Isaac – Chapitre 5

« Nous avons perdu le contact avec le 3e bataillon ! Le 2e bataillon demande la permission de battre en retraite ! »

« Il n’y a pas de retraite qui tienne. Tenez le sol jusqu’au bout. »

Le QG de fortune au sein du laboratoire grouillait d’échanges continus de rapports et de directives. La tension montait au QG alors que de mauvaises nouvelles arrivaient les unes après les autres. Malgré cela, certains des derniers commandants rebelles à la tête de l’armée coréenne semblaient indifférents à ce qui se passait.

« Des nouvelles urgentes du 209e régiment du 1er bataillon ! Des troupes aéroportées atterrissent derrière elles ! La ligne de front s’est effondrée ! »

« Qu’ils se reploient vers la 2e ligne ! Envoyez le personnel de réserve pour aider leur retraite ! »

L’un des généraux cessa de donner des ordres et se tourna vers les autres commandants qui regardaient tranquillement la situation.

« Qu’est-ce que vous faites, les gars ! »

« Huhuhu, tu n’as pas besoin d’être si fou. »

« Quoi ! »

« Devrions-on nous commencer ? »

Quand l’un des commandants en donna l’ordre, un groupe de soldats fit irruption dans le QG, pointant leurs armes sur les généraux et les officiers.

« Commencez-vous un coup d’État à ce stade ?! »

« Nous avons fait tout notre possible. Vous devez savoir autant que nous que toute résistance supplémentaire est vaine. Il est maintenant temps de prendre du recul et de négocier. »

« Qu’est-ce qui vous a été promis par les Japonais ?! Je me fiche de ce qu’ils vous ont offert, mais pensez-vous honnêtement qu’ils tiendront leur promesse ! »

« Huhu, nous avons reçu leur confirmation. Nous avons même des Nous avons ce qu’il faut pour qu’ils ne puissent pas revenir sur leurs paroles. »

« Traîtres ! »

Le général enragé essaya de sortir son pistolet, mais le commandant fut plus rapide.

* Bang ! *

Au seul coup de feu, le général enragé lui attrapa la poitrine. Son corps tremblait, mais ses yeux étaient toujours sur les commandants qui se rendaient.

« Nos ancêtres ne vous pardonneront jamais, foutus hypocrites… »

Le corps du général s’effondra sur le sol, les yeux grands ouverts de colère. Les commandants semblaient quelque peu troublés par cela. Ils ne se rendaient pas parce qu’ils le voulaient mais parce que la situation était sans espoir. Lorsque leur dernier rayon d’espoir s’était effondré, leur instinct de survie avait pris le pas.

« Bon sang de bonsoir … Je suppose que nous sommes en retard. »

« Hm ? »

Joon-young entra dans la pièce et les commandants réagirent rapidement.

« Qui êtes-vous ? Indiquez votre affiliation. »


« Affiliation ? Quand tout s’écroule ? »

« C’est de l’insubordination ! »

Les commandants furent pris de colère.

« Tsk, vous êtes les plus ennuyeux de tous. Si vous deviez vous rendre, vous n’auriez pas dû faire foutre un tel bazar en premier lieu. Comment allez-vous regarder tous ceux qui sont morts à cause de vos conneries ? »

« Comment osez-vous ! Abattez-le ! »

À l’ordre, les soldats visèrent avec hésitation Joon-young. Ce dernier cependant, sourit sans crainte.

« Allons-nous mourir ensemble ? »

*Tressaillements*

Joon-young ôta son manteau, exposant des blocs d’argiles collés tout autour de son corps. Lorsqu’ils virent sa main droite tenir un détonateur, tous les soldats baissèrent leur arme et reculèrent lentement dans les coins. Si des explosifs venaient à être déclencher dans une pièce confinée comme celle-ci, il serait impossible de s’en sortir sans une blessure mortelle.

« E, êtes-vous fou ? Lâchez ça maintenant ! »

Le visage pâle comme du papier, l’un des commandants cria.

« Comment avez-vous deviné que j’étais fou ? En un clic, je vous garantis une place au paradis en vous tuant tous, bande de traîtres. Je pense que c’est un bénéfice net pour moi. »

« Merde ! »

« Ah ! Inutile d’essayer de m’immobiliser non plus. Il est également sans fil. Eh d’ailleurs, même si cela échoue, les gars derrière moi jetteront volontiers une poignée de grenades ici. »

Tout le monde regarda où Joon-young pointait. À l’extérieur de la pièce, un groupe de soldats regardait avec un air menaçant. Dans leurs mains, il y avait un pistolet et une grenade, tous deux prêts à être utilisés.

Bam ! Joon-young attira rapidement attira l’attention de tous.

