Isaac – Chapitre 21

Alors que la remise des diplômes approchait à grand pas, Isaac ignorait tout des conséquences de sa conversation avec Rivelia. Pendant 2 ans, les étudiants avaient tout donner dans le seul but de prouver qu’ils étaient meilleurs qu’Isaac. Les étudiants qui étaient censés obtenir leur diplôme après Isaac avaient certes sacrifié toute vie sociale, mais avaient ainsi réussi un défi que personne n’aurait cru possible. De leurs côtés, les étudiants auxquels il restait encore 2 ou 3 ans avant d’obtenir leur diplôme furent abasourdi par la nouvelle. Ils cherchèrent d’abord à nier la réalité, mais décidèrent finalement de suivre l’exemple de leurs cadets en se mettant à étudier comme si leur vie en dépendait.

Alors que les étudiants de l’Université étudiaient à en négliger leur santé, Isaac passait les meilleurs moments de sa vie. Si quelqu’un de l’Université venait à le voir maintenant, il jurerait de se venger une fois son diplôme obtenu.

« C’est une nuit calme pour une fois. »

Isaac murmura en regardant par la fenêtre. Le son que faisait la mer calme en montant et descendant la plage l’apaisait. Il était minuit et la pleine lune était la seule source de lumière. Isaac était seul pour une fois. Reisha et Kunette avait décidé de s’abstenir de visiter le port après avoir remarqué que l’atmosphère était soudainement devenue très agitée, voire hostile.

« Je suis sacrément chanceux de pouvoir fumer comme ça. »

La pièce était dans le noir complet et tout ce qu’on pouvait entendre était la douce berceuse des vagues qui s’écrasaient. D’innombrables étoiles scintillaient dans le ciel comme de la poudre de pierres précieuses jetée sur de la soie noire. C’était assez pour rendre Isaac émotif.

« Ah, il ne manque qu’un bon verre d’alcool et cette soirée serait parfaite. »

Un tel cadre aurait été l’excuse parfaite pour picoler un peu. Cependant, Rivelia étant constamment vigilante et à l’affut de n’importe quelle excuse pour expulser Isaac, apporter de l’alcool était quelque chose dont il devait s’abstenir.

« Lors d’une soirée comme celle-ci, un peu de musique rendrait le moment d’autant plus agréable. »

Après avoir jeté sa cigarette par la fenêtre, il saisit l’instrument qui était sur son bureau, puis revint s’assoir de nouveau à côté de la fenêtre. Il commençait à s’ennuyer de la pêche. Après avoir longuement réfléchit à comment occuper son temps, il avait décidé d’apprendre à jouer de la musique.

Il s’était d’abord orienté vers le saxophone, mais ce monde n’avait aucun instrument y ressemblant de près ou de loin. Il avait ensuite pensé au piano, mais le déplacer aurait été compliqué ; il voulait quelque chose qui était facilement transportable. Il s’est retrouvé avec un instrument semblable à un violon.

Appelé le biolen, il avait une forme et un nom similaires. Même s’il y avait une différence, Isaac ne l’aurait jamais remarqué puisqu’il n’avait jamais tenu de violon de sa vie.

Trouver quelqu’un pour lui enseigner fut une tâche facile. Il lui suffit de proposer de l’argent aux étudiants des écoles d’arts et de musique venant de famille peu fortunée. Il avait l’intention d’apprendre les bases, mais il rencontra un problème de taille. Isaac n’avait aucun talent pour la musique. En fait, il était horrible.

Screech! Screek! Screech!

Isaac jouait de son instrument comme s’il était un chef de l’orchestre, mais tout ce qui sortait était un son semblable a une barre de métal grattant un tableau noir. Il avait appris les notes de base et jouait un hymne pour enfant connu pour sa simplicité, mais le résultat fut une symphonie de torture.

Comme si cela n’était pas suffisant, Isaac ne daignait s’arrêter qu’après avoir fini la feuille de note dans son intégralité.

Enfin satisfait, Il posa son instrument sur son bureau puis sauta sur son lit. Ses respirations devinrent des ronflements alors qu’il entrait dans un profond sommeil.

