigeait une telle formation, mais acceptait le raisonnement selon lequel elle était destinée à aider les étudiants à rester en forme.

Mais ce qui le dérouta vraiment fut le fait que les vêtements, la nourriture et même leurs fournitures scolaires avaient été préalablement commandés par le Campus. Cela revenait à restreindre la liberté des élèves au milieu de leur puberté sous l’excuse de former leur patience en tant que partie intégrante de leur programme scolaire.

Isaac chercha comment il pouvait abuser de ce fait. Du point de vue de Joon-young, tous les étudiants du Campus étaient des érudits purs et durs. Il y avait de nombreuses écoles privées réparties dans tout l’Empire, mais seuls les plus talentueux de ces écoles pouvaient rejoindre le Campus. Les nobles étaient une exception et il n’était pas rare qu’ils utilisent leur lignée pour passer outre cette condition et entrer directement sur le campus.

Une fois sur le campus, les étudiants sont expulsés après avoir reçu 3 notes insuffisantes, et ce quel que soit leur nom de famille. Cela forçait les étudiants à étudier comme si leur vie en dépendait. Isaac se demandait quel pouvait bien être le niveau des étudiants du Collège si la norme du Campus était déjà si haute, mais observer Mazelan n’a pas vraiment aidé Isaac à comprendre quelles étaient leurs normes d’entrée.

Mais peu importe à quel point vous restreignez les étudiants, les filles ne se contenteront jamais de porter les mêmes vêtements tous les jours. Elles seraient toutes impatientes de montrer leur beauté avec des accessoires comme des rubans, des bandeaux, des bracelets, des bagues et des colliers.

La vanité d’une fille était la cible parfaite pour Isaac. Le rapport entre garçons et filles varie chaque année au campus, mais en moyenne, il était de 2 : 1; parfois, c’était même 10 : 1. Ainsi, les filles étaient toujours au centre de l’attention, peu importe où elles allaient. Mais même chez les filles, il y avait une concurrence assez féroce pour faire honte à la lutte des hommes pour le pouvoir.

« Cette Eliza… Comment l’aborder ? »

Selina se dirigeai vers la bibliothèque. Etant en 3ème année à l’école de magie, elle obtiendrait bientôt son diplôme. Cela signifiait également qu’il était temps pour elle de se marier. Elle s’était récemment maquillée dans l’espoir de trouver un mari convenable à ramener dans son manoir. En toute honnêteté, elle espérait pouvoir séduire un étudiant du Collège, mais elle avait peu d’occasions de les rencontrer en premier lieu. Et malgré son extrême vanité, elle était bien consciente de sa propre place. Une fille de vicomte n’était que ce qu’il y a de plus commun dans le monde des nobles et, dans ce cas, rêver d’un prince du Collège était tiré par les cheveux.

Elle n’avait donc guère d’autre choix que de regarder à proximité. Avec une certaine confiance en son apparence, elle choisit et compara de nombreux étudiants jusqu’à ce qu’elle trouve le candidat idéal pour être son époux.

Philippe. Il était également en 3e année à l’école de magie et il avait les meilleures notes de l’école. Bien que sa naissance en tant que roturier était un petit défaut, tout le reste était parfait pour qu’il soit le candidat idéal. Elle essayait d’attirer son attention depuis le début de l’année, mais il y avait beaucoup de concurrence. Sa plus grande rivale était Eliza. Même aujourd’hui, Eliza avait réussi à découvrir le plan de Selina de séduire Philip durant un groupe d’étude privé et l’emmena quand Selina baissa sa garde l’espace d’un court instant.

« Pourrait-il y avoir un autre moyen ? »

La beauté d’Eliza faisait défaut par rapport à celle de Selina, ou du moins c’était ce que croyait cette dernière. Mais puisque la situation est ce qu’elle est, Eliza a dû trouver un moyen de capturer le cœur de Philip. Sachant que tout est réparti de manière égale à toutes les personnes sur le Campus, c’était plus facile à dire qu’à faire. Cela limitait donc ses options.

« Ahem, excusez-moi. »

« Hein ? »

Selina lança un regard prudent quand Isaac apparut soudainement et lui bloqua le chemin. Bien que le Campus n’abrite que des étudiants, les professeurs ainsi que le personnel nécessaire pour faire fonctionner cet écosystème, cela ne voulait pas dire qu’il était complètement sûr. Les étudiants traversant leur puberté, de nombreux événements violents, des accidents d’expériences magiques ratées et même des crimes de vengeance se sont produits au sein du Campus, à un point tel que le Campus a créé le Conseil de discipline étudiant pour les surveiller.

Isaac était particulièrement célèbre au sein du Campus. Il y avait eu des rumeurs selon lesquelles il pourrait finir par commettre un crime contre les étudiants par désespoir.

Selina se souvint de la rumeur et commença tranquillement à lancer une boule de feu en secret au cas où Isaac tenterait de lui faire quelque chose.

Remarquant que Selina était sur ses gardes, Isaac parla en reculant.