« Maintenant ! Voulez-vous mourir avec moi ou vous rendre ? »

« Salaud de fou ! Ne vous rendez-vous pas compte que plus de résistance est inutile ! »

« Les humains sont des créatures stupides, vous voyez. Ils aiment faire quelque chose qu’on leur dit de ne pas faire. Maintenant ! Dernier avertissement. Déposez vos armes ! Ou j’appuie sur le bouton ! »

« V, Vous mourrez aussi ! »

Joon-young ricana à ces mots.

« Encore mieux. Trois ! Deux ! Un ! Je te verrai dans l’au-delà. »


Click !

Tout le monde à l’intérieur du QG est tombé au sol alors que Joon-Young appuyait sur le détonateur.

« Hein ? Que se passe-t-il ? »

Click ! Click !

Joon-young appuya à plusieurs reprises sur le détonateur, se demandant pourquoi il ne se déclenchait pas.

« A, arrête ! »

« Assez ! Nous nous rendons ! »

Tout le monde à l’intérieur du QG jetèrent leurs armes dans la peur et levèrent les mains pendant que Joon-young continuait de maltraiter le détonateur.

«Oi. C’est un raté. Êtes-vous vraiment en charge des explosifs ? »

«  Comment ça pourrait être un putain de raté ! J’ai coupé la ligne au cas où, mais je ne pensais pas que vous alliez vraiment appuyer dessus. »

À ce stade, même les soldats du côté de Joon-Young réalisèrent à quel point il était fou. Il n’y en a pas beaucoup dans le monde qui n’hésiteraient pas à se suicider avec le sourire aux lèvres.

« Que faisons-nous avec eux ? »

Un capitaine de l’armée de l’air demanda alors qu’il regardait les commandants trembler de peur.

« Que voulez-vous dire ? N’était-ce pas là tout l’intérêt ? »

Joon-young tendit la main vers l’un des fusils et chargea le pistolet.

Click !

Les commandants commencèrent à plaider pour leur vie au son du pistolet.

Bam ! Bam ! Bam ! Joon-young ignora leurs appels et fredonna tout en massacrant les commandants et tous ceux qui les soutenaient.

« Putain, ils ne valaient pas mieux que de la merde. » dit l’un des frères d’armes de Joon-Young

« Nous avons vraiment franchi la ligne maintenant …. »

Joon-young grommela, une clope à la bouche. Il venait de tuer plusieurs officiers supérieurs, dont beaucoup étaient des généraux.

« Enlevons d’abord cette chose. Je ne peux pas supporter de vous voir la porter. »

Alors que l’un des sergents s’approchait pour aider Joon-Young à se débarrasser des explosifs, certains des officiers supérieurs ont rapidement pris le commandement du QG.

« Envoyez le mot à tous les bataillons que nous pouvons ! Tout le personnel est autorisé à se rendre selon son propre jugement ! Mais tous les volontaires se réuniront ici ! Cet endroit sera notre tombe ! Seuls ceux d’entre vous qui sont prêts à être enterrés ici sont autorisés à rester ! »

Les soldats du QG commencèrent à se déplacer instinctivement en entendant ces ordres.

« Maintenant ! Allons-nous faire un plan ? Faisons-les nous maudire pour l’éternité ! »

Avec la reddition des troupes coréennes en première ligne, il y a eu un bref moment de silence et de tranquillité. Mais lorsqu’ils perdirent le contact avec le QG de l’armée coréenne et reçurent des nouvelles de ce qui était arrivé aux troupes coréennes s’étant déjà rendues, les troupes japonaises lancèrent un assaut aérien contre le centre de recherche. Les forces de sécurité du centre de recherche résistèrent de toutes leurs forces, mais la vue du flux continu de troupes parachutées les força à se retirer dans le tunnel.

Bang !

Une explosion accompagnée de flammes brûlantes emplit le couloir. Beaucoup furent brûlés par le feu et des soldats furent envoyés pour les secourir.

« Chikusho ! »

    Note : « Chikusho » est un terme japonais désobligeant qui se traduit littéralement par « animal muet » ou « bête ».

« Ah ah, coréen s’il vous plait… »

Ratatat! L’équipe de sauvetage cria alors que Joon-Young tirait aveuglément une rafale depuis le coin du couloir, suivie par une tempête de balles tirées en représailles par les Japonais.

« La charge est réglée ! »

Un ingénieur de combat de l’armée de l’air se dirigea vers Joon-Young et lui remit le détonateur.

« Ça y est ? Bougeons. »

Après avoir regardé ses troupes restantes se retirer dans l’ordre, il s’approcha d’un homme avec une blessure à la poitrine, à bout de souffle.