« Jamais je n’ai vu quelqu’un d’aussi barjot. »

« Moi non plus. Je croyais qu’il se moquait de nous, alors qu’il est juste extrêmement nul et ne s’en rend même pas compte. »

Les étudiants se mirent à se plaindre de leurs malheurs tout en marchant en direction du campus.

« Décidément je ne cesse d’entendre parler de cet Isaac. »

Aussitôt, une dizaine d’étudiants qui avaient été convoqués au port par cette personne saluèrent l’homme d’âge moyen. Son commandant en second hocha la tête.

« On dit que c’est grâce à lui que ces enfants sont si motivés par leurs études. »

Le commandant balaya les élèves d’un regard sinistre. Tous bronchèrent en rencontrant son regard.

« Ces enfants sont censés être l’avenir de l’empire, j’espérais qu’ils soient enfin devenus assez mature pour assumer ce rôle, mais si leur nouvelle motivation est dû à une simple rivalité…. Je suppose que le Campus est loin d’être parfait sur ce point-là… »

Ni ses mots ni son sourire ne semblaient de bon présage.

« Très bien, puisque cela a si bien fonctionné jusqu’ici, nous devrions utiliser cette situation au maximum. »

« Que voulez-vous dire ? »

« Comment réagiraient-ils s’il devenait vraiment leur sunbae ? »

« Kukuku. Ce serait un spectacle à voir. Je suis sûr qu’ils auront la trouille. »

Comme toujours, le commandant et son second tombaient toujours d’accord.

 « Mais si nous agissons maintenant, le campus s’y opposera à coup sûr. »

« J’ai déjà envisagé cette possibilité. Alors, des idées ? »

« Nous pourrions simplement l’obliger à se joindre à nous juste avant l’obtention de son diplôme. »

« Oh ! Une réponse splendide ! »

L’homme d’âge moyen semblait satisfait de son second, tandis que les étudiants alignés derrière lui ne pouvaient se résigner à une telle décision.

« Hm ? Vous sentiriez-vous défavorisés ? »

Bien sûr qu’ils se sentaient défavorisés. Entrer à l’Université n’était pas chose facile, mais sauter des classes n’était réservé qu’aux plus talentueux. En effet, le seul moyen de sauter une année était de finir toutes ses tâches avant la fin de l’année.

Le programme de base de l’Université avait été conçu pour être terminé après 15 années d’études. Ce n’était pas un programme d’étude tranquille pour autant puisqu’un homme ordinaire mourrait de fatigue bien avant de l’avoir fini. Malgré un tel niveau d’exigence, la durée moyenne d’obtention du diplôme était de 9 à 12 ans en moyenne. Pourtant, Isaac allait obtenir le même diplôme qu’eux en cinq ans sans jamais avoir étudié.

« On dirait qu’ils vont se suicider une fois qu’on lui aura donné 5 étoiles. »

« Hein ? Cinq étoiles ? »

Même le commandant semblait surpris, tandis que tous les étudiants étaient tellement choqués qu’ils avaient l’impression d’avoir été frappés par la foudre.

« Il obtiendra son diplôme après 5 années au campus, c’est donc un cinq étoiles, n’est-ce pas ? »

« Hum, mais tout cela ne va-t-il pas trop loin ? »

Il y avait une lueur d’espoir dans les yeux des élèves. Si cette personne était contre, peut-être que leurs cauchemars ne se réaliseraient pas.

« Quelle différence cela ferait-il de toute façon, nous ne pouvons pas changer les règles au dernier moment juste pour faire plaisir à certains. »

« Vous avez raison. Très bien, procédez comme vous l’avez dit. »

 « Une dernière chose, Duke Corduroy va-t-il nous laisser faire comme bon nous semble ? »      

« Ne vous en faites pas pour ça. J’ai entendu dire qu’il recevait des demandes d’agents de terrain demandant plus de recrues. Je pense donc qu’il sera ravi d’en entendre parler. »

« Le problème, c’est la sécurité. »

« En effet … »

Le commandant se tourna vers les étudiants avec des yeux menaçants.