« Vous n’avez pas à être si prudente. La raison pour laquelle je vous interpelle est que j’ai quelque chose qui peut vous aider, madame. »

Selina garda sa position, mais ses yeux s’écarquillèrent quand elle vit la bouteille qu’Isaac sortit de sa poche. Un liquide violet dans une petite bouteille claire, mais bien décorée, c’était quelque chose que Selina connaissait bien. C’était son préféré après tout.

« C’est le Murmure du printemps ! »

La cupidité envahissait les yeux de Selina. Elle était convaincue qu’elle pouvait saisir le cœur de Philip en utilisant ce parfum. Le campus important tout le nécessaire, il ne contrôle pas les sacs que les étudiants apportent lorsqu’ils viennent au Campus. Mais ne pouvant quitter l’île qu’une fois par an, il était difficile de durer plus de 2 mois avec des fournitures d’un seul sac.

C’était encore pire pour les étudiantes, car le Campus ne commandait jamais de maquillage, de parfum et d’accessoires, rendant ces produits très demandés au sein du Campus.

« Vendez-le-moi immédiatement ! » Cria Selina. Ses yeux étaient toujours fixés sur le Murmure du Printemps.

« Ce serait 50 Giga. »

« Quoi ! Absurde ! Qui prenez-vous pour un imbécile ? Pensez-vous que je ne saurais pas que le Murmure du Printemps ne dépasse jamais les 10 Giga ? »

Selina s’opposa à l’offre exorbitante d’Isaac, mais Isaac répliqua avec une attitude de «si vous n’achetez pas, vous n’êtes pas un client ».

« Je suis sûr qu’une femme instruite comme vous saurait que les articles rares sont vendus à un prix élevé. C’est une connaissance de base. De plus, il s’agit de la dernière version du Murmure du Printemps, sorti il ​​y a à peine un mois. Cela voudrait dire que c’est la seule bouteille existante au sein du Campus. Vous devriez connaître la vraie valeur de cette bouteille, non ? »

Selina était en conflit. Il était vrai que si elle obtenait ce flacon, elle serait non seulement capable de séduire Philip, mais elle serait également au centre de l’attention de son cercle d’amis.

Après réflexion, Selina pris la décision de jeter la broche en rubis qu’elle portait sur son épaule à Isaac.

« Vous devriez au moins pouvoir obtenir 100 Giga avec ça. »

« Je suis désolé, mais je ne suis pas en mesure de vous rendre la monnaie… »

« Il y a une condition. Si vous acceptez, vous pouvez conserver la monnaie. »

« Hm ? »

« Il vous est interdit de vendre d’autres flacon du Murmure du Printemps à Eliza. C’est ma condition. »

« C’est une condition que je peux accepter. »

« Alors, marché conclu ? »

« Ha. Merci pour votre parrainage. »

Isaac plaça le Murmure du Printemps sur le sol et recula lentement. Il n’était pas nécessaire d’agir amicalement si tôt. Adopter une attitude polie et réservée était plus que suffisant.

De plus, il y avait tellement plus de choses qu’il pouvait vendre. Si la condition imposée par Selina avait été de lui interdire de vendre du parfum, quels qu’ils soient, ou de lui imposer de n’en vendre qu’à elle, Isaac aurait refusé sa demande sans hésitation et aurait cherché une autre cliente. Mais puisque la condition ne concernait qu’un produit particulier pour une seule cliente spécifique, ce n’était pas un problème.

« Et ce n’est pas comme si Murmure du Printemps était le seul parfum dont je dispose.»

Comme on pouvait s’y attendre de la part d’une étudiante du Campus, elle était assez débrouillarde pour proposer une telle condition en si peu de temps, mais les étudiants du Campus manquaient encore d’expérience.

« Il n’y a pas à dire, c’est un bon début. »

Isaac commença à jouer avec la broche, à la lancer et à l’attraper. C’était un modèle d’entreprise basé sur le profit par le monopole. Les fonds de départ reviendraient toujours sous forme de revenus, donc plus il disposait de fonds, plus ses revenus seraient importants.

Contrairement à la plupart des roturiers, Philip marchait sur la voie du succès. Son talent en magie, confirmé par l’école privée qu’il fréquentait, le mena à s’inscrire au Campus.

Quand Philip arriva pour la première fois au Campus, il pensait que cela ne lui prendrait pas longtemps pour qu’il se tienne au sommet parmi tous les autres étudiants et pourrait même obtenir une place au Collège. Il ne lui fallut pas longtemps avant de réaliser à quel point le monde était vaste.

Il était peut-être reconnu comme un génie dans sa ville natale, mais sur le campus, son niveau de talent était relativement commun. La famille de Philip avait tout sacrifié pour lui obtenir une chance d’intégrer le Campus, et il ne voulait pas les décevoir en revenant les mains vides. Il passa donc tout son temps et son énergie à étudier la magie.