« Est-ce que c’est mon tour ? »

« On dirait bien. »


« Kukuku, ça fait du bien d’avoir de la compagnie pour ma mort. »

« N’oublie pas. Tu dois les laisser s’approcher le plus possible. »


« De quoi t’inquiètes-tu ? Tu vas juste la faire exploser à distance si j’échoue de toute façon. »


« Sur ce… tu t’es bien battu. »

« Kuku, je te verrai bientôt. »

La retraite terminée et la résistance disparue, les Japonais commencèrent petit à petit à prendre du terrain.

Sur un signe des éclaireurs, l’armée principale commença à se déplacer. Une fois que la majeure partie de l’équipe fut entrée, l’homme qui était allongé à plat ventre sur le sol se retourna et cria.

«Kuhaha! Bonne journée, fils de putes ! »

Bam ! La bombe improvisée explosa, envoyant d’innombrables d’éclats dans l’espace confiné du tunnel.

L’intention de Joon-young n’était pas de faire de nombreux morts, mais de faire autant de blessés que possible. Pour leur donner une cicatrice dont ils se souviendraient pour le reste de leur vie.

« Uhahah ! Mourons ensemble ! »

« … »

« Tennoheika Banzai, enculés ! »

Des kamikazes se cachaient parmi les cadavres, attendant leur chance. Chaque fois qu’ils le pouvaient, ils sautaient au milieu de l’escadron japonais avec des bombes improvisées faites de produits chimiques trouvés dans le centre de recherche. Tout comme Joon-Young l’avait souhaité, les Japonais étaient terrifiés et leur avancée devenait plus lente.

Des pièges mortels avaient été disséminés dans tout le tunnel, et les Japonais répondirent à cela en commençant à vérifier les cadavres à proximité en leur tirant dessus avant de continuer leur progression. Cela permis à Joon-young et ses hommes de survivre à l’intérieur du tunnel pendant une semaine entière. À un moment donné, les Japonais utilisèrent des armes chimiques, mais Joon-young riposta en brûlant l’oxygène avec du napalm. Cela avait provoqué la panne du système de ventilation du centre de recherche, mais il ne comptait pas survivre à tout cela de toute façon.

Bien qu’ils aient la possibilité de les affamer à mort, il semblait que leur fierté les en empêchait. Les Japonais continuèrent d’envoyer leurs troupes malgré de lourdes pertes.

« Kukuku, je suppose que c’est le moment. »

Ils n’avaient plus rien pour fabriquer des balles ou des bombes. La nourriture et l’eau étaient épuisées depuis longtemps.

« Nous nous en sommes assez bien sortis ? »

Joon-young parla en regardant les portes d’acier fermées derrière lui. Il restait au total 10 combattants. Après s’être sacrifiés les uns après les autres, ils avaient été poussés et poussés à nouveau jusqu’à ce point. Derrière cette porte se trouve le centre de recherche sur la fusion nucléaire avec les chercheurs à l’intérieur. Ce qui arrivera aux chercheurs après sa mort était un mystère.

Ils pourraient être tués des mains des soldats japonais enragés ou être faits prisonniers en tant que précieuses ressources humaines. Qu’ils se rendent ou meurent, c’est à eux de décider. Joon-young n’avait aucune intention de forcer les chercheurs à se sacrifier.

« Avez-vous encore des balles ? »

Demanda Joon-young alors qu’il commençait à entendre des pas de loin.

« … Nous pourrions en avoir une. »


Le colonel répondit, sortant une balle de sa poche poitrine.

« Ha, tu ne peux même pas te suicider avec cette chose. »


La cartouche de la balle avait été fortement écrasée, ce qui s’était probablement produit pendant le combat. Joon-young ricana à la vue de cette pathétique balle et le colonel le suivit. Rapidement le ricanement se propagea à d’autres soldats et il se transforma en rigolade générale.

Une fois les rires arrêtés, les soldats se sont regardés et commencèrent à se serrer la main.

« Maintenant ! Le point culminant d’une bataille est le corps à corps, n’est-ce pas ? »

« Bien sûr ! Vous semblez savoir quelques choses sur les guerres ! »

Les soldats s’occupèrent de fixer les baïonnettes sur leurs fusils quand soudainement ils entendirent du coréen brisé venant de l’autre côté de la barricade.

« Abandonnez ! Si vous vous rendez maintenant, nous vous laisserons vivre ! »

« Ils disent qu’ils nous laisseront vivre. »

« Ils sont marrant ces salauds. Que devrions-nous faire ? »

« Quoi d’autre ? Nous devrions plutôt les laisser vivre. »

« Hein ? »

Joon-young fit un sourire méchant au colonel confus et cria en retour.