« Je suis sûr que vous le savez déjà, mais je dis cela simplement pour m’assurer que vous ayez bien compris. Si cette conversation venait à se répandre dans l’enceinte de l’Université, Centrale supprimera votre existence dans son intégralité. Vos familles et vos proches y passeront. Sommes-nous clairs ? »

La simple évocation de l’organisation Centrale suffit à faire trembler de peur les étudiants. Ils avaient été triés sur le volet après de multiples examens et tests au sein de l’Université et il leur fut montré un aperçu de la vérité de ce monde. La gloire et la richesse leur étaient promis, mais cela s’accompagnait de lourdes responsabilités.

Les élèves saluèrent l’homme en plaçant leur main droite sur leur poitrine gauche.

Le plan de Rivelia

Isaac pensait que Rivelia continuerait à le harceler en cherchant la moindre excuse qu’elle pourrait utiliser, mais contrairement à ses attentes, Rivelia n’était plus jamais venue le déranger. De plus, Kunette et Reisha venaient de moins en moins au port à cause de l’hostilité des étudiants. Libéré de la corvée fastidieuse qu’était le fait de devoir leur cuisiner chaque repas, Isaac était désormais libre de visiter la cafétéria.

Les mains dans les poches et les cheveux sales, il ressemblait à un chômeur rôdant dans les rues, mais ceux qui le voyaient fronçaient les sourcils et faisaient tout pour l’éviter.

Dans l’ensemble du campus, seulement cinq cafétérias étudiantes étaient libres d’accès par les élèves de toutes les écoles. Ces cafétérias étaient donc les seuls dans lesquelles les étudiants de différentes écoles étaient libres de faire connaissance les uns avec les autres.

Bien que ce déjeuner permettait aux élèves de se socialiser et de penser à d’autres choses que leurs études pendant un bref instant, le menu unique ne faisait pas beaucoup d’heureux. Afin de faciliter le travail des cuisiniers, les cinq cafétérias avaient des menus identiques. Il est vrai que les plats cuisinés à la cafétéria utilisaient les meilleurs ingrédients, mais la rotation des menus était identique depuis si longtemps que c’était presque une tradition. Cette façon terne et immuable de procéder n’était pas du goût des élèves venant de famille noble.

« Hé ! Ça fait longtemps ! Qu’y a-t-il au menu aujourd’hui ? »

Isaac décida de passer à la cafétéria étudiante numéro trois, notamment car c’était la plus proche du port. Évidemment, il ne manqua pas d’attirer l’attention des étudiants sur lui. Alors que les garçons étaient surpris de le voir puisqu’ils n’avaient aucune nouvelle depuis l’incident avec son frère, les filles s’empressèrent de se réunir afin de faire la liste des produits à demander à Isaac de se procurer. Les nouveaux étudiants ne purent s’empêcher de regarder la personne au centre de toutes les rumeurs avec curiosité.

« Oh ! C’est toujours aussi chic que la dernière fois que je suis venu. »

La cafétéria proposait un buffet composé de salades, une dizaine de légumes différents, vinaigrette, soupe, pain ainsi que plusieurs types de jambon et de fromage. Mais alors qu’Isaac s’approchait du buffet, un étudiant bloquait son chemin. Quand Isaac leva les yeux pour voir ce qui lui barrait la route, il vit l’étudiant secouer la tête. Il semblait très réticent, mais quelque chose le forçait à le faire.

« Je suis désolé, mais vous ne pouvez pas utiliser la cafétéria des étudiants. »

« Huh ? »              

Un brassard était accroché à son bras indiquant qu’il faisait partie du Conseil des élèves.

« Et pourquoi donc ? »

« Parce que vous n’êtes pas étudiant. »

« Hm, c’est drôle. J’aurais compris si vous me l’aviez dit quand je suis arrivé sur le campus. Mais ne pensez-vous pas que vous avez quelques années de retard pour cela ? »

L’homme soupira. Il ne semblait pas d’accord avec cette décision, mais il restait obligé de suivre les directives qui lui avait été données.