La magie était un sujet coûteux. Il y a forcément une différence entre quelqu’un dont le budget est infini et peut donc soutenir n’importe quelle expérience et quelqu’un qui ne peut se permettre de se tromper. Heureusement, la politique de mise à disposition de matériel du Campus avait donné à Philip un point de départ égal équivalent aux autres. Et il utilisa ce fait au maximum. Même lorsqu’il réussit à devenir le meilleur élève de son école, il ne fit pas preuve d’arrogance ni ne baissa la garde.

Mais quand est ce que tout ça avait commencé ? Beaucoup de filles de familles nobles, les dames avec lesquelles Philip ne pouvait même pas rêver d’établir un contact visuel auparavant, commencèrent à l’approcher avec des excuses insignifiantes.

Passant le plus clair de son temps à étudier, Philip manquait peut-être d’expérience avec les personnes du sexe opposé, mais il était bien conscient que son statut de meilleur étudiant était ce qui attirait ces filles.

Mais les affaires de cœurs n’étaient pas sa priorité. Il pourrait toujours s’y intéresser une fois diplômé. Ce qui était plus important, c’était son statut de meilleur étudiant. Il renforça sa résolution et, comme une statue de pierre, il resta absorbé par ses études.

« Haa décidément ! Ne penses-tu pas qu’on ait assez étudié ? Faisons une pause. J’ai apporté mes feuilles de thé préférées cette fois. Une pause thé entre les sessions d’étude peut aider à être plus concentré plus tard. »

Eliza était assise au côté de Philip depuis un long moment, le harcelant pour qu’il vienne faire une pause. Philip se tourna pour la voir et d’une voix ferme, il la rejeta.

« Je suis désolé Dame Eliza. J’ai encore beaucoup à préparer pour le prochain cours. »

« Tsk ! Tu dis toujours la même chose. »

L’esprit de Philip était en conflit alors qu’il regardait Eliza se détourner de lui avec une moue.

Il n’avait jamais détesté avoir des filles à ses côtés. C’était un homme après tout. Mais rien de tout cela n’avait d’importance pour lui quand le sort de sa famille pesait sur ses épaules. De plus, l’absence de maquillage dans la liste des rations du Campus aida considérablement Philip à garder sa détermination solide.

À part les articles d’hygiène personnelle, le Campus ne commandait pas de maquillage ; les étudiants devaient les apporter eux-mêmes. Le maquillage était un consommable rapidement épuisé. Ainsi, même une belle fille comme Eliza ne pouvait pas cacher ses cheveux secs et son teint irrégulier au bout de quelques mois passés au Campus.

« Oh ! Tu étais ici. »

« Ah ! Salutations, Madame Selina. »

Alors que Selina s’approchait de Philip dans la bibliothèque, Philip la salua d’un signe de la main. Au même moment, le coin des yeux d’Eliza s’aiguisa.

Après un bref concours de regards entre Eliza et Selina, Selina s’assit en face d’Eliza. Il n’y avait pas besoin de se vanter. Tout ce qu’elle avait à faire était de s’asseoir assez près de Philipp et de laisser le parfum faire le travail.

« Hm ? »

Un parfum doux mais séduisant chatouilla le nez de Philip, brisant sa concentration. Il renifla instinctivement pour trouver l’origine de l’odeur jusqu’à ce que ses yeux rencontrèrent ceux de Selina. Elle feignit l’innocence et lui adressa un sourire aussi doux que l’odeur du parfum.

« Que t’arrive-t-il ? Y at-il quelque chose sur mon visage ? »

Le visage de Philip devint rouge. Elle était juste une distraction avant, mais le sourire de Selina secoua son cœur en plein chaos.

« Ah, ce n’est rien. »

« Hm si tu le dis. Ah ! J’ai quelques questions sur la théorie de la magie de réplication. Peux-tu m’apprendre? »

« Hein ? Oui bien sûr. »

Alors que Selina utilisait cette excuse pour se pencher plus près de Philip, le parfum captivait une grande partie de l’attention de Philip. À ce stade, son attention était à la merci de Selina. Eliza ne pouvait rien faire d’autre que se mordre les lèvres de rage pendant que Selina lui adressait un regard de vainqueur à la fille enragée, riant en son for intérieur.

« … Le moins qu’on puisse dire, c’est que ces filles sont vicieuses. »

Isaac observait la scène depuis les fenêtres en secret. Témoin du changement d’attitude de Selina par rapport à sa rencontre avec lui, Isaac croyait fermement que son plan était un succès.

« Les produits de beauté ont toujours fait la meilleure marge de profit. »

La compétition entre les femmes pour la beauté dépasse l’imagination. Pour l’instant, Selina avait pris les devants avec ce parfum, mais d’autres filles chercheraient à savoir d’où il venait. Selina n’aurait alors pas d’autre choix que de révéler la proposition qu’Isaac lui avait faite à au moins une de ses amis une fois que ces dernières la harcèleraient de questions. A ce moment-là, les affaires d’Isaac se transformeraient en poule aux œufs d’or.

« Avoir le monopole a toujours été une garantie de succès. »

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