« Hey ! Vous savez que nous sommes les derniers, pas vrai ! Nous avons des armes biologiques entre nos mains ! Puisqu’on va mourir, pourquoi ne mourrions-nous pas tous ensemble ! Selon le chercheur qui nous l’a donné, une seule goutte peut effacer la moitié d’une ville ! Et nous avons un baril entier ! Uhahahah ! Tu as peur ? »

« Kukuku. »

D’autres soldats firent de leur mieux pour s’arrêter de rire au coup de bluff de Joon-Young. Si une arme biologique devait être utilisée dans les tunnels, dont la ventilation avait également été détruite, la mort était une certitude pour les deux partis. Envoyer quelqu’un qui pouvait parler coréen était une erreur de la part du Japon.

S’ils avaient simplement fait une dernière poussée, Joon-young et ses hommes auraient opposer peu de résistance. Mais tous les actes méprisables que Joon-Young et ses hommes avaient accompli jusqu’à présent les convaincraient de croire au bluff.

Bientôt, ils purent entendre des voix consternées ainsi que les bruits de pas s’arrêtant.

« Maintenant ! Allons-y ! Ce sera la dernière fois que nous les verrons courir ! »

« Iyaha ! »

« Wahaha ! »

Joon-young et les soldats chargèrent la barricade. Voyant cela, les forces japonaises s’enfuierent à la hâte, jetant même leurs armes.

« Ahaha ! Bien ! »

Alors que Joon-young riait sans se retenir, un bruit sourd résonna dans tout le tunnel.

Puis les portes géantes en acier derrière lui s’ouvrirent brusquement, couvrant Joon-Young et les soldats d’une lumière vive. Une rafale de vent balaya leurs corps, les faisant voler pendant un bref instant. Alors que la chaleur brûlante venait, Joon-Young s’est souvenu du sourire éclatant que Han Yoo-ra avait fait.

« Alors la demoiselle l’a vraiment fait ? »

L’odeur nauséabonde du sang le ramena à ses sens. Il regarda lentement comme s’il venait de se réveiller. Le ciel était noir mais une faible lumière de l’aube l’aida à voir qu’il était sur une plaine ouverte. Autour de lui, des drapeaux avec des symboles qu’il n’avait jamais vus auparavant ; de plus, des cadavres couvraient toute la plaine.

Il pouvait sentir l’odeur de la chair brûlée dans l’air. Il baissa les yeux pour voir son corps trempé de sang de la tête aux pieds. Mais étrangement, il ne ressentait aucune douleur.

Combien de temps s’était écoulé ? Alors qu’il était assis avec un visage vide, un groupe d’hommes a commencé à l’approcher au sommet de la pile de corps. Ces hommes, vêtus d’une armure, vérifiaient les corps et les déplaçaient respectueusement.

Bientôt, l’un d’eux le remarqua et s’approcha en courant avec un visage surpris.

« Hey ! Est-ce que tu vas bien ? »

« … »

« Médecin ! Il y a un survivant ! »

Il appela les autres pour l’aider, puis demanda de nouveau.

« Hey ! Petit, réveille-toi ! Merde… est-il sous le choc ? Petit, quel est ton nom ? »

« …Nom ? »

Alors que la voix de l’enfant s’échappait à peine de sa bouche, il se mit à gémir et à toucher tout son corps comme s’il ne pouvait pas le croire.

Le soldat qui avait trouvé l’enfant essaya de demander le plus doucement possible, craignant que l’enfant ne soit devenu fou à cause du choc.

« Te souviens-tu de ton nom ? »

« Mon nom… Joon-Young ? Non, je m’appelle Isaac. Isaac Rondart. » 

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Voilà pour le prologue !

Je voulais aussi vous dire à quel point je suis désolé pour l’attente, j’avais initialement prévu 1 chapitre par semaine et entre le 4 et le 5 s’est écoulé 3 semaines. J’en suis vraiment désolé ces derniers temps ont été compliqués mais je sais que ce n’est pas une excuse….

Je ne ferais pas de promesse quant à la régularité mais je vais essayer de me tenir à un minimum de 1 toutes les 2 semaines.

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3 thoughts on “Isaac – Chapitre 5

  1. Merci pour le chapitre !

    Ne t’inquietes pas, comme je l’ai déjà dit, pour ma part, ça sort quand vous le pouvez, rien ne presse ! 😉

    En tout cas, très sympa le prologue, si il garde son esprit de taré dans ce nouveau monde, ça promet ! ^^

  2. Je viens de découvrir les 5 chapitres je trouve que ce prologue est incroyable et je le trouve trop bien ça annonce de bonnes choses pour la suite

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