« Le précédent président a fermé les yeux, mais la présidente actuelle a décidé qu’aucun dérogement à la règle ne serait autorisé. »

« Wow ! Je dois bien avouer que je ne pensais pas qu’elle irait jusque-là. »

 « Si vous avez quelque chose à redire, écrivez une plainte à la présidente. Je fais ce qu’on me dit. Pour l’instant, ceux qui ne sont pas étudiants sont interdits d’utiliser la cafétéria étudiante. »

Bien qu’Isaac s’était en effet demandé la raison de l’arrêt soudain des visites de Rivelia, il n’y avait pas réfléchi plus que ça. Isaac poussa un soupir. En fin de compte, il n’avait obtenu de son voyage à la cafétéria qu’un estomac vide et une longue liste de marchandises à apporter aux filles.

Aller à la cafétéria était purement par solution de facilité. Cuisiner et faire la vaisselle était certes une corvée, mais il s’y était accommodé. Il trouvait amusant que lui bloquer l’accès aux bâtiments étudiants soit tout ce qu’elle ait trouvé pour se venger. Du moins ça n’aurait été qu’une « blague » à ses yeux si elle n’était pas venue le déranger par la suite pour lui faire la liste de tout ce à quoi il n’aurait plus accès simplement pour rire de son sort.

Un soir, alors qu’Isaac pêchait, il vit Rivelia arriver au port avec un sourire victorieux. Cette fière jeune fille se tenait avec ses mains sur sa taille et dit à Isaac que s’il lui suppliait pardon, elle pourrait se montrer miséricordieuse et lui donner la permission d’utiliser la cafétéria. Ce fut la goutte de trop.

« Et dire que je cherchais un nouveau passe-temps … Hehehe, je crois que je vais m’amuser un peu. »

Isaac ricana et décida d’enseigner à Rivelia de choisir ses combats plus soigneusement. Il commençait à s’ennuyer de son quotidien actuel, et un nouveau jouet venait de se présenter à lui.

« Je vais commencer par lui apprendre qu’on ne joue pas avec la nourriture. Le simple fait de provoquer un incident n’aura pas assez d’impact et je ne contrôle pas l’arrivée des marchandises réservées au campus. Y a-t-il autre chose que je puisse faire ? Puisqu’elle est si fière de m’avoir attaqué sur la nourriture, il me semble adéquat de riposter sur le même terrain. Et il se trouve que c’est la semaine de la souffrance bientôt. »

La Semaine de la souffrance avait pour but de faire goûter aux élèves un aperçu de ce à quoi pouvait ressembler des temps désespérés. Sur le Campus était conservées des rations militaires dans le cas où ils venaient à être coupés du continent. Mais ces rations militaires sont si sèches, collantes et dégoûtantes que seuls ceux qui sont sur le point de mourir de faim penseraient à les manger.

Ces rations avaient une durée de vie moyenne de 2 ans. Chaque année, le campus se réapprovisionne et impose aux élèves de manger celles dont la date a expiré.

Il fallait environ une semaine aux étudiants pour consommer l’entièreté des stocks de rations périmées, d’où le nom « Semaine de la souffrance ». Ce nom fut à l’origine donné par les étudiants, mais il était si utilisé qu’il fut rapidement adopté par le Campus et figure maintenant comme tel dans les documents officiels.

La Semaine de la souffrance approchant, Isaac n’avait que peu de temps pour élaborer son plan et il n’avait pas le droit à l’erreur. En effet, il devait prendre en compte que cet événement était une source de stress non seulement pour Rivelia, mais pour le campus dans son ensemble.

Les gens peuvent être très agités quand on s’attaque à leur appétit, et même la plus petite transgression pourrait tous les retourner contre lui, ce qui l’exposerai de nouveau à être expulsé. Si Isaac faisait un faux pas, il deviendrait l’ennemi de tout le campus, donc il devait agir prudemment.

« Hm, qu’est ce qui pourrait détourner leur attention ? »

Pendant qu’Isaac méditait avec une cigarette dans la bouche, Reisha et Kunette firent irruption dans sa loge.

« Yahoo! Sunbaenim, nous sommes venus te voir et nous avons faim ! Fais-nous à manger ! »

Compte tenu des énormes sacs qu’elles avaient apportés avec elles, il était évident qu’elles prévoyaient d’éviter la Semaine de la souffrance en restant ici. L’Université devait également participer à cet événement, mais au moins dans le port, Isaac était libre de cuisiner. Et il se trouve qu’il était devenu bon en la matière.

« Huh ? Sunbaenim ? »

Reisha remarqua le comportement familier d’Isaac. Son instinct lui criait que le regard silencieux de ce dernier n’était pas de bon augure. Elle pouvait sentir une sensation sinistre ramper à travers sa colonne vertébrale. Kunette ne semblait pas réaliser que quelque chose n’allait pas, et courut vers Isaac pour tirer sur son pantalon.

« … Isaac, donne-moi du miel. »

Isaac observa Kunette sans dire un mot alors qu’elle semblait être prête à tout en échange d’un pot de miel.

« Je suis désolé, mais il n’y a plus de miel. »

« !!! »

Kunette regarda Isaac comme si le ciel était sur le point de lui tomber sur la tête.

« P, Plus de miel… ? Vraiment ? »

Sa voix trembla. Isaac sourit puis lui tapota la tête avant de lui parler avec une confiance inégalée.

« Ne t’inquiète pas. Pour l’instant il n’y a plus de miel, mais bientôt je t’en donnerai de telles quantités que tu t’en lasseras. »

« … Promis ? »

« Promis ! Attends encore quelques jours et tu verras ! »

« Oui ! C’est d’accord. »

Après avoir furieusement hoché la tête, elle réalisa finalement qu’Isaac était occupé et recula.

« … Isaac, tu as l’air méchant. »

« Kukuku, Elle ne perd rien pour attendre. »

« J, Je dois par-… non, je n’ai rien dis »

Reisha cherchait une excuse pour s’échapper, mais baissa la tête quand les yeux d’Isaac rencontrèrent les siens. Elle ne savait pas ce qu’il prévoyait de faire, mais elle était sûre qu’il allait lui demander de jouer un rôle dans l’un de ses plans. Tout d’un coup, l’idée de manger des rations militaires périmées pendant une semaine n’était plus aussi repoussante comparée à cela. Malgré ça, compte tenu de tout ce qu’Isaac avait fait pour elle jusqu’à maintenant, tout ce qu’elle pouvait faire était de regretter de lui avoir rendu visite aujourd’hui.

« Vous m’avez appelé, Sunbaenim ! »           

Krent est venu comme un éclair quand il a entendu qu’Isaac l’appelait. Peu importe combien Krent avait essayé, il allait être le hubae d’Isaac quoi qu’il arrive. Contrairement à beaucoup dans l’Université, sa vie était tout aussi incontestée et tranquille qu’elle l’avait toujours été.

Comme attendu de quelqu’un qui a grandi dans une guilde marchande, il se souciait peu du statut ou du talent. Tout ce qui comptait pour lui était le succès et les résultats. Krent avait le don de juger une personne en fonction de son succès ou de son potentiel. Ainsi, selon ses standards, Isaac était un homme qui méritait beaucoup de respect.

Isaac était l’homme qui avait réussi là où tous les autres marchands avaient échoué : il avait créé un marché sur le sol du campus. Certains préféraient attribuer l’exploit d’Isaac à la situation particulière dans laquelle il se trouvait. Mais peu de gens seraient capables de profiter pleinement des occasions qui s’offraient à eux, c’est une forme de talent.

Après une bouffée de sa cigarette, Isaac éteignit la fumée sur le cendrier et parla à Krent d’une voix profonde.

« Veux-tu faire affaire avec moi ? »

Krent pouvait instinctivement sentir le succès imminent dans ces mots.

« Donne-moi tes ordres, Sunbaenim ! »